NIGHTWISH

Si beaucoup semblaient sceptiques quant à la suite de la success story Nightwish après le départ de la charismatique chanteuse Tarja Turunen, Dark Passion Play, le dernier album en date, s’est dépêché de rassurer tout le monde, présentant par la même occasion sa remplaçante, Anette Olzon. Et c’est bien dans les nombreuses différences qui séparent les deux chanteuses que le groupe a surpris dans le bon sens. Alors que Tarja donnait dans le grandiloquent, le pompeux et tous les clichés de la diva, Anette apparaît plus humble, avec une voix plus rock, plus naturelle. Un chant qui, contrairement à toute attente, colle parfaitement aux compositions du groupe. Nous étions donc impatients de voir la demoiselle se frotter à l’ancien répertoire du groupe dans l’exercice parfois éliminatoire du live. S’il est encore possible de les voir sur scène, il va falloir attendre pour les écouter sur disque. Car contrairement à ce que nous attendions, ne se retrouvent sur ce Live In Hong Kong que les dernières compositions du groupe, mettant de côté tous les classiques qui ont construit la légende. Un choix que même Tuomas, claviériste et principal compositeur du groupe, n’arrive pas à nous expliquer. Mais en avait il vraiment envie ce jour-là ?

Interview également parue dans le METAL OBS' n°28 de Mars 2009

 Entretien avec Tuomas Holopainen (claviers) – Par Geoffrey
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Comment vois-tu Dark Passion Play avec le recul maintenant ?
Je ne pourrais pas être plus heureux avec le résultat artistique de ce disque, mais aussi par la réaction des gens qui a été incroyable. Personne dans le groupe ne s’attendait à ça. Ça ne fait pas très longtemps que je réécoute le disque, et je le regarde toujours avec beaucoup de fierté.

Etais-tu anxieux de remonter sur scène ?
Oui, absolument. Là, nous sommes au milieu d’un break de 3 mois, et c’est quelque chose dont tout le monde avait besoin. En novembre dernier, lors de la tournée en Amérique du Sud, on pouvait sentir que tous les membres du groupe étaient prêts à entrer dans un hôpital psychiatrique, après une année aussi intense de tournée. Tout le monde était fatigué. Je crois que je n’ai jamais vu autant de morts dans un avion en même temps quand nous sommes revenus (rire).

Et comment s’est passé cette tournée alors ?
Beaucoup mieux que ce que nous espérions. Nous avons pu tourner dans beaucoup plus de pays que nous ne l’avions fait auparavant, et il y avait aussi beaucoup plus de gens que d’habitude dans des endroits où nous avions déjà tourné. Beaucoup de hauts et de bas aussi, mais ça fait partie du business…

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Des hauts et des bas au sein du groupe, ou pendant certains concerts ?
Il y a eu quelques shows chaotiques à cause de problèmes techniques. Mais ce qui m’importait le plus était le bien-être d’Anette, car c’était un tout nouvel univers pour elle. En plus de cela, il lui fallait marcher sur les pas de Tarja. Et puis, je ne connais pas beaucoup de groupes qui arrivent à faire des tournées de 116 concerts à la suite. C’est un trip à grande vitesse qu’il faut savoir gérer. On l’a vue beaucoup de fois avec le moral au plus bas, mais elle a toujours su se redresser et donner le meilleur.

Y a-t-il de nouvelles sensations sur scène dans le groupe ? L’alchimie est-elle différente, dans le bon sens ?
Je pense que c’est plus relax qu’avant. Elle n’est pas du genre à toujours se mettre en avant. Tarja était une figure majestueuse, toujours au sommet. Ce que je trouvais très cool par ailleurs. Mais Anette est complètement différente, elle sourit tout le temps, se mélange à nous sur scène, fait partie intégrante du groupe. Je ne veux pas les comparer car elles sont complètement différentes, et très bonnes dans leur domaine.

Anette est peut-être un peu plus « rock n’ roll » sur scène…
Oh oui, complètement (rire).

