logo


SJODOGG, ça ne vous dira peut-être pas grand-chose et ce sera normal, puisque le groupe vient juste de sortir son premier album, Landscapes Of Disease And Decadence. Sauf que quand le label culte Osmose Productions signe un nouveau groupe de black, provenant de Scandinavie de surcroît, nous sommes toujours très attentifs ici (Immortal ou Marduk, c’était eux au départ, rappelons-le !)… Sjodogg n’est certes pas le groupe le plus violent du black, mais le remarquable travail sur les atmosphères exécuté sur cet album a suffi pour que nous ayons envie d’en savoir un peu plus…

Interview à paraître également  dans le Metal Observer FNAC n°15 de Janv. 2008

ENGLISH VERSION of this interview after the French one !

Interview de Dracunculus (guitares), par Will Of Death
Rechercher : dans l'interview

Comme c’est la 1ère fois que nous vous interviewons, peux-tu présenter les membres du groupe et en faire un petit historique ?
Sjodogg fut au départ un projet solo sur lequel j’ai bossé bien des années, en combinant plusieurs guitares acoustiques avec des effets, des vocaux féminins, différents instruments classiques, même un didgeridoo, pour créer un « truc » black/folk/ambiant sombre et atmosphérique. Il en est résulté plus de 120 minutes de musique qu’on a mis à profit avec mon pote Kjetil d’Enthral, quand, au début de 2003, nous avons commencé à explorer de nouveaux terrains musicaux. Trois démos ont alors suivi, intitulées Demo Anno 2004/2005/2006, que nous avons envoyées à tous les labels connus, espérant obtenir une signature. Le but était bien sûr d’enregistrer un album. 

Comment êtes-vous arrivés chez Osmose alors finalement ?
C’est une histoire intéressante. En fait, on a envoyé une requête Myspace à un groupe dont on avait entendu parler dans une chronique norvégienne d’une des démos de Sjodogg ( !!), à savoir Arkhon Infaustus. Un peu plus tard, DevianT, leur guitariste/chanteur, nous a répondu en nous disant que Sjodogg pourrait être le genre de groupe intéressant pour leur label, à savoir Osmose. Peu de temps après, nous recevions un mail de Hervé, le boss du label, qui nous offrait un contrat. Osmose est un fameux label, reconnu dans le milieu de l’underground, et dans ce sens, je pense que Sjodogg va bien à Osmose, et vice versa.

Quelle a été l’idée de départ quand vous avez formé ce groupe ?
Le concept derrière Sjodogg était de créer un Metal sombre et minimaliste, avec de l’emphase dans le groove et les atmosphères, plutôt que de se focaliser sur la vitesse et la technique.

Que signifie le terme Sjodogg ? Que se cache derrière ce nom de groupe ?
Sjodogg est le nom local norvégien d’une maladie qui affecte mortellement les moutons, donc un truc pas vraiment intéressant en soi. Mais le nom sonne bien au niveau des atmosphères qu’il dégage, il est obscur, une sorte de vision hantée des fléaux et de la mort.

pix

Quel sens donnez-vous au titre de votre album ?
Ca fait un moment que nous avions ce titre en tête, “Landscapes of Disease and Decadence” (“Paysages de maladie et de décadence” – ndlr) ; il représente bien ce qu’est Sjodogg en fait. La musique est basée sur un thème, on ne passe pas d’un riff à l’autre en quelques secondes, beacoup de nos riffs sont répétitifs et du coup, hypnotiques en quelque sorte, en durant parfois plusieurs minutes. Au niveau des textes, le concept tourne autour de la décadence de l’homme et de la femme : la maladie, le blasphème, la déchéance…

En quoi pensez-vous que Sjodogg est innovant ?
Quand je compose et arrange du matériel, je ne pense pas à ce qui peut être innovant ou pas. La chose la plus importante est de créer de la musique intéressante pour soi. Bon, peut-être que le mélange de riffs old school avec des arrangements progressifs, et la dynamique du son, font de Sjodogg quelque chose d’un peu frais et innovant…

Vous parlez sur votre bio d’une séparation entre vous et la majorité de vos contemporains. Qu’entendez-vous par là ?
Je ne veux pas que ça sonne comme élitiste ou présomptueux, ou un truc comme ça, mais le son de Sjodogg est unique (en tout cas pour moi, mais c’est subjectif). Je n’écoute que très peu de groupes contemporains ; ceci dit, je ne suis pas non plus totalement coupé de ce qui sort dans le Metal ces temps-ci. 

