Enhancer


Enhancer, c'est l'archétype du groupe qui énerve les Métalleux, dont une grande partie de la rédaction d'ailleurs, car ils ont osé l'inimaginable : se réclamer du Metal alors qu'ils font du Rap, musique honnie par excellence par beaucoup d'entre nous ! Bref, dans sa grande mansuétude et parce qu'il y croit, Geoffrey, notre rédac-chef, a voulu en savoir plus sur ce groupe et tenter de bousculer les vieux métalleux fermés d'esprit que nous sommes sans doute (...et fiers de l'être !). Y sera-t-il parvenu ? Là est justement le débat à la rédaction depuis que cette interview a été réalisée... Les plus ouverts d'esprit d'entre nous reconnaîtront que les featurings du groupe sont employés à contre-emploi et que l'album leur permet de franchir un nouveau palier, les plus anciens resteront sur leurs positions en continuant de dénigrer ce groupe pour ce qu'il fait et ce qu'il représente, à savoir une certaine idée de l'horreur musicale. En tout cas, la fin du mois de novembre aura été agitée à la rédac, rendant parfois certaines discussions plus que houleuses : Enhancer avait-il sa place dans un mag Metal ou pas ? Interview avec la tête pensante du groupe qui vous permettra de vous faire votre propre idée...  (Intro rédigée par Will)

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°25 de Déc. 2008

 Interview avec David Gitlis (chant, sampler) - par Geoffrey et Gaet’
Rechercher : dans l'interview

Note de Gaet' : David, tu fais beaucoup de fautes de français à l’oral, mec. Et sinon, je ne mets pas de cuissards, c’est plus le truc à Geoff. C’est ça de vivre au-dessus d’un sex-shop à Lille...

Pour commencer, tu semblais surpris lorsqu’on vous a contactés pour cette interview. Tu penses que vous n’avez pas votre place dans un magazine « metal » ?
Je ne pense pas qu’on n’ait pas notre place dans un magazine « metal ». Je pense juste que souvent les réseaux pointus sont à tendance obtus (rires). Donc au contraire, vu qu’on est un groupe de rock qui revendique son métissage musical et culturel, et le fait que notre démarche corresponde à votre ouverture d’esprit, ça m’a beaucoup plu et touché.

Avant de parler du nouvel album, pourrais-tu me dire avec le recul comment tu vois l’album précédent,  Electrochoc ?
En fait, les trois albums précédents sont pour moi des photos d’un instant de Enhancer. Et Le Monde Sera Meilleur est la photo de la sortie de l’adolescence, où on avait plein de choses à exprimer et le plus fort possible. Street Trash, c’est un peu l’euphorie, la signature chez Barclay. C’est la période où on se sentait un peu plus soutenus, on commençait à vivre notre rêve. Et puis Electrochoc, je le vois comme la photo de la vie qu’on a menée à partir de la sortie de Street Trash : les concerts, les afters, les rencontres… une période qui nous a beaucoup marqués, d’une vie à cent à l’heure. D’où le côté « fête » de l’album. Et donc pour le nouvel album, après huit années de vie assez speed, et l’euphorie de vivre de notre musique étant un peu retombée, on a eu plus le temps de se poser, et de regarder autour de nous, de se poser des questions sur le monde qui nous entoure, aussi bien culturellement que socialement et écologiquement.

Il y a deux membres du groupe qui ont quitté l’aventure. Ca s’est passé comment ?
Ca s’est très bien passé, on continue à s’entendre très bien avec eux. C’est juste qu’ils ont eu envie de faire autre chose de leur vie. Ca fait dix ans qu’on vit dans un statut incertain même si l’aventure fonctionne bien pour nous. Quand on a commencé Enhancer, on sortait du collège. A part faire de la musique, c’est tout ce qu’on sait faire. Ils ont vécu ça pendant dix ans et ont désormais préféré s’orienter vers d’autres choses. On ne leur en veut pas, ils restent de très bons amis avant tout.

