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Nouveau venu dans la scène Nordiste, Dadabovic et son concept farfelu de chirurgiens de l'absurde, sort son premier album. Il nous fallait interroger les membres du groupe  hardcore/metal pour en savoir plus...

Interview à paraître également  dans le Metal Observer FNAC n°17 de Mars 2008


 Entretien avec les membres du groupe, par Geoffrey
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L'habituelle question. Pouvez-vous présenter le groupe en quelques mots ?
Professeur DadaboviC (guitare, chant, composition) : DadaboviC se compose du fou Romanescù, du chirurgien Toniatovski, de l'infirmière Janolapov et de moi-même, le Professeur Dadabovic. Nous formons l'équipe médicale d'un joyeux hôpital psychiatrique dans lequel sont internés des patients plus farfelus les uns que les autres.

L'album sort bientôt, mais pouvez-vous nous donner une date et le nom du label ?
Audreiaska (manageur/booker) : Carbamazépine, c'est le nom de l'album, sortira le 11 avril dans la région Nord/Pas-de-Calais chez Caldera Records, un label de production indépendant. La sortie nationale est pour octobre 2008.

Est-ce que cela a été difficile de se faire signer ?
Audreiaska : Le plus difficile n'est pas forcément de trouver le label. En l'occurrence, c'est le label Caldera Records qui est venu vers nous car il avait entendu dire que j'en cherchais un pour DadaboviC. La prise de contact s'est donc faite assez naturellement, je dois dire. Ce qui est difficile par contre, c'est de prendre conscience que signer avec un label de production change la donne. Le délire reste le même bien sûr mais la manière de travailler change forcément et puis on se dit que cette fois-ci, les choses sérieuses démarrent vraiment !

Musicalement, où situez vous le groupe ?
Pr. DadaboviC : Nous sommes à mi-chemin entre le punk hardcore et le métal (mais rigolo quand même !!!!!!!).

Comment s'est passé l'enregistrement de l'album, et avec qui ?
Janolapov (basse/chant) : Nous avons enregistré l'album au LB Lab à Roncq, avec Grégoire Saint-Maxin. Gre est le sonorisateur de Black Bomb A, et il a déjà enregistré de très bons albums. C'était très instructif de travailler avec lui. Il est très pro dans sa démarche et nous a donné de précieux conseils. Ca reste un excellent souvenir car les chansons ont pris une toute autre dimension en studio.
Pr. Dadabovic : C'était une très bonne expérience. L'ambiance était studieuse mais détendue. C'est un vrai bonheur de pouvoir travailler de manière professionnelle avec ses potes.

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L'humour est très présent, vous n'avez pas peur d'être classé dans la catégorie « humour », de la même manière que des groupes comme Ultra Vomit et Gronibard (même si ceux-ci évoluent plus dans le grind bien sûr) et que cela éclipse un peu les qualités musicales du groupe ?
Toniatovski (batterie) : Non, pas vraiment. L'humour nous démarque probablement de la démarche de la plupart des groupes Métal/Hardcore, mais ça n'est pas calculé. En fait, le style se prête vraiment bien à un univers loufoque : tu peux jouer sur les ambiances, les rythmes... L'humour n'éclipse pas la musique, au contraire : tu le comprends notamment en live où les vidéos, les costumes, la scénographie créent un même univers musical, celui de DadaboviC.

Mais plus que la grande majorité des formations hexagonale, votre univers se vit sur scène. Pouvez-vous décrire un peu ce à quoi le public peut s'attendre ?
Romanescù (chant/vidéo) : La conception du Live s'est faite dans la suite logique de celle de l'album : une histoire à suivre du début à la fin, des costumes et des décors pour envahir la scène, un spectacle mis en scène, et des vidéos directement projetées en live. L'univers vidéo en live est un élément primordial, le public suit (visuellement) une histoire contée par des personnages loufoques et drôles qui gesticulent sur scène. Nous sommes partis du principe qu'un concert ça s'écoute, mais surtout, ça se regarde. En somme, le public doit s'attendre à un vrai spectacle, des moments drôles, des personnages costumés, une interprétation et une scénographie étudiée, en bref, un bon moment ;).

Pourquoi selon vous, pour l'instant, à part de rares exceptions comme Gojira, la scène française n'arrive pas à s'exporter ?
Pr. Dadabovic : Le 1er problème, comme l'ont si bien dit mes confrères, c'est la barrière de la langue. Ensuite, si tu prends les Etats-Unis par exemple, ils ont un vivier de groupes tellement énorme, que c'est difficile de demander au public d'être curieux et d'aller voir ce qui se passe ailleurs. Enfin, pour moi, pour pouvoir s'exporter, il faut d'abord être hyper connu dans son propre pays et être vachement soutenu car s'exporter ça coûte cher !
Janolapov : Je pense qu'il y a une barrière naturelle de la langue pour les groupes qui, comme nous, chantent en français. L'Anglais reste la langue maternelle du métal, du rock, de la pop, et de tous les styles amplifiés en général. C'est dommage car on passe à côté de plein de bons groupes.
Romanescù : Je pense qu'en France, le milieu métal n'est pas soutenu du tout par les médias non spécialisés, les institutions... Peu de groupes s'exportent, car peu d'entre eux sont aidés, produits et suivis. Le "Do It Yourself" prend des proportions hallucinantes et ne parlons pas de l'auto-production. Internet et notamment la venue du réseau Myspace, mondialement utilisé, permet également d'agrandir la toile musicale, beaucoup de rencontres se créent sur ces plates-formes. La plupart des gens réalisent eux-mêmes des petits films ou des bannières promotionnelles. L'industrie du disque est en chute libre, la vente en ligne et les téléchargements (légaux et illégaux) se multiplient à une vitesse vertigineuse. Si par exporter, on entend vendre sa musique à l'étranger, je pense qu'il faut reporter la question de quelques années, car nous sommes à un tournant important dans la gestion, l'exportation et la promotion de la scène underground.
Toniatovski : La barrière de la langue reste une raison importante mais elle n'explique pas tout : même avec un album en anglais, produit par une pointure des States, il te sera très difficile de t'exporter (prends l'exemple des Uncommonmenfrommars). Au final, il semble quand même aujourd'hui possible de tourner un peu en Europe, mais le Métal n'y connaît pas le même succès qu'aux Etats-Unis, et donc les structures pour y exporter ta musique manquent clairement.

