CAVALERA CONSPIRACY


Comme le disait Geoff le mois dernier, on a un joli hobby, qui nous permet d’interviewer et de rencontrer nos idoles. Mais quand un grain de sable se met dans l’engrenage et qu’au bout de 5 minutes, un mec met fin à une interview, ça fait chier. C’est ce qui s’était passé avec Max début janvier… Sauf que, comme le premier album de The Cavalera Conspiracy est une tuerie et que ce mec est une légende, nous n’avons pas lâché le morceau et avons redemandé à interviewer une seconde fois Max, directement de chez lui aux USA. Et là, nickel : un musicien super sympa, qui prend son temps pour répondre et vanner un peu. Du coup, on l’aime à nouveau, le Max… Retranscription des deux interviews…

Interviews à paraître également  dans le Metal Observer FNAC n°15 de Janv. 2008
et n° 17 de Mars 2008 (2ème partie)


Interview de Max Cavalera (chant, guitares), par Geoffrey (janvier) et Will Of Death (février)
Rechercher : dans l'interview

INTERVIEW DE JANVIER :

On a quand même un chouette hobby. Parler aux groupes, échanger avec eux, les titiller. Et puis des fois, ces groupes ne sont pas dans un bon jour, n’ont pas très envie de parler. C’est leur boulot, me direz-vous, mais quand même. Surtout quand il s’agit de Max Cavalera, et qu’il revient avec son frère, mais aussi Marc «sac à dos» Rizzo et Joe Duplantier de Gojira. Mais aujourd’hui, Max n’avait pas envie. Il posera même le téléphone en fin d’interview sans même nous prévenir que celle-ci est finie. Tant pis, on remettra ça plus tard, Max… [Geoff]

Comment te sens-tu trois mois avant la sortie du disque ?

Très bien. Très occupé à faire des interviews. On vient juste de terminer la vidéo de Sanctuary, que nous avons tournée ici, à Paris. Le morceau est bon, le tournage s’est bien passé. Je suis vraiment impatient que les gens découvrent ce nouveau projet avec moi, Igor, Marc et Joe. Je pense que le gens ont faim du metal que nous proposons dans ce projet, et je suis impatient de leur présenter.

Et pourquoi Paris pour cette vidéo ?
L’idée vient de mon frère, qui connaît bien les personnes de cette boîte de vidéo. Moi, je ne les connaissais pas, Igor les a connus par ses amis du groupe Justice. C’est assez différent de ce que j’ai pu faire auparavant. Avec Sepultura, j’avais fait des vidéos aux Etats-Unis, en Israël, au Brésil. Avec Soulfly nous sommes même allés en Serbie. Mais cette fois, à Paris, c’était différent. J’entretiens depuis longtemps une relation particulière avec cette ville et avec les Français. Ils ont beaucoup de respect et aiment Max. Et je le leur rends. Je suis très fier d’avoir fait cette vidéo ici, chez vous.  La pochette de l’album a d’ailleurs été réalisée ici, à Paris. Cela donne une touche très française à Cavalera Conspiracy, je trouve ça très intéressant (rire).

pix

Oui, plus un bassiste français, mais nous y reviendrons (en fait non, puisque nous n’avons pas eu le temps - ndlr).
Revenons quand même sur tes retrouvailles avec Igor, que tout fan de metal attendait avec impatience...
C’est assez simple. Igor m’a appelé sur mon portable pendant que j’étais en pleine tournée avec Soulfly. Il voulait surtout que nous soyons de nouveau réunis en tant que famille. Et ça, c’est une chose vraiment louable. Il a fait preuve d’une belle attitude là-dessus. Mais bon, avec le rapport que j’entretiens avec la musique... Je veux dire, Igor vit pour la musique, mais moi je vis et respire pour la musique. Je suis vraiment addict. Donc, je lui ai demandé de tout lâcher et de venir faire un album avec moi. Je lui ai dit que j’étais prêt, que j’attendais ça depuis longtemps et que j’avais plein de riffs que j’avais à lui faire écouter. Et une fois qu’il a entendu les démos, il a été scotché, et m’a rappelé en me disant «Je suis prêt». Nous avons donc booké un studio, puis appelé Marc pour faire les guitares, parce qu’il est pour moi le meilleur guitariste du moment et un très bon ami. Et on a demandé à Joe de jouer la basse, même s’il est guitariste dans Gojira. Mais ce groupe est l’un de mes préférés de la scène actuelle. Et c’est aussi un mec super. Cavalera Conspiracy est vraiment le mélange de 4 mecs très bons musiciens, et avec en plus une vraie attitude. Igor et moi apportons la touche thrash hardcore et punk, et Joe la touche plus death metal. Cette combinaison est vraiment l’esprit de Cavalera Conspiracy. On peut entendre toutes ces influences dans ce projet, ce qui est super.