Enhancer

Et sinon, parlons un peu du DVD Nowhere enregistré au Furia Sound Festival. C’était quoi exactement ce concert-là ? Le dernier fait d’armes de la Team Nowhere ?
En fait, à la base, on n’avait rien prévu. Enhancer était le parrain de ce festival, il a fallu qu’on enregistre un truc un peu original. Et comme c’était la première fois qu’on avait l’occasion, aussi bien financièrement que sur le plan de mise en place, de faire ce qu’on voulait depuis très longtemps, on a pu organiser cette énorme partouze musicale en ayant toutes les batteries, les guitares... Ca représentait bien l’état d’esprit de Nowhere. On a pu pour la première fois faire des featurings avec d’autres musiciens que des chanteurs. Ca avait un charme différent. Cinq groupes qui jouaient les morceaux des autres avec d’autres musiciens, et c’est ça qui était cool. Effectivement, on l’a sorti pour les dix ans du collectif, à un moment clef pour cette scène-là, qui arrivait à bout pour cette génération. A travers ce DVD, on s’est fait un beau cahier de vacances, un très beau moment photo. Ca a permis à tout le monde de tourner la page, pour se tourner vers la suite en mettant un gros coup de pied final dans tout ça.

Mais aujourd’hui, que reste-t-il de la Team Nowhere ?
Il reste notre histoire. Aujourd’hui, il y a un état d’esprit qui fait qu’on est le seul collectif que je connaisse à avoir pris cette ampleur là, dans lequel tous les artistes sont restés cool malgré les embrouilles qu’il peut y avoir dans la vie. Ce qui fait la vraie force de ça, c’est que ça a toujours été dirigé sur le développement, et il n’y a jamais eu d’histoire d’argent, de préférence. C’était la musique de chacun qui avait sa valeur. Aujourd’hui, Nowhere, c’est un état d’esprit, c’est pour ça qu’on l’a gardé sur le Nowhere Prod. Je rêve encore de pouvoir rencontrer des artistes qui prônent encore cette façon de penser au lieu de tout calculer et planifier « qui va jouer avec qui ? »,  « qui va faire la première partie de quel groupe ? ». La Team Nowhere a marqué les esprits avec ses valeurs d’amitié, de famille…et c’est ce qui est bien finalement. C’est ce que je reprochais à certains, qui se basaient sur des valeurs plus d’image médiatique que sur des valeurs d’amitié, car tel groupe était pote avec tel autre groupe ; du coup, ça pouvait nuire à leur image. Je pense que ça n’est pas parce que ma femme va se mettre à aimer Cabrel que je vais divorcer (rires).

Ce qui est triste dans tout ça, c’est qu’à une période, il y avait quand même une domination sur une scène morose où il ne se passe plus rien, d’un collectif qui balançait plein de groupes. Les kids ont suivi et finalement cinq-six ans plus tard, certains crachaient sur tous ces groupes. Tu n’as pas été déçu de ces réactions ?
Je suis très peu nostalgique et je pense que pour faire des choses bien, là où certains se sont perdus finalement en écoutant ce qu’on leur dictait de faire, il faut suivre ses propres envies. Avant tout, on fait de la musique, on fait de l’art, on fait des jaloux (rires). On est en France, pays qui est quand même loin d’être novateur au niveau musique. Nous, on a réussi à un moment à développer notre propre style même si on était influencé par Korn, Deftones…
Alors, quoi qu’on en dise, avant et après Nowhere, il y a eu un changement. On s’en rend compte en comparant les groupes qu’il y avait avant et après l’arrivée de la Team. D’un seul coup, tout le monde s’est mis à kiffer le groove, à ne plus être aussi indépendant qu’avant. Quoiqu’il arrive, avant tout, le moteur de tout ça, c’est la musique et moi j’ai besoin de m’exprimer en faisant ça. Et de toute façon il y aura toujours des gens respectueux, des gens irrespectueux, nostalgiques… et pour nous, le public ne sera jamais un souci pour créer. Qu’il adhère ou pas, nous, on continuera à avancer.

