Cynic

Que ceux qui n’ont jamais entendu parler de Cynic soient damnés ! On parle aujourd’hui de nombreux courants dans le Metal mais il y en a un qui a été créé par ce groupe au début des années 90, c’est le death metal progressif, sorte de mixture de death old school, avec des passages aériens et très techniques, le tout saupoudré de vocaux robotiques originaux. Ce groupe fut incompris en son temps car trop expérimental et avant-gardiste : à l’heure où on s’extasie devant Opeth, Meshuggah ou encore Textures, sachez qu’au commencement, il y a eu Cynic et son album Focus. Alors qu’on les croyait définitivement remisés aux oubliettes, voilà que le groupe revient (enfin) avec un terrible album, Traced In Air. En attendant que le groupe vienne tourner en Europe avec Opeth, nous ne pouvions louper une interview avec Paul Masvidal, son mentor, qui nous dit tout sur la nouvelle galette, tout en clamant son amour pour la France !

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°24 de Nov. 2008

 Entretien avec Paul Masvidal (guitars, clean & robotic vox) – Par Will Of Death
Rechercher : dans l'interview

Salut Paul ! J’espère que tu vas bien… Je dois te dire que je suis particulièrement content de te parler : déjà parce que je suis fan de ton groupe et aussi parce que c'est inespéré ! On pensait bien ne jamais te revoir avec Cynic… Ca roule ?
Oui, très bien, merci. Mais dis-moi, tu m’appelles de quel coin de la France ? Je dis ça parce que j’adore ton pays…

Je t’appelle de la Bourgogne, à 100 km au Nord de Lyon.
Waow, très belle région, avec de très bons vins.

Oui, c’est clair, c’est beau ici, mais ça ne fait qu’un peu plus d’un an que je suis là ; avant, j’étais à Lille, dans le Nord, près de la Belgique.
Lille ? Mais ce n’est pas de là que sont originaires les Loudblast (et là, je suis scotché ! …lol… - NdWill) ?

Ben si, ce sont mes potes depuis presque 20 ans ! Je les connais super bien… Ah, le délire !
J’adore ce groupe depuis qu’on a tourné avec eux au début des années 90, quand j’étais dans DEATH ; je me rappelle très bien de Stéphane, le guitariste/chanteur.

Excellent ! Tu sais, c’est Steph’ qui m’a un peu appris à jouer de la gratte, il m’a notamment montré comment on jouait le morceau « Leprosy » de Death justement, quand j’étais encore étudiant avec lui à Lille… Vraiment cool que tu te souviennes d’eux, je pense que Stéph’ va être ravi de savoir ça…
Tu le vois encore ?

Oui, je l’ai vu en janvier à Paris pour le concert de Helloween + Gamma Ray et cet été au Hellfest ! On a encore bu pas mal de bières d’ailleurs (rires) !
Tu lui passeras le bonjour de ma part, mec, stp… Ca avait été une super tournée avec eux !

Sans souci, ce sera fait ! Allez, parlons un peu de vous… Tu peux un peu revenir sur les premières années du groupe, surtout le moment où vous avez enregistré Focus ? Comment ça se passait à l’époque, dans quel état d’esprit étiez-vous ?
C’était une période géniale, très créative. Je ne sais pas si tu connais l’histoire de l’enregistrement de Focus mais à cette époque, nous sortions de nulle part, nous étions juste des étudiants en musique et un gros label s’intéressait à nous ! Je ne savais pas trop comment ça allait se passer mais je savais très bien déjà ce que nous voulions jouer. C’était très excitant de sortir un album.

Avais-tu l’impression à cette époque de proposer un nouveau style, le death progressif ?
Non, pas du tout. La seule chose dont j’étais conscient, c’est que nous aimions ce que nous jouions. Je savais que ce n’était pas du thrash mais l’idée de populariser un nouveau style était loin de mon esprit. On croyait en nous mais on ne savait même pas définir nous-mêmes ce que faisions.

Pourquoi avez-vous splitté juste après Focus ?
Ca a été une combinaison de plusieurs choses. Mais la principale, et là, ça n’engage que moi, c’est que je voulais juste redevenir un musicien sans la pression du business. Incroyable comme le stress lié au business me bouffait l’existence à cause de la frustration engendrée par le fait que Focus n’avait pas reçu toute l’attention qu’il méritait. En 1993, l’industrie Metal était entrée dans une période très compliquée à cause du grunge. Ma seule envie était de disparaître pour juste rejouer de la musique chez moi. Pour nous, le business craignait car nous sommes des musiciens très sensibles et créatifs : on avait bossé presque 10 ans pour que Focus sorte un jour, c’était notre bébé et on a été très déçus de la manière dont il a été reçu car vraiment mal promu par le label. J’espère que ça va aller mieux cette fois-ci (rire) !   
 
