Stellardrive


Quoiqu’on en dise, la France est un pays qui regorge de petites étoiles qui brillent par leur qualité et leur originalité. Stellardrive en est l’exemple type. Composé entre autres de membres de Aside From A Day et d’anciens membres de Gantz, la démarche amorcée par les six zicos du groupe a la particularité de transformer la musique en un voyage intimiste. C’est à l’occasion de la sortie de leur premier album, Omega Point, et après leur retour d’une mini tournée européenne, que nous avons pu échanger avec la section rythmique de ce groupe au potentiel plus que prometteur. 

Parution possible également dans le METAL OBS' n°25 de Déc. 2008

 Entretien avec Stéphane (batterie) et Sébastien (basse et samples) – par Gaet’
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Cet été, vous avez enregistré votre troisième EP, Ers-3 : Ecotone, qui est disponible en libre téléchargement sur votre site. Vous le sortez en même temps que Omega Point en version physique. Pourquoi ne pas avoir sorti les trois EP’s sur le même support ?
Stéphane : Hé hé, ça commence fort. C'est tout simplement une question de timing. Nous avons mis énormément de temps à concrétiser Omega Point sans doute parce que c'était le premier. Durant la finalisation de l'album, on a composé ERS-3 et nous avons voulu le poser rapidement sur bande... ce qu'on a fait cet été. Au final, tout arrive en même temps.

Il vient donc d’où ce concept des Ers ?
Stéphane : Excellente question...
Sébastien : C’est une idée de Nicolas (ndlr : guitariste et responsable des images statiques dans l’univers de Stellardrive). On ne savait pas trop où ça allait nous mener avec les deux premiers ERS, mais finalement on s’oriente vers une numérotation, un peu comme Nine Inch Nails (ndlr : tous les albums, EP et DVD sont numérotés Halo).

Et sinon, après cette trilogie des Ers, vous allez vous orienter vers un autre concept ?
Stéphane : Rien de défini pour l'instant. On a du neuf dans la musette (non, je n'ai pas dit qu'on allait renouveler le style “musette”) mais cet automne 2008 a été chargé avec la sortie de 2 productions et la tournée, les dates isolées. Nous avons donc axé notre temps de répétition sur la mise en place d'un spectacle global en délaissant pour quelques temps l'aspect composition.
Sébastien : La série des ERS n’est pas une trilogie, il y aura donc un ERS4, quelle que soit sa forme. J’ai tendance à préférer les petits formats EP, mais c’est vraiment personnel.

Stellardrive

Vous mettez donc vos albums en version téléchargeable gratuitement sur votre site. Vous pensez que c’est un très bon moyen de diffuser votre musique et de vous faire connaître ?
Stéphane : De diffuser notre musique, oui c'est évident. Avant tout, il faut rendre accessible nos titres. La politique du groupe a toujours été de diffuser gratuitement les morceaux sur le net. Le souci est le même pour tous ; au bout d'un certain temps, on veut gagner en qualité sur le son, le contenu graphique... et cela demande des finances conséquentes donc on ne sait pas si nous ferons toujours de cette façon. D'un autre côté, nous ne perdons pas forcément d'argent à proposer nos créations de cette manière. Pour ce qui est de nous faire connaître, c'est encore autre chose. Parmi le choix immense de groupes, d'artistes qui se proposent aujourd'hui, il est très difficile de se faire remarquer. Le meilleur moyen reste peut être l'originalité...
Sébastien : Au final, tous les groupes se retrouvent en téléchargement gratuit sur le net. Chez nous, c’est légal, mais ça ne change rien. Je suis persuadé que la distribution gratuite sur le net n’empêche pas de vendre des disques pendant les concerts. Du coup, l’achat devient un acte de soutien au groupe, et ça me semble bien plus sain.

Sur le plan composition, comment ça se passe ? Y a-t-il une tête pensante au sein de Stellardrive ou est-ce un travail collectif ?
Stéphane : C'est un travail que nous faisons collégialement en répétition, chacun avec son instrument en main. Le premier riff arrive bien sûr d'une seule personne et ensuite chacun arrange, tire à lui, proteste, encourage, change tout... Au final, il nous faut pas mal de temps pour finir un titre...