A ton avis, qu’est-ce qu’ils vont penser les gens à la première écoute de ce nouvel album ?
… (réflexion) … Les surprendre, ça sera cool ! Adhérons ou n’adhérons pas. Adhéreront ceux qui nous connaissent et qui ont aimé les albums précédents, tant mieux. Et si ceux qui n’ont jamais écouté Enhancer se disent que finalement ils ont aimé ça, tant mieux aussi. Après, c’est de la musique, donc c’est subjectif. C’est la photographie de ce qu’on a vécu, de comment on voit ce qui nous entoure. Il y aura des gens sensibles à ça, car ils connaissent ce qu’on a vécu et puis d’autres qui ne le seront pas. La seule chose dont je suis certain, c’est que ça n’émane que de nous. Aujourd’hui, en France, je ne connais pas d’autres groupes qui font ce qu’on a fait sur ce nouvel album. Avec les années, on a réussi à se détacher des influences, et Enhancer reste donc un projet très personnel. C’est d’ailleurs ce que j’aime chez Philippe Katerine, chez Noir Désir… mais c’est ce que je n’aime pas chez Luke (rires). On n’est pas un groupe à la AC/DC qui a trouvé une formule, et qui continue à la vendre aux mêmes gens qui ont acheté le premier. Alors oui, il y aura sans doute des mecs qui voudront plus de Street Trash ou plus de Et Le Monde Sera Meilleur… Alors, j’espère que demain, il y en aura qui voudront plus de Désobéir.

Enhancer

Au moins, quand on réécoute votre discographie, il y a une évolution. C’est ça aussi que les gens attendent peut-être ?
C’est un avantage mais c’est aussi une faiblesse. Mais ça, on ne peut pas savoir à l’avance.

Cet album est quand même le plus sombre de tous, non ?
Oui… enfin, c’est la période la plus sombre qu’on vit en France. Vu qu’on a écrit Désobéir en fonction de ce qui nous entoure, ça vient sûrement de là.

Au niveau des textes, le ton n’est plus à la rigolade du tout.
Oui, mais il y a des personnes qui trouveront nos textes trop légers. C’est juste notre avis. Il y a des choses qui nous ont libérés : les rencontres, les engagements de chacun, la vie et tout ce qui s’est passé depuis que Enhancer existe. C’est notre expérience qui nous a permis de nous libérer et de nous exprimer sur ce qui nous entoure. On n’a pas inventé comme un passif de géopoliticien. Il y a une chose que j’assume pleinement, c’est que j’écris comme un adolescent qui gère mal ses émotions. C’est mon auto-critique. Ce qu’on assume, c’est qu’on transmet nos émotions avec nos mots à nous. On ne cherche pas à trouver des solutions. On le fait avec nos mots, nos saturations, nos rythmes… pour exprimer ce qu’on ressent autour de nous. On retranscrit tout ça naturellement. Maintenant, avec les groupes qui jouent le jeu des maisons de disques, qui ne vendent plus et qui ont besoin de faire de l’argent vite, on met en avant des chansons d’amour à la Hélène Segara pour faire croire que tout va bien et que la vie est belle. Le fait de ne pas diffuser des chansons avec des cris, des distorsions… c’est aussi leur manière à eux donc de faire croire que tout va bien. C’est un peu comme les mecs qui font la fête tout le temps, qui se mettent des mines tous les jours… C’est pour eux un moyen d’éviter la réalité, ce à quoi ils sont confrontés tous les jours. La fête et toutes les échappatoires qu’on peut avoir autour de soi, c’est bien quand tu es jeune, mais quand tu arrives à un certain âge, il faut savoir vivre avec son temps et faire le tri dans ses priorités.

