HDK

Ce premier album de HDK s’impose au fil des écoutes comme une évidence, un disque nécessaire à son géniteur Sander Gommans pour s’évader, fuir peut-être le petit monde du gothic female-fronted band où il officie avec After Forever. Bien loin de la musique de son groupe, la mixture moderne de thrash, de heavy et de prog qui le compose est une véritable thérapie, nécessaire pour Sander. Et grand bien lui en a pris de sortir enfin ce projet, tant sa qualité va en bluffer plus d’un… Un projet qui prend aujourd’hui encore plus de relief avec le split d’After Forever annoncé il y a quelques jours.

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°27 de Fév. 2009

 Entretien avec Sander Gommans (Guitares, chant) – Par Geoffrey

Pourquoi maintenant ? On sait que tu as ce projet en tête depuis quelques temps maintenant…
Oui, cela fait 2 ou 3 ans que je travaille sur ces morceaux déjà.  Et puis on devait le sortir un peu plus tôt, mais comme mon label sortait le nouvel album de Cynic, on a préféré repousser l’album pour mieux le sortir en février. Alors oui, l’album a fini d’être enregistré il y a un an, mais les choses se sont passées ainsi, c’est le business (rire). Les gens vont penser que je l’ai composé pendant le break d’After Forever, mais il était déjà fini avant.

Il parait que ce projet a d’abord commencé comme une blague…
Oui, c’est vrai (rires). Au départ, c’était une réaction à certaines frustrations, que j’avais besoin d’exprimer dans une musique plus agressive. Et puis, j’ai commencé à prendre cela au sérieux quand je me suis rendu compte que c’était une part très importante de moi, que je voulais le sortir pas seulement parce que c’était un exutoire, mais parce que cela montrait qui j’étais aussi. C’est devenu plus sérieux que je ne le pensais (rires).

Etait-ce un vrai besoin, avais-tu besoin d’espace ?
J’ai toujours été heureux de composer pour After Forever car ce groupe a toujours été très éclectique en matière de mélange de différentes influences. Mais en évoluant, tu t’aperçois qu’il y a des facettes chez toi que tu as besoin d’exprimer, que tu veux faire ressortir. Alors, soit tu essaies de le faire dans ton groupe, soit tu es réaliste et tu réalises un autre projet. Et cette musique ne correspond pas à After Forever, voilà le choix que j’ai dû faire.

HDK

Quel était ton état esprit donc en composant ces morceaux ? Très agressif et énervé ?
Oui. Normalement, je suis une personne très positive. Mais tellement de choses se sont passées que j’ai été très frustré. C’était de la vraie colère. Alors bien sûr, il y a toujours de la colère dans le metal. Et pour After Forever j’écris, ou j’ai écrit, des chansons dans un état d’esprit positif. Ça ne veut pas dire qu’elles ne sont pas sombres, mais c’est une énergie différente. Alors oui, la frustration a été le moteur de la composition de ce disque.

Un peu comme une thérapie ?
Je ne sais pas…

Ça t’a aidé ?
Tout peut t’aider. Tout le monde a différents moyens pour relativiser les choses. Que ce soit en composant de la musique, en écrivant un journal intime, en allant faire du sport… A partir du moment où tu crées, tout est positif, et c’est bien suffisant. Bien sûr, il y a un travail très personnel après, tu ne peux pas juste tout jeter comme ça et faire partir les problèmes, mais ça aide…

Revenons à l’album. Il y a vraiment beaucoup d’invités sur ce disque… Est-ce encore un album solo (rires) ?
(Rires) Oui, ça le reste. J’ai tout composé moi-même, et quelques paroles ont été co-écrites avec Amanda Sommerville. C’est vraiment mon projet, mais en sachant que je ne ferais pas de concerts, pourquoi ne pas demander à des amis de participer sur le disque et profiter de leur aide et leur savoir-faire ?

Tu ne les joueras jamais sur scène ?
Non, je ne pense pas…

(Rires) Car tu n’aimes pas jouer en live…
(Rires) c’est vrai aussi. Je suis plus un compositeur qu’un performer. J’ai donc pu faire ce que je voulais avec les invités que je voulais. Après, je pense que c’était important de donner à cette musique si éloignée d’After Forever une couleur différente. Dans ce style de musique très extrême, pour que ça ne devienne pas vite ennuyeux, c’est important de varier les ambiances, et les invités m’ont beaucoup aidé à cela. Si j’avais tout fait tout seul, je n’aurais pas réussi…

HDK

… et comment vois-tu le résultat ?
Pour moi, c’est un album très naturel. C’est exactement ce que j’avais en tête. C’est une combinaison de styles que j’ai toujours écoutés. Alors même si cela va surprendre certaines personnes, pour moi, c’est très naturel. Avec After Forever, j’ai souvent essayé d’amener plus de musique extrême, sans jamais vraiment y arriver. Alors ça ne veut pas dire que ça ne me plaît pas, c’est juste que le style est différent. Là, j’ai vraiment un nouveau terrain de jeu où tout est possible. Les guitares, comme le chant, sont complètement différents. Pour moi, c’est un rêve qui se réalise, pas meilleur qu’After Forever, juste autre chose…

On parle quand même beaucoup d’After Forever, là… Penses-tu que les fans du groupe vont comprendre ce disque ?
C’est difficile à dire. Un fan d’After Forever peut avoir des racines musicales tellement différentes d’un membre d’After Forever. Certains ont des références, d’autres pas. Je pense que certains s’y retrouveront, d’autres se diront « mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ??? ». Il n’y a pas beaucoup de similitudes avec After Forever, donc je pense que l’album plaira plus aux fans de thrash qu’aux fans du groupe.

Quel va être le plus gros challenge pour toi avec ce disque ? T’échapper d’After Forever, ou montrer tes talents de compositeur ?
Je ne sais pas si j’ai des talents de compositeur…

Mais si (rires) !
Alors, si tu le dis (rires). Tu sais, la musique est tellement personnelle. Si j’avais vraiment voulu montrer que j’étais un grand compositeur, je l’aurais fait dans After Forever. C’est un groupe plus gros, avec du succès. Ce que j’aimerais atteindre, c’est créer un projet qui me permette de ne pas m’imposer de limites. Je suis dans After Forever, donc je suis un gothique. Merde (rires). Tu vois ce que je veux dire ?  Ce projet, personne ne peut le décrire vraiment. Ce n’est pas que du thrash, que du death. Il y a tant de choses…



HDK – System Overload
Season Of Mist

Myspace : www.myspace.com/sandergommans