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Si Speak Of The Dead avait divisé les fans de Rage, les papys du power-heavy teuton ont cette fois-ci sorti le grand jeu avec Carved In Stone. Exit l’orchestre,  retour à ce qu’ils savent faire de mieux : du gros riff, du solo inspiré et surtout des mélodies bien atypiques que l’on n’avait pas retrouvées depuis longtemps. 

Interview à paraître également  dans le Metal Observer FNAC n°17 de Mars 2008


 Entretien avec Monsieur Peavy Wagner (basse, chant) – Par Geoffrey
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Comment juges-tu avec le recul, Speak Of The Dead, 2 ans après sa sortie ?
Je pense que c’est un album pas trop mauvais. Je suis surtout très fier des orchestrations sur la première partie de l’album car je trouve que ce sont de belles pièces de musique. Je suis très content de l’avoir enregistré et du résultat final. En plus, l’album a plutôt bien marché, et la tournée qui a suivi a été un vrai succès.

Vous avez un nouveau batteur sur ce disque. Est-ce que ça été facile pour André de rejoindre l’équipe si soudée que tu formes avec Victor depuis tant d’années ?
Ça ne lui a pas posé de problème du tout. La rencontre s’est faite lorsque Victor travaillait sur la compilation Into The Light, pour les 20 ans de Nuclear Blast. C’était comme un album de Rage car Victor a composé tous les morceaux, et moi toutes les paroles. J’ai même chanté toutes les parties, puis les invités se sont calés dessus pour enregistrer leurs trucs. Bref, André était l’un des batteurs de session pour le disque, c’est donc là que nous avons appris à le connaître. C’est vraiment un batteur très talentueux, et nous nous sommes rendus compte qu’il pouvait reprendre les fûts laissés vides par Mike Terrana sans que nous perdions en qualité. En plus, c’est vraiment un mec bien, calme et très drôle. A l’opposé de Mike, qui est très stressant. Pour faire court, Mike était très négatif envers le groupe toute l’année dernière, et même très agressif envers nous. C’est une des raisons pour lesquelles nous l’avons viré et avons cherché un nouveau batteur. A la fin, cela devenait impossible de travailler avec lui. Comme je l’ai dit, André est à l’opposé de tout ça, et en plus il n’habite pas très loin de chez nous, ce qui rend le travail plus facile. Maintenant que nous travaillons avec lui depuis plusieurs mois, je dois dire que c’est un changement très positif pour le groupe. L’alchimie du groupe est beaucoup mieux, on s’amuse de nouveau. Je ne veux pas dire de choses mauvaises sur Mike, il a quand même passé 8 ans avec nous. Mais les 4 premières années avec lui étaient très bonnes, on formait une très bonne équipe. Malheureusement, par la suite il a beaucoup, beaucoup changé.  C’est lors d’un show à Barcelone, après qu’il m’ait presque agressé, que nous avons décidé d’arrêter avec lui. La situation est d’ailleurs devenue ridicule à la fin, il ne nous parlait plus que par son manager, et ne voulait même pas nous rencontrer pour discuter. 

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Parlons un peu de ce disque. Quelle était l’idée ? 3 musiciens dans une pièce, on branche les guitares, on monte le volume, et « let’s rock » ?
Basiquement, oui (rire). Pendant 20 ans, nous avons répété au même endroit. Et là, depuis début 2007, nos avons déménagé le local de répète pour le mettre dans notre propre studio, là où nous enregistrons nos albums depuis quelques années maintenant. Donc maintenant, notre local est aussi notre studio, et c’est une façon bien plus facile de travailler, nous avons un meilleur son, et tout est déjà raccordé à un micro. Donc dès que l’on a une idée, on peut l’enregistrer avec un son décent. André est un vrai fan de metal, et nous avons jammé sur les morceaux et enregistré directement quand nous avions de bonnes idées.

Que penses-tu du travail de chacun sur ce disque ? Tu as déjà parlé d’André, mais qu’en est-il de Victor, et de toi, bien sûr ?
On a travaillé de la même manière que précédemment. On a comme accord avec Victor de nous partager la composition 50/50. Il a composé 5 morceaux, moi 5, mais cette fois-ci, au final, je lui ai donné les co-crédits de 4 de mes chansons, car il a complètement transcendé les parties de guitares sur celles-ci, comme d’ajouter ces solos dont il a le secret. Moi, je ne peux pas lui écrire des parties comme ça. Donc, bien plus que sur nos précédents disques, il a passé beaucoup de temps sur mes compos, d’autant plus que maintenant, nous avons un meilleur son en répète, et qu’il n’aime pas bosser avec un son de merde (rire). André nous a dit avoir eu des idées lui aussi car il compose de son coté, mais là, c’était un peu trop tôt…

L’une des forces de Rage, ce sont les mélodies. Mais cette fois-ci, elle sont particulièrement bien travaillées…
Je suis d’accord. Je pense qu’il y a dans ce disque la meilleure collection de chansons que nous n’ayons jamais composées. Il y a les mélodies les plus fortes de Rage depuis longtemps. L’album est très orienté « chanson ».
        

Qu’en est-il des thèmes abordés ?
Ce n’est pas un album conceptuel, chaque chanson a sa propre histoire. Il y a juste une ligne directrice, que je décrirais comme une vision très noire et cynique de notre société actuelle.

De ces 22 ans déjà passés avec Rage, comment vois-tu l’évolution du groupe ?
Je crois que nous continuons à progresser (rire). On devient meilleur d’album en album. Comme le vin rouge, on se bonifie avec le temps (rire).

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Et particulièrement le vin français (rire) !
(rire). Oui, nous nous bonifions comme un bon Bordeaux (rire). Plus sérieusement, on essaye vraiment de développer le groupe à chaque album. Nous avons notre marque de fabrique, dans notre façon de composer et d’arranger nos morceaux. On n’essaye jamais de se copier, on essaye d’inventer quelques chose de neuf et de frais à chaque album.

Y a-t-il des buts que tu souhaites encore atteindre avec Rage ?
Heu…

Non (rire) !
(rire). Je ne peux pas dire non, bien sûr. Il y a tant d’endroits que je n’ai pas encore visités avec Rage, comme la Chine par exemple. Je suis très curieux d’y aller et de voir comment cela se passe. Cela pourrait être une des choses à faire pour nous dans le futur.

Une des questions que je me suis toujours posée pour les groupes établis depuis tant d’années : est-ce facile de trouver encore et toujours de nouvelles idées ?
Je ne dirais pas que c’est difficile. Bien sûr, composer ne tient pas qu’à l’inspiration, c’est aussi beaucoup de travail. Mais l’inspiration est toujours là. On compose toujours énormément de morceaux, bien plus que ce dont nous avons besoin. Et particulièrement Victor, c’est un addict du travail. Il est déjà en train de finir son nouvel album solo (rire).
 

Rage - Carved In Stone
Nuclear Blast

Site : www.rage-on.de