MADINA LAKE

Madina Lake, même si avec un regard critique, nous ne pouvons pas crier au génie, est quand même un groupe attachant, à la musique peut-être «facile», mais sacrément efficace. Et en plus, ils sont d’une gentillesse rare.

Interview parue également  dans le Metal Observer FNAC d'octobre 2007

Entretien avec Nathan - Par Geoffrey
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 Première fois à Paris ?
Oui. Oh mon Dieu, c’est la plus belle ville du monde ! Tout va très vite en ce moment pour nous. On vient juste de finir le Toxic Revolution Tour avec Linkin Park à Denver, nous sommes partis juste après à Las Vegas il y a cinq jours, puis nous sommes partis à Memphis pour une autre date, puis nous sommes retournés à Las Vegas prendre l’avion pour Chicago pour tourner un clip, et quelques heures après, nous voilà à Paris.

Le début de la vie de rock-star quoi…
(rire) Exactement (rire), mais c’est exténuant quand même (rire).

madina lake

Pas trop fatigué quand même ?
Tu te retrouves dans un tel état d’excitation que tu ne te rends plus compte de la fatigue. En plus, on est tellement contents de cette tournée européenne que ça efface toute fatigue. Et surtout, on va enfin avoir un bus à nous (rire)…

Pourquoi avec Linkin Park, vous alliez de ville en ville à pied (rire) ?
(rire) Exactement (rire). Nan, on avait un tout petit van. Les autres comme Linkin Park ou My Chemical Romance avaient un bus, nous on arrivait en van, on sortait le matos, on jouait, on rangeait les instruments et on conduisait toute la nuit vers la prochaine date. En plus, il faisait chaud, on se réveillait en sueur (rire).

Bon, c’est la première fois que nous parlons ensemble, alors peux-tu présenter un peu le groupe ?
Bien sûr. Mathew et moi avons formé le groupe à Chicago. Nous étions alors dans des groupes différents, mais nous voulions être plus créatifs. Même si nous avons continué dans nos groupes respectifs, tout ne se passait pas au mieux, et nous avons décidé de monter un projet commun. Et le hasard faisant bien les choses, Mateo et Dan avaient le même genre de problème dans leurs groupes, donc ils nous ont rejoints. Et à peine avons-nous commencé à travailler ensemble que nous nous sommes rendus compte de l’alchimie que se créait entre nous. Dès le départ, nous voulions créer une musique dans laquelle nous restions le plus honnête possible avec nous-mêmes, sans essayer de ressembler à ce qui se fait en ce moment. Juste composer pour la passion de la musique. Nous ne jouons que de la musique qui nous parle, en essayant de rester à 100% honnêtes. Quand tu fais ça, tu ne peux que réussir…

En parlant de réussite, l’album est sorti en mars aux Etats-Unis, comment se passent les choses pour vous là-bas ?
L’album est sorti il y a 4-5 mois, et les choses avancent. Les Etats-Unis sont un grand pays, et la tournée pour promouvoir l’album est longue. Il faut vraiment parcourir le pays plusieurs fois avant que les gens sachent qui tu es. On a tourné intensément pendant un an et trois mois avant la sortie de l’album, et souvent devant une salle remplie entre 20 et 70 personnes, juste pour parcourir le pays et se faire connaître. C’est un peu une quête du Graal. Et puis tout a changé d’un coup avec le Toxic Revolution Tour, nous avons joué devant 6000 personnes tous les soirs. L’exposition que nous avons eue sur cette tournée a vraiment accéléré les choses pour nous. Mais tout cela est récent, et nous apprenons à relativiser et à apprécier les bons moments.

L’album sort en France ces jours-ci. Qu’attends-tu de notre beau pays ?
Tu sais, nous avons déjà de bons retours en Angleterre et au Japon. Je pense que les kids ici sont plus ouverts aux nouveaux groupes que chez nous. Je ne veux pas insulter les Américains non plus (rire)

Oh tu sais, tu peux y aller, il n’y a pas le Metal Observer là-bas… (rire). Par contre, s'ils tombent sur Noiseweb et qu'ils lisent le français, t'es un homme mort (rire) !
(rire) Il y a beaucoup de prétention et d’esprit très fermé dans la scène américaine. Bon, et puis même si ça fait cliché, on adore la France…

madina lake

La France ou les Françaises ? (rire)
(rire) Très bonne question (rire). On vient juste d’arriver et on les trouve toutes magnifiques (rire). On veut juste qu’elles nous aiment (rire).

Plus sérieusement, tu penses que les Etats-Unis sont plus dans les groupe « jetable » qu’en Europe ?
Oui. Chez nous, tout va très vite. Les groupes deviennent à la mode ou cool pendant 5 minutes et disparaissent ensuite.  Nous pensons que personne n’a le droit de dire ce qui est cool ou pas à écouter parce que la musique est subjective. Si tu aimes pour la qualité de la musique, tu as tout compris. Si c’est juste parce que le groupe est cool, c’est que tu n’as rien compris à la musique. Nous essayons de jouer une musique honnête et passionnée. Et si tu n’aimes pas, cela ne nous dérange pas.  Et si tu aimes notre musique, c’est que nous partageons quelque chose de spécial entre nous…

Surtout si c’est une Française qui apprécie…
(rire) Oui, surtout (rire)

Revenons à ce disque. Dans le titre, From Them, Through Us, To You », qui sont les « Them » ?
Toutes les énergies supérieures. Nous ne sommes pas un groupe religieux, loin de là. Juste le fait que si tu travailles dur, les choses vont changer pour toi. Le « them » représente toutes les énergies qui te font avancer dans la vie. Quand tu écris de la musique, il y a toujours cet instant magique où les idées te viennent et s’imbriquent parfaitement entre elles. Et tu attribues cette alchimie à cette énergie positive. Et pour revenir au titre de l’album, cette énergie passe par nous, pour être transmise à quiconque écoute notre musique

Tu aimes cette étiquette « pop-punk » pour décrire votre musique ?
Peu importe l’étiquette. On a souvent dit pop-punk, emo ou encore rock pour nous décrire. Le seul moment où les étiquettes nous dérangent, c’est quand on nous catégorise après avoir écouté un ou deux morceaux. Je me souviens d’un journaliste qui nous avait appelés un groupe de pop rock après n’avoir écouté qu’un seul morceau. Sur cet album, il y a des morceaux avec des samplers électro, des guitares sèches, des riffs plus lourds, et une grosse influence punk. Après, tu peux nous classer comme tu le souhaites, du moment que tu as tout écouté (rire).

La musique est très importante, mais depuis quelques temps, le look d’un groupe semble être aussi important que le reste…
Pour être honnête, je trouve ça honteux. Historiquement, les musiciens sont des artistes. Et les artistes ne font normalement pas attention à tout ça. Ils font ce qu’ils veulent. Chacun s’habille comme il veut, mais ça commence à me déranger quand les gens ne voient plus que ça, et écoutent le groupe uniquement parce qu’ils sont habillés à la mode. Là, ça devient pervers.  

Site : www.madinalake.fr