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Juste avant de prendre d'assaut la scène de la Laiterie à Strasbourg (entre Volbeat et Mass Hysteria), les mecs de Black Stone Cherry, et leur batteur John Fred Young en particulier, ont bien voulu nous accorder un peu de leur temps. Un moment très agréable, qui montre à quel point ce jeune groupe est simple, respectueux des anciens tout en étant ambitieux, sérieux et sûr de lui. Ça tombe bien, on est très fan de leur premier album éponyme et de leur hard-rock à la sauce southern bourré de feeling...

Interview à paraître également dans le Metal Observer FNAC n° 14 de Déc. 2007 

Entretien avec John Fred Young (batterie), par Yath


C'est votre première date en Europe ce soir ?

JFY: Non ! On a déjà fait une tournée en mars, c'était génial et voilà pourquoi nous sommes de retour ! Mais la tournée en mars était effectivement notre première ici !

Et alors, quelles sont vos impressions ? L'Europe était-elle si différente des Etats-Unis ?
Ouais! On adore l'Europe ! Notamment Paris. Tu sais, c'est pas juste pour te faire plaisir, mon grand-père est un ami très proche de Dudley Downing (artiste peintre américain vivant à Paris). Ils ont fait la fac ensemble et c'était son colocataire ! Du coup, on va aller le voir dans quelques jours, il nous fera visiter ! On est déjà allé à Paris lors de la dernière tournée et j'ai adoré l'ambiance. L'art y est omniprésent et ça nous a vraiment inspirés !

Et les publics sont-ils différents des publics américains ? On dit que les fans européens font plus attention à la musique.
Ouais, on peut dire ça. Tu sais, les fans deviennent tarés ici et aux USA. Mais aux Etats-Unis, les mecs qui viennent aux concerts, avec leur gros pick-ups et les tatouages ne sont pas forcément des experts. En Europe, on sent quand même que les kids s'y connaissent en matière de musicalité.

D'ailleurs, les groupes américains tardent à venir en Europe, en général ils attendent d'asseoir leur notoriété sur place avec plusieurs albums avant d'attaquer le vieux continent. Mais vous, vous avez sorti un album et vous voilà déjà !
(rires) Ouais, bonne question ! Tu sais, on pense avoir un gros potentiel ici. Les gens aiment notre style de musique, ils aiment les trucs vrais, qui viennent du cœur. Ils aiment nos influences et notre musique peut vraiment cartonner en Europe. L'autre soir, j'ai vu un mec avec une casquette Lynyrd Skynyrd !
En plus, d'un point de vue personnel, nous, en tant que jeune groupe, on a toujours rêvé de jouer en Europe, t'imagines, jouer dans les terres de Led Zep et compagnie ! On a joué à Birmingham, mec ! La Ville de Black Sabbath ! On a voulu venir jouer en Europe le plus rapidement possible !

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Ouais, les Européens adorent le southern rock !
C'est clair, ça nous a surpris !

Vos influences justement, parlons-en !
On aime les grand classiques mecs, Les Stones, Sabbath, Led Zep, mais aussi les classiques du blues comme Robert Johnson et Howlin' Wolf.

Vous venez d'une ville minuscule des Etats-Unis. Par ici, on imagine que vous viviez isolés et que vous n'avez pas eu accès aux artistes “modernes” !
Si, on a un Walmart (grosse chaîne de supermarché américaine), on trouve tout à Walmart ! (rires) Mais tu sais, on n’en veut pas de ces trucs, on préfère les vieux classqiues ! D'ailleurs ce soir, on risque de jouer un petit medley de Muddy Waters...

Vous semblez être venus très tôt au rock, vous avez été élevés dedans !
Carrément ! Tu sais, mon père et mon oncle étaient musiciens dans un groupe Southern Rock qui s'appelle Kentucky Headhunters, ils sont gros, ils ont même gagné un Grammy Award ! Bref, on allait répéter dans leur salle de répète qui est en fait une sorte d'immense grange. Il y avait tout un tas de posters, de groupes énormes comme Led Zep, Jimmy Hendrix, etc...On était hauts comme trois pommes et on se disait : “on veut faire pareil, on veut tourner partout dans le monde”! Et le fait que nous soyons dans un si petit bled, ça nous a vachement aidés. On était seuls, on avait aucune compétition avec d'autres groupes et on a développé un style vraiment personnel.