En écoutant le disque, on se demande vraiment comment nous avons pu vivre toutes ces années sans t’entendre toi et ton frère dans le même groupe. Comment décris-tu l’alchimie qui vous unit ?
C’est difficile à expliquer. C’est plus des sentiments. C’est le genre de choses qui, expliquées, ne se comprennent plus. Il faut vraiment écouter pour commencer à comprendre. Quand tu écoutes Igor, la façon dont il joue de la batterie, accompagné de mes riffs et de mon chant, c’est quelque chose d’unique. Pas pour le metal uniquement, mais dans le metal en général. Il n’y a vraiment qu’un Max et qu’un Igor.

Les gens attendent beaucoup de ce disque, tu sens un peu de pression ?
Non, parce que je sais ce que nous venons d’enregistrer, et je connais les gens qui nous entourent. Je sais que nous sommes en de bonnes mains.  Il y a de la pression, mais cela ne m’atteint pas. Là, j’ai surtout hâte de partir en tournée. Je sais que ce sera de la folie, comme dans le bon vieux temps. Cela me manquait, et je pense que ce sera énorme.

pix

Penses-tu que les gens feront bien la différence entre Sepultura, Cavalera Conspiracy et Soulfly ?
Je ne sais pas, et je m’en fous. Je veux juste que les gens aiment ce disque, sans préjugés, barrières ou comparaisons. Il ne faut pas écouter ce disque en cherchant à le comparer à quoi que ce soit. Il faut l’écouter pour lui-même. Je te le garantis, c’est une bien meilleure expérience.  Il faut écouter l’album, les morceaux, les paroles et se laisser porter par son ensemble, sans penser à autre chose. Si tu veux comparer, vas-y. Moi je n’ai pas fait ce projet pour une quelconque compétition avec les autres projets que j’ai eus. C’est un album qui s’écoute et se vit. Je veux que les gens ressentent cette énergie, cette attitude qu’a le groupe. Les comparaisons n’ont jamais rien signifié pour moi.

As-tu changé des choses dans tes habitudes de composition ?
Non, ma façon de composer n’a jamais changé depuis 20 ans. C’est très simple et minimaliste. Moi avec ma guitare, et un enregistreur. C’est à ce moment-là que je compose la colonne vertébrale des morceaux. Et là-dessus, les gens rajoutent leurs idées par dessus. De « Troops Of Doom » à « Frontline » jusqu’à Cavalera Conspiracy, j’écris toujours de la même manière.


********************************

INTERVIEW DE FEVRIER :

Ce projet est plus qu’une simple réunion de frères… C’est vraiment cool pour les fans de Metal en général. Comment te sens-tu 1 mois et demi avant l’arrivée dans les bacs de votre album ?
Je suis très excité parce que j’ai bossé sur cet album à peu près deux ans. C’est une collaboration Max / Igor « de pointe » si on peut dire, c’est du putain de Metal et de Punk… Les fans commencent à entendre quelques chansons et les retours sont bons. Je déteste l’attente qu’il peut y avoir entre le moment où tu es sorti du studio, celui où l’album sort et celui où tu peux enfin commencer à tourner. Ça peut prendre des mois ! On n’en peut plus d’attendre cette tournée qui s’annonce bien cool…

Est-ce que le titre « Inflikted » était vraiment supposé être un titre pour le prochain Soulfly ?
Pas vraiment en fait. J’ai écrit ce titre à un moment où je n’étais pas supposé écrire, à savoir durant le Dark Ages Tour. Alors, en effet, on pourra dire qu’elle a été écrite quand j’étais avec Soulfly. Mais le truc, c’est que j’écris tout le temps. En fait, la première personne à qui j’ai montré ce titre a été Igor. Il l’a vraiment aimée ; je lui ai expliqué quelle vibe je voulais donner à ce titre, un truc qu’on connaissait quand on jouait dans Sepultura. On a alors décidé qu’ « Inflikted » serait la première chanson du projet Conspiracy. Ensuite, j’ai écrit d’autres titres, et voilà…

