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Même si le groupe a toujours du mal à avouer qu’un simple jeu, « Guitar Hero », a complètement modifié leur côte de popularité, beaucoup ont découvert les hyperblasters du heavy metal british à coup de crampes et de maux de doigts. Un nouvel album sous le bras, une motivation à bloc et un guitariste un peu fatigué de sa journée de promo mais toujours éveillé lorsqu’il s’agit de défendre son bébé.

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°21 de juillet/août 2008

 Entretien avec Sam Totman (guitares) – Par Geoffrey & Will Of Death
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Avant de commencer, je voulais juste te dire que j’ai très mal à la main à force d’essayer de refaire vos titres sur Guitar Hero III (rires) !
Ouais, t’es sûr que ce n’est pas la masturbation ? (rires). Mais je ne peux pas t’aider, je n’ai même jamais joué à ce jeu. Je n’ai jamais essayé.

Plus sérieusement, réalises-tu que ce jeu a changé pas mal de choses pour le groupe ?
Oui, notre dernier album s’est bien vendu un peu grâce à ça ; c’est vraiment populaire aux USA plus qu’ailleurs. Il semble que tous nos disques ont été un peu reboostés depuis qu’on fait partie de ce jeu. Les gens s’amusent, c’est cool.

Tu sais déjà quels titres seront sur Guitar Hero IV ?
Je n’en sais rien. Nous, on se contente d’enregistrer nos albums, le reste, c’est du business. 

Pour nous, il semblait qu’aucun groupe ne pouvait être très populaire en Grande-Bretagne, mais vous avez réussi ! Tu réalises ?
Quand nous avons démarré, nous n’espérions aucun succès particulier, juste jouer la musique que nous aimions, essayer de tourner un peu, boire des coups et s’amuser. Mais comme tous les groupes, nous pensions que notre musique était bonne. Mais nous sommes arrivés en même temps qu’Internet, et bien qu’il y ait beaucoup de bons groupes sur la Toile, ça nous a bien aidés. Maintenant, évidemment que le terme popularité a pris du sens mais je t’assure qu’au début, on s’en foutait grave. Je pense que nous sommes arrivés au bon endroit, au bon moment pour proposer les bonnes choses.

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Mais est-ce facile de jouer ce style de musique quand tu viens d’Angleterre ?
Ça peut paraître un peu étrange maintenant en effet mais comme je te l’ai dit, quand on a démarré, on n’espérait rien sauf peut-être vendre quelques albums en Allemagne, puisque nous pensions que le heavy était plus populaire là-bas. Pour finir, on vient de vendre plus de 500.000 albums aux USA et pas grand chose en Allemagne (rire)! C’est bizarre comme les choses ont tourné. Maintenant, on s’intéresse plus à nous en Grande-Bretagne du coup mais au départ, nous n’étions qu’un groupe parmi les autres…

Avec ce succès, ça a été facile de se remettre au boulot pour écrire ce nouvel album ?
Ce n’est jamais facile d’écrire et d’enregistrer. Je n’aime pas ça en fait, ce n’est pas amusant. On a tourné pendant deux ans environ pour le dernier album et ça nous a bien fatigués parce qu’on n’avait jamais tourné autant. Puis, il y a toutes ces fiestas le soir, tu ne dors pas et tu picoles à mort, tout ça, quoi… Dans ce cadre, écrire et enregistrer te permet d’être plus calme, de rester sobre et de te concentrer sur autre chose que tu essaies de rendre bon. C’est différent mais c’est bien aussi.

Vous avez changé des trucs dans votre manière d’écrire, cette fois ?
Non, pas vraiment. Comme d’habitude, j’ai écrit la plupart des titres et j’ai fait des démos avec une boîte à rythme, pour bosser les structures et les lignes vocales. Et petit à petit, les choses se sont mises en place.

D’un point de vue musical, par contre, vous n’avez toujours pas compris ce que signifiaient les termes « chanson lente » (rire)…
(Rires). En fait, ce n’est pas une question de colère ou un truc comme ça. C’est juste que les chansons rapides contenaient les meilleures lignes. Et puis, sur ce disque, il y a quand même des passages mid-tempos (rires) !

Avez-vous essayé de nouvelles choses, comment décrivez-vous le nouveau matériel ?
C’est plus à l’intérieur des chansons que nous pouvons essayer de nouvelles choses, comme les parties vocales ou le milieu de certains titres mais je pense que les gens qui étaient déjà fans de Dragonforce vont aimer cet album. Je pense que cet album est bon et j’espère que les gens l’aimeront aussi.

Il y a une chose qui est plaisante dans votre musique, c’est qu’on ressent toujours une énergie positive.
Oui, nous sommes des gens plutôt joyeux parce que nous ne sommes plus obligés de bosser. On fait de la musique, on tourne, on fait la fête, on ne peut faire que des chansons joyeuses (rire) !

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Quel est le sens du titre de l’album (Ultra Beatdown) ?
En fait, ça veut dire que notre musique va te botter le cul (rire), d’une manière un peu futuriste. Le mot beatdown est plus un mot américain, un truc qu’on emploie quand une musique secoue bien.

Et au niveau des paroles ?
On aime que les gens se fassent leur propre idée des paroles donc ça peut avoir plusieurs sens. Mais ce que je peux te dire, c’est qu’on écrit les lignes mélodiques vocales avant les paroles, qui doivent donc ensuite rentrer dans ces mélodies. Les refrains doivent ensuite suivre la ligne générale du morceau, notamment sur les parties joyeuses. Chacun est libre d’interpréter nos paroles comme il veut, parce que ce n’est pas sûr qu’elles signifieront la même chose pour moi.