Vos influences semblent être assez old school puisque vous parlez de Coroner, Sabbat, Bathory ou encore de Death. Quelle connexion parvenez-vous à établir entre la musique de Sjodogg et ces groupes ?
Oui, nous en sommes restés aux années 80 et au début des 90’s ! Ca veut dire que quand nous recherchons de nouveaux CD’s, on se réfère toujours à ce passé glorieux. Il y a quelques groupes et albulms qui ont eu un impact significatif sur Sjodogg, tels que My Dying Bride (“Symphonaire Infernum Et Spera Empyrium” EP),  Sabbat (“Dreamweaver”), Coroner (“Punishment for Decadence”) , ou encore Cathedral (“Forest of Equilibrium”) – ça ne veut pas dire qu’on sonne comme eux mais je pense que le travail sur les atmosphères est le dénominateur commun de ces albums. Enthral est aussi une inspiration pour moi, notamment la chanson intitulée ”Awaiting the Rise of the ForstGod”, qui date de 1996 si mes souvenirs sont bons.

Qu’est-ce que doit apporter aux auditeurs une musique « dark » selon vous ?
Si tu aimes que le Metal que tu écoutes soit sombre, crade, dissonant, mélancolique et dynamique, alors il y a des chances que Sjodogg soit fait pour vous !

pix 

Quelle est votre définition du black metal en général ?
Je ne sais vraiment pas quoi répondre à cette question. Je ne suis pas cinglé au point de vouloir catégoriser la musique et de la placer au-dessus des autres, les gens ont des vues différentes sur tout ce qui existe. Pour certaines personnes, il est important d’appartenir à une catégorie ou une autre, pas pour nous.

La voix de Vulnus est particulièrement malsaine. Qu’exprimes-tu dans tes textes ? Je trouve que ta voix ressemble un peu à celle de Mortuus, de Marduk. Es-tu d’accord ?
Ecoute, merci pour le compliment ! Nous avons beaucoup expérimenté en studio, en essayant de garder l’esprit ouvert, tout en se focalisant sur la noirceur et les atmosphères. Certaines parties ont été improvisées, d’autres ont été répétées. Pour moi, les vocaux sont assez caractéristiques. Par rapport à la comparaison avec Mortuus, c’est cool que tu la mentionnes dans le contexte de Sjodogg bien que nous ne soyons pas inspirés par sa technique vocale ou autre… Au point de vue des textes, nous ne sommes inspirés que par des histoires d’amour – mais par le côté gangréneux des histoires et par les jeux sensuels dans les émotions sadiques.

Il m’a semblé voir que vous appréciez Arkhon Infaustus. Etes-vous en contact avec eux ?
Oui, Arkhon Infausutus est un bon groupe. De bonnes et sombres atmosphères, un des groupes aujourd’hui qui continue d’essayer de créer des harmonies de guitares vraiment evil. « M33 Constellation » et « La Particule de Dieu » sont des titres super.

Y a-t-il une chance de vous voir en live un de ces jours en Europe ?
Jouer live n’a jamais été une de nos priorités. Ceci dit, nous allons quand même certainement faire quelques shows locaux vers mars / avril. On verra bien par la suite !

Que veux-tu rajouter pour les fans français qui vont vous découvrir dans cette interview ? Pour leur donner peut-être l’envie d’écouter votre musique ?
Merci de porter un intérêt à Sjodogg ! L’album est disponible un peu partout, notamment sur Internet, donc si vous êtes curieux, n’hésitez pas à venir nous voir sur notre page Myspace : www.myspace.com/sjodogg
Cheerz !

Sjodogg – Landscapes Of Disease And Decadence
Osmose Productions

Site : www.myspace.com/sjodogg


****************************************************

ENGLISH VERSION

As it’s the 1st time we interview you, can you introduce the members of the band and do a short history of it?
The template for Sjodogg was a solo-project I worked with for many years, combining multiple acoustic guitars with sound effects, some female vocals, various classical instruments, even some didgeridoo to create a dark and atmospheric black/folk/ambient “thing”. The resulting 120 minutes plus of material came in handy when I teamed up with former Enthral-partner Kjetil early 2003 to explore new musical terrain. What followed was 3 demos, Demo Anno 2004/2005/2006, which we mailed around to every known record label trying to get signed. The ultimate goal was always to record an album.  