Ne penses-tu pas que votre style était trop novateur et que les gens n’étaient pas encore prêts pour l’accepter ? Peut-être trop death metal pour les progueux et trop prog et mélodique pour les fans de death ?
Tu te dis toujours, quand tu composes, que ce que tu fais a du sens. Mais effectivement, en regardant en arrière, peut-être que c’était un trop gros challenge pour certains de rentrer dans cet album à l’époque. Or, la génération de fans qui est venue juste après a compris cet album et c’est à ce moment-là que pour certains, c’est devenu un monument musical. Combien de gens après ça nous ont dit qu’ils aimaient Cynic... Comme quoi, ce que nous avons écrit et qui nous paraissait clair, avait du sens.

Cynic

Je vais te parler de ma propre expérience par rapport à Focus... Quand c’est sorti, j’avais 22 ans et j’étais déjà à fond dans le death qu’on qualifie maintenant d’old school, avec des groupes comme Death, Obituary ou Pestilence. Au départ, j’ai eu beaucoup de mal avec Focus, pour finalement devenir totalement fan de cet album par la suite après plein d’écoutes ! Là, je me suis dit : wow, ce groupe est vraiment novateur...
Cool, man ! C’est clair que la musique de Cynic nécessite plusieurs écoutes pour pouvoir intégrer notre son et notre manière de jouer. Je ne peux que te féliciter d’y être arrivé (rire), mais je pense que quand on arrive à comprendre notre musique, on peut effectuer un voyage musical intéressant.

Parlons un peu de Portal. Pourquoi aucun album n’est jamais sorti ?
En fait, les seules choses qui sont parues sont deux démos et l’album n’est jamais sorti parce que nous nous sommes séparés avant. En fait, après l’épisode Focus, nous avons beaucoup changé en tant que personnes et musiciens : nous voulions sortir cet album mais il nous fallait un autre label que Roadrunner car c’était très différent de Cynic, c’était un autre monde. Roadrunner ne voulait pas nous lâcher parce qu’on avait signé un contrat avec eux sous le nom de Cynic... Bref, nous étions repartis pour entrer de nouveau en compétition avec le business et c’était très frustrant pour nous. Dommage parce que Portal avait enregistré 5 titres en studio pour l’album qui aurait pu être considéré comme un post-Focus mais ça nous prenait tellement la tête que nous avons laissé tomber l’affaire.

Qu’as-tu fait du coup, durant toutes ces années, après ça ?
Ma vie a beaucoup changé et pour être honnête, j’ai effectué une sorte de voyage spirituel, psychologique, en bossant chez moi. Pour cela, j’ai déménagé en Californie, suis retourné en cours tout en continuant d’écrire pas mal de musique. Là où je suis, c’est un bon endroit pour créer. Je suis redevenu un musicien et ai beaucoup écrit de musique pour la télévision, pour des documentaires, des films mais aussi des sitcoms. Le fait de bosser comme un dingue pour la grosse compagnie dont je fais partie m’a permis de développer de nouveaux sons et un album a même été produit par MTV Records.  

Qu’est-ce qui t’a motivé à revenir en 2006 ? Les concerts que vous deviez donner en 2007 en festival ou un album était-il déjà programmé avant la tournée ?
En fait, tout est parti d’un fan russe : il m’a envoyé un e-mail en me disant que son rêve le plus cher était de voir Cynic un jour rejouer dans un festival. Le festival dont il nous parlait paraissait en plus intéressé. Alors, j’ai envoyé un mail à Sean Malone en lui demandant d’y regarder de très près. On a répondu à ce fan en lui disant que son idée n’était pas farfelue car nous avions l’impression, de notre côté, de ne jamais avoir bouclé la boucle avec Focus. J’ai pour leitmotiv de me dire que je dois toujours être attentif à ce qui m’arrive dans la vie et que ce serait peut-être bien cool de revenir en live ensemble, d’autant qu’après ça, il y a eu pas mal de rumeurs et qu’on a reçu énormément de messages de fans. J’ai alors appelé Sean en lui disant que le temps était venu de reformer Cynic. Combien de gens se sont plaints auprès de nous tout au long de ces années en nous disant qu’ils étaient dégoûtés de ne jamais nous avoir vus en live, en nous disant aussi que Focus avait changé leur vie musicale ! C’est le genre de truc qui te fait plaisir, tu vois...

