HARDCORE SUPERSTAR

« Un jour, je voudrais ressembler à Mötley Crüe ». Voilà ce qu’un jour, Jocke, le chanteur des Suédois Hardcore Superstar, alors à peine âgé de 10 ans, a déclaré en substance à sa mère. Onze ans après la formation du groupe, voilà que le 6ème album débarque sur nos platines et le groupe ne fait que s’améliorer et surtout sortir des albums de glam bien efficaces. On est allé demander au groupe comment il voyait la suite de sa carrière, justement au moment où celui-ci s’apprête à partir en tournée avec ses idoles américaines.

Interview parue également dans le METAL OBS' n°30 de mai 2009

Entretien avec Jocke (chant) – Par Geoffrey et Gilles Der Kaiser
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Nous avons beaucoup aimé votre dernier album…
Merci beaucoup !
 
Il est encore mieux que ce à quoi nous nous attendions !
Super, merci ! Tu viens de Paris ?
 
Non, de Lille, dans le Nord de la France. Pourquoi, seuls les gens de Paris aiment votre musique (rires) ?
Non, parce qu’on y a fait une date l’année passée, je crois. Je ne me souviens plus du nom de la salle par contre… Mon français est assez mauvais. Mais le public était génial.
 
Oui, vous avez un fanbase très solide en France…
Oui, je crois. Du moins, ça le devient de plus en plus.
 
Revenons-en à votre musique. Les gens disent qu’il s’agit de « street metal ». Que penses-tu de cette manière de la décrire ?
J’aime bien. Nous avons en quelque sorte créé ce style. C’est une sorte de mélange entre du thrash metal et du rock. Il y a tellement de styles aujourd’hui. Nous, on a voulu appeler le nôtre « Street metal ». On est des gars issus de la classe ouvrière et on est donc des habitués des rues.
 
Penses-tu que la Suède est le meilleur endroit pour votre musique ?
 Non, pas nécessairement. Nous commençons à avoir un peu de succès au Japon maintenant, et aussi en Finlande, en Angleterre. En France, aussi, je l'espère. Donc, on est sur le bon chemin.
 
Qu’en est-il des USA ?
On y est allé une fois, mais pour conquérir les USA, il faut impérativement y être pendant des mois et des mois. On a par exemple joué au Troubadour à Los Angeles, à New York et au Texas aussi.  En fait, on y retourne bientôt pour y jouer dans un festival. On espère aussi percer là-bas. Je reçois beaucoup de mails toutes les semaines de personnes qui veulent qu’on aille jouer là-bas. Certains disent des trucs comme « Vous devez venir à Los Angeles, vous avez beaucoup de fans ici ». Et maintenant qu’on a Nuclear Blast derrière nous, on espère que ça va marcher.

HARDCORE SUPERSTAR
 
Depuis environ deux ans, votre musique est plus heavy que jamais. Vous souhaitiez quelque chose de plus hard ?
Oui, nous en sommes à notre sixième album maintenant. Sur les trois premiers, nous essayions de trouver notre son. En 2005, nous l’avons vraiment trouvé. Les albums qui précèdent « Hadcore Superstar » sont donc très différents des trois derniers. Alors maintenant que nous avons notre propre son, nous essayons d’évoluer.
 
Cet album est-il une réaction aux personnes fermées d’esprit qui vous surnommaient Softcore Superstar en réaction à certains albums ?
Softcore ? Tu as vu ça où ?
 
Sur Internet.
Ah oui, je l’ai peut-être lu quelque part. Mais je pense que notre musique est devenue de plus en plus hard. Alors peut-être qu’ils ont un problème avec leurs oreilles (rires).
 
Et comment se passe le processus de composition dans le groupe ? Combien de temps cela vous a-t-il pris d’écrire un album comme celui-ci ?
On a commencé en avril-mai de l’année passée et on a écrit durant environ six mois. On a gardé les onze meilleurs morceaux et on les a répétés pendant deux mois. Ensuite, nous sommes rentrés en studio le jour de Noël. Et à partir de là, il nous a fallu encore environ deux-trois mois pour vraiment terminer l’album. Ca fait tellement longtemps qu’on joue ensemble maintenant, qu’on est vraiment comme une famille dans Hardcore Superstar.
 
C’est toujours facile de maintenir cette amitié en vie ?
Oui, on ne se dispute jamais. On se respecte.
 
