THE ANSWER

Se faire engager personnellement comme première partie mondiale d’AC/DC est une chose, encore fallait-il avoir quelque chose d’intéressant à proposer. Or, The Answer fait souffler un vent de fraîcheur sur le hard rock typé 70’s, en proposant une version moderne de tout ce que cette époque avait de bon. Non content de réussir à faire remuer les stades, le groupe garde les pieds sur Terre et nous ne pouvions éviter d’interroger le chanteur Cormac Neeson au moment où sort leur deuxième album, Everyday Demons. A surveiller de très près !

Interview également parue dans le METAL OBS' n°28 de Mars 2009

 Entretien avec Cormac Neeson (chant) – Par Geoffrey & Will Of Death
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Comment se passe votre séjour à Paris jusque là ?
Très bien. Nous avons donné deux concerts avec AC/DC à Bercy qui furent certainement, je pense, les meilleurs concerts de la tournée jusqu’ici, même par rapport aux USA.

Tu dis ça parce que nous sommes français…
Non, non ! Le public que j’ai vu à Paris était vraiment vibrant, plus jeune en général et la réaction à notre show a été très forte. Les commentaires qui ont été faits par la presse ont aussi été vraiment bons et nous avons pu descendre quelques bonnes bouteilles de vin. Donc, tout va bien !

Maintenant, tu réalises donc que vous êtes populaires en France ?
Les choses n’ont pas toujours été comme ça : les premiers concerts que nous avons donnés ici n’avaient pas rassemblé grand monde. Mais depuis que nous avons changé d’équipe et de label, il semble que plus de gens s’intéressent à notre rock n’ roll.

Avant de parler du nouvel album, comment vois-tu Rise, votre 1er méfait ?
J’en suis toujours très fier. C’était notre 1er essai d’enregistrement en studio et quand on y repense, c’était bien marrant. On avait quand même pu passer deux mois en studio. Au niveau des titres, cet album présentait une collection de chansons composées par de jeunes gens sur un laps de temps de 2 ans et demi ; ça présentait donc bien notre état d’esprit de l’époque. Je suis certain que nous avons fait du meilleur boulot pour le 2ème album parce que nous avons plus d’expérience au niveau de la composition et de la scène.

Tu t’attendais à avoir de si bonnes réactions pour cet album ?
Tu ne sais jamais ce qui t’attend. Avoir vendu 30.000 copies fut une bonne chose. Si on m’avait dit quelques années plus tôt, quand j’étais un kid, que dès le premier disque, j’aurais vendu autant d’albums, je ne l’aurais pas cru. Donc, nous sommes ravis de la tournure prise par les événements et nous espérons évidemment faire mieux cette fois.

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Selon toi, qu’est-ce que les gens ont aimé dans ce premier album ? Ce feeling très 70’s ?
Je pense que les gens ont aimé que l’on incorpore ces influences dans notre musique, alors que nous avions la fraîcheur de l’âge. Nous pratiquons un rock n’ roll où beaucoup de gens peuvent se retrouver tout en parlant de choses qui collent à notre époque.

Parlons du nouvel album. Déjà, bravo à vous parce qu’il est juste excellent ! Avez-vous ressenti une certaine pression avant l’écriture, du fait du succès du 1er album ?
Oh, merci, man ! Oui, nous avons eu la pression : il y a 12 mois, quand nous nous sommes retrouvés dans notre salle de répètes et qu’il a fallu se mettre à composer, ce ne fut pas simple. On venait de passer 2 ans en tournée et c’était la première fois que nous devions écrire des chansons pour un album qui était prévu à une certaine date. Mais une fois que nous avons réussi à écrire deux ou trois bons titres, les choses sont venues d’elles-mêmes et nous avons pris pas mal de plaisir à écrire la fin. Il nous fallait bien démarrer le processus, après, ça a été vraiment relax. Nous avons tout torché en 4 mois, ce qui était, comme je l’ai déjà dit, très nouveau pour nous. Nous étions conscients que c’était un album très important et que nous allions être attendus mais il ne fallait pas que cette pression entrave le processus naturel de composition.

Quelle était la direction que vous vouliez prendre pour Everyday Demons ?
Nous voulions nous baser sur ce que nous avions écrit pour Rise mais en étant conscients que nos chansons devaient être encore meilleures. Nous voulions que l’enregistrement soit plus fluide afin de mieux capturer les vibrations live que nous ressentons en jouant. Notre but est que les gens qui écoutent cet album se disent : « Yes, ça, c’est vraiment The Answer ! ».

Cormac, quels sont tes démons journaliers (Everyday Demons), excepté faire des interviews ?
(rires) Oh, je crois que dans la vie de tous les jours, voir des gens déprimer et être incapables de se marrer est pénible. Et comme tout le monde, on peut avoir des hauts et des bas, avoir des choix difficiles à faire alors que nous voudrions plutôt être tranquille et profiter de la vie. Ces démons dont je parle sont donc les trucs qui t’empoisonnent la vie, comme un décès dans la famille, un pote qui tombe gravement malade. La dernière chanson de l’album, « Evil Man », parle d’une fille que je connais qui est allée boire un jour un coup dans un bar et qui s’est faite emmerder par un trou-du-cul, du genre de ceux qu’on connaît tous. Alors, ça parle plus de mes expériences personnelles mais la façon dont je présente les choses fait, je pense, que beaucoup de gens peuvent s’y retrouver.

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Et est-ce que toutes les paroles sont liées au titre de l’album ?
Oui, en gros. Je pense que cet album est le plus sombre que nous ayons écrit mais il y a un message positif derrière. Au bout du compte, il y a de l’espoir.

