Dreamtide


C’est accompagné de Francis Buchholz, l’ex-bassiste de Scorpions de 1972 à 1992, c'est-à-dire les heures de gloire du groupe, que Dreamtide revient avec l’excellent Dream & Deliver. Helge Engelke, guitariste et compositeur de Dreamtide, revient pour nous sur sa rencontre avec Francis Buchholz et son apport à la musique de Dreamtide. Ce perfectionniste nous livre également sa vision de la musique, et sans langue de bois, celle qu’il a du monde du Rock Mélodique.


 Interview de Helge Engelke (guitares) – Par Breizhjoker
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Vous êtes de retour avec Dream & Deliver 5 ans après Dreams For The Daring. C’était vraiment long ! As-tu continué à composer pour Dreamtide durant  toutes ces années ?
Effectivement, un délai de 5 ans entre deux albums est assez long. La raison est l’album de Fair Warning enregistré en 2005 et 2006 et la tournée qui s’en est suivie. CC (Behrens) et moi y avons pris part. Le travail concernant Dreamtide a duré de Novembre 2006 à Mars 2008. Certaines chansons ont même été écrites en 2005/2006.

Francis Buchholz (ex-Scorpions) a intégré Dreamtide. Comment cela s’est-il passé et qu’apporte-t-il au groupe ?
Nous nous connaissions depuis un moment, mais musicalement nous n’avions jamais rien fait ensemble. En Février 2007, nous nous sommes retrouvés lors d’une fête, Francis revenait de sa tournée avec Uli Jon Roth tandis que Olaf et moi venions d’achever celle de Fair Warning. Francis m’a dit qu’Olaf lui avait fait écouter Dreamtide et qu’il aimait nos albums, aussi il souhaitait écouter notre nouveau matériel. Je lui ai envoyé un CD de ce qu’Olaf et moi avions fait. Francis m’a ensuite appelé pour me dire qu’il avait des idées concernant les chansons et que si ça m’intéressait, on pouvait se voir pour en discuter. D’abord, il nous est juste venu en aide avec quelques idées mais dès le premier jour, quelque chose de très rare dans la vie d’un musicien est arrivé. J’ai fait écouter la démo de “The Wow” à Francis. Il m’a dit: ”C’est une bonne chanson mais il y a quelque chose qui ne va pas à la fin”. Je lui ai demandé “quoi?”. Il m’a répondu “La façon dont la ligne vocale tourne à la fin n’est pas bonne”. J’étais stupéfait car Olaf et moi avions fait les modifications 4 heures avant, et Francis, sans connaître la version originale, suggérait qu’on y revienne. Nous avons eu d’autres moments comme celui-là puis nous sommes passés à un vrai processus de travail. Il était clair comme le jour que nous avions une vision de la musique très similaire, et puis travailler ensemble était très fun et améliorait considérablement la musique. Il devint logique que Francis soit notre bassiste et que, le moment venu, il prendrait largement part aux arrangements et à la production. A ce moment-là, nous étions en train de travailler les démos et n’avions pas passé beaucoup de temps à la recherche d’un nouveau bassiste depuis qu’Ole (le bassiste des 2 premiers albums) était parti. Pour le coup, nous n’avions plus besoin d’en passer plus.

Dreamtide

Si l’on considère que vous êtes Allemands, qu’Olaf sonne parfois un peu comme Klaus Meine et que Francis Buchholz a rejoint Dreamtide, est-ce une façon de dire à Scorpions que l’heure de la retraite est arrivée ? (rires)
Oui, définitivement (rires). Non, je ne pense pas que la retraite soit pour les musiciens.

