DEVIN TOWNSEND

Inintéressante… Cela résume bien cette interview avec Devin Townsend. On a beau être des inconditionnels du Canadien fou, cet entretien n’en a pas été un. Sieur Townsend s’est simplement servi de sa tournée promo pour son album « Ki », premier d’une quadrilogie, pour parler de lui, expliquer qu’il allait mieux, qu’il n’était pas fou… Mouais... Du coup, comme on n'a pas pu parler trop musique, on ne s'est pas foulé pour retranscrire ce pseudo entretien.

Interview parue également dans le METAL OBS' n°30 de mai 2009

Monologue de Devin Townsend (guitares, basse, chant) – Par Geoffrey
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Après l’aventure Ziltoid, on ne s’attendait pas à te revoir aussi vite... Ce «break» n’aura finalement duré que deux ans...
J’ai passé la majorité de ces deux ans à arrêter toute mes addictions, la drogue et l’alcool.  Une fois débarrassé de ces démons, j’avais une perspective beaucoup plus claire sur ce que je voulais faire musicalement, et sur ce que j’avais déjà fait. Et je me suis rendu compte que je voulais faire de la musique pour moi-même maintenant, et pas dans une espèce d’envie de conquête pour satisfaire mon égo. Et en réalisant cela, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de disques que j’ai pus faire dans le passé qui n’étaient pas le reflet de mes envies. Maintenant, avec «Ki» par exemple, j’ai l’opportunité de clarifier un peu certaines de mes intentions.

Et comment te sens-tu maintenant ?
Excellent.

Comment en es-tu arrivé à ce projet assez ambitieux de 4 albums à la suite ?
La première année où je me suis mis un peu à l’écart, je n’ai pas joué de guitare, je n’ai rien composé du tout.  Et cela pour les raisons que j’ai évoquées avant. Je me suis rendu compte que je n’arrivais à composer que sous l’emprise des drogues. Il me fallait donc réapprendre à composer, quasiment. Donc pendant la première année, rien ne s’est passé. J’en ai quand même profité pour apprendre à faire de la basse, qui est devenu mon instrument préféré d’ailleurs, bien plus que la guitare.  J’en ai toujours joué bien sûr, mais c’est un peu comme d’être toujours avec une fille : à force, on ne se rend plus compte à quel point elle est magnifique.  Et peut-être grâce à la basse, je me suis rendu compte en recommençant à composer que le silence entre les notes était aussi important que les notes elles-mêmes. J’ai aussi appris à composer plus simplement, sans ajouter des tonnes d’effets. J’ai réappris à composer avec un son clair, sans distorsion. Et ces silences entre les notes que j’ai découverts avec la basse, je me suis rendu compte que je pouvais les appliquer aux autres instruments. Et donc, une fois que j’ai réussi à affiner, à dessiner clairement les contours de ma façon de voir la composition, je me suis mis à écrire des chansons...

DEVIN TOWNSEND

Et tu as écrit 4 disques à la suite, dont ce premier volume, KI...
J’en ai écrit bien plus en fait. J’ai dû faire 65 chansons en tout, dont 45 dont j’étais vraiment très fier. Et je me suis dit : « ok, que faire de tout ça ? ».  D’un point de vue commercial, sortir 4 albums à la suite est de la folie, car tu satures les fans. Mais chaque album est tellement différent de l’autre, et parce que je suis très fier de ces morceaux, que j’ai voulu les sortir. Ki peut paraître très simple à la première écoute, mais plus vous l’écoutez, plus il paraît complexe. Beaucoup des morceaux de ce disque peuvent sonner de manière très calme et très mélodique. Mais il y a quelque chose de plus profond et de moins «évident» derrière chaque morceau.

Mais tout le monde va encore penser que tu es fou...
J’aimerais dire aux gens que je ne suis pas fou. Mais si être fou signifie créer beaucoup, dans des styles différents, alors... Par le passé, on m’a souvent pris pour un fou, mais je n’étais pas dans mon état normal. Maintenant, pourquoi j’ai tenu à faire toutes ces interviews ? C’est bien pour dire que je ne suis pas fou. Pour moi, si je paraissais fou pour les gens, dans mes agissements, ma façon d’être, je pense que c’était un mécanisme de protection...

Mais qui est le plus fou au final ? Celui qui compose ou ceux, comme nous, qui aiment ta musique ?
Qui sait ?  Etre fou, c’est aussi se décharger de beaucoup de choses, ne plus être responsable de ses actes. C’est de la facilité que de se réfugier derrière la folie pour justifier ses actes.


DEVIN TOWNSEND – Ki
Hevy Devy Records / Inside Out

Myspace : www.myspace.com/devintownsenddtb