Comment ça s’est passé, la première fois que tu as rejoué avec Igor ?
C’était très bien. Ça faisait 12 ans qu’on ne s’était pas vus et qu’on ne s’était pas parlé. Mais musicalement, rien n’avait changé, tu vois : nous jouons toujours pareil, nous avons la même flamme en nous et il ne nous suffit que d’un regard pour communiquer. On s’est amusé à jammer sur « Roots Bloody Roots » et « Attitude », et les choses sont revenues de suite. Ensuite, en studio, avec Marc Rizzo et Joe Duplantier, on a jammé sur du Nailbomb et sur « Territory ». On a vite commencé à bosser sur « Inflikted » et tout semblait normal, comme si nous n’avions jamais été séparés. Parfois, il faut des années à un groupe pour trouver la bonne alchimie ; nous, ça s’est fait en quelques heures et c’est quelque chose que l’on ressent sur l’album. Je suis très content.

Je pense que ça a du être aussi une joie pour votre famille de vous voir réunis à nouveau, en tant que frères, non ?
Oui, bien sûr. Tu sais, nous venons du Brésil, où la famille est très importante, je pense que c’est la même chose en France. C’est surtout ma mère qui est contente, tu vois. C’est bien de rejouer ensemble, que nos enfants puissent à nouveau être ensemble ; c’est bien aussi que je puisse revoir des amis que nous avions en commun. Mais rejouer ensemble, c’est terrible ; c’est vraiment ce que j’aime faire !

pix

Parlons du nouvel album. On sent vraiment la touche « Max » dans les riffs, mais plus en colère que jamais. Quel était ton état d’esprit quand tu as écrit les titres ?
C’est difficile à dire mais j’ai l’impression que j’écris mieux quand mes chansons sont agressives, quand je me mets dans une sorte d’état de colère. J’ai beaucoup expérimenté avec Soulfly mais quand tu joues avec Igor, de la colère ressort. C’est juste ce que nous sommes. C’est un cadeau de pouvoir jouer ensemble. Des gens de divers horizons peuvent réussir à jouer du rock n’ roll ensemble mais avec Igor, je ne peux jouer que du bon Metal ! Je suis un metalhead, j’aime le Metal comme tout le monde le sait. Mais pour revenir à ta question, à cette histoire de colère, je dirais ceci : nous sommes frères et nous avons été séparés et des proches sont morts ces dernières années. Alors, y a des jours où tu te sens bien, d’autres où tu as le moral dans les chaussettes. Dans ce cas, je ne suis pas très fort pou en parler aux gens ; je préfère évacuer ma frustration en écrivant des chansons. C’est plus facile d’écrire un titre quand tu es en colère d’ailleurs, que d’écrire sur des trucs gais. J’écris tout le temps ! J’ai écrit les premiers Sepultura, le Nailbomb, les Soulfly et il n’y a rien de faux là-dedans ; c’est ma manière de faire. A chaque fois que j’ai essayé d’être autre chose qu’un song-writer de Metal, j’ai fait n’importe quoi de ma vie. Ça ne sert à rien d’essayer d’être quelqu’un d’autre. Je sais vraiment qui je suis maintenant après toutes ces années.

Es-tu d’accord si je te dis que certaines chansons de l’album nous ont rappelé un peu la fureur de Arise ?
Je l’espère car beaucoup de choses m’ont influencé lors de l’écriture de cet album, notamment ce que j’ai fait par le passé. J’ai adoré les périodes Nailbomb, Arise ; « Desperate Cry » est même certainement mon titre préféré de Sepultura. En faisant cet album, je me suis pas mal replongé dans mes vieux trucs de death metal, comme Massacre, Morbid Angel ou encore Possessed. Je ne sais pas pourquoi mais pour moi, les années 1988 / 1991 ont été un âge d’or pour le thrash et le death metal et je voulais retrouver un peu cette vibration pour cet album, car j’ai vraiment adoré cette période. Certains musiciens sont figés dans le temps, pas moi mais je voulais ré-injecter un peu de mon passé dans le projet Conspiracy, notamment avec la présence d’Igor. Le fait que vous ayez ressenti ça à l’écoute me paraît assez cool, tu vois, puisque c’est plus vers la période Arise que je voulais revenir, plus que toute autre période…

