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DREAM THEATER


Dream Theater, c'est un peu l'assurance tous risques du Metal progressif. Le groupe n'arrête jamais, sort des DVD live à tout va, prend des risques à chaque album, mais son public suit. Pire encore, Dream Theater gagne des nouveaux fans tous les ans. Mais comment font-ils ? Le plus simplement du monde en jouant ce qu'ils ont envie de jouer, en essayant de progresser continuellement et en respectant les fans du début. Nouvelle année (voire nouveau trimestre!), nouvelle actu pour le groupe : le double DVD encore rempli ras-la gueule Chaos In Motion Tour.  

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°23 d'Oct. 2008

 Entretien avec « le boss » Mike Portnoy – Par Geoffrey & Yath
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Salut Mike ! La tournée est finie (enfin) et tu es enfin de retour à la maison !
Mike Portnoy : Ouais, c'était super cette tournée ! On a terminé en juin. Ensuite, j'ai encore travaillé sur le DVD pendant un petit moment, pour finaliser quelques trucs, puis j'ai pris un été de repos. Même si j'ai donné quelques shows avec Liquid Tenson Experiment ici et là. Je me suis bien reposé cet été, avec ma famille, on a traîné autour d'une piscine. Je suis allé au cinéma... ça fait du bien d'avoir une vie plus normale pendant quelques semaines !

Et tu as eu du temps pour travailler sur le projet avec M.Akerfeldt et S.Wilson !
(rires) Non ! Pas encore ! On est tous très occupés en ce moment, ça ne va pas se faire tout de suite.

Penses-tu que Dream Theater a acquis un nouveau public avec cette signature chez Roadrunner ?
Hummm. On joue surtout pour notre fan base qui est déjà conséquente. Même si avec chaque album, on grappille de nouveaux fans. Les tournées, notamment nous permettent d'élargir cette fan base. On ne change pas notre façon de faire, on essaye de s'exposer un peu plus.

Quelle est la meilleure chose que tu gardes de cette grosse tournée que fut le Chaos In Motion Tour ?
Franchement, ça s'est super bien passé. C'était bien organisé, on a tourné avec de superbes groupes, qu'on adore. On a tous appris quelque chose. On va essayer de refaire ça une ou deux fois par an. Si je dois retenir un moment particulier, ça serait celui où M.Akeferldt est monté sur scène avec nous à New York.

Encore une fois, vous enchaînez un album / un DVD live. Mais cette fois, il ne s'agit pas d'un show unique, mais d'une collection de chansons piochées partout dans le monde.
Ouais. À la base, je ne voulais pas refaire un DVD après Chaos In Motion. On avait déjà Budokan, Score, Metropolis... Quand le label a proposé de faire un DVD, j'ai décidé de le faire, mais de le faire différemment, sinon, ça n'avait aucun intérêt...

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Et vous avez quand même composé une setlist qui représente bien celle de la tournée, elle ressemble notamment beaucoup à celle du concert donné à Paris.
Exact, j'ai modelé la setlist pour qu'elle ressemble à l'image du groupe pendant cette tournée. Le DVD Live fait 3h, ce qui est juste un peu plus long que nos shows, mais la setlist regroupe un peu toutes les chansons qu'on a jouées sur cette tournée.

Vous essayez toujours de changer un peu les compos sur scène, je pense notamment à « Surrounded » et ses nouveaux arrangements.
On essaye de varier un peu les plaisirs, ce qui nous motive à rejouer ces vieux morceaux encore et encore sur scène...

En parlant de « Surrounded », avez-vous déjà pensé à réenregistrer votre mythique album Images And Words, ce que beaucoup de groupes font ces jours-ci ?
Non ! Non, on adore cet album ! On n'a donc aucune raison de le faire. Ces chansons ont été jouées et rejouées des centaines de fois. Tous nos fans ont eu l'occasion des les découvrir et redécouvrir à plusieurs reprises et plusieurs sauces. Je pense que ça suffit !

Le deuxième disque du DVD renferme un long documentaire backstages. Vous aviez envie de montrer les êtres humains qu'il y a derrière les musiciens...
Le fan club allemand nous a demandé de nous suivre backstages pendant une tournée, pour voir un peu ce que ça donne. Pendant une tournée, on est mobilisé 24h sur 24. Et pas seulement les musiciens d'ailleurs, il y a toute une équipe technique qui ne s'arrête jamais. Ils nous ont suivis pendant 3 jours et ont pu mesurer tout le travail et la routine qui se cache derrière un concert de 2h30.

Comment expliques-tu ce culte autour du groupe ?
Les fans adorent notre son parce que c'est différent, je suppose. Mais tu sais, je ne me pose pas trop la question, je ne trouverais jamais la réponse. Je me contente de remercier les fans, c'est tout.

Ce gros succès vous met quand même une certaine pression...
Ouais, je dirais même surtout pour moi, puisque je prends pas mal de décisions importantes au sein du groupe. Mais ça nous motive tous à donner le meilleur de nous-mêmes pour satisfaire nos fans.

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Vous avez sorti un best-of l'année dernière, et personnellement, je trouve qu'il manque un troisième disque qui aurait représenté votre aspect le plus progressif, un visage très important pour Dream Theater.
Tu n'as pas tort. Mais représenter cet aspect, avec de si longs morceaux, et de manière exhaustive sur un best-of, aurait été difficile, voire impossible. Une compile a pour but d'exposer les compos les plus accessibles d'un groupe. Et les chansons de 20-25 minutes ne sont généralement pas les chansons les plus accessibles qui soient. 

Et est-ce que vous gardez au fond de vous cette frustration justement de ne jamais passer en radio ou de franchir justement un palier en accessibilité ?
Non, on a fait une croix là-dessus. On est très heureux de la carrière qu'on mène, de nos choix et de la réponse de nos fans. C'est très gratifiant pour nous en plus. La seule fois où on a eu un succès radiophonique, ça a failli tuer le groupe...

Et comment évalues-tu l'évolution de D.T, qui est un peu ton bébé finalement ?
On n'a pas arrêté de progresser. Ce qui est super, c'est qu'on a fidélisé une fan base conséquente qui nous assure un certain succès, qui nous permet de tourner intensivement. De l'autre côté, on a un potentiel de séduction énorme auprès d'un nouveau public qu'on essaye toujours d'atteindre. Ce qui fait que le groupe grandit constamment, lentement, mais sûrement. On n'est toujours pas un groupe « mainstream » et ça nous convient tout à fait. On a réuni le meilleur des deux mondes.

Et qu'as-tu appris niveau « Music buisness » tout au long de ces années ?
On a appris à jouer avec nos propres règles. Surtout qu'aujourd'hui, les maisons de disques ont énormément de problèmes, ce qui fait que les groupes reprennent un peu le contrôle de leur carrière et de leur musique. C'est un sentiment de justice assez rafraîchissant. 

Avez-vous déjà des idées pour le prochain album ?
Non, pas du tout ! On commence toujours à zéro pour chaque album. On va s'y mettre le mois prochain, et on verra bien ce qui sortira !

 


DREAM THEATER – Chaos In Motion  2007/2008
Roadrunner Records


Site : www.dreamtheater.net

Myspace : www.myspace.com/dreamtheater