ARKAEA


Dans la guerre bien triste opposant les membres de Fear Factory, les premiers perdants furent les fans. Des albums de Fear Factory moyens, un album solo de Burton C. Bell parfait pour s’endormir et un Divine Heresy bien incontrôlable. Et puis, il y a eu aussi ces annonces, plus folles les unes que les autres, comme Cazares et Burton reformant un groupe ensemble après une guerre sans fin, et les membres restants de Fear Factory sortant un nouveau projet qui, à la base, devait être le nouvel album de… Fear Factory. Mais Arkaea est bien là, et même si la modernité de l’ensemble place le groupe dans la mouvance actuelle, l’ombre de l’usine de la peur est toujours bien là. 

Interview parue également dans le Metal Obs' 32 de juillet / août 2009

Entretien avec Raymond Herrera (drums) – Par Geoffrey
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Que s’est il passé pour toi ces dernières années ?
Ouh la… Ces dernières années… Evidement, j’ai travaillé sur ma musique, j’ai ouvert mon propre studio, j’ai monté une société qui vend des boissons énergisantes. Et bien sûr, on a terminé la tournée pour l’album Transgression pour Fear Factory. Puis on a travaillé sur un nouvel album de Fear Factory, qui, au final, est devenu ce premier album d’Arkaea. J’ai donc été très occupé par toutes ces activités. C’est en gros ce que je sais faire de mieux (rire).

Et nous voici avec Arkaea. Qui a eu l’idée de former ce groupe ?
C’est assez simple. En fait, comme je l’ai dit, ce disque devait être le prochain album de Fear Factory. Et puis Burton nous a dit qu’il avait besoin de temps et qu’il voulait s’éloigner un peu de Fear Factory, travailler sur d’autres projets. Et Christian a eu l’idée de monter un autre groupe, histoire de ne pas perdre toutes ces compositions. Il a alors proposé à Jon Howard, de Threat Signal, de nous rejoindre pour chanter. Jon s’est mis de suite à travailler sur ses parties vocales, il était très motivé. Et puis ça a tout de suite bien marché, on a recommencé à retravailler sur les morceaux, les réarranger. Mais oui, c’est bien Christian qui en a eu l’idée. Et c’est vrai que ce fut une bonne idée, je trouve vraiment le résultat très intéressant.

Comme tu l’as dit, la plupart des morceaux ont été composés avant que Jon ne rejoigne le groupe. Avez-vous donc changé un peu les compositions par rapport à sa voix, vraiment différente de celle de Burton…
Oui, un peu. J’ai changé quelques parties de batterie pour coller au mieux à sa voix, changer quelques rythmiques. Mais tout était là. On n’a pas dû changer grand-chose au final. Mais tout ce qu’a fait Jon était parfait, et collait aux morceaux. C’est un gros bosseur et il a une voix fantastique.

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Tu m’as dit que cela devait être du Fear Factory, mais il y a quand même quelques différences notables sur ce disque par rapport au style de musique, peut-être plus dans l’ère du temps…
Pour ce qui est de la batterie, c’est vraiment du Fear Factory. Peut-être que les plus grosses différences sont au niveau de la guitare, que Christian a changée pour aller au mieux avec la voix de Jon. Mais je pense que cela dépend vraiment de la personne qui écoute l’album. J’ai fait des interviews où les gens me disaient que cela sonnait vraiment comme du Fear Factory. Et puis d’autres, comme toi, ont trouvé des différences. Pour moi, la grosse différence vient de Jon. C’est vraiment lui qui porte Arkaea.   Même si dans l’ensemble, l’ombre de Fear Factory plane sur chaque morceau.

Et Arkaea n’est pas qu’un projet, c’est bien votre priorité actuelle ?
Oui, ça l’est depuis une année et demie maintenant, quand le line-up a été trouvé. Je ne sais pas se qui va se passer avec Fear Factory dans les prochains mois, mais oui, nous sommes tous derrière Arkaea.

Donc Fear Factory n’est pas mort ?
Ah ah ah...

Parce que j’ai lu pas mal de rumeurs sur Internet ces derniers temps, comme quoi Dino travaillait de nouveau avec Burton, alors que je pensais qu’ils étaient les pires ennemis du monde…
(rire) Ils l’ont été à un moment. Apparemment, ils sont redevenus amis…

Véritable amitié ou juste pour une question d’argent ?
(rire). Oh ça… Je ne leur ai pas parlé depuis longtemps. Beaucoup pensent que c’est pour l’argent mais honnêtement je n’en sais rien. Qu’ils refassent de la musique ensemble ne me dérange pas, mais qu’ils appellent le groupe Fear Factory, là, ça devient un problème juridique….

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Et Fear Factory sans toi, ce n’est pas Fear Factory…
Merci beaucoup, beaucoup de gens me disent cela aussi, et ça me touche à chaque fois. Mais les gens disaient ça quand Dino est parti, et on a réussi à continuer. J’ai vu qu’ils travaillaient actuellement avec Gene Hoglan, et c’est un incroyable batteur. Mais ça ne veut pas dire qu’il sera LA personne qui convient. Pour l’instant, il y a un procès, nous n’avons pas trouvé d’accord légal. C’est très triste, mais si nous devons en passer par là… On n’y arrivera, ou pas, on verra. Qu’ils fassent un autre groupe ne me dérange pas, mais pas sous le nom Fear Factory (rire).

Qu’attends-tu de ce disque ?
Je ne sais pas. Je veux que les gens lui donnent une chance. Je suis assez curieux de voir les réactions des gens par rapport à ce nouveau projet, par rapport à sa tournure