Comment vois-tu le monde de la musique ? Est-ce que tu penses que c’est encore le monde de l’entertainment américain ou qu’il existe encore un pouvoir de faire changer les choses comme dans les années 70, par exemple ?
En allant plus loin que notre disque, pour ne pas être trop nombriliste, l’une des forces de la culture est de transmettre des émotions à travers un livre, un film, un disque… Après, tu les ressens et vis comme tu veux. A mon niveau, mon souci premier, c’est d’arriver à ce que certaines personnes se posent des questions, de créer des réflexions. Car aujourd’hui, on vit dans un système où il est facile de se divertir. On arrive à te faire passer des heures sur MSN et te faire croire que c’est tellement facile d’être heureux ainsi (rires). Alors qu’il est plus important de se poser des questions plus intéressantes, genre « A quoi doit être utile notre temps ? » « Qu’est-ce qui nous empêche de penser ? », « Qu’est-ce qui nous empêche de vivre des bons moments ? ». Aujourd’hui, on est dans une réflexion de progression constante, il faut qu’il y ait des bénéfices alors que concrètement, je ne suis pas sûr que le bonheur soit de travailler plus, de faire plus d’argent. Je ne suis pas certain que le bonheur soit de profiter de choses gratuites qui soient autour de soi, auxquelles on se ferme la vue car on se noit dans ce qui n’est pas important. « L’important, c’est l’essentiel » comme dirait un de mes potes. Il faut juste se focaliser sur ce qui nous procure du plaisir et se demander pourquoi ça nous en donne. Malheureusement, aujourd’hui, on peut vite tomber dans un cercle vicieux, dans lequel on nous impose des choses sans se poser de questions. Notre gros luxe sur le reste du monde, c’est que depuis dix ans, on n’a pas fait d’intérim (sourires). Avec tout le boulot que ça entraîne, ça fait dix ans qu’on peut se mettre à côté de ça. Ce qui nous a créé un vrai bonheur, c’est d’avoir pu être insouciant pendant plusieurs années et de faire ce qu’on avait envie, sans se plier au reste du monde. Aujourd’hui, on se pose la question de comment faire perdurer tout ça. Le plus important, ça n’est pas de faire des choses pour vivre mais de vivre pour ce qu’on fait.

Vous avez pris plus de temps pour composer…
Oui, on a pris effectivement plus de temps pour faire cet album chez nous. On a construit notre petit îlot, notre petite communauté et on a mis en œuvre ce qu’on avait appris ailleurs. On s’est posé la question de savoir si on voulait un réalisateur, un producteur. Et puis finalement, on a préféré pérenniser notre façon de travailler. Et on s’est octroyé un luxe, celui de prendre le temps sur tous les points : écrire, composer, essayer, enregistrer, effacer, recommencer… jusqu’en à arriver à ce qui était le plus cohérent pour nous.

Le morceau « Qu’est-ce qu’on a laissé ? » est finalement le plus abouti de toute votre carrière aussi bien au niveau de la musique, des textes et des arrangements.
Je suis entièrement d’accord avec toi. C’est un morceau dont j’ai du mal à parler car il est très personnel. Je l’ai écrit en pensant à mes enfants. C’est un des morceaux où on a pu aller le plus loin naturellement, sans se poser trop de questions. Et que tu l’aimes ou pas, il n’y a que nous qui l’avons fait. Et c’est ce qui me rend le plus fier dans tout ça. De toute façon, on l’a fait pour nous avant tout, tout comme le reste de l’album. On a toujours écrit nos albums pour nous et pas pour les gens.

Enhancer

Dans « Rock Game », avec des paroles comme « Tu veux du rock, bah, écoute du rap », tu n’as pas peur que certains réagissent sèchement face à ce genre de propos ?
Pour parler de l’image du rock et du rap aujourd’hui, imagine que les Sex Pistols aient treize ans et qu’ils vivent dans une banlieue pavillonnaire, tu leur demanderais s'ils sont plus à écouter BB Brunes ou NTM, qu’est-ce qu’ils te répondraient à ton avis (NdWill : je viens d'une cité où circulait la drogue et les armes et c'est pas pour ça que je me suis mis à écouter du hip hop dans les années 80, à ne prendre les filles que pour du bétail et à sniffer ou à glorifier le bédo, et pourtant, ça existait déjà…) ? Je suis désolé, les guitares, c’est bien pour faire du rock mais on a beau dire, en dehors du capitalisme qui règne dans le monde du hip hop et les racailles qui peuvent s’attribuer ce style et lui faire une mauvaise image de musique pas fréquentable, de par la liberté d’expression, l’attitude et ce qu’ils arrivent à transmettre, les groupes de rap sont ceux qui sont encore les plus grandes gueules dans leurs textes. Ils ont le mérite d’être francs. Aujourd’hui, le rock c’est loin d’avoir juste une guitare, c’est une attitude, un mode de vie,  une manière de voir le monde et surtout d’ouvrir sa gueule… chose qui est encore faite dans le rap. Demande aux gens dans la rue « c’est quoi le rock et le rap aujourd’hui ? », ils vont te répondre Tokyo Hotel et NTM. Et pour moi aujourd’hui, Joey Starr, c’est un punk. Quand il joue au Zénith de Paris et qu’il dit : « Fumez votre clope, votre bédo, j’en ai rien à foutre que ça soit interdit… de toute façon j’irais en prison pour vous », je ne crois pas qu'Indochine ferait ça (rires).