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Il y a vraiment un blues typiquement américain dans votre son, d'ou tirez-vous votre inspiration ?
Ouais, je suis content que tu dises ça, c'est une excellente remarque. Le blues, c'est très important pour nous. Tu sais, il y a le blues de BB King, mais aussi celui de Robert Johnson, bien antérieur, et on essaye de retrouver ce son, ce feeling unique. Même Black Sabbath a ce blues. On écoutait la chanson “Black Sabbath” l'autre jour, avec ce riff lent et on se disait : « Merde mec, ces gars-là, ils ont ce blues magique ». Tout est dans la note qu'ils ne jouent pas, dans l'espace entre les deux notes.  Pour en revenir à Robert Johnson, ce mec est vraiment incroyable. Tu sais, il joue seul. Sur le même accord, il fait du “picking” avec ses doigts, un autre rythme avec son pouce et il chante en même temps. Il est seul, mais on a l'impression d'écouter un groupe entier ! Ces vieux musiciens ont vraiment un savoir-faire qu'il faut perpétuer. Tu sais, Clapton lui a rendu hommage avec un DVD magnifique (“Sessions For Robert Johnson” ndlr). Clapton a repris les chansons de Johnson, dans les endroits où ce dernier a enregistré, et dans les mêmes conditions. Il est même allé jusqu'à attendre l'heure de la journée à laquelle les morceaux ont été enregistrés pour les jouer ! Ben, tu te souviens de ce truc ?
Ben Wells : Ouais, super DVD ! Même sur la pochette, Clapton s'est fait prendre en photo dans la même pose que Robert Johnson la guitare à la main !

Comment avez-vous composé les chansons de votre premier album ?
Ensemble. On a tous participé aux paroles et aux musiques. Et pas uniquement chacun sur son instrument. Je peux amener des idées de riffs, les autres me proposent des trucs. Vraiment ensemble, comme un vrai groupe.

Et y a des nouveaux titres en gestation? (Votre serviteur est curieux là)
Ouais, quelques-uns ! On a  commencé à composer des trucs. On essaye d'être puissant, d'avoir un son heavy, de composer quelques ballades et des trucs très southern rock. On s'est retrouvé avec des morceaux longs, mais tellement bons !  En général, quand on compose et quand on accroche quelque chose de fort, on ne sait plus s'arrêter... On peut passer des heures à chercher LE “truc”, et il arrive d'un coup ! Là, il faut s'accrocher et le bosser. On travaille encore et encore pour parfaire les chansons, on ne lâche rien !

Ça va sortir bientôt tout ça ? (votre serviteur bave carrément là…)
J'espère ! En janvier ou février aux Etats-Unis, je dirais.

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Bon, vous montez sur scène bientôt, revenons-en au live, quel est votre meilleur souvenir sur cette tournée européenne ? Le meilleur public par exemple ?
Ça peut toujours être ce soir ! (rires) Franchement, on s'éclate tous les soirs, on monte sur scène et la réaction est toujours excellente, toutes les dates sont une véritable réussite. Sinon, la date anglaise du mois de mars (à Hyde Park) en ouverture d'Aerosmith et de Chris Cornell, c'était un grand grand moment.
  
Et parmi vos chansons, y en a -t-il qui marchent mieux sur les planches européennes que que sur les plances américaines ?
Très bonne question en effet, on voit quelques différences. Même au niveau des singles, c'est pas forcément les mêmes qui sont sortis, pas vrai Ben ?
Ben Wells : Ouais, aux USA on a sorti Hell'n'High Water, Lonely Train et Rain Wizard. Les deux derniers sont également sortis en Europe, mais en Allemagne, par exemple, on a sorti aussi Maybe Someday.

Qu'allez-vous faire après cette tournée ?
Rentrer et finaliser ce deuxième album. On adore tourner, rencontrer les gens. Ça nous inspire énormément et on aime rapidement bosser les chansons après les tournées pour capturer le fameux truc.

Un dernier mot pour les fans français ?
Ouais ! Merci infiniment pour votre soutien et “KEEP ON ROCKIN'”. Les Français sont des connaisseurs du rock et ils doivent le rester !


Site :http://www.blackstonecherry.com/