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FIREWIND, Nightrage, Dream Evil, pour ne citer qu’eux, nous sommes certains que vous en avez déjà entendu parler. Le point commun de ces groupes ? Le terrible grec Gus G., virtuose de la six-cordes. Firewind, son groupe originel, après nous avoir mis la claque de l’année 2006 avec Allegiance en matière de heavy-speed mélodique, revient en cette fin du mois de mars enfoncer le clou avec The Premonition, un album légèrement en dessous de son prédécesseur selon nous car peut-être juste un peu plus mélodique. Il fallait donc que nous parlions enfin à cet artiste hors du commun qu’est Gus G., qui nous dit tout sur son nouveau bébé. 

Interview à paraître également  dans le Metal Observer FNAC n°18 d' Avril 2008


 Entretien avec Gus G. (guitares), par Will Of Death - Photos : DR
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Avec le recul, comment vois-tu Allegiance et quels ont été les retours pour cet album ?
Oh, les retours ont été très bons, c’est vraiment l’album qui a poussé le groupe à un autre niveau. On a joué beaucoup de concerts un peu partout dans le Monde et je pense que les choses ont vraiment pris leur sens avec cet album.

Je pense qu’Allegiance est votre meilleur album à ce jour, je n’ai jamais arrêté de l’écouter depuis sa sortie. Avez-vous une certaine pression pour The Premonition, as-tu pensé que la barre était haute pour faire mieux ?
Déjà, merci pour ton appréciation. Quant à la pression, pas vraiment en fait (rires) ! Au début de la compo, un peu peut-être mais je préfère ne pas penser à ce genre de trucs pour ne pas me prendre le chou. C’est bien mieux d’essayer de faire ce en quoi tu es le meilleur, de faire de la bonne musique. Il y a longtemps que je ne me dis plus qu’il faut que je fasse le meilleur album de la planète et blablabla… Je suis chez moi, j’écris ce qui me passe par la tête, j’essaie de trouver ensuite les meilleurs sons et on voit ce qu’il en ressort, tu vois… Je pense que tu as maintenant du bon matériel dans tes mains avec le promo.

Comment te sens-tu, là, avant la sortie de l’album ?
Tout va bien sauf que je n’en peux plus de savoir comment les choses vont tourner (rires) ! J’ai hâte de pouvoir jouer nos nouveaux titres devant les fans.

Peut-on dire que The Premonition est votre album le plus mélodique à ce jour ?
Je ne sais pas trop. Je pense que les parties heavy sont encore plus dures par contre, par rapport à Allegiance, dans le sens où cet album est beaucoup plus orienté sur les guitares. Je pense que globalement, c’est un peu moins mélodique, de par les parties vocales qui sont plus agressives, par l’utilisation de power-chords encore plus sauvages. (Nous ne sommes pas forcément d’accord, mais c’est un autre débat… - ndlr)

On a quand même l’impression, en suivant votre carrière, que vous êtes devenus plus mélodiques d’album en album. Es-tu d’accord ou peut-on plus parler de maturité d’écriture ?
Je ne pense pas que nous soyons devenus plus mélodiques. C’est le même groupe et nous avons toujours été mélodiques depuis le départ. Donc, ni plus ni moins maintenant, tu comprends ? Je pense juste que le nouvel album est différent car il est plus varié : du hard-rock, du speed-metal, des trucs plus lourds aussi. Il y a un peu de tout en fait…

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Est-ce un album concept ?
Non, non. Ça parle souvent de choses du passé, de sentiments que nous pouvons avoir tous les jours. Je ne dirais pas des trucs « génériques » si tu veux mais disons, des choses que les gens pourront interpréter en fonction de leur sensibilité. Nous parlons aussi des choses de la vie qui nous ennuient, pas de thème particulier en tout cas.

L’artwork est bien cool mais quand même assez énigmatique. Tu peux nous parler de ce symbole ?
Rien de particulier, en fait. On voulait juste créer un symbole à partir duquel les fans pourraient facilement identifier le groupe. Je pense qu’on verra ce symbole, dans le futur, sur nos autres pochettes aussi. C’est maintenant notre « Eddie » à nous, tu vois. C’est un truc qu’on peut utiliser facilement sur les t-shirts, sur le backdrop de scène, etc…

Comment jugez-vous votre collaboration avec Century Media ?
Y a pas à se plaindre : ils développent bien le groupe, ils croient en nous et la promotion sur le nouvel album promet d’être assez grosse. On a de gros espoirs en eux aussi.

J’ai justement vu qu’il allait y avoir une édition spéciale du disque avec un DVD bonus. Tu peux nous en parler ?
Ça va être un DVD de 40 minutes incluant 4 titres enregistrés live à Thessalonique début janvier, plus des interviews de tous les membres du groupe. En fait, ça sera aussi une mise en bouche pour le DVD officiel qui sortira l’an prochain.