Penses-tu que la plupart de vos fans sont aussi guitaristes ?
Non, je pense que c’est assez équilibré entre ceux qui jouent de la guitare et les autres qui ne pensent qu’à chanter. Au départ, quand nous avons commencé, nos fans n’étaient que des metalheads à cheveux longs et à t-shirts Iron Maiden mais maintenant, la plupart ne ressemblent plus vraiment à des chevelus. Il y a de tout, des jeunes, des vieux. Je pense que c’est normal quand un groupe commence à être connu : tu touches des gens différents.

D’après toi, qu’est-ce que les gens trouvent dans votre musique qu’ils ne trouvent pas dans les autres formations ?
Avant de faire ce groupe, j’étais un fan de Stratovarius parce que je trouvais le chant fantastique et les refrains très joyeux. Malheureusement, je trouvais que les guitares, la batterie et les claviers étaient un peu chiantes (rires). Nous avons repris cette idée d’un chant bien cool avec de bons refrains mais en y ajoutant des parties de guitares à la Steve Vai, des choses acrobatiques et intéressantes. Nous essayons de faire en sorte que chaque partie de nos chansons soit la meilleure possible, peu importe si les gens vont accrocher après. Sinon, Steve Vai, j’adore les parties de guitare, mais le chant a souvent été chiant aussi, sauf avec Devin Townsend (rire).

As-tu des guitar heroes ?
Le jeu ?

Ah ah ah…énorme !  Non, des vrais guitaristes !
(rires) Oh pas vraiment ultra fan d’un gars en particulier mais je pense que Steve Vai est certainement le meilleur de nous tous. Je n’ai plus 16 ans donc je n’ai plus de héros (rires).

Quand tu regardes en arrière, comment vois-tu l’évolution du groupe ?
En fait, quand tu analyses un peu les choses, tu peux te rendre compte dans nos albums, on pouvait voir ce qui allait arriver dans le prochain album, en écoutant celui qui est venu avant. Par exemple, dans Sonic Firestorm, notre second album, nous avons commencé à utiliser un peu plus des blast-beats alors que dans notre 1er album, Valley Of The Damned, on ne trouvait ces blasts que sur une toute petite partie d’un titre. De la même manière, nos claviers sont devenus de plus en plus intéressants sur le deuxième album tandis que sur le troisième, Inhuman Rampage, les claviers avaient pris une place plus grande et étaient encore plus intéressants. A chaque fois que nous avons commencé à avoir une idée pour un album, nous l’avons donc exploitée davantage sur l’album suivant. 

Donc, nous aurons plus de mid-tempos sur le prochain album…
(Rires) Non, non. Ce n’est pas parce qu’on a fait ça cette fois qu’on le fera plus, mais bon, qui sait ? Là, ça se prêtait bien mais on ne va pas tourner mid-tempo pour autant (rires)!

Après la promotion de cet album, vous allez repartir en tournée. Il te reste du temps pour toi ?
(Rires). Euh, non, pas vraiment. Mais j’adore être en tournée parce que hormis le moment du show, le reste du temps, tu peux aller voir ce qui se passe autour, visiter des trucs, te bourrer la gueule (rire). En fait, je n’aime pas trop rester chez moi, je m’ennuie très vite.

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Mais ce n’est pas trop tôt pour partir en tournée alors que l’album ne sort que deux mois après (interview réalisée à la mi-juin - ndlr) ?
Oui peut-être mais cette tournée est plus une tournée des festivals dans un premier temps où on ne jouera qu’un seul nouveau titre sur les 45 minutes qui nous sont allouées environ habituellement. Nous faisons quelques dates aux USA aussi en août pour le Mayhem Festival avec Slipknot et Disturbed, chose que nous ne pouvions refuser d’autant que nous serons sur la Main Stage mais quand l’album sortira, nous partirons pour une véritable tournée mondiale en tête d’affiche.

Et vous allez revenir en France évidemment…
Oui, oui, je crois que ce sera vers janvier / février…

Quelles sont vos attentes pour le nouvel album ?
Tu sens quand un groupe arrive en fin de carrière car les choses deviennent chiantes à écouter et les mecs n’ont plus la flamme. Certes, nous avons déjà sorti quelques albums mais nous n’en sommes pas là, nous adorons ce que nous faisons. Alors, évidemment, on pourra dire que nous avons trouvé notre son avec les 2ème et 3ème albums mais nous aimons toujours trouver de nouvelles idées, faire la musique que nous aimons... Qui sait, le prochain album sera peut-être une merde alors là, nous arrêterons. Nous espérons donc juste que les gens apprécieront aussi le disque.

Les réactions sont bonnes jusque là, non ?
Oui mais pour l’instant, nous n’avons des réactions que de la part des journalistes à qui nous avons parlé ces deux derniers jours ou de quelques amis, l’album n’étant pas sorti. Mais de toute façon, je ne sais pas s’ils l’aiment vraiment, les journalistes devant toujours être cool avec nous (rires gras) ! 

Ah ah… Non, c’est vraiment un bon album !
Ah, merci, c’est cool alors (rires) ! On se voit donc en tournée. Bye…

 
DRAGONFORCE – Ultra Beatdown
Roadrunner Records


Site : http://www.dragonforce.com

Myspace : http://www.myspace.com/dragonforce