Luxure et metal font souvent bon ménage s’ils sont mariés avec talent. Et c’est ce que propose Deathstars avec son nouvel album. Si son prédécesseur avait assis la formation dans un créneau indus-metal décadent, ce nouvel album confirme tout le talent d’un groupe qui a su faire mûrir sa musique pour la transformer en une machine de guerre à faire pâlir Rammstein lui-même. Humour noir, autodérision et voix grave travaillée au whisky et à la cigarette, Whiplasher Bernadotte, chanteur du groupe, nous éclaire un peu sur Night Electric Night, nouveau bébé du groupe... 

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°26 de Janv. 2009

 Entretien avec Whiplasher Bernadotte (vocals) - Par Geoffrey - Photo D.R
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Trois ans séparent ce nouveau disque du précédent, que s’est-il passé pendant cette période pour le groupe ?
On a tourné comme des fous (rire), dont une grosse tournée avec Korn. Et puis nous vivons tous dans différents endroits. C’est assez problématique pour se retrouver et travailler ensemble. On n’a pas vraiment travaillé comme avant, ça a été plus un genre de correspondance où on s’est envoyé le travail de chacun par Internet, sans vraiment se retrouver. Nightmare Industries, qui vit à New York, s’occupe de toute la musique, et moi de tous les arrangements vocaux et des paroles. On s’est donc retrouvé là-bas pour commencer l’enregistrement. Et puis on s’est rendu compte qu’on avait besoin de travailler plus, et nous nous sommes remis à travailler ensemble à Stockholm cet été. Et nous y voilà. J’espère que c’est le genre d’album qui va te donner envie de te déshabiller... Ou peut-être que c’est déjà le cas...

Pas loin (rires)... Tu as parlé de la tournée avec Korn, comment cela s’est-il passé ? Vous n’avez pourtant pas le même public...
Oui, en effet mais j’ai été surpris par les réactions du public, dès les premiers concerts. J’aime jouer avec des groupes différents de nous, car ça rend les prestations bien plus intéressantes. Car il faut convaincre le public, les faire entrer dans ton univers en donnant le meilleur de toi. Ce fut vraiment notre meilleure tournée, tellement amusante, et nous nous sommes très bien entendus avec les gars de Korn.

Termination Bliss a vraiment été un tournant pour le groupe. A-t-il été facile de se mettre dans la composition de son successeur ?
Oui ça l’a été, parce que justement Termination Bliss a été un succès. Les gens sont vraiment entrés dans notre univers, ce mélange d’extrême et de glam, de légèreté et de chansons sombres. Les gens ont bien compris ces paradoxes. Cela nous a permis d’être plus à l’aise, plus relax. On a donc creusé un peu plus, mis plus de mélodies et de chansons plus agressives.



Cela va sonner un peu cliché, mais l’album est quand même moins direct, plus riche que les précédents...
C’est assez dur pour moi d’avoir du recul là-dessus mais c’est un album qui reflète un état d’esprit, très sombre. Il faut peut-être plus d’écoutes parce que les morceaux sont plus variés. Les morceaux ont plus de caractère et d’âme. L’album est aussi plus varié dans ses paroles, avec une démarche plus précise autour des aspects destructifs de la vie. C’est aussi beaucoup autour de la faiblesse...

La musique t’aide-t-elle à combattre tes démons ?
Non, Deathstars fait partie de mes démons (rires). Plus sérieusement, la musique et Deathstars aident à remédier aux problèmes et aux pensées qui peuvent te hanter. Je peux dire que c’est une sorte de thérapie, même si je n’aime pas utiliser ce mot car je le trouve très prétentieux. On est toujours très cyniques et on ironise toujours sur nous-mêmes. Regarde-nous ! On porte du cuir, on met du maquillage (rires). Il faut avoir de l’autodérision. Cette contradiction est une des forces du groupe.

Mais tu es heureux des fois quand même ?
Oui mais on ne doit pas monter sur scène pour avoir pitié de nous. Nous sommes un groupe de rock, nous sommes là pour nous amuser. Ce n’est que ça. Mais si la musique est sérieuse, cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas être heureux. Le plus dur est de composer seul dans une pièce à la maison. Après, on n’a plus qu’à amener tout ça sur scène. On veut que les gens passent du bon temps.

Quelle est ta définition du rock comme mode de vie ?
Un pénis et une vulve (rire)!



C’est la meilleure définition (rire) !
Mais n’est-ce pas ce que le rock n' roll veut dire ? Je pense que beaucoup de ce que nous faisons nous fait nous questionner sur nos valeurs morales. Nous voulons tous dans le groupe nous prendre un coup de pied aux fesses, pour nous bouger, nous faire avancer. Si tu recherches ça, de toujours te faire bousculer, bien sûr c’est autodestructeur et négatif, mais c’est quelques chose que nous faisons dans notre musique.

Pour toi, la musique n’est que distraction ou elle peut changer les opinions ?
Je veux juste faire de la musique, je ne me pose pas ce genre de question. Peut-être avec un autre groupe, mais pas avec Deathstars. Ce n’est pas un éveil des consciences, on veut juste que les gens aient envie de nous rejoindre dans nos chambres (rire). Et c’est la meilleure récompense.

Death-glam-industriel... est-ce une bonne étiquette pour votre musique ?
Oui, cela convient plutôt bien. Nous venons tous de la scène metal extrême, donc cela reste des éléments bien présents dans notre musique. Le coté Glam vient surement de nos looks. Mais peut importe l’étiquette, tant que les gens écoutent...


DEATHSTARS – Night Electric Night
Nuclear Blast



Site : www.deathstars.net/

Myspace :www.myspace.com/deathstars