MADINA LAKE

Madina Lake, c’est une jolie rencontre. Depuis deux albums maintenant, le groupe américain n’a de cesse, sous des allures de groupe trendy parmi tant d’autres, d’affirmer une vraie personnalité, et surtout une sincérité dans ses paroles ou sa musique qui finira, nous en sommes persuadés, par payer. Et comme la dernière fois que nous nous étions entretenus avec Nathan, ce fut un véritable échange franc, sans langue de bois, animé par la fougue d’un groupe qui y croit en son potentiel dur comme fer !

Interview parue également dans le METAL OBS' n°30 de mai 2009

Entretien avec Nathan Leone (chant) – Par Geoffrey
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Déjà, je suis content de voir que tu as survécu à l’émission Fear Factor !
(Rires) Mon père aussi. Pour être honnête, tout est parti d’une blague. Un ami à nous nous a inscrits derrière notre dos...

Vous êtes toujours amis ?
(Rire). Il est tombé sur une pub disant que Fear Factor cherchait des jumeaux, et il a rempli la fiche d’inscription pour nous. Et un jour, on a reçu un coup de fil nous disant qu’on aimerait nous avoir pour le show. On s’est dit : «quel show ?» Et puis on s’est dit : pourquoi ne pas y aller, voir comment se passe ce show de télé réalité....

Oui, histoire de voir quel goût ont les verres, les araignées...
(Rire). On ne pensait pas passer le premier round, parce que nous ne sommes pas des compétiteurs dans l’âme, mais on a gagné suffisamment d’argent d’ailleurs pour payer les démos du nouvel album (rire).

Allez, parlons musique. As-tu été surpris du succès de votre précédent disque, From Them, Through Us, To You ?
On se sent vraiment chanceux et spécialement par rapport aux opportunités à l’international. Beaucoup de groupes américains restent là-bas et n’ont jamais l’occasion de sortir du pays pour jouer. Mais grâce à Roadrunner, on est allé tout de suite en Angleterre, en France, en Allemagne, au Japon, des pays merveilleux dans lesquels nous ne pensions jamais jouer. Mais d’un autre côté, ce premier album nous a catégorisés dans la vague pop-punk-émo, dans laquelle nous ne nous reconnaissons pas. Ce n’est pas la musique que nous écoutons ou aimons...

 MADINA LAKE

C’est à cause de la coupe de cheveux, ça...
(rire) Exactement. J’ai juste un problème avec mes cheveux, ils poussent trop vite, je ne sais jamais quoi en faire (rire).  Plus sérieusement, cela nous a quand même énervés au final cette histoire de look, cette étiquette émo, et cela a servi de moteur à ce nouveau disque, pour montrer que nous étions en dehors de toute mode. En tant que groupe, il est important de gagner le respect des autres. Et il faut parfois plusieurs disques pour trouver sa propre identité. Et avec Attics To Eden, nous avons vraiment trouvé notre voie, ce disque représente vraiment qui nous sommes.

Vous vous êtes donc mis beaucoup de pression pendant la composition ?
Oui, surtout dans ce côté où tu as toute ta vie pour composer ton premier disque, et seulement quelques mois pour composer le deuxième. On avait réussi à se construire une base de fans avec le premier, et nous savions que nous allions prendre une direction musicale différente pour le second et que c’était risqué. Mais avec le fait de le faire plus rapidement, nous savions que nous n’avions pas le temps de trop penser au morceau, nous composions un morceau, puis nous passions au suivant... Et une fois les 13 morceaux prêts, nous sommes allés directement en studio.  Nous n’avons donc pas pu trop revenir sur les morceaux, et grâce à ça, je pense que l’album est plus direct et plus honnête. Nous sommes vraiment nous-mêmes sur ce disque, et c’est le principal.

Il n’y a que des hits sur ce disque...
Nous sommes tous fans de musique pop, de metal, de reggae, de hip hop... Mais la sensibilité pop que nous amenons dans notre musique se ressent sur les chœurs et les refrains de l’album. On varie les ambiances dans les morceaux, mais quand il s’agit des refrains, nous restons toujours sur le même principe. Après, ce sont les gens qui peuvent te dire si c’est efficace et accrocheur ou pas.

Cette fois-ci, vous êtes allé enregistrer chez David Bendeth...
Marc Trombino est un producteur exceptionnel, mais il ne pousse pas assez les groupes à donner leur maximum. David est musicien lui-même, et nous savions qu’il allait nous pousser à donner le meilleur, nous faire refaire les prises jusqu’à ce qu’elles lui plaisent. C’est frustrant et assez perturbant, mais à la fin, ça a marché. Merci à toi pour cet entretien !


MADINA LAKE – Attics To Eden
Roadrunner Records / Warner

Myspace : www.myspace.com/madinalake