How did you get the deal with Osmose Productions, and what do you expect of that ?
That`s an interesting story. At one point we sent a myspace-request to a band we had recently heard of in a Norwegian Sjodogg-review (!), namely Arkhon Infaustus. Later we got a positive mail from DevianT saying he deemed Sjodogg to be an interesting band for their label Osmose. Shortly after we got word from label manager Hervè offering us a recording deal. Osmose is a classic and infamous label, with a profound underground-feel, and in that sense I think Sjodogg suits Osmose and vice versa.  

What was the main idea when you create this band ? Is there a special philosophy ?
The concept behind Sjodogg was to create dark, minimalistic metal, with emphasis on groove and atmosphere, rather than focusing on bpm and technical brutality.       

What does « Sjodogg » mean, if it means something…
Sjodogg is a local Norwegian name for a tick-borne disease affecting sheep…not very interesting in its own right. However, to me, it is a word with great sound and atmosphere, it brings to mind obscure, haunting visions of plague and death.  

Which sense do you give to the title of your record ?
The title “Landscapes of Disease and Decadence” has been with us for quite some time, and I feel it brings out the essence of what Sjodogg is about. The music is somewhat theme-based, it doesn`t jump from one riff to the next in a few seconds, many of the riffs themselves are repetive or hypnotic in a sense, and can last for many minutes. Lyrically, the concept revolves around the decadence of man (and woman) – disease, blasphemy, bereavement, the like.

In what way do you think Sjodogg is innovative ?
When I compose and arrange material, I don`t really think too much about what is innovative and what`s not. The important thing is creating interesting music for yourself.. I guess perhaps the mix of old-school riffs, progressive arrangments, and the dynamic sound makes Sjodogg sound a bit fresh and innovative… 

You speak in your biography of a separation between you from the main part of our contemporaries… What do you mean by that ?
I don`t mean to sound elitist or presumptuous or anything, but the sound of Sjodogg is quite unique (my subjetive view of course). No, I don`t listen to a lot of contemporary bands, on the other hand, I`m not totally cut-off from what`s happening in the world of metal either. 


Your influences seem to be really « old school » : Coroner, Bathory, Sabbat, Death… What did you like in these bands and, according to you, which connexions exist between your music and these bands ?
Yes, we are stuck in the 80`s and early 90`s! Meaning that we very seldom check out new cd`s, we basically revel in music from the great past. There are a few bands and albums that have made a significant impact on Sjodogg the way I see it; My Dying Bride`s “Symphonaire Infernum et spera Empyrium” EP, Sabbat`s “Dreamweaver”, Coroner`s “Punishment for Decadence”, Cathedral “Forest of Equilibrium” – we don`t sound like any of these, but I guess the atmosphere is a common denominator. Also, Enthral has a grim song which inspired me musically, entitled ”Awaiting the Rise of the ForstGod”, from 96` I think.     

According to you, what a « dark » music has to bring to the listeners ?
If you like your metal grim and dark, filthy, dissonant, melancholic and dynamic, then Sjodogg will appeal to you!  

What is your definition of the black metal ?
I don`t really know how to answer that question. I`m not crazy about categorizing music in the first place, people have different views as to what is this and that. To some people it might be important being part of a special category, it is not important to us.      

Vulnus’ voice is particularly unhealthy. What do you express in your lyrics ? I find that your voice looks like a little that of Mortuus from Marduk. Do you agree ?
Well, thanks for the compliment! We did a lot of experimenting in the studio, trying to be open-minded, yet focusing on atmosphere and darkness. Some parts were improvised, others were rehearsed. In my opinion, the vocals are quite characteristic. As far as the comparison to Mortuus` goes, it's cool that you mention him in a Sjodogg-context, other than that we are not inspired by his vocal technique or anything. Lyrically, we`re suckers for love stories – gangrenous love and the sensual afterplay of sadistic emotions… 

It seemed to me, in seeing your Myspace page, that you appreciate Arkhon Infaustus… What pleases you in this band ?
Yes, Arkhon Infaustus is a cool band. Great, dark atmosphere, one of the very few bands who actually manage to create evil sounding guitar-harmonies…M33 Constellation and Le Particule de Dieu are awesome tracks. 


Is there a chance to see you live one of these days in Europe ?
Playing gigs has not been a priority for us so far. However we are planning to do some shows locally next year, March or April. We`ll see what happens!

What do you want to add to the French fans who will discover your band in this interview ? What can give them the desire to listen to Sjodogg in the future ?
Thanks for taking an interest in Sjodogg! The album is available most places on the internet, if you are curious check us out at www.myspace.com/sjodogg


Cheers !