Es-tu le genre de musicien qui bosse durant des semaines sur un titre ou les choses viennent-elles naturellement ?
Non, certains titres viennent très vite mais parfois, il me faut plus de temps. Si on prend « Inflikted », par exemple, ça a pris du temps. J’ai mis environ 3 mois à la finaliser ; la version originale était très différente, plus lente. Maintenant, c’est beaucoup plus heavy. Par contre, des titres comme « Nevertrust » ou « Hex » sont venus en une minute et il nous a fallu bosser dessus une heure en studio pour les finaliser.

La France est aussi assez importante pour ce projet, puisque vous avez tourné le clip de « Sanctuary » à Paris, et Joe, bien sûr, est français. Comment décrirais-tu le fort lien qui t’unit à la France ?
J’ai toujours aimé la France, tout le monde le sait. La France a été un des premiers pays à accepter Sepultura avant le reste du Monde, surtout avant que Roots nous fasse passer à un autre stade de popularité. Je pense que les Français savent apprécier la musique qui vient du cœur, qu’ils aiment la nouveauté certes mais qu’ils ne sont pas dictés par les modes dans le Metal, comme ici aux USA. J’en ai parlé avec Igor, mais c’était mon idée de prendre Joe comme bassiste dans le groupe car j’adore ce qu’il fait dans Gojira. Je pense que quand la vidéo de « Sanctuary » va sortir, les Français vont être contents !

Ça a été une sacrée surprise de voir que tu avais choisi Joe à la basse, car nous le connaissons bien ici et nous savons qu’il est guitariste ! 
C’est vrai mais tu sais, c’est un peu comme avec Nailbomb, où Alex et moi, on a joué de la basse. J’aime l’idée de faire jouer à quelqu’un d’un instrument qui n’est pas forcément le sien au départ. J’aime vraiment Gojira et Joe est un super gars. Je ne le connaissais pas personnellement avant de lui proposer le truc mais je pense que ça a été une bonne idée car en studio, il a été très cool et a mis beaucoup de passion dans l’album. Il a rencontré pas mal de fans de Sepultura aussi. L’idée de départ était de faire autre chose qu’un groupe typiquement américain ou brésilien, comme le furent Sepultura ou Soulfly ; du coup, je pense que c’était très intéressant d’avoir un Français dans le groupe. Je suis aussi content que Joe chante sur ce disque, j’aurais même aimé qu’il en fasse plus. Je pense que ce sera pour le prochain album.  

pix

Tu as limité les invités sur l’album, à savoir ton fils et Rex Brown (ex-Pantera), pourquoi ?
Je ne voulais pas qu’il y ait trop d’invités ; d’un autre côté, tous les albums que j’ai faits depuis Roots avaient des guests. J’aime juste partager du Métal avec mes potes (rires) ! Faire chanter Richie était cool car ça permettait de donner un côté famille encore plus prononcé au projet. Quant à Rex, que dire ? C’est un monstre sacré du Métal, un vétéran comme moi et ça fait plus de 13 ans qu’on se connaît. Je n’ai pas particulièrement souvent parlé avec lui mais je l’ai vu plein de fois en tournée, on a joué avec Pantera pas mal de fois. Un de mes potes m’a filé son numéro au début du projet et je l’ai appelé pour qu’il passe au studio. Je lui ai filé la basse, et lui ai demandé s’il voulait mettre quelques lignes en boîte pour l’album, vu qu’on n’a pas de véritable bassiste (rire). « Moi, je suis guitariste, Joe est guitariste aussi, alors mets quelques lignes sur cette merde ! » (rires). Ça a vraiment été comme ça !

