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Formé par le fleuron du genre, le groupe est mené par Guillaume Bideau (ex-Scarve, Mnemic), Franck et David Potvin (Lyzanxia et Phaze 1), Loïc Colin  (Scarve) à la basse et Dirk Verbeuren à la batterie (Soilwork et un peu tous les autres groupes ou presque), One Way Mirror sort son premier album chez Metal Blade, fait assez rare pour un groupe français pour être signalé. Si certains aigris attendaient quelque chose de couillu et de bien gras, ils peuvent toujours retourner écouter le dernier groupe de death basique polonais à la mode sur le web. Ici, on ne parlera que de raffinement et de sophistication, de belles mélodies et de riffs modernes.

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°21 de juillet/août 2008

 Entretien avec Guillaume Bideau – Par Geoffrey et Luna
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Avant d’entrer dans le vif du sujet, revenons un peu sur Mnemic. Pour l’instant, comment juges-tu l’expérience ?
Mnemic, c’est ce que j’espérais, des mecs super sympas ; l’anglais, j’adore ça, je suis bilingue, donc ça m’entraîne encore plus. Et puis le facteur rencontre : je rencontre plein de gens, il y a  les tournées. Donc c’est super, beaucoup de boulot, beaucoup de tournées mais c’est une grosse chance, je suis super fier et content, je ne pense pas qu’un français ait déjà fait ça. C’est un groupe qui me permet d’assouvir mes rêves de gosses mais côté musique, je suis plus proche de One Way Mirror, c’est vraiment ce que je suis musicalement.

Comment est né le projet One-Way Mirror ?
J’étais encore dans Scarve à l’époque et pas encore dans Mnemic ; je n’étais que le chanteur et à la fin, j’étais un peu blasé, donc j’ai voulu commencer à composer. Je me suis rendu compte que je pouvais faire les musiques moi-même. J’ai composé avec Cube. Après, on avait des divergences musicales, on est restés super potes mais ça ne servait plus à rien. J’avais envie d’autre chose, j’ai monté ce truc-là mais je n’arrivais pas à expliquer ce que je voulais avec l’ingé-son.  J’ai voulu vraiment une indépendance artistique, avec des vrais musiciens, des vrais potes. Donc, j’ai appelé Franck, David, Loïc et Dirk,  et on a vu ce qu’on pouvait faire musicalement. Puis le courant est bien passé, ils étaient contents de mes compos, tout s’est bien passé.

Par rapport à Metal Blade, ça s’est passé comment, vous avez envoyé beaucoup de son ?
On a eu des contacts : chez Roadrunner, ils ont bien aimé, mais ils ne pouvaient pas signer, car ce n’était pas ce qu’ils cherchaient pour le moment. Chez Nuclear blast et Century Media, ce qu’ils nous proposaient n’était pas super affriolant et puis bon, quand on a vu le potentiel du truc, on s’est dit qu’on pouvait taper plus haut. Listenable, on trouvait qu’il n’y avait pas assez d’épaule et on a envoyé chez Metal Blade, en second choix vu qu’en général, c’est plus brutal ce qu’ils font. En fait, ce sont eux qui ont le plus trippé sur l’album, tout ce qu’on voulait, on l’a eu et en plus, ils montent pour nous un plan de promo cool, avec une attitude vraiment sympa et dédiée à la musique. C’était eux la meilleure proposition.

Revenons à cet album et à son contenu. C’est un album très mélodique, si je dis très américain, ça te choque ?
C’est ce que tout le monde dit. C’est ce que j’écoute en priorité, je n’aime pas du tout le death de base, il me faut des voix claires, j’ai toujours été un fan des trucs américains parce que c’est plus simple et il y a un gros son. Donc, oui, un peu américain, ce n’est pas volontaire mais ce sont mes grosses influences et j’ai composé la moitié de l’album, donc c’est normal.

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Et pour un style assez inédit aussi en France.
C’est vrai qu’il n’y a pas grand monde dans ce créneau et je trouve qu’en France, il n’y a pas beaucoup de chanteurs qui assurent en voix claire, je suis peut-être le seul à avoir une voix rock et sans accent français, c’est peut-être un peu prétentieux mais moi, je le pense.

En parlant de succès, avec les anciens groupes des membres, est-ce que c’est le genre de disque qui va permettre de réparer un peu certaines frustrations du passé par rapport à des albums solides qui n’ont pas explosé, comme ils le devaient, alors que là, vous semblez avoir enfin l’arme de destruction massive avec le potentiel pour que ça marche ?
On a fait ce qu’on aimait, après il y a plein de groupes qui font des trucs super et qui ne marchent pas trop. Je ne sais pas s’ils ont une frustration mais je ne pense pas qu’eux auraient fait un groupe comme ça si on ne s’était pas réunis. Ce n’est pas une vengeance mais c’est vrai que c’est toujours une chance d’avoir un truc bien promu. Je ne les ai jamais sentis frustrés car ils savent bien ce qu’ils font.

