Bring Me The Horizon

Pour beaucoup, des groupes comme Bring Me The Horizon représentent le comble de l’horreur en matière de Metal, surtout avec leur metalcore et leur look très « musique à mèches pour ados boutonneux », mais ils ont un truc en plus par rapport à la concurrence, c’est la puissance et un groove dévastateur qui risquent bien de cartonner avec Suicide Season, leur nouvel album. Le mouvement est d’ailleurs déjà en marche en Angleterre, pays d’origine du combo. Nous avons donc interrogé le chanteur du groupe afin d’en savoir plus...

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°23 d'Oct. 2008

 Entretien avec Oliver Sykes (vocals) - Par Geoffrey
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Salut ! Tu sais, à la fin de ma chronique de votre précédent album, j'avais prédit que Bring Me The Horizon serait “the next big thing” et j'ai bien l'impression qu'avec ce nouvel album, j'avais raison !
Super, ça fait plaisir !!

Pourrais-tu introduire le groupe brièvement, sachant que le public français ne vous connaît pas encore très bien ?
On a commencé en 2004, il me semble. On était encore étudiants à cette époque-là ! On avait des petits groupes mais rien de très sérieux. J'ai rencontré Matt à ce moment-là. Il était en école de musique et on a décidé de monter un groupe, tout simplement. On a complété le line-up et on a commencé à donner des shows ici et là. On s'est bâti une petite réputation, une fan-base et les choses ont commencé à grandir. Ensuite, un mec d'une maison de disque nous a proposé de sortir un premier MCD. Il nous a filé 1000 livres et on a pu enregistrer un premier album sur 2 week-ends. Ensuite, on a été signés par Visible Noise en 2005 et nous voilà !

La popularité du groupe ne cesse de grossir et vite en plus, ce n'est pas difficile à gérer ?
Non, pas vraiment. C'est plutôt cool, on essaye d'en profiter. Ça fait plaisir que beaucoup de gens apprécient notre musique un peu partout dans le monde, les gens se pointent au concert et comprennent ce qu'on fait, c'est vraiment extra.

C'est aussi plus de pression...
Ouais, c'est vrai, mais tu es obligé de faire avec cette pression, d'être à la hauteur des espoirs. Mais je suis confiant pour cet album, je pense vraiment qu'il va plaire aux gens. Mais c'est vrai que la pression est là et elle est de plus en plus sensible.

Et dans quel état d'esprit avez-vous attaqué ce nouvel album justement ?
On a clairement décidé avant de composer qu'on allait changer un peu, il était hors de question de refaire ce qu'on avait déjà fait sur notre premier album. On voulait progresser, aller encore plus loin. On ne savait pas exactement comment ça allait être différent d'ailleurs. On a juste tenté plein de choses et des trucs super sont sortis. D'autres idées étaient moins réussies et on les a écartées.

Le son est un peu plus hardcore cette fois.
Ouais, c'est vrai. J'ajouterais que le songwriting a progressé, même si les compos ne sont pas plus techniques qu'avant.

Bring Me The Horizon

Il y a aussi un chant totalement différent !
Ouais, ça correspond à notre envie d'un changement radical. On a essayé de pousser le chant au maximum. Les guitaristes ont utilisé de nouveaux effets, de nouveaux riffs et moi, j'ai essayé de changer ma voix, d'utiliser plusieurs types de chant. Mon ancienne voix est toujours là, mais je la garde bien au chaud ! Je vais continuer à l'utiliser, mais avec plus de parcimonie.

Tu n'as pas peur de heurter un peu les premiers fans ?
Je pense qu'ils seront surpris en effet ! Attention, je n'ai pas dit déçus ! Il y a encore pas mal de cris et de rage dans mon chant, mais il n'y a pas que ça et c'est sûr que certains seront surpris...