Est-ce que la musique t’aide à combattre des démons journaliers ?
Absolument. Tout ce que nous faisons peut être comparé à une sorte de libération pour moi, ça me rend plus joyeux. On a d’autres problèmes à régler, notamment en tournée, mais je pense que si je devais bosser dans un bureau, je serais beaucoup plus colérique. Le fait de monter sur scène te permet de prendre du bon temps et tu te sens mieux après, c’est certain.

Tu sais que tu as un bon filet de voix… Quel est ton secret ?
He he… Je pense ne pas avoir de secret, ça vient comme ça. Quand j’ai commencé à chanter, j’étais un gosse et je me restreignais vocalement. Mais depuis que je suis dans The Answer, la musique de mes potes a réussi à faire sortir ce que j’avais de meilleur à ce niveau. De concert en concert, je me sens de plus en plus confortable et conscient de ce que je peux faire. Je sens que je peux encore pousser ma voix davantage et quand tu es passionné par ce que tu fais, tu peux aller très loin.

Comment vois-tu l’évolution du groupe depuis ses débuts ?
Nous avons progressé dans notre écriture et chacun est meilleur dans ce qu’il fait en général. Je pense que nous avons aussi une vue assez claire de qui nous sommes en tant que groupe, de notre place dans la musique moderne. Quand tu commences un groupe, tu espères que ta musique va plaire aux gens et quand ça arrive, que ta musique est suffisamment variée pour ça, c’est cool. Notre responsabilité aujourd’hui est de présenter notre rock n’ roll d’une manière suffisamment fraîche pour que les kids l’apprécient également.

Et est-ce que tu réalises parfois que tu joues dans un p****n de bon groupe ?
(rires) Je ne veux pas être présomptueux avec ça en me la racontant mais quand je me réveille le matin, je suis très reconnaissant envers les fans qui me permettent de faire ce que je fais, de voyager partout dans le monde. C’est une réalité pour nous maintenant et c’est génial.

Et es-tu conscient que vous êtes différents des autres nouveaux groupes ?
Hum, je pense que ce qui est bien avec nous est que nous ne cherchons pas à faire une musique à la mode, à être signés sur un label mainstream ou à être publiés dans les magazines où tout le monde veut être. Au final, je pense que c’est ça qui fait que les gens nous perçoivent autrement et que nous restons accessibles. Nous ne voulons pas être forcément la nouvelle sensation du moment. C’est pour ça que nous avons signé chez SPV, qui nous permet de nous développer à notre rythme, de nous fabriquer une solide fan-base. Nous ne voulons pas juste être un flash musical et disparaître aussitôt.

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Et ça fait quoi d’être un groupe irlandais et d’avoir un album qui sort le même jour que celui de U2 ?
Yeah ! U2 est également un bon petit groupe (rires) ! Non, c’est plutôt cool de voir des groupes irlandais sortir des albums le même jour parce que je suis très fier de nos origines mais bon, avec U2, nous pratiquons une musique bien différente et nous espérons juste que nos compatriotes en seront également fiers.

Bon, tu dois en avoir un peu marre de parler d’AC/DC mais comment vous avez fait pour ouvrir sur leur tournée mondiale ? Vous devez faire beaucoup de jaloux !
Oui, je pense. On a vraiment bossé dur depuis 4 ans pour en arriver là et je pense que c’est rafraîchissant qu’un groupe comme AC/DC ait voulu d’une formation comme la nôtre sur sa tournée. Nous n’avons pas le même style qu’un Slash Snakepit par exemple et nous ne faisons pas partie non plus du même label qu’AC/DC. Ça aurait été plus facile pour eux de faire ça mais ils aiment notre groupe, ils demandent si tout se passe bien pour nous. C’est une opportunité incroyable pour nous : on voit les gars en backstages tous les jours, il y a une tonne de personnes qui bossent pour eux mais nous, on essaie de rester concentrés sur notre show et je pense que le public d’AC/DC apprécie ce que l’on fait. On ne pouvait rêver mieux.

En Europe, on vous connaît mais aux USA, comment ça s’est passé, sachant qu’il n’y avait là-bas qu’un EP de disponible ?
On flippait un peu avant de partir là-bas parce que nous savions que personne ne nous connaissait mais encore une fois, tout ce que nous avons fait est de proposer le meilleur show possible et ce n’est qu’à partir du 2ème show que nous avons compris comment ça allait fonctionner : durant les 2/3 premiers titres, les gens observaient mais à partir du 4ème titre, souvent, ils commençaient à taper dans les mains et je pense que maintenant, après tous ces shows donnés dans des stades, nous allons pouvoir faire notre trou sur le marché américain.

Quel est le futur pour le groupe, là, après cette tournée ? Encore des concerts ?
Oui, des concerts et encore des concerts ! Je pense que les deux ans à venir, là, vont être consacrés à la promotion de cet album. Comme il y a beaucoup de days-off sur la tournée AC/DC, nous essayons d’organiser des shows en tête d’affiche, histoire quand même de se faire un peu de pognon parce qu’il ne faut pas croire que nous roulons sur l’or, là. Notre but est donc de réussir à combiner les dates avec AC/DC avec les nôtres. Là, nous sommes en Europe mais il semble que nous allons pouvoir retourner aux USA dans les stades avec eux avant Noël. Nous allons aussi aller au Japon pendant une semaine cet été puis aux USA pour quelques semaines. Nous ferons alors un petit break. Regardez quand même sur notre Myspace ou notre site les dates qui vont s’ajouter parce que je ne serais pas étonné de nous voir donner des concerts dans des clubs français aux alentours de notre concert au Stade de France avec AC/DC. Nous aimons vraiment jouer en Europe parce que nous y avons maintenant des fans loyaux et nous en sommes très fiers.

THE ANSWER – Everyday Demons
SPV / Wagram



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