Quelles sont les ambitions du groupe ?
On a la chance d’avoir une bonne promo, on est quand même des bons zicos, le but est de réparer au niveau de la scène toutes les erreurs du passé. On essaye de réunir une équipe technique du tonnerre, avec des étrangers car on a rencontré plein de mecs qui font par exemple la musique de Metallica, de The Haunted, c’est bien parce que c’est plus international quand on fait des tournées à l’étranger. Un lightshow monstrueux, on veut que les gens se disent « la vache, c’est un des meilleurs concerts que j’ai jamais vus ». Après, on espère qu’on va bien vendre, mais comme je disais, ce n’est pas parce qu’on fait un truc bien avec une grosse machine derrière que ça marche, la machine n’est peut-être pas encore assez grosse. On va déjà faire des supers shows, carrés, qui en foutent plein la gueule, des bonnes tournées européenne et américaine et faire en sorte que ça tourne du mieux possible.

Est-ce que c’est devenu la priorité pour tout le monde ?
En ce moment c’est la priorité, ça tourne nickel avec les Lysanxia, parce que David et Franck font tourner le groupe. Moi, avec Mnemic, j’ai un planning à suivre, j’ai la chance que ça tombe pendant une période vide de Mnemic mais c’est indépendant de ma volonté. Une fois la promo One Way finie, ce sera la promo Mnemic et inversement, j’alterne. Donc pour l’instant, comme Mnemic est en pause,  oui, la priorité, c’est One Way Mirror. Maintenant, c’est quand même Mnemic qui est le plus important et qui me fait le plus tourner, où il y a le plus d’opportunités, mais bien sûr, j’espère que One Way va devenir aussi populaire, voire plus. Mais je n’ai aucune envie de quitter Mnemic du tout, je suis super bien dans ce groupe là, on délire comme des chiens. Et là, je vais composer un peu plus, je pense.

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Pour revenir aux morceaux de l’album, quels sont les thèmes abordés sur ce disque ?
Moi, je n’ai jamais aimé les paroles, dans les groupes, je m’en fou des paroles. J’ai du écrire la moitié des textes et David l’autre parce qu’on se partage le travail mais on n’aime pas. Donc, c’est très subjectif. Ça peut parler de n’importe quoi, parfois dans un thème un peu plus grave et parfois un peu plus dérisoire, mais avec une grosse touche de subjectivité. Le gars qui écoute les paroles ne se dira pas « c’est de la merde » mais plutôt « qu’est-ce qu’ils veulent dirent par là ? ». Ce n’est pas explicite ; ce qu’on recherche, ce sont les sonorités plutôt, on fait du yaourt avant et on trouve des mots clés dans le yaourt. De toutes les façons, ce sont toujours des mots anglais mis dans n’importe quel ordre à la base, on écoute, on se dit « ah,  il y a ça », on trouve un thème et on cherche des paroles autour du thème. On arrive à un résultat cool et rapidement.

Parlons de « Relax », la reprise de FGTH ; est-ce que c’est une façon à tous de faire votre coming out ?
Oui, on s’encule tous, on compose, on commence tôt, après on boit un peu, on a besoin de choses un peu bizarres pour avoir un petit quelque chose pour continuer la chanson (rire). En fait, on voulait se faire une reprise parce qu’on a plein de morceaux qu’on aime bien, comme beaucoup de groupes font, c’est un outil commercial et un outil pour se marrer. On cherchait un truc, on ne se mettait pas d’accord, tout le monde lançait ses idées mais personne ne trouvait de truc qui plaisait à tout le monde. Ensuite, je ne sais plus trop mais je crois que c’est un pote de Franck qui a trouvé l’idée. Sur le coup, on a choppé des barres, mais on a bien aimé l’idée. On n’a pas trop voulu transformer parce que c’est quand même un hymne, un hymne gay, mais bon. On a vite trouvé le truc et on a déliré...

Avec l’expérience des tournées à l’étranger, on est perçu comment musicalement ?
Ils te citent Gojira, Scarve, Lysanxia un petit peu, ce sont les seuls groupes qui apparaissent. Par contre, comme j’ai pas beaucoup d’accent, quand je leur dis que je suis Français, ils disent « ha, mais t’es sympa ! », puisqu’en général, on ne parle pas bien anglais en France. On s’isole entre nous et du coup, les Français sont assez mal vus mais la musique, ça passe quand même bien.

 
ONE WAY MIRROR – One Way Mirror
Metal Blade


Myspace : http://www.myspace.com/onewaymirrorband