Il y a beaucoup de choses dans cet album en 14 chansons, beaucoup de détails et d’arrangements qui rendent les chansons excitantes, et à chaque écoute, je découvre quelque chose. Pensez-vous aux détails avant ou pendant l’enregistrement ?
Nous essayons d’arranger, de jouer et de produire toutes les chansons de la façon qui convient le mieux. Il n’y a aucune intention de presser une chanson dans un schéma préfabriqué comme “Hard Rock”, “Melodic Rock” ou “Quelque chose Rock”. Il y avait beaucoup d’arrangements, d’enregistrements, d’écoutes, de ré-arrangements, de ré-enregistrements ; nous avons passé beaucoup de temps à l’enregistrement et au mixage. Mais je ne dirais pas que ça a été difficile. Nous avons toujours eu le sentiment que nous pouvions améliorer les choses et quand une modification était nécessaire, nous la faisions.

Je trouve que vous avez fait un travail fantastique sur les backing vocals comme sur par exemple “Down In A Dream” et “Your Beat” avec son atmosphère orientale.
Merci. Encore une fois, il n’y avait rien de planifié comme “faisons un album avec beaucoup de backing vocals”. Quand nous pensions que la chanson serait plus intéressante en ajoutant d’autres détails, nous le faisions.

Il y a un dream catcher sur la pochette du premier album et le mot rêve revient dans le titre des 2 suivants en plus d’être présent dans le nom du groupe. On trouve également plusieurs chansons contenant le mot rêve. Peux-tu nous expliquer l’importance du rêve dans le concept de Dreamtide ?
Le mot rêve peut être utilisé comme synonyme pour beaucoup de choses et il est ainsi possible de jouer avec et ainsi de rester constamment connecté au nom du groupe. Par exemple, la chanson “Download A Dream” traite de la détestable situation des téléchargements illégaux de musique. Ainsi, on ne peut pas dire qu’on obtienne une situation de rêve dans le sens où on l’entend habituellement.

Dreamtide

Vous êtes présentés comme un groupe de Hard Rock Mélodique, mais votre musique n’est pas un ennuyeux mid-tempo avec des nappes de claviers façon violons. Pensez-vous que cette étiquette vous convienne ?
Et bien, si on considère uniquement le sens des mots, ça me va. Il y a de la mélodie et il y a du rock. D’un autre côté, “Melodic Rock” est devenu une marque commerciale pour beaucoup de très mauvais groupes. Parfois, des gens me font écouter des groupes de rock mélodique, et la plupart du temps, je n’aime pas. A chaque fois, nous avons essayé de faire le meilleur album possible. Nous ne nous sommes jamais dit : « faisons cet album rapidement comme si c’était le dernier ». Nous avons toujours pris le temps d’améliorer les choses. Certaines personnes préféraient Here Comes The Flood à Dream For The Daring, particulièrement notre maison de disque. La maison de disque que nous avons au Japon était simplement trop trouillarde pour sortir Dream For The Daring tel que nous l’avions conçu. Ils avaient peur que ça ne soit pas assez Rock Mélodique. Ils nous ont fait remixer 4 chansons, ne touchant qu’aux instruments et au son. Ils ne voulaient rien entendre qui ne soit pas dans leur livre du Rock Mélodique. C’est à ce moment-là que j’ai appris à détester le terme Rock Mélodique car ça signifie restriction, répétition, pas de progrès, pas d’art, pas de musique, juste capitaliser sur le passé. Pour moi, Dream & Deliver est une autre marche de gravie. Je pense que nous nous sommes améliorés  tant dans l’exécution que dans la production des chansons en leur donnant ce dont elles avaient besoin et en nous sentant libres de tout concept comme “melodicrock”, “tripledoomslayyourmotherdeath”ou“emodemoscreamososo”. Je préfère appeler ça du Rock.
Dans quel groupe te sens-tu le plus libre en tant que musicien ?
Dreamtide.

Qu’avez vous planifié pour la sortie de Dreamtide ?
Nous donnons des interviews jusqu’à sa sortie puis nous espérons tourner au printemps.

Pour conclure, si un de tes rêves devait devenir réalité, lequel serait-ce ?
Continuer à faire de la musique.



DREAMTIDE – Dream And Deliver
Metal Heaven


Site : www.helge-at-home.de

Myspace : www.myspace.com/dreamtideband