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La Suisse est décidément formidable. Oh, pas en football, mais bien dans ses formations de metal. Si celles-ci sont rares, elle sont souvent dans l’élite mondiale. Et pour le metalcore teinté de thrash, Cataract est un fier représentant, qui, une fois de plus, brise de la cervicale à chaque seconde avec son nouvel album. Pour fêter les 10 ans du groupe, de surcroît, quoi de mieux que de sortir cet album tout simplement intitulé Cataract, histoire de bien enfoncer le clou, tout en proposant en bonus un CD de 11 titres bourré de reprises  ? On a donc profité de l’occasion pour interroger brièvement Fedi, le chanteur, histoire qu’il nous livre ses impressions… 

Interview à paraître également  dans le Metal Observer FNAC n°18 d'Avril  2008

 Entretien avec Fedi (vocals) – Par Geoffrey
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Dix ans déjà, donc bon anniversaire!
Merci, merci.

En y repensant, avais-tu un jour imaginé que Cataract deviendrait cette machine de guerre ?
Je n’ai rejoint le groupe qu’en 2001, soit deux ans et demi après la formation... Les gars m’avaient déjà demandé de jouer avec eux avant, mais j’avais du décliner car je partais faire mes études à Freiburg. Et quand ils sont revenus vers moi, j’ai vu tout le potentiel du groupe, et je les ai rejoints. On a toujours fait ce qu’on a voulu, ce qui nous semblait juste. On ne s’est jamais soucié des modes. On fait de la musique pour jouer sur scène, et rencontrer des gens sur la route. Ce sont là vraiment les forces qui dictent Cataract. Nous avançons étape après étape et petit à petit, le potentiel du groupe se développe. Pour moi, la musique  doit être emplie d’émotion, d’agression et de frustration.

Et pour les 10 ans, ce nouvel album sera accompagné d’un disque bonus, entièrement composé de reprises...
Il y aura trois éditions différentes de notre nouveau disque. Une édition normale, avec l’album, un digipack, avec le disque bonus, et une version vinyle. Pour le choix des reprises, ça a été assez difficile de trouver 11 morceaux qui plaisent à 5 personnes. Avec tout ce que nous voulions reprendre, on aurait pu remplir dix disques. Nous avons réussi tout de même, en balayant beaucoup de styles, du punk au heavy metal, en passant par le hardcore old school ou le metal. Ça a été très drôle à faire.

Comment vois-tu votre précédent disque, deux ans après sa sortie ?
Je trouve que les morceaux sont toujours aussi bons. Après, avec le recul, je trouve que la production est trop douce sur ce disque, pas assez sale. Mais il a marqué une véritable étape pour nous, au niveau de la créativité.

Donc du coup, ça a été facile de plancher sur le nouveau ?
La situation du groupe était différente d’avant. Quand Sam a quitté le groupe en 2007, on a du tout remettre à plat. Je compare toujours cette période à un bateau au milieu d’une tempête. C’est un peu comme ça que l’on a passé 2007. Même si nous avons fait quelques bons show pendant cette période, nous n’en avons pas donné beaucoup. Ce qui est assez difficile pour nous qui aimons vraiment la scène. Et puis le dixième anniversaire arrivant, nous voulions vraiment marquer le coup en sortant un nouvel album. On s’est donc retrouvé à chercher un nouveau guitariste un peu dans l’urgence. Mais malgré cela, maintenant que le temps ait passé, je vois cette période assez positivement, car nous étions un peu sous pression. Et notre nouveau guitariste s’est parfaitement bien adapté à cette situation. Ça nous a fait du bien de nous retrouver dans une salle de répète’ tous ensemble, et les deux semaine au Danemark pour l’enregistrement furent une bonne période créative pour nous. On peut vraiment sentir de vraies différences sur ce disque par rapport à nos précédents : il y a plus de mélodies, de diversité. Et au final, on sent toujours que c’est du Cataract, et c’est cela que nous voulions vraiment faire.

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Une musique très puissante, assez dévastatrice, mais contrairement à beaucoup de groupes dans le style, les morceaux sont assez longs... Vous n’arrivez pas à vous arrêter quand vous commencez à écrire un morceau ?
(rire). On laisse les morceaux se développer, sans se limiter, en mettant le plus d’idées possibles. On ne se limite jamais. La composition est toujours un moment avec beaucoup de changement, d’individualité, de choc des idées et des influences de chacun des membres du groupe. C’est toujours un peu la guerre pour imposer ses idées, mais dans un sens très positif. Nos morceaux sont toujours le résultat d’un vrai brainstorming en salle de répète.

Et comment vois-tu Cataract au milieu de tous ces jeunes loups de la scne metalcore actuelle, préoccupés par leur look et par des refrains en voix claire ?
(Rire) En Europe, il y a beaucoup de groupes avec le même background que nous, comme Born From Pain, ou Heaven Shall Burn ou Marron. Nous nous connaissons tous depuis nos débuts. Ils nous faisaient jouer, on les faisait jouer, donc nous étions souvent ensemble. Et nous avons aussi tous évolué dans le même sens. Et de l’autre côté, il y a beaucoup de nouveaux groupes qui ont émergé. Mais dans le lot, il y en a beaucoup qui se moquent des modes, et qui ont un vrai background. Je reçois beaucoup d’e-mails de groupes me demandant ce qu’ils doivent faire pour avoir du succès. Je leur réponds que je fais ça parce que j’aime cette musique, j’aime jouer live pour toucher le plus de monde possible. Ce que je déplore dans les nouveaux groupes, c’est qu’ils se soucient plus du look et de leur image et de comment vendre plein de disques.

Mais est-ce difficile de garder l’esprit Hardcore vivant au milieu de tous ces groupes ?
Jouer du hardcore ne se limite pas à la musique. Le hardcore a toujours été basé sur un mode de vie et un état d’esprit. Et c’est bien cette base qui manque aujourd’hui. Pour nous, ça a toujours été très important de rester en contact avec la vraie scène hardcore et de rester honnêtes avec nous-mêmes. On n’oublie pas d’où on vient.

Quels sont les sujets que tu développes sur ce nouveau disque ?
En général, je critique beaucoup la société dans mes textes. Sur les choses que je peux voir, dans notre société ou dans le monde qui nous entoure. Je parle aussi des choses qui me hantent, me frustrent, et dépasser mes énergies négatives. Voilà pourquoi Cataract est aussi important pour nous ! 

 
Cataract - Cataract
Metal Blade / Season Of Mist


Site : http://www.cataract-collective.com