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Comme on vous l'indiquait le mois dernier, WATCHA a changé. Ou du moins, Watcha a repris sa forme originelle, celle d'un groupe incisif et agressif. Un groupe au sens de l'arrangement difficilement égalable dans ce style en France, dont la science du riff efficace fait une nouvelle fois malheur. Et que dire de ces mélodies d'un Bob que nous avons rencontré, pour nous éclairer un peu sur ce Falling By The Way Side...

Interview parue également  dans le Metal Observer FNAC n°13 de Nov. 2007

Entretien avec Bob (vocals), par Geoffrey
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Je profite de t’avoir pour revenir sur le Hellfest de cette année, où tu as chanté avec Scarve…
Tu as été surpris ? Tu t’attendais à tout sauf à voir le chanteur de Watcha…

Exactement…
Scarve avait joué  un peu sur ça, pas trop communiqué, parce que les gens ont des a priori, et comme nous, on avait fait un quatrième album plus mélodique… Et comme les gens jugent beaucoup, il ne fallait pas communiquer. Surtout que moi, je savais que j’étais capable de faire ce que j’ai fait dans Scarve. Donc c’était juste : « on ferme notre gueule et puis voilà, on joue ». C’était le but.

Et comment tu as vécu cette expérience ?
C’est super. Moi j’adore, j’ai toujours rêvé de participer à un concert de death, avec un vrai groupe de death. C’était un challenge, et en plus j’adore ce qu’ils font. Je ne connaissais pas très bien avant, et pour moi, ça a été une découverte. Je ne suis pas très death metal à la base. On a fait le Graspop et le Hellfest, et là on va peut-être même faire un album ensemble.

Parlons quand même de Watcha. Après la dernière tournée, la section rythmique a mis les voiles…
On a été surpris. Une semaine avant, après une répète, on s’était tous mis d’accord pour continuer, parce que les choses n’ont pas été faciles avec Phœnix, on s’est bien fait descendre par la presse. Ils étaient d’accord pour rester, et une semaine après, ils nous annoncent qu’ils s’en vont. Et comme le noyau dur de Watcha, c’est quand même Fred, Manu et moi, nous, on avait envie de continuer. Et on a encore plus la rage qu’au premier album.

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Ça se ressent sur les nouveaux morceaux…
Mais c’est hallucinant. On était tout le temps sous tension, mais en même temps, on a pratiquement eu zéro difficulté. Tout ce qu’on faisait, c’était naturel. Il y a la moitié de l’album, les autres membres de Watcha ne savaient pas ce que je chantais. Je leur chantais ça directement en studio. Il y a eu des surprises, j’ai pris des risques. Avec le risque de me ramasser un super vent. Au final, ça a vraiment plu. C’est vraiment un album super spontané celui-là, et super tendu.

Tendu sur quoi ?
A tous les niveaux. Musicalement, avec une rage pire que sur le premier album. On dirait vraiment un nouveau Watcha. C’est marrant parce que le titre du précédent album, Phoenix, mais là c’est vraiment ça, le Phœnix renaît de ses cendres.
 
Justement, est-ce aussi une réaction à cet album-là ?
Oui, mais moi j’arrive à prendre le positif, même dans le négatif. La réaction des gens m’a vraiment donné des idées. C’était la première fois qu’on insultait Watcha, qu’on nous traitait de vendus, de merdes...

Ça doit être dur aussi ça, à vivre !!?
Bah écoute, finalement, on était tellement habitué à être respectés que ça nous a juste donné des idées. Ça a secoué peut-être d’autres membres du groupe, mais moi, ça ne m’a pas fait grand chose. Certaines personnes n’ont écouté qu’un morceau et tout de suite ont jugé et nous ont montrés du doigt. Je trouve ça vraiment pathétique et du coup, ça nous a donné des idées de textes. Et du coup, je les remercie (rire)

Mais êtes-vous allés trop loin justement avec l’album Pheonix ?
Nan justement. Je trouve qu’on a surpris des gens. Que ce soit dans le positif ou le négatif ! On a fait un album plus mélodique, mais quand même, je tiens à préciser qu’il y avait quand même plein de morceaux super énervés.

Après, les gens retiennent toujours ce qu’ils ont envie de retenir.
Evidemment. Il y avait des gens qui nous disaient : « ouais, j’ai vu votre clip sur M6, c’est vraiment de la merde ». Bah, regarde pas M6 (rire). Moi,  j’ai pas la télé, je ne peux pas savoir les merdes qu’il y a. Après, il y avait les « j’ai entendu dire que votre album...» Bah, tu l’as écouté ? Nan, bah, écoute-le avant. On avait tellement la rage, qu’on ne pouvait pas faire de morceaux calmes. On avait vraiment envie de tout niquer.

Retour sur une plus petite structure pour cet album. Etait-ce une erreur, BMG ?
Non, ils se sont super bien occupés de nous. Mais le problème, c’est que ça ne pouvait pas suivre, ils ont tellement d’artistes. On n’était pas leur top-priorité. Tandis que là, chez Exclaim, on est le seul groupe de metal. En plus, ce sont des fans, ils adorent le groupe. C’est toute la différence quand les gens connaissent Watcha depuis le début et sont à fond derrière ce nouvel album. Ça, ça soude une équipe. On est super confiants. Cela fait super plaisir quand l’équipe autour de Watcha est aussi soudée que nous dans le groupe. Après, je ne dis pas qu’on va vendre, j’en suis pas sûr du tout, même quasiment certain...

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Mais comment le sens-tu le disque par rapport à la scène actuelle ?
Ça va rien vendre. Faut pas se leurrer. En plus, à l’heure actuelle, où tous les gens téléchargent. C’est terminé la vente de CD’s, il faut que les maisons de disques pensent à autre chose. Si on arrive à stabiliser ce qu’on a fait sur le premier  album, 10.000 copies, ça sera bien, peut-être même moins.

Pourtant, je me souviens, le démarrage de Phœnix a été assez méchant, les gens s’étaient précipités dessus.
Oui, mais on en a vendu 10.000, 13.000 maximum. Alors que sur les précédents, c’était 20.000. Mais quelque part, l’important pour nous est qu’on soit remboursé de tous les frais qu’on a eus. On ne vit pas des ventes, à peine des concerts. Le problème, c’est que les programmateurs vont voir les ventes, et vont se dire : « ça ne vend pas grand chose, on ne les fait pas jouer ». C’est un cercle vicieux, malheureusement, on est obligé de vendre pour tourner.  Les moyens groupes comme nous vont disparaître.

C’est dur comme constat !
Mais c’est une réalité. Si les gens continuent à télécharger, il n’y aura que les gros groupes rentables, et les petits qui ne feront que des démos. Pour nous, c’est mort.

Revenons à ce disque qui marque à un retour aux grosses guitares pour le groupe. C’est le reflet des envies musicales du moment ?
Exactement. La rage au ventre, pire qu’avant.

Avec une continuité tout de même dans la progression des mélodies imparables.
C’est la résultante de 12 ans d’expérience. C’est plus facile pour nous par rapport à avant. On a toute l’énergie rageuse, avec des facilités de composition en plus. Mes voix, je les ai faites en 3 prises.

Ça c’est parce que tu es un excellent chanteur.
Merci, mais sur les albums d’avant, j’ai beaucoup plus galéré. C’était l’enfer. C’est vraiment un album brut, sauvage et incisif. On veut vraiment que dès la première note, les gens se prennent un 38 tonnes dans la tronche.

Site : http://www.watchalesite.com/