Il aura fallu plusieurs albums à Sepultura pour se remettre du départ de Max Cavalera, il semblerait qu’il en soit de même après le départ d’Igor Cavalera de derrière les fûts. Oui, A-Lex est un album de transition, alors qu’il aurait pu être celui de la consécration. Mais lE groupe ne s’est pas donné les moyens de cet album trop ambitieux, basé sur le livre Orange Mécanique, et retombe dans des travers que nous aurions aimés oublier. Cela méritait quelques éclaircissements… 

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°26 de Janv. 2009

 Entretien avec Derrick Green (chant) - Par Geoffrey - Photo D.R
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D’abord, es-tu surpris si je te dis que j’étais un peu anxieux par rapport au futur de Sepultura ?
Je te comprends. Il y a eu beaucoup de choses dites dans les medias, mais quand nous donnons des interviews, nous disons exactement ce qui se passe dans le groupe. Il ne se passe rien d’aussi excitant que les gens veulent bien le dire à propos d’une réunion du groupe d’origine ou d’une séparation. Ce qui aide aussi les rumeurs, c’est que nous ne courons pas derrière les médias pour nous expliquer ou nous défendre. La réalité, c’est que nous avons travaillé très dur sur ce disque, et nous avons beaucoup tourné dans des endroits incroyables pour des concerts qui ne l’étaient pas moins. Et nous sommes contents de repartir en tournée dans le monde entier pour promouvoir A-Lex. C’est excitant, car nous avons un nouveau batteur qui s’est très bien adapté au groupe. Nous sommes prêts à 100 %.

Donc ce n’était que les médias. Toi, tu n’as jamais eu peur ou tu ne t’es jamais remis en question ?
Le futur est une chose incertaine. Mais je suis dans le groupe depuis 10 ans, et depuis ce temps, nous travaillons très dur pour maintenir un certain niveau, pour garder nos fans. Et cela paye, les gens continuent de nous suivre, savent que d’album en album, nous essayons de progresser et de proposer autre chose. C’est important pour nous de ne pas stagner et d’innover pour aller de l’avant. C’est donc logique pour nous de ne pas nous inquiéter pour la suite car nous croyons en ce que nous faisons.

Avant de parler de ce nouveau disque, peux-tu nous présenter celui qui a la lourde tache de nous faire oublier Igor Cavalera ?
Oui, il s’agit de Jean Dolabella. Il habite la même ville que nous. Il est plus jeune que nous, mais déjà très talentueux. Il est prof de batterie, donc il est capable de jouer différents styles. En plus, il joue aussi de la guitare et de la basse, ce qui a été un plus dans la composition de ce nouveau disque.

J’ai lu que la composition s’est déroulée sous forme de jam-sessions en studio plutôt que d’un travail plus classique de composition ?
Ce n’est pas si nouveau. On le fait depuis Roorback. Cela permet de faire tourner les riffs, de voir s’ils tiennent la route. On a d’ailleurs utilisé les soundchecks en tournée pour essayer les nouveaux morceaux, et même en composer certains. La composition a donc été l’assemblage de différents processus.

A-Lex est vraiment un disque à part pour Sepultura...
Complètement. Le thème de l’album, basé sur le livre Orange Mécanique, n’a pas influencé que les paroles, mais aussi la musique. Et chacun a essayé aussi d’expérimenter. Moi par exemple, j’ai tenu le micro dans les mains, comme en live, pendant l’enregistrement, ce qui m’a mis dans des condition "live", où je pouvais bouger, vivre les morceaux comme si j’étais sur scène pour donner encore plus d’énergie. J’avais besoin d’être très agressif, tout comme l’histoire que nous racontons sur ce disque.



Penses-tu que tout le monde va comprendre ce disque ?
Je pense. Déjà parce que l’histoire parlera à tout le monde, elle est très populaire et très moderne. Elle montre une bataille perpétuelle pour exister dans notre monde actuel. Et depuis que nous avons annoncé le thème de l’album, beaucoup de gens nous ont écrit pour nous dire que du coup, ils avaient lu le livre et attendaient vraiment de voir notre interprétation de celui-ci.

Et s'ils sont fainéants, ils n’ont qu’à aller voir le film (rire)!
(rire) Oui, ou voir le film (rire). Mais bon, le livre  est quand même plus riche. Alors les enfants, continuez de lire (rire)!

Alors, comment êtes-vous passés d’un livre à un concept album, était-ce facile ?
Dans un sens, oui (rire). Rien n’est jamais facile, mais nous connaissions tous tellement bien l’histoire qu’il a été facile d’imaginer la musique que nous allions composer. Le plus difficile a été les nouveaux éléments que nous avons inclus dans notre musique, comme les cordes classiques sur le morceau "Ludwig Van" ou encore les arrangements au clavier.


SEPULTURA – A-Lex
SPV Records



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