Parlons de ce nouvel album... Tout d’abord, est-ce un album concept ?
Disons qu’il y a des idées proches l’une de l’autre qui forment un concept mais je n’ai pas envie de trop le détailler car je veux que les auditeurs expérimentent leur propre voyage par rapport à l’album. Il y a un concept : le 1er titre, « Nunc Fluens », peut être vu comme la naissance et « Nunc Stans » la fin, une sorte d’au revoir. Entre les deux, c’est un voyage au cours de plusieurs moments de l’existence, entre le corps et l’esprit, la conscience qu’on peut avoir de sa propre vie. Je pense qu’il y a là un thème universel car tout le monde cherche à savoir ce qu’il fait sur Terre. Les textes sont assez personnels mais je pense que chaque auditeur pourra s’y retrouver.

Quand as-tu commencé la composition ? Quelle était ton idée de départ ?
Je n’avais pas d’idée particulière, juste me remettre au boulot, prendre ma gratte et mon piano, et laisser venir les idées. Jouer de la musique est très naturel et organique pour moi. Je ne voulais cependant pas faire comme au début des années 90 où je composais 30 ou 40 chansons, pour n’en choisir que 10. J’ai appris au fil du temps ce que c’était que d’écrire une chanson mais il faut comprendre que Cynic est plus un projet personnel ; j’ai donc laissé la musique me porter comme dans un voyage sans me fixer de but véritable à atteindre. Je crois en cette méthode.

Tu as hésité un moment entre Sean Malone et Tony Choy pour la basse ?
Non, pas du tout ! Jamais je n’ai pensé à Tony pour le nouvel album bien que j’étais prêt à faire appel à un bassiste session pour les démos au cas où… Mais Sean m’a appelé quand il les a écoutées et m’a dit qu’il était très enthousiaste à l’idée de bosser dessus. Je suis particulièrement content que ce soit lui qui soit sur le disque.

Nous aussi ! Encore une fois, son boulot est très impressionnant !
C’est clair !

Cynic

Tu peux nous présenter Tymon Kruidenier, le deuxième guitariste/chanteur (pour les growls) ?
Oui, je le connais depuis plus de 10 ans, il a toujours tourné un peu autour du cercle Cynic. Un jour, alors que je discutais avec le gratteux d’Epica, celui-ci me dit que Tymon ferait très bien l’affaire. Je me suis dit : « mais bien sûr, comment n’y ai-je pas pensé ? ». J’ai alors demandé à Tymon s’il serait partant pour auditionner et bien sûr, il a accepté. Il est venu de Hollande et a jammé sur des chansons de Focus et il était si bon ! Je ne pouvais pas trouver meilleur partenaire, que ce soit à la gratte ou au chant.

En quoi, selon toi, CYNIC est-il différent musicalement par rapport à l’album Focus ? Peut-être moins death metal dans l’esprit ; par contre, plus progressif, non ?
Oui moins agressif peut-être. Mais pour moi, la musique me semble plus mature, les articulations sont mieux pensées. Les chansons sont également plus courtes mais avec plus d’impact, plus dynamiques. Je trouve cet album plus « coloré », avec plus d’idées intéressantes. Pour moi, tout forme un ensemble cohérent, de l’artwork aux titres, en passant par l’histoire. Je suis très content.

Ton chant a aussi pas mal évolué... Il est plus mélodique, je trouve. Es-tu d’accord ?
Oui, je suis d’accord mais c’est parce que c’est tout le groupe qui est mélodique. Il fallait que le chant soit en adéquation et ça a été un dur travail que de trouver le juste milieu. Focus était plus dans l’esprit « growls – mélodies » alors que là, c’est le contraire : les mélodies viennent en premier et les growls accentuent les parties, comme un instrument supplémentaire. 