Ah, c’est cool, ça… Ce qui me frappe le plus quand j’écoute Firewind, c’est que j’ai l’impression que les refrains sont très importants, omniprésents même… Est-ce que ce sont les premières parties que tu composes en premier, pour y ajouter les autres parties ensuite, ou le contraire ?
Ça dépend des titres en fait. Si on prend « Mercenary Man », le refrain et les riffs sont venus ensemble, mais sur d’autres titres, ce sont les riffs qui sont sortis en premier. Il n’y a pas vraiment de recette en fait, c’est au feeling. C’est l’inspiration qui te guide en général…

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La composition dans Firewind, c’est un travail d’équipe ?
Bon, évidemment, j’écris beaucoup mais on bosse ensemble après. Habituellement, je présente mes démos au groupe et chacun ajoute ses parties, comme le chant, la basse. Notre claviériste, Bob, écrit aussi, parfois dans son coin, parfois avec moi. Il y a trois titres communs sur l’album d’ailleurs. C’est une vraie combinaison d’idées. 

La reprise de « Maniac » est excellente, mais reste néanmoins très fidèle à l’originale. Pourquoi ce choix d’abord ?
C’est encore une idée de Bob ! On connaît tous cette chanson et c’est vrai qu’on l’aime bien telle qu’elle est. On a juste décidé d’en faire une version hard-rock en gardant les mêmes arrangements. En gros, on a juste rajouté des grosses guitares et une batterie puissante dessus.

« Mercenary Man » est le premier single de l’album… Pourquoi avez-vous choisi ce titre ?
Tout simplement parce que c’est le titre metal de l’album qui a le plus gros potentiel radio. Je pense que ce titre est capable d’attirer du monde au-delà du simple monde du Metal.

Est-il le titre le plus représentatif de l’album, selon toi ?
Non. C’est juste le titre le plus “hard-rock” de l’album. Le reste de l’album est plus heavy. Ceci dit, c’est quand même un des titres forts de l’album ; ça sonne comme du Thin Lizzy. Je pense que c’est un bon choix pour un premier single.

Le titre « My Loneliness » est-il voué à devenir un autre single de l’album ?
Je ne pense pas. Je pense que ce sera plutôt « Head Up High », le deuxième titre. Tout le monde me parle de « My Loneliness », comme quoi ça pourrait devenir un hit. On n’a pas encore vraiment décidé donc on verra bien ce qu’on fera de ce titre…

Ouais, enfin, moi, je dis ça parce que c’est quand même le titre le plus commercial de  l’album et de toute votre carrière ! (Et ce n’est pas forcément un compliment ! – ndlr)
(assez sec) Oui, je suis entièrement d’accord avec toi !

Je sais que c’est une question difficile, mais si tu devais choisir 3 titres de l’album, les plus représentatifs, tu dirais quoi et pourquoi ?
Hum, pas évident ton truc, là ! Hum… Putain, je sèche (rire) ! C’est vraiment dur. Allez, je dirais définitivement “End Of Time” pour le côté traditionnel du heavy, “Into The Fire” pour l’agressivité  et j’hésite entre “Mercenary Man” et “My Loneliness” pour les mélodies.

Tu as de nouveau bossé avec ton ancien collègue de Dream Evil, Fredrik Nordström. Est-ce qu’il est le producteur rêvé pour ce type de Metal ?
Oui. Je pense qu’il fait un très bon boulot et qu’il n’y a pas meilleur que lui en terme d’expérience. Ça fait quand même 10 ans que l’on bosse ensemble et il sait exactement quel son je veux obtenir, tout en sachant de mon côté qu’il est une sorte de garantie pour ça.

Tu me disais que certaines parties de l’album étaient parmi les plus heavy de votre carrière, mais quelles évolutions avez-vous apporté au son, justement ?
Il y avait plus de claviers sur Allegiance, l’album était un peu plus « soft » si tu veux ; là, il y a plus de guitares et donc la production te saute plus à la figure, c’est plus direct. Le son et les compos correspondent à ce que nous avons essayé de créer ces deux dernières années.

Comment es-tu venu à la guitare ? Qu’est-ce qui t’a plu dans cet instrument au départ ?
J’avais 10 ans. Mon père jouait dans un groupe punk-rock et faisait des soli. Y avait toujours plein de guitares à la maison. A force, un jour, j’ai dit à mon père : « je veux une guitare » (rire) !