Il est clair que lorsque l’on écoute votre musique, on sent l’influence de toute cette vague post-rock / post-hardcore avec des groupes comme Isis, Rosetta, Cult Of Luna, Sigur Ros… mais vous écoutez quoi d’autre sinon ?
Stéphane : Vaste question ! Pour une majorité d'entre nous, il y avait du métal dans les biberons musicaux que nous déglutissions lors de l'adolescence. Ensuite, chacun c'est ouvert sur pas mal de choses, c'est très varié. En définitive, tu cites dans ta question les groupes pour lesquels on se retrouve sur Stellardrive. C'est notre base commune, on va dire, sans oublier Tool, Envy, Pink Floyd, Neurosis, Pelican...

En 2007, vous participiez aux Eurockéennes de Belfort et cette année au Printemps de Bourges. Il faut s’attendre à quoi pour 2009 ?
Stéphane : Alors là, surprise !!! Nous sommes dans une phase “on veut faire des concerts” surtout avec l'arrivée du premier album Omega Point. Nous avons eu la chance d'être sélectionnés aux Eurock' puis à Bourges. Maintenant, il faut passer un autre cap et arriver à jouer sans passer par des tremplins. On y travaille. Il y a également un aspect que nous ne voulons pas sacrifier, c'est la qualité du live. Pour avoir un rendu optimum, il nous faut du gros son (comme tout le monde, me direz-vous) et un écran permettant de diffuser les projections vidéo live. Alors, avis aux programmateurs !

Stellardrive

Et cette tournée en Europe (France, Autriche, Allemagne, Belgique et Hollande) dont vous revenez, une belle aventure, je suppose ?
Sébastien : Très bonne expérience, évidemment. Globalement, jouer à l’est du Rhin est assez dépaysant, notamment en ce qui concerne le public, qui est très différent du public français. J’ai l’impression aussi qu’en terme de programmation de salle, il y a plus de parti pris en dehors de l’Hexagone, plus de prise de risque. Au final, le public est au rendez-vous, car habitué à découvrir de nouveaux groupes. Pour faire court, et au risque d’en choquer certains, je dirais qu’en France, les salles suivent le goût du public, et qu’ailleurs en Europe, le public suit les choix des salles. Je ne sais pas si je suis très clair, quand même…

Vous allez enregistrer l’un de vos concerts chez vous, à Besançon. Vous comptez sortir cette vidéo sur un format DVD ?
Sébastien : On a effectivement prévu de faire une captation vidéo, mais on ne sait pas encore ce qu’on en fera. Ça demande de très gros moyens, tant pour la captation de l’image que pour celle du son. Du coup, ça risque de n’être pour nous qu’un moyen de voir ce qu’on peut améliorer dans nos prestations, et peut-être une ou deux vidéos sur notre site, mais probablement pas un DVD. Enfin, on ne sait jamais.

Vous accordez beaucoup d’importance à l’aspect visuel en live, au travers de projections vidéo. Rémi, qui s’occupe de ces séquences, est-il donc considéré comme un membre à part entière du groupe, un peu comme Josh Graham chez Neurosis ? Vous pouvez nous en dire un peu plus sur ce sujet, sur ce rapport musique/image ?
Stéphane : C'est simplement parti d'une proposition que nous a faite Rémi avant les Eurockéennes. Il a vu un de nos concerts et il voulait nous proposer un projet unique où il mêlerait des projections à la musique (en fait, ce projet ne s'est pas encore concrétisé), et du coup, on lui a demandé de venir pour notre concert aux Eurockéennes en 2007. L’impact sur une scène de cette taille a été assez énorme, et du coup, il fait maintenant partie du groupe. Maintenant, dès que la salle est suffisamment grande pour qu’on puisse projeter les vidéos, il vient avec nous.

Pour finir, je tenais juste à vous dire qu’ici à la rédac’, on a vraiment aimé votre univers et qu’on vous souhaite un bel avenir…
Stéphane : Merci à vous pour l'intérêt que vous portez à Stellardrive. On se souhaite un bel avenir aussi, d’ailleurs (rires).
 


STELLARDRIVE - Omega Point
OnlOnly4stars Records – Le Sonotone – Dvs Records / Anticraft



Site : www.stellardrive-music.org

Myspace : www.myspace.com/stellardrivemusic