Si tu devais choisir 3 titres emblématiques de cet album, lesquels serait-ce ?
C’est très difficile parce que Cynic est un peu comme Ravel, le compositeur. Il était très politique, tout ce qu’il a écrit pouvait être critiqué mais son œuvre forme un ensemble édifiant. Dans Cynic, c’est un peu la même chose : chaque chanson, chaque partie, chaque note même, je dirais, ont été pensées. Chaque chanson fait vraiment partie de l’album, impossible d’en détacher une par rapport à une autre car elles ont toutes quelque chose d’unique, elles signifient beaucoup de choses pour moi qui les ai écrites. Ceci dit, j’ai beaucoup aimé écrire « The Space For This » car elle est très dynamique, futuriste et moderne et « Evolutionary Sleeper » car elle est très émotionnelle, un titre qui m’est vraiment sorti du cœur.

Vous avez signé avec Season Of Mist, label français, et pas Roadrunner... Pourquoi ?
On a reçu pas mal d’offres quand on a annoncé qu’on voulait refaire un album. J’ai choisi Season Of Mist parce que j’ai senti que Michaël, le boss, était le plus passionné par Cynic. Il nous a parlé avec son cœur en nous disant que Cynic avait toujours été son groupe favori et qu’il rêvait de nous signer. Comment veux-tu ne pas signer chez un label dont ton groupe est le groupe favori du boss (rires) ? C’est chez lui que j’ai senti le plus de passion musicale alors que les autres labels m’ont plus parlé de business. Lui m’a parlé de feeling, d’art musical, de processus créatif, qu’il croyait en ce que nous faisons ; ça a été très important pour moi. Mais j’ai l’impression que c’est un truc propre aux Français, ça : vous êtes très passionnés quand il s’agit de culture, vous mettez du cœur dans ce que vous appréciez. Je suis très content d’être chez eux.

Tu sais, on les connaît bien, on est notamment bien potes avec David, un des gars qui bosse chez Season. On a pas mal bourlingué ensemble au Hellfest cette année, bu aussi quelques bières (rires) et j’ai vraiment senti qu’avant d’être des business-men, ils étaient des fans de musique, comme nous d’ailleurs au Metal Obs’…
Cool ! Oui, c’est aussi ce que j’ai ressenti. Tu sais, je ne voulais pas signer chez un label qui n’avait pas un esprit ouvert, un label qui ne se sentait pas connecté à ce que nous faisons. J’ai pensé que je prenais la bonne décision au moment de signer et je le pense toujours aujourd’hui, je suis très content d’être chez eux.

Cynic

En quoi était-ce important pour toi de retravailler avec Robert Venosa pour l’artwork ?
Je pense tout simplement qu’il est le mieux placé pour mettre en images le monde de Cynic. J’ai toujours été fasciné par ses peintures, depuis que je suis enfant. C’est lui qui a créé le logo de Cynic, il était là dès le début de l’aventure Focus, etc… Pour moi, il fait quasiment partie du groupe. Il a été très excité à l’idée de retravailler avec nous : dans le livret, il y a une peinture unique pour chaque chanson, c’est très beau. Il est devenu un ami mais j’ai un respect total pour lui ; c’est un véritable honneur pour moi qu’il soit associé à ma musique.

Une raison de plus pour acheter l’album !
Oui, exactement ! C’est très spécial : si j’étais un fan, j’achèterais l’album rien que pour avoir aussi ces peintures dans le livret !

As-tu conscience que vous avez eu une part importante dans l’émergence de la scène death progressive ? Ca fait quoi d’être considéré comme une légende par beaucoup de fans et d’autres groupes ?
Je ne sais pas trop. Je suis plus du genre à ne penser qu’au côté artistique ; tout ce qui m’importe, c’est d’améliorer de jour en jour mon écriture. Je ne pensais pas à ça quand j’ai écrit Focus. Tu sais, ça ne signifie rien pour moi ; je veux juste que la prochaine chanson que j’écris soit bonne (rires) ! Je préfère mettre mon énergie dans le fait d’être à nouveau un musicien ; de ce côté-là, Sean Malone est exactement comme moi. Alors, c’est toujours cool d’être complimenté, je suis reconnaissant mais ça t’oblige à bosser encore plus dur pour te dépasser pour que la musique soit bonne et spéciale. C’est vraiment ça le plus important pour moi.

Tu penses que la période est plus favorable à des groupes comme le vôtre, quand on voit qu’Atheist, Sadus ou encore Pestilence sont de retour ?
C’est très intéressant de voir les gars d’Atheist revenir ensemble au même moment que nous, tout comme Pestilence. C’est fantastique car même si tu as l’impression de faire un retour sur le passé, ces groupes avaient quelque chose de spécial. Revoir Carcass est tout aussi jouissif. Si tu m’avais dit il y a deux ans que tu allais me parler du nouvel album de Cynic aujourd’hui, je t’aurais ri au nez ! Et finalement, nous voilà : c’est si cool d’être de nouveau dans un processus créatif, de jouer de la musique et de ne pas savoir jusqu’où ce voyage va t’emmener.

