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« Satyricon entre en studio, vous voulez les interviewer ? » Aussitôt dit, nous voilà déjà les bagages sous le bras gauche, le passeport dans la main droite, prêts à décoller pour Los Angeles. « Donc, les phoners se feront le soir ». Ok, bon, on la fera de chez nous cette interview alors. Pas question de rater cette occasion de parler du successeur de Now, Diabolical, superbe album de post black metal sorti il y a deux ans. Et c’est un Satyr détendu qui s’est prêté au jeu...

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°20 de juin 2008

 Entretien avec Satyr - Par Geoffrey & Will Of Death
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Comment se passe l’enregistrement du nouvel album ?

Nous venons juste d’arriver à Los Angeles et on va commencer l’enregistrement justement demain matin (interview réalisée en mai – NDLR). Nous allons passer les premiers jours à installer tout le matos (qui est volumineux) et à faire les réglages. Ensuite, nous commencerons à jouer et à arranger certaines parties. Notre équipe ici est bien cool, je pense que ça devrait bien le faire.

Et pourquoi Los Angeles cette fois ?
On nous avait posé la même question la dernière fois : pourquoi au Danemark ? Je répondrais donc la même chose, tout simplement parce que nous pensons que nous avons ici le bon studio pour le son que nous voulons obtenir (le Sound City studios, où Metallica vient d’enregistrer son nouvel album – NDLR). Nous voulions en fait bosser avec un ingénieur du son précis, Evil Joe B. (Joe Barresi), un gars qui a déjà bossé avec Tool, Queens Of The Stone Age…, puisque je produis moi-même l’album. Par contre, comme ingé-son, je ne suis pas exceptionnel. Il valait mieux lui laisser le boulot car il est très expérimenté, c’est bien plus qu’un simple ingé-son. Ce studio a un équipement terrible et est même carrément légendaire en fait aux USA. J’espère donc que l’album aura du succès car ce n’est pas donné de venir ici mais je suis très optimiste.

Tu recherchais quoi de particulier pour le son de ce nouvel album ?
Certains titres sont longs et contiennent des parties vraiment puissantes qui sonnent vraiment très fort, je ne dirais pas de manière théâtrale, mais ça pète vraiment. Quand tu composes ce genre de titres, tu cherches quel son tu voudrais avoir et je me suis dit qu’il nous faudrait un studio qui fasse ressortir tout ça. C’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui.

Now, Diabolical fut un superbe album ; pour te dire, on l’avait élu album de l’année ici… Il n’y a pas trop de pression à préparer un album après une telle réussite ?
Il y a toujours une sorte de pression quand tu fais un nouvel album car tu veux dépasser tes propres standards. Je veux dire que quand tu prépares un album et que tu l’enregistres, tu te dois d’être satisfait du résultat. Perso, nous sommes satisfaits de tous les albums que nous avons faits et je pense que nous allons encore aller vers plus de qualité. Le problème, c’est que c’est compliqué de comparer deux albums, encore plus quand le dernier n’est pas encore enregistré. Ils sont différents. Pour Now, Diabolical, je suis satisfait du son que nous avons obtenu mais ce n’est pas ce son-là que je voulais pour le nouveau. Je veux quelque chose de plus puissant parce que les titres le demandent. La pression peut donc m’être bénéfique parce que je dois toujours pouvoir me regarder dans la glace quand je pense à un de mes albums, je fais de mon mieux. Dans le cas contraire, je ne pourrais même pas aller en studio.

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Les gens espèrent toujours aussi beaucoup de Satyricon…
Oui, c’est vrai et je pense que c’est une bonne chose pour nous parce que c’est un signe de qualité. On ne doit donc pas en avoir peur ; on trouverait même ça pitoyable, si les gens n’attendaient rien de nous. Qu’il y ait 150 ou 15.000 personnes devant toi, ils espèrent toujours le meilleur de nous ; on ne peut donc pas se permettre d’être dans un mauvais jour quand on monte sur scène. C’est la même chose quand on entre en studio : on est conscient de ça. Le fait de faire un nouvel album tous les trois ans environ nous permet de bien bosser sur certains détails.
   