Est-ce que c’est facile d’être Max Cavalera tous les jours ?
Pas vraiment, man…

C’est pas mal de pression, non ?
Oui, mais je m’en contente (rires) ! En fait, je préfère ne pas aller sur Internet car il y a une quantité incroyable de merdes qui y sont dites sans arrêt. Je me respecte moi-même, je peux me regarder dans la glace mais qu’est-ce qu’il y a comme merdes dites dans mon dos, tu vois ?! Je combats avec la musique, pas avec des mots, avec la musique !! Ma guitare et mes vocaux sont mes armes…

Quand tu regardes ta carrière, tu as des regrets ?
Tout le monde a des regrets, man. Je crois que le plus gros regret qu’on puisse avoir, ce n’est pas par rapport à ce que tu as fait, mais plutôt ce que tu n’as pas pu faire à un moment donné. J’ai fait quelques erreurs dans ma vie que je regrette, où j’aurais pu perdre le bon état d’esprit mais c’est encore pire de ne rien faire.

Et quand tu penses au futur, que vois-tu ?
Well, je bosse tout le temps, j’aime la musique. Si je pense à dans 20 ans, je pense que je voudrais encore jouer de la musique, mais est-ce que je le pourrais encore ? Je pense que d’ici là, je serai mort (rire) ! Putain, avec notre façon de vivre, ça ne peut pas être autrement (rire) ! Bon, ce n’est pas encore arrivé, je suis toujours là et mon seul espoir est de continuer à faire de la musique. Je ne sais rien faire d’autre et c’est ce que j’aime le plus.

pix 

Alors, vous allez tourner an Europe en mai / juin, mais est-ce que c’est Joe qui vous accompagnera à la basse ?
Je l’espère ! Nous n’en avons pas encore vraiment parlé mais quand j’étais en France dernièrement pour le clip et la promo du disque, Joe m’a dit qu’il bossait sur le nouveau Gojira. J’espère qu’il pourra être là, je croise les doigts… Joe est un bon mec et je sais qu’il s’éclate à jouer avec nous. La vidéo est cool, on s’est bien marré à la faire mais c’est vrai que nous avons tous des carrières à part ce groupe. Je suis certain de trouver quand même quelqu’un d’autre que lui s’il ne peut pas tourner avec nous, mais ce n’est pas forcément ce que je veux par rapport à Joe…

Sais-tu comment ta réunion avec Igor a été perçue au Brésil ?
Je pense que les gens sont assez excités aussi par ça, là-bas, car nous venons juste de faire la couverture de Rolling Stones Brésil ! C’est quelque chose que je n’aurais jamais pu imaginer, même en rêve ! C’est même une des premières couv’ tous magazines confondus que j’ai eue depuis des années au Brésil. Ça fait 8 ans que je ne suis pas allé au Brésil mais j’aime toujours beaucoup mon pays ; je n’en ai jamais été éloigné aussi longtemps. C’est étrange comme situation, du coup. Je continue d’écouter de la musique brésilienne pour tenter de rester proche du pays et je pense qu’avec Cavalera Conspiracy, on va pouvoir y retourner. Je pourrai revoir ma famille et mes potes, et ainsi rejouer pour mes fans brésiliens, comme je vais le faire bientôt pour mes fans français évidemment (rire) !

J’ai une dernière question pour toi, j’espère qu’elle ne te posera pas de problème. Tu sais, j’ai été un putain de fan de Sepultura jusqu’à Roots, j’ai assisté à vos premiers concerts en Europe à la fin des années 80, début 90, j’étais à Lille pour le Roots Tour, etc… Plein de gens se demandent pourquoi vous n’avez pas repris le nom de Sepultura pour ce projet, vu que c’est Igor et toi qui avez formé le groupe. C’était vraiment trop compliqué ?
Bon, déjà, désolé de ne pas voir réuni Sepultura au complet (rire) ! Nan, mais je déconne, je dis ça tout le temps… Quand les gens me disent : « Max, avec Sepultura, vous avez changé ma vie, j’étais un super fan… », je réponds toujours que je suis désolé d’avoir fait ça (rires) ! Que les gens aient été touchés par Sepultura, c’est très bien, nous en sommes très fiers et c’est pour ça que j’ai fait Soulfly et que maintenant, nous faisons Conspiracy. Merci d’être un de nos fans, man ! Simplement, nous sommes passés à autre chose…

Ecoute, merci beaucoup pour tes réponses et ton temps…
J’espère te voir en France, man !

Pas de souci pour ça ! Ce fut un honneur de t’interviewer… Bon courage pour la suite !
Hey, « merci beaucoup » (en français dans le texte – ndlr)! Bye !!


Cavalera Conspiracy – Inflikted
Roadrunner Records

Site : www.myspace.com/cavaleraconspiracy