Pour un vieux fan comme moi, je peux te dire que c’est un rêve devenu réalité !
Merci, je suis content que les fans ne nous aient pas oubliés, content aussi de voir que nous sommes toujours très inspirés dès que nous jouons ensemble avec les deux Sean. Me dire que les gens comprennent enfin aujourd’hui ce qu’est un album de Cynic me donne une sacrée énergie, je peux te le dire ! 

Tu sais, j’ai fait la chronique de votre album dernièrement pour le magazine et il y a de fortes chances qu’il soit album du mois dans notre prochaine édition ! J’ai mis 9/10 et à la fin de ma chro, j’ai écrit ceci : « Cynic n’est pas un groupe de death progressif, Cynic est LE death metal progressif » ! …
Whaow ! C’est donc une excellente chronique, merci beaucoup. J’apprécie. Quels sont tes chansons préférées ?

Les mêmes que les tiennes : « The Space For This » et « Evolutionary Sleeper »…
Ah, et bien, je ne m’étais pas planté tout à l’heure alors ! C’est cool…

Alors, vous allez tourner avec Opeth, notamment une date à Lyon, où je serai sans aucun doute. Je viendrai te faire signer plein de trucs, faut que tu le saches !
He he… Pas de problème, amène une copie du Metal Obs’ avec toi dans ce cas et une bonne bouteille de vin de ta région ! 

Pas de souci, tu peux compter sur moi ! Dis-moi, pour toi, à qui s'adresse principalement Cynic aujourd'hui ?
Il me semble que notre musique transcende les limites de la scène Metal extrême et que la scène prog va être aussi intéressée par notre album, voire les metalheads en général. J’ai la sensation que notre musique s’adresse à un grand nombre de fans différents mais seul le temps me dira si j’ai raison. J’espère simplement que les gens qui ont connu Focus verront notre évolution, et que les autres, les nouveaux auditeurs, se rendront compte que Cynic est une sorte d’espèce musicale unique. C’est pour ça que je suis très excité à l’idée de jouer devant de nouvelles personnes sur cette tournée avec Opeth car ils ont une audience différente de la nôtre à priori et assez nombreuse.

Tu sais, j’ai longtemps mixé dans des soirées metal, notamment à Lille (je continue ici en Bourgogne d’ailleurs)  et une fois sur deux au moins, je passais ou passe encore « Veil Of Maya », titre dont je suis totalement fan. Les mecs, musiciens ou pas, me disaient toujours à Lille : « ouais, Cynic, c’est un groupe fantastique, quel dommage qu’ils n’aient pas sorti de deuxième album, et bla bla bla »… Moi, je pense que vous avez des fans en France qui attendent votre retour avec impatience !
Whaow, c’est cool ! Je te remercie vraiment sincèrement d’avoir continué à faire vivre notre esprit dans tes soirées. En plus, j’aime vraiment la France : à chaque fois que je suis venu jouer chez vous, je me suis dit que j’aimerais y vivre. Ceci dit, la Californie ressemble pas mal au Sud chez vous, c’est le même climat bien qu’au nord, vers San Francisco, ça caille parfois pas mal aussi. J’ai des amis français qui habitent ici à Los Angeles et ils sont cool, passionnés par tout ce qu’ils font. Je me rappelle bien du concert que nous avons donné à Marseille sur la dernière tournée, il y a quelques mois, c’était dingue ! Ça a toujours été aussi comme ça à Paris, vous êtes de vrais cinglés (rires) ! J’ai vraiment hâte de revenir chez vous et ce ne sont pas paroles en l’air comme on peut parfois en débiter lors d’une interview.

Un dernier mot pour les fans français ?
Merci à toi, Will, pour cette très bonne interview et un grand merci à tous ces gens extraordinaires en France qui ont supporté Cynic durant toutes ces années. S’il-vous-plaît, intéressez-vous au nouvel album, en espérant vous voir les plus nombreux possibles aux concerts qu’on va donner chez vous.



CYNIC – Traced In Air
Season Of Mist

Myspace : http://www.myspace.com/cyniconline