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Un album plébiscité par la presse et les fans de Métal barré, certainement un des meilleurs trucs qui soit sorti en post-rock depuis des lustres, il n’en fallait pas moins pour nous nous intéressions un peu plus au cas des Français de DIRGE… Bon voyage !

Interview à paraître également  dans le Metal Observer FNAC n° 14  de Déc. 2007 

Interview de Marc T., Stéphane L. & Alain B., par Pierre-Antoine

Quel bilan tirez-vous de votre précédent album, And Shall The Sky Descend ?
Alain B. /  Au final nous étions très contents de cet album. C’est juste que l’on a fait en fonction de nos moyens, et qu’il méritait une bien meilleure promo. Mais comme nous étions complètement en autonomie pour tout, nous avons fait ce que l’on pouvait … Mais avec la réédition en digipack via notre nouveau label Equilibre, une sorte de « seconde vie » lui est donnée, en particulier au niveau européen.

La presse n’a pas tellement parlé de vous finalement ? Comment vivez-vous tout ça ? Vous trouvez-vous peu soutenus ou cultivez-vous cette discrétion ?
Alain B. /  C’est pas du tout une volonté  de notre part de rester dans ce côté … discret ! C’est juste une réalité : il n'est pas du tout évident de se faire connaître, de pénétrer les réseaux médiatiques spécialisés, de trouver des concerts et tout ce qui va avec une bonne promo lorsque l'on fait tout soi-même. C’est bien pour cela que l’on est plutôt satisfait d’avoir signé avec Equilibre Music, car cela nous permet de bénéficier de leur savoir-faire, de leur réseau et surtout cela nous laisse le loisir de nous focaliser sur la seule création. Mais à côté de ça, cela n’a jamais influé sur notre façon de composer et de réaliser nos albums. Que l’on vende 50 albums ou 3000, nous travaillons de la même manière, c’est-à-dire avec la plus grande sincérité possible.

Il aura fallu 3 ans pour entendre un nouvel album de Dirge…Vous avez composé pendant tout ce temps ?
Alain B. /  En fait, on compose un peu de manière continue. On prend le temps qu’il faut pour bien faire les choses, afin d'être parfaitement satisfaits du résultat. Même si à un certain moment, il faut figer les choses quand tu rentres en studio.
Stéphane L. / Le modus operandi concernant la création reste sensiblement toujours le même et passe par deux étapes bien distinctes : le travail dans le home studio de Marc, où les structures essentielles prennent corps. Puis ensuite le passage en salle de répétition. Là, avec le volume sonore adéquat et les conditions quasi-live, les structures de base prennent vie et c'est souvent lors de cette étape que les morceaux se révèlent (en bien ou en mal). Cela nous amène à recadrer certains éléments, à en supprimer d'autres ou à étirer, parfois à l'extrême certaines parties. La composition de « Wings Of Lead Over Dormant Seas » n'a pas échappé à cette règle. Mais c'est un procédé qui prend beaucoup de temps, on ne se jette pas comme des morts de faim en studio sitôt que l'on à quatre riffs à se mettre sous la dent.

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Cet album recueille des chroniques dithyrambiques, j’y ai moi-même mis 9/10 dans une chronique élogieuse… Cela vous fait plaisir, je suppose ?
Alain B. /  Ca peut que nous faire plaisir, et nous motiver pour la suite. Et j’espère que cela va nous ouvrir des nouvelles opportunités de nous faire connaître, surtout à l’étranger.
Stéphane L. / Ce serait mensonger de prétendre rester froids à de telles critiques. Il est très plaisant de constater que d'autres personnes comprennent et apprécient ce que l'on a voulu faire ressortir de nous-mêmes, comprennent et suivent notre démarche.