Quels sont les sujets des paroles de ce nouvel album ?
C’est principalement à propos de choses comme ce que l’on peut penser, de gens que l’on rencontre dans la rue, des choses que l’on a faites, que l’on a traversées. Une dépression nerveuse par exemple. Donc, vraiment des choses de la vie de tous les jours. C’est comme à l’approche de Nouvel An, tout le monde se dit « Qu’est-ce qu’on fait cette année ? » et c’est chaque année pareil, tout le monde se bourre la gueule (rires). Ce serait stupide d’écrire à propos de démons, par exemple. On écrit juste ce que l’on vit. On ne fait pas de la poésie.
 
Certains titres de chansons sont assez « sex, drugs and rock’n’roll »…
Oui, bien sûr, on a tous déjà baisé une fois (rires). Et on a tous déjà été bourrés par exemple. Mais les paroles sont en général plus profondes que les titres. On écrit des paroles auxquelles les gens peuvent s’identifier. Comme je te l’ai dit, nous sommes juste des mecs normaux et nous ne croyons pas que nous sommes mieux ou plus forts que les autres.
 
Avec juste un peu plus de talent…
Peut-être, mais tu sais, tout le monde a du talent à sa propre manière.
 
Après autant d’années, comment vois-tu l’histoire du groupe ?
Ça fait presque onze ans qu’on existe maintenant, et parfois, ça a été vraiment difficile, mais parfois on a beaucoup appris (les choses que l’on pouvait faire et d’autres que l’on ne devait pas faire). C’est comme une relation, tu sais. On a grandi ensemble, ce sont mes meilleurs amis. On n’a pas besoin de se parler tous les jours, mais on sait que si l’on est triste, que l’on pourra s’appeler. Donc, c’est une belle histoire pour un groupe que d’être présent pendant onze ans ! Je connais d’autres groupes où ils ne peuvent même pas se parler entre eux parce qu’ils se détestent.
 
Qu’as-tu appris jusqu’à présent dans le music business ?
Ne fais confiance à personne. Ne te fais confiance qu’à toi-même.

HARDCORE SUPERSTAR
 
Après six albums, est-ce facile de trouver le bon équilibre entre musique, business et loisirs ?
Non, c’est très loin d’être facile. Parfois, c’est un jour business, un jour c’est composition, un jour c’est la tournée, etc. Il faut vraiment prendre un jour après l’autre.
 
Si je te dis que ce nouvel album est un gros pas en avant pour vous, que me dis-tu ?
Je suis d’accord avec toi. Cet album est comme une sorte de mélange des deux précédents. Et on en est très fier.
 
Maintenant, parlons un peu de toi. Te souviens-tu du premier album de rock que tu as acheté ?
Oui, mais en réalité, il s’agissait de deux albums. J’étais avec le frère d’un pote et j’ai entendu « Shout At The Devil » et « Number OF The Beast ». Et ensuite, j’ai demandé les deux albums à ma mère pour Noël. J’avais dix ans. Je me souviens avoir montré à ma mère la pochette de « Shout At The Devil » et de lui avoir dit : « C’est comme ça que j’aimerais être un jour ». Et elle se disait : « mais oui… ». Et maintenant, parfois, quand je retourne chez elle, elle me dit : « Tu te souviens, quand tu m’as montré la pochette de Mötley Crüe… Maintenant je comprends ce que tu voulais dire ».
 
Et te souviens-tu de l’époque où tu as décidé de monter un groupe ?
J’avais onze ans et demi. Le nom était Raven Lord.
 
C’était quel genre de musique ?
C’était un peu plus hard. On voulait sonner comme Kreator, mais on a échoué (rires). Après, j’ai joué dans un groupe de glam et ça c’est mieux passé. Maintenant, Hardcore Superstar est le onzième groupe dans lequel je joue.
 
Avec les années qui passent, la motivation est toujours la même ?
Oui, elle est même plus grande que jamais ! Grâce à ce dont je te parlais avant, l’amitié dans le groupe notamment.
 
Quel est le programme pour Hardcore Superstar maintenant ?
On va commencer par un festival en Espagne. Et après, on met le cap sur la Scandinavie pour une tournée avec Mötley Crüe. Ensuite, on tourne en dans les festivals d’été en Europe. Finalement, on va essayer de tourner aussi au Japon, en Amérique du Sud et en Europe cet automne.
 
En France également ?
Oui, pour l’instant, on table sur Bordeaux et Paris. 


HARDCORE SUPERSTAR – Beg For It
Nuclear Blast



Site : www.hardcoresuperstar.com

Myspace : www.myspace.com/hcssgbg