Et comment es-tu venu au Metal ? C’est quoi tes influences ?
Au début des années 90, j’ai vu Metallica, Alice Cooper et Guns n’ Roses à la télé et un pote avait des tablatures de ces groupes chez lui. Il m’en a filées et j’ai commencé à bosser là-dessus, sur les riffs. Et petit à petit, j’en suis venu à jouer des trucs de plus en plus heavy-metal.

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Tu sais, mon amie est une fan invétérée de Dream Evil, y a toujours un des disques du groupe qui tourne ici, ce qui peut être parfois un peu ennuyeux pour un fan de death metal comme moi…
Ah ah ah ! Mec, désolé de t’infliger ça (rires) !

Non, mais je déconne ; j’aime bien aussi Dream Evil… mais pas tout le temps, quoi (rires) ! En fait, elle ne se remet pas de ton départ de ce groupe… Aucune chance pour que tu retravailles avec eux ; je sais qu’ils sont sur un nouvel album, là…
Non, je suis désolé pour elle. Dream Evil n’est pas un groupe qui travaille beaucoup, tu vois ce que je veux dire ? C’est plus un truc de studio. C’est la grosse différence entre eux et Firewind. Je veux bosser autour de la musique 24 h /24. Ils ont des familles, des jobs qui les empêchent de suivre le groupe en tournée. C’est la principale raison pour laquelle j’ai quitté ce groupe. Ceci dit, j’aime toujours beaucoup ce que j’ai fait avec Dream Evil ; je continue de penser que c’est ce que j’ai fait de mieux dans ma carrière en terme de heavy metal. Je sais qu’il y a beaucoup de fans qui sont déçus que Snowy et moi ayons quitté le groupe mais je ne pense pas être de retour dans cette formation de sitôt (rire) !    

Quel est le statut de Firewind, selon toi, sur la scène grecque ? Par exemple, vous aviez sorti deux maxi en Grèce pour Allegiance et j’ai vu que vous sortez à nouveau un maxi-single pour “Mercenary Man”, juste pour la Grèce…
Bah, je ne sais pas trop… Il y a plein d’autres groupes en Grèce mais ils jouent plus dans des clubs locaux. On ne passe toujours pas sur les grosses radios grecques, qui jouent plutôt de la variété et de la pop. Les productions heavy n’ont toujours pas droit de cité sur les radios nationales ici. C’est quasiment impossible ici pour un groupe heavy de passer à un statut plus mainstream…

Ouais, ben, rassure-toi, c’est pareil ici en France ! Ceci dit, penses-tu qu’il y a possibilité pour Firewind de devenir maintenant un des plus gros groupes de heavy européens ?
Oui, c’est mon but ! Je veux faire de ce groupe un des trucs les mieux établis en Europe dans le Metal, mais pas seulement ! Dans le Monde entier (rires) ! C’est pas seulement une vanne, tu sais, je me bats réellement pour ça ! 

Quelle est la situation actuelle de Firewind ? Vivez-vous de votre musique ?
Oui, pas de souci, en tout cas pour moi.

Tiens, pendant que j’y suis… Connais-tu un festival français de heavy nommé le Raismes Fest ?
Oui, j’en ai déjà entendu parler…

Voilà, je connais les organisateurs et ça fait deux ans que je les bassine pour qu’ils vous prennent à l’affiche. Je vous verrais bien jouer juste en dessous d’une grosse tête d’affiche. Ça serait bien que vous entriez en contact avec eux, je suis sûr que vous y avez votre place !
Merci, c’est cool de ta part ! On va quand même jouer quelques shows en France cette année, dont un avec Kamelot en avril, à Paris (11 avril). Mais je vais quand même demander à mon agence de booking de se mettre en rapport avec le festival de Raismes pour cette année, on ne sait jamais…

Quel est le futur proche du groupe après cette tournée avec Kamelot ?
Après cette tournée, on tournera encore (rires) ! Et ensuite, je pense qu’on tournera de nouveau ! Ah ah ah… Nous avons donc ces 5 semaines en Europe avec Kamelot, ensuite, on va revenir chez nous 4 jours, histoire de laver nos fringues (rire) et ensuite, on repartira pour 5 semaines aux USA en première partie d’Arch Enemy. Il sera alors temps de revenir faire quelques festivals en Europe et cet automne, on repartira sur les routes, cette fois en tête d’affiche  j’espère. Je pense que cette année va être très intéressante. Je veux jouer partout car nous avons maintenant des fans qui nous attendent et je pense que cet album peut devenir un classique pour Firewind. 

Un dernier mot pour les fans français ?
Si vous voulez écouter de belles mélodies et des bonnes chansons, qui vont vous rentrer dans la tête dès la première écoute, le tout fait par de bons musiciens, je vous suggère d’écouter un groupe comme Firewind !


Firewind - The Premonition
Century Media

Site : www.myspace.com/firewind