Tu peux nous parler de cette phrase qu'Universal a censurée sur le featuring avec la Fouine : « J’ai baisé Emma Daumas, à l’arrière du Superbus ».
La vraie réaction par rapport à ça, n’a été que sur le plan commercial. Le discours de Universal est très simple : ils ont jugé qu’on n'avait rien d’autre à faire que de taper sur le dos d’autres artistes alors que c’est la crise du disque en ce moment. Et vu que Emma Daumas sort son nouvel album bientôt, ça n’était pas très cohérent pour eux. Je leur ai juste répondu qu’on était pas là pour faire vendre les disques des autres et même pour vendre les nôtres. On est juste là pour donner notre avis. Je ne vais pas demander à la Fouine de changer le nom dans son texte. Après, j’avoue que pour la maman d’Emma Daumas, d’entendre que sa fille s’est faite baiser dans des disques, ce n’est pas cool (sourire). La seule raison pour laquelle on s’est plié à la censure, et c’est pour ça qu’on n’a pas modifié le texte, c’est qu’un jour, elle aura des gamins et je n’aimerais pas être à leur place et entendre ce genre de propos. Maintenant, on l’a dit, on a juste accepté la censure pour ne pas ancrer cette phrase dans l’éternel.

Il y a donc beaucoup de featurings rap sur ce nouvel album, que vous avez exploités de façon différente par rapport à ce qu’on peut entendre couramment. Vous n’avez pas fait juste figurer les featurings au milieu de vos morceaux, ce sont eux qui se sont adaptés à votre style.
Le fait de travailler en vrai avec tous ces artistes : la Fouine, Soprano, Dadoo…, c’est juste la validation de notre parcours parce que nombreux sont les groupes de rock qui ont fait des featurings à but uniquement commercial. Aujourd’hui, c’est une triste réalité mais mon quotidien, je le passe à faire du skate et à faire le con avec des rappeurs parce que les rockeurs ne peuvent plus avec leurs pantalons trop serrés et leurs baskets inadaptées au skate (rires). Ca a créé une faille entre eux et moi (rires). Aujourd’hui, avec Enhancer, on a réussi à gagner l’estime du rap français mais aussi de l’électro, du rock, et que les rockeurs qui ne sont pas d’accord aillent se faire…(rires) (NdWill : t'inquiète, c'est réciproque, mec !!), contrairement à Lofofora, Mass Hysteria, Black Bomb A, Dagoba ou Gojira… Aujourd’hui, on se sent bien avec plein d’artistes de milieux différents et ce qui est reconnu, c’est notre parcours et pas notre puissance médiatique. Et tout ça, ça me fait plaisir. On n’est pas en train de chercher du crédit auprès des rappeurs parce qu’ils s’expriment comme ils veulent. C’est juste que quand ils regardent ce qu’on a fait, et pourtant notre musique n’est pas facile à écouter pour eux, ils valident la démarche.

Et le featuring avec Gérard Berlineur…
C’est un texte qu’il a dans son spectacle et qui vient clôturer l’album pour exprimer le fait que certains ont su réagir à un certain moment, et que j’espère que notre génération saura réagir à un moment aussi sur ce qui se passe autour de nous. L’Histoire est écrite, à nous d’écrire la suite. On vit une période en France assez compliquée. C’est un moment difficile pour beaucoup. On est la génération qui doit faire l’amour avec une capote, qui veut travailler alors qu’il n’y a pas de boulot. On se pose la question de savoir si nos enfants ne vont pas vivre la suite de ce qui est un drame aujourd’hui. J’espère juste qu’il y aura un jour une prise de conscience pour faire en sorte que ça ira mieux, et que le monde sera meilleur…


ENHANCER – Désobéir
Universal



Site : www.enhancermusic.com

Myspace : www.myspace.com/enhancer