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Black Comedy, si le groupe ne reste pas un projet solo et s’exporte sur les scènes d’Europe, risque d’être l’une des formations à suivre de près dans les prochaines années. Plus qu’un simple All Star Band, le groupe cherche avant tout l’innovation et l’originalité, chose bien trop rare en ce moment. Entretien avec Tjodalv, bassiste du groupe, et forte personnalité de la scène metal Norvégienne. 

Interview à paraître également  dans le Metal Observer FNAC n°16 de Fév. 2008


 Interview de Tjodalv (drums), par Geoffrey
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Qui a eu l’idée de ce «super» groupe ?
Au départ, je crois que c’est Markus, le guitariste. Il est d’ailleurs le seul membre d’origine encore dans le groupe. La première fois que je l’ai rencontré, cela devait être en 1993 ou 1994. Le groupe était alors plus dans un trip hardcore. Mais ce n’est qu’en 2000, quand Bjorn et John ont rejoint le groupe, que le style s’est tourné vers ce thrash metal cybernétique. Moi, je ne suis là que depuis 2006.

Vous cherchiez quoi lors de la composition du disque, quelles étaient les envies ?
Au départ, nous voulions mixer beaucoup d’éléments. Pas forcement être original à tout prix, car plus rien n’est original de nos jours. On ne voulait juste pas sonner comme les autres. Certains groupes disent jouer de l’indus, d’autres du cyber metal et blablabla. Disons que nous, nous essayons de mixer Meshuggah, Machine Head et de la musique électro. On ne s’est pas dit : « ok, créons quelque chose de nouveau », mais « faisons ce que nous aimons jouer ». Et je pense que le résultat est très bon. Bjorn est pas mal dans la musique trance. Et le mélange du metal et de ses influences à lui donne l’essence de notre musique.

Et beaucoup de personnes vont être surprises, avec une musique qu’ils n’ont jamais expérimentée avant...
Je suis heureux que tu dises ça. Que les gens se disent que ce que nous faisons est frais et nouveau.

L’écriture a été très laborieuse...
Nous sommes tous très pris. Nous avons tous tellement de groupes en même temps. Je suis en plus arrivé assez tard dans le groupe, avec quelques idées avec moi, que nous avons donc expérimentées en retouchant des morceaux déjà préparés. Et puis nous tournions beaucoup avec Susperia, ce qui a vraiment ralenti le travail. Ensuite, nous avons enregistré les guitares, et ça n’allait pas ; nous les avons donc réenregistrées (rire). Beaucoup de détails qui nous ont ralentis. Puis, nous avons masterisé une première fois, cela n’allait pas. Nous avons refait le master, ça n’allait toujours pas. Donc, on a du tout refaire nous-mêmes. Tout ce qui pouvait poser un problème a posé un problème ! (rire).

Et que penses-tu du son que vous avez eu du Strand studio ?
J’en suis vraiment fan. Au départ, je n’aime pas les sons faits sur ordinateur. Quand tu enregistres dans un ancien studio, le son est plus chaleureux, plus frais.  Tout est analogique. Là, nous avons opté pour une production digitale, et parfois, même si ça peut sembler plus froid, nous avons réussi à faire sonner notre son comme de l’analogique. Pour moi, cela va devenir le nouveau Studio Abyss en Norvège.

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Le travail sur les mélodies est impressionnant sur ce disque, c’était aussi une des priorités pour ce disque ?
Complètement. Comme tu peux l’entendre, il y a beaucoup de chant clair pour donner cette force aux refrains. La guitare, la basse, la batterie sont très importantes bien sûr, mais sans refrains, tu n’as rien. C’est comme quand tu as de la bière. Ok, c’est bon une bière fraîche, mais si tu me donnes du vin français à la place, ce n’est pas le même niveau, si tu vois ce que je veux dire. Les mélodies sont très importantes dans Black Comedy. Et le chant est donc très important.

Y a-t-il des messages précis dans les chansons ?
(rire). Oh non, la question sur les paroles (rire).

Oui je sais, c’est une question chiante (rire)…
Non, pas du tout, mais quand John écrit des paroles, on se dit toujours : « Mais bon dieu, qu’est ce qu’il essaye de dire ?! (rire) ». Et il nous répond toujours : « c’est une façon ironique de voir le vie»... Et on répond toujours : « ouais, ok... mais quelle façon ironique de regarder la vie ? » (rire). Et il nous dit toujours qu’il parle de politique, de l’humanité, et du fait que nous sommes l’espèce dominante, alors pourquoi nous acharnons-nous à massacrer ce qui nous a donné la vie, la terre. Les animaux ne font pas ça.

Et s’il-te-plaît, dis-moi que Black Comedy n’est pas un énième projet studio, et que vous allez tourner pour promouvoir ce disque ?
Oui. Tout le monde dans le groupe attend de tourner. Je vis pour tourner, je joue tout le temps, mec (rire).

De l’extérieur, la Norvège ressemble à une grande de famille, tout le monde se mélangeant dans différents groupes, mais est-ce la réalité ?
La Norvège n’est pas un grand pays. Je dois connaître à peu près tout le monde de la scène metal ici (rire). Je connais les gars de Mayhem, de Dimmu Borgir, de Susperia, normal, je joue dedans (rire)... Et tout le monde se rencontre souvent à Oslo, la capitale.

Et comment expliques-tu qu’il y ait autant de musiciens talentueux en provenance de Norvège ?
Merci d’abord (rire). On en parle souvent. Tu sais, quand c’est l’hiver chez nous, tu as le soleil pendant 10 minutes (rire). Et on se regarde tous : « c’était quoi ça ? », « Je crois que c’était le soleil, mec » (rire). Plus sérieusement, le fait de rester souvent enfermés nous permet d’écouter beaucoup de musique, de jouer d’un instrument et de monter un groupe. Je ne dis pas que les autres pays ne le font pas, mais nous, nous le faisons beaucoup l’hiver.  Et l’été, tout le monde est dehors et ne fait pas de musique, on fait la fête (rire). Donc, on peut dire que nous avons 6 mois complets pour faire de la musique

C’est donc juste une question de saison...
Il semblerait (rire).

Black Comedy - Instigator
Season Of Mist

Site : www.myspace.com/blackcomedymetal