Parlons un peu de ce live. Etait-ce si important de le sortir maintenant ?
Bon, l’idée est venue de notre label, Nuclear Blast…

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(rire) C’est toujours comme cela, semble-t-il (rire).
Oui, c’est toujours comme ça (rire). Je n’ai jamais était très fan des disques live. Ce n’est pas vraiment de l’art pour moi. Je préfère largement des DVD live, qui présentent réellement un groupe sur scène dans son ensemble. Pour être honnête, je n’ai écouté le live qu’il y a deux jours, je n’ai même pas participé à sa réalisation. J’avais beaucoup d’autres choses à faire qui me semblaient plus importantes. J’ai donc laissé le soin de ce live à des gens de confiance. Je suis content du résultat, mais je ne pense pas réécouter ce live une autre fois. Je ne suis pas fan des disques live. Mais je comprends parfaitement le label. Il va y avoir un laps de temps assez long entre Dark Passion Play, la tournée et le prochain disque, donc ils voulaient maintenir un peu d’actualité autour de nous, c’est de la bonne promo pour la tournée à venir et bla bla bla (rire). Mais c’est une sortie tout à fait convenable. Le documentaire est définitivement ma partie préféré.

Mais tu aimes quand même la performance ?
Oui, j’ai été agréablement surpris. J’avais un peu peur au début, parce que pour moi, beaucoup de live ressemblent un peu trop aux albums studio, joués en play-back. Mais il y a une très bonne atmosphère sur ce live, et un très bon son.

Mais uniquement des morceaux de Dark Passion Play… Pourquoi ?
J’aurais aimé qu’il y ait des anciens morceaux…

Moi aussi (rire)
(rire) Oui, mais cela demandait trop de paperasse pour avoir les droits des anciens morceaux pour une sortie anecdotique…

Mais les fans qui n’ont pas eu la chance de vous voir sur scène lors de cette tournée attendaient d’entendre Anette sur vos morceaux les plus anciens…
Oui, je le sais bien, et je les comprends. Mais nous repartons en tournée, ils peuvent toujours venir aux shows (rire). Je voulais vraiment d’autres morceaux, mais c’était trop compliqué à ce stade.

Parlons un peu du documentaire qui accompagne le disque. C’était plus important cette fois-ci de montrer la vie du groupe sur les routes que juste une prestation live ?
Je pense que c’est le genre de choses que les fans veulent voir. En tout cas, moi, c’est ce que j’aime quand je regarde un DVD d’un groupe. Je pense que ce documentaire est extrêmement bien fait. Il n’est pas superficiel et parle de choses assez sérieuses qui se passent au sein du groupe, avec des passages plus hilarants, plus légers. Je le trouve vraiment très complet.

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Et toi, tu aimes être sur la route, tout le temps ?
Pas tout le temps, non. J’aime que les choses suivent un cercle logique. J’aime être un temps sur la route, puis être un temps chez moi pour composer, puis être un temps en studio pour enregistrer, et ensuite repartir sur les routes. Etre sur la route tout le temps, personne ne peut le supporter. Cette fois-ci, j’avais vraiment besoin de repos. Comme je l’ai dit, tout le monde était dans cet état, même le staff technique ou le management.

C’est le mauvais côté de la popularité…
Dans un sens oui. Mais je crois toujours que c’est un travail pour nous. Et parfois, le travail est dur, c’est un enfer, mais c’est comme ça. On l’a choisi et je ne vais pas me plaindre non plus. Et parfois, il faut comprendre qu’il est temps de faire un break, et de prendre soin de chacun.

Est-ce facile de trouver l’équilibre entre le travail justement et le plaisir d’être dans un groupe ?
On prend de l’âge (rire), donc les petits plaisirs que tu prenais pendant, mais surtout après les concerts, tu les prends seul dans ta chambre d’hôtel.


NIGHTWISH – Live In Hong Kong
Nuclear Blast / PIAS



Site: www.nightwish.com

Myspace : www.myspace.com/nightwish