L'album a été enregistré par Fredrik Nordström. Pourquoi lui, c'est plutôt un gars old school alors que vous appartenez quand même à une nouvelle scène.
Ah, mais il donne un de ces sons à ces disques ! Il a  une manière de faire sonner les compos d'une manière tellement puissante et massive. On n'a pas voulu avoir le même son que les groupes typiquement death de Göteborg, mais sur notre musique, son gros son est vraiment très puissant. Je pense que c'était le meilleur choix qu'on pouvait faire.

Vous n'étiez pas totalement satisfaits du son de votre premier album ?
Il sonnait un peu “faible”, tu vois ce que je veux dire ? On était encore un petit groupe sans moyens, mais c'est vrai que le son n'est pas fameux.

Les paroles au début de la chanson “Diamonds Are Forever”, c'est un peu ta manière de voir la vie ?
Ouais, carrément. C'est à propos de notre jeunesse surtout...

Et les paroles parlent de quoi cette fois-ci ?
Surtout à propos d'un évènement qui m'est arrivé et qui aurait pu détruire ma vie. Je n'aime pas trop en parler comme çà, c'est pour cela que je l'exprime à travers la musique du groupe. Cet évènement aurait même pu détruire le groupe. Heureusement, je m'en suis sorti, sinon cet album n'aurait jamais vu le jour. Je parle donc de toute la colère et la frustration liées à cet évènement. Ça m'a aidé à composer la musique et les paroles.

Vous avez grandi en tant que groupe et vous voilà de plus en plus confrontés au Music Buisness. Ça a changé quelque chose dans votre vie ?
Ouais, c'est sûr. On a fait des trucs qu'on n’aurait jamais faits spontanément. On peut même dire que le Music Buisness a un peu volé notre innocence.

Il y a pas mal de déceptions non ? Ce n'est pas la vie dorée des rockstars...
(rires) Non, pas vraiment, même si c'est vrai que ce n'est pas toujours très glorieux. Mais tu sais, j'essaye de profiter de ce que j'ai, plutôt que de rêver d'autres choses...

Bring Me The Horizon

Comment vois-tu la scène musicale dans ton pays ?
Ouais, c'est vrai que ça change. Ça devient de plus en plus heavy et les jeunes adorent ça. Il y a encore 5 ans, le plus gros groupe anglais était Lost Prophets ou des trucs comme ça. Maintenant, ça doit être Bullet From My Valentine. Nous-mêmes ne sommes pas si mal en Angleterre alors que notre musique est très heavy. C'est cool que les groupes de notre style percent un peu parmi le public plus mainstream...

Les Anglais vont donc arrêter avec la pop music (rires) !
(rires) Arrête, c'est pas si mal que ça la pop ! (rires) Mais les groupes comme les nôtres ont leur chance maintenant...

Et sur un plan mondial, ça change pas mal aussi...
Ouais, je pense que des groupes comme le nôtre contribuent à changer la scène métal et ça énerve certaines personnes. Mais c'est normal, tout change. Il y a plein de jeunes groupes qui percent aujourd'hui avec Myspace et tout ça. L'exposition est plus grande et il est plus facile de faire connaître sa musique pour décrocher un deal.

Mais le net peut aussi tuer le Music Buisness...
C'est pas tout à fait vrai... Ca tue peut-être certains groupes mais plein de nouveaux groupes ne seraient même pas connus sans Internet, tu vois. Ça nous a pas mal aidés nous-mêmes...

Quelles sont vos attentes pour ce nouvel album ?
Des tournées partout ! C'est notre boulot à plein temps maintenant, et on a envie de visiter le monde pour aller voir nos fans un peu partout...

Et vous venez à Paris en octobre, pour une deuxième visite cette année !
C'était la folie la première fois ! C'était un petit show sur une péniche mais le public était totalement déchaîné ! On a une bonne fan-base en France et le public y est particulièrement taré !

Merci beaucoup pour cette interview !
Merci à toi man !
 


BRING ME THE HORIZON - Suicide Season
Visible Noise


Myspace : http://www.myspace.com/bmth