Donc, avant de sortir ce nouvel album le 3 novembre, vous sortez le 2 juin le EP My Skin Is Cold. Tu peux nous en parler ? Et ce sera un des titres du nouvel album, on peut dire ça (rires) ?
Non, tu ne peux pas dire ça (rire) ! J’ai déjà le titre qui sera le premier single du nouvel album en tête, qui paraîtra en septembre ou octobre mais tu n’en sauras rien ! En fait, ce EP, c’est quelque chose que je voulais sortir depuis longtemps, je trouve ça fun. Il fallait juste trouver l’occasion pour ça. Nous avions quelques titres issus des sessions de Volcano, intitulées "Live Through Me" et "Existencial Fear Questions", qui n’étaient que des bonus tracks, qui sont parues sur la version vinyl de Volcano. Et donc, tu comprendras que peu de personnes ont pu écouter ces titres. On les a donc remasterisés. Ces versions sont du coup plus puissantes que celles du CD. On a profité de ce EP pour les ressortir et mieux les faire connaître car ce sont deux titres qu’on n’a pas souvent joués live et du coup, maintenant, je vais pouvoir les inclure plus souvent dans nos setlists parce qu’elles me bottent vraiment. Et là, on a aussi profité d’avoir avec nous un l’orchestre philharmonique national de Norvège à Oslo, fin 2006, pour magnifier les live de « Mother North » et « Repined Bastard Nation », qui apparaissent aussi sur le MCD. Ce fut un show très particulier de Satyricon, réellement connecté avec la mythologie nordique. On a enregistré ce show évidemment mais il n’était pas question de sortir un album live complet, bien qu’on ait joué 14 titres ce jour-là. En fait, certains tiitres, une fois mixés, ont pris une sacrée ampleur, dont « Mother North » et « Repined Bastard Nation ». Enfin, « My Skin Is Cold » est un titre exclusif pour le EP. Je pense que c’est un bon produit, un bel aperçu de ce qu’est Satyricon. Nous avons aussi beaucoup bossé sur le packaging afin de rendre les choses intéressantes et le EP sortira aussi en vinyl 7’’. Enfin, vous verrez, c’est certainement un des plus beaux packagings que nous ayons proposé pour le moment.

Encore un beau cadeau pour les fans, quoi…
Oui ! Je suis à fond dans le vinyl, perso, et un pote à moi, qui tourne avec Turbonegro, s’est occupé de la version vinyl au niveau du packaging. Dans le marché actuel, proposer de beaux packagings vinyl est important.

Quand allez-vous révéler le titre du nouvel album et le tracklisting ?
Je le révèlerai quand on l’aura nous-même défini (rire) ! Pour l’instant, ça trotte encore dans mon esprit.

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Il y aura un concept spécial ?
On ne peut pas parler vraiment de concept mais ce sera très puissant. Je pense que ces titres vont vraiment bien fonctionner en live car il y a des passages bien catchy. Certains titres sont longs et comportent des éléments très agressifs, des parties de batterie intéressantes, une bonne interaction entre les guitares. Au point de vue des paroles, c’est encore trop tôt bien que la plupart des lyrics soient terminés. Certains trucs sont assez abstraits mais il n’y a pas une approche élitiste. On doit encore bosser sur l’artwork et les vidéos, c’est une vraie session de brainstorming en ce moment mais c’est une période excitante ! De toute façon, on filme le tout, histoire de faire un journal de bord de l’enregistrement, jour après jour. Un pote s’occupe de ça pour nous.

Tu vas jouer au Hellfest cette année. On aura droit à de nouveaux titres ?
La dernière fois, c’était bien pour nous. On va jouer “My Skin Is Cold”, c’est sûr, un de nos bonus tracks nommé “Storm Of The Destroyer” et aussi on va certainement exhumer certains de nos vieux titres que nous n’avons pas beaucoup joués en live ces derniers temps. Notre problème est de pouvoir répéter les nouveaux titres car notre temps d’enregistrement est très serré en ce moment avant les festivals. On verra si on peut le faire ou pas mais si on a le temps de répéter, il y a de grandes chances que nous jouions 1 ou 2 nouveaux titres.

On se voit donc au Hellfest !
Yeah ! Merci beaucoup pour l’interview !


 
SATYRICON – My Skin Is Cold EP
Roadrunner Records


Site : www.satyricon.no

Myspace : www.myspace.com/satyricon