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Comment se porte la scène nordiste de votre point de vue ? Y a-t-il encore la même dynamique des années 1990/2000 ?
Pr. Dadabovic : Il y a de plus en plus de groupes mais c'est paradoxal. La scène s'agrandit mais du coup, c'est de plus en plus dur de s'imposer et de se démarquer. Dans les années 90/2000, on pouvait jouer dans pas mal de bars. Aujourd'hui, ce sont les lieux d'expression qui manquent cruellement, pas les groupes.
Janolapov : Le Nord est une terre fertile en ce qui concerne le métal sous toutes ses formes. Je ne pense pas qu'il y ait eu de véritable évolution depuis 2000. Certains groupes disparaissent, d'autres naissent, mais l'engouement reste le même. On remarque même que le public est de plus en plus jeune.
Romanescù : À l'époque des années 95-2000, les gens se rendaient aux concerts volontiers, payaient l'entrée par souci de soutien et de respect de l'artiste et repartaient avec un CD ou un T-shirt si le concert leur avait plu (même en café-concert). Désormais, c'est loin d'être le cas. A l'époque, le téléchargement n'était pas si développé, beaucoup de lieux recevaient encore les groupes amateurs, tels les cafés ou petites salles. Aujourd'hui, les cafés ou petites salles vont peut-être devoir obtenir des licences d'entrepreneur du spectacle, sans parler des problèmes de voisinage. Rien n'est fait dans le sens du développement des musiques actuelles, quelles qu'elles soient. La dynamique, l'exportation, la reconnaissance des scènes locales ou régionales sont alors menacées. Moins de soutien, plus de pétitions, un réseau underground toujours très présent, myspace, DIY, downloads, VPC... La scène régionale n'a pas la même dynamique qu'il y a 15 ans. La diffusion virtuelle se porte à merveille, la diffusion physique, les concerts et le vrai spectacle, eux, meurent à petit feu.
Toniatovski : Il y a comme une petite stagnation aujourd'hui. Il y a eu le moment où quelques groupes nationaux ont porté la scène régionale qui avait d'ailleurs de supers atouts à faire valoir, mais aujourd'hui, avec l'épuisement de certaines pointures, et peut-être d'un certain style musical en vogue à l'époque, la scène nordiste ralentit aussi. Le vivier musical de la région est plutôt en train de se renouveler, et sortira probablement d'autres très bonnes formations dans quelques temps.

Quelles sont les attentes du groupe pour l'avenir ?
Toniatovski : Tourner un maximum afin de promouvoir l'album, faire tourner le nom et l'ambiance de notre hôpital « dadabovicien », et surtout prendre du plaisir. On pense aussi déjà un peu à la conception du second album.
Audreiaska : Le fait d'avoir trouvé un label est déjà une bonne chose. Maintenant, il faut convaincre les distributeurs. Tu as beau faire des concerts dans toute la France, si ton album n'est dispo que dans ta région, c'est incohérent. Ensuite, quand Carbamazépine sera vendu dans toutes les FNAC de France et quand DadaboviC se sera réellement fait un nom et une promo nationale, là, on pensera au deuxième album !! (Mode manageur chiant ON !!!!!!)

Après la sortie du disque, je suppose que les dates vont s'enchaîner...
Audreiaska : L'album sort dans la région le 1er avril mais la sortie nationale est prévue en octobre. A partir de là, le groupe va effectivement élargir son champ de concerts car nous cherchons un distributeur. Les dates vont donc avoir lieu dans le grand Nord dans un premier temps et plus loin par la suite. Mais déjà, pour les dates à ne pas manquer, il y a le Bétiz'Fest à Cambrai le 13 avril avec Lofofora et Black Bomb A et le Delirium Fest' le 19 avril à Chalons-en-Champagne avec Sybreed et Hacride. Jusqu'à maintenant, DadaboviC a joué de Mons à Paris en passant par l'Avesnois, l'Arrageois, le Douaisis, le Cambrésis, Lille et bien sûr, le Valenciennois ! Sinon, pour tout contact, c'est avec moi qu'il faut voir :
audreiaska@dadabovic.fr
 
DadaboviC - Carbamazépine
Caldera Records

Site : www.dadabovic.fr