Comment avez-vous abordé sa création ? Celui-ci est tout de même très ambitieux, très étouffant et pourtant invite réellement au voyage, c’est une dualité difficile à trouver ?
Stéphane L. / Cette dualité dont tu parles ne nous vient pas à l'esprit au moment de l'écriture. L'inspiration vient naturellement et tout s'enchaîne par la suite. Le résultat, qu'il soit onirique ou étouffant, ou les deux à la fois, n'est que la conséquence de cette inspiration que l'on ne contrôle volontairement pas. Il n'y a donc rien de prémédité à la base. Il est clair que cet album est dense et pas toujours facile à pénétrer. Mais je ne crois pas que l'auditeur doive s'armer de patience pour l'appréhender ; soit on aime ce genre d'univers et il est alors facile de se glisser dedans, soit on est réfractaire et il ne sert de toute façon à rien de s'y accrocher. Mais les gens qui nous connaissent un peu savent que nous avons besoin de temps pour poser, développer les choses et que plonger dans Dirge revient un peu à se retrouver sous l'eau : le temps s'y distord, les perspectives changent, le monde extérieur sonne sourd etc. Cela peut nécessiter une certaine forme d' « investissement » mais je ne crois pas que « digérer » ce disque soit nécessaire. C'est à vivre au moment présent, il n'y a rien à apprivoiser. Par contre, il s'agira un jour pour NOUS de le digérer, mais d'une autre manière.
Alain B. /  Nous essayons de faire les choses le plus naturellement possible, avec le plus de sincérité. Alors rien n’est jamais aisé, ça demande un gros travail, autant pour la musique, que de rassembler toutes les énergies des participants (encore un grand merci à Nicolas, Hichem, David, Eliane et  Stéphan pour leur participation ) mais bon, on prend le temps qu’il faut afin qu'à l'arrivée, les personnes qui vont acheter ce disque prennent un réel plaisir à l’écouter ! Et qu'au fur et à mesure des écoutes, ils y découvrent toujours de nouvelles choses.

Nous n’avons pas reçu le deuxième CD comportant un titre d’une heure. Pouvez-vous-nous en parler et comptez-vous le jouer sur scène ? Ca paraît difficile…
Marc T. / Au départ, il y avait deux idées de morceaux différentes. En travaillant sur la première, on s’est aperçu que le titre serait trop long pour être sur l'album. Et comme on tenait impérativement à ce qu'il y soit, on a décidé de faire un double. A partir de là, nous n’avions plus de contraintes de temps, ce qui nous a permis de retravailler le titre en profondeur et j'ai alors pensé qu'il serait idéal de mixer les deux idées ensemble. D'où la longueur du titre.
Stéphane L. : Nous avions envie d'expérimenter quelque chose, d'aller au bout de nos penchants naturels pour les morceaux longue-durée, de composer un truc extrême dans lequel seraient représentés tous les éléments du spectre Dirge mais développés d'une manière différente. Maintenant, il pourrait être facile de voir derrière ce titre une sorte d'exercice de style, voire une démonstration. Pourtant cela n'a jamais été notre but. Nous voulions simplement réaliser un deuxième disque constitué d'un seul et unique morceau, un peu plus éloigné de ce que l'on fait habituellement et de fil en aiguille, nous en sommes arrivés à ce « Wings Of Lead Over Dormant Seas » d'une heure. C'est une pièce à la fois autonome en même temps qu'indissociable du premier CD.
Alain B. / Pour ce qui est de le jouer sur scène, cela pourra être quelque chose de très fort, mais comme tu dis, cela n’est pas très réalisable au vu de la complexité de rassembler toutes les  personnes qui ont participé à ce titre, et à mettre l'ensemble en place.
Stéphane L. / Mais pourquoi pas un jour...

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Quelles sont vos attentes avec ce nouvel album ?
Alain B. / Nous espérons bien sûr qu’il soit bien accueilli par le public, ce qui apparemment est en bonne voie, et puis comme je te l’ai dit précédemment, nous faire connaître davantage, surtout à l’étranger et jouer un maximum sur scène. Ce qui devrait se faire maintenant début 2008, avec des dates à confirmer en France, Belgique, Suisse, Allemagne …

Vous voyez-vous tourner avec Neurosis ou Cult Of Luna, les groupes avec lesquels on vous compare malheureusement un peu trop et de façon trop simpliste ?
Alain B. / C’est vrai que l’on nous a souvent comparés à Neurosis, et parfois injustement. Mais je pense que depuis nos débuts, nous avons eu une évolution dans notre son, dans nos compos, dans nos visuels, qui fait qu’aujourd’hui, on a véritablement trouvé notre identité. Donc les comparaisons ne sont plus vraiment justifiées.
Maintenant on a déjà joué avec les COL, cela s’est bien passé … Et tourner avec des groupes comme eux, ne nous poserait pas spécialement de problèmes.

Un message à passer à nos lecteurs ?
Alain B. / Merci de votre soutien, et à bientôt sur scène.

Merci énormément et un grand bravo pour cet album qu’on adore !
Alain B. / Merci à toi pour l’interview et pour ta chronique. A bientôt j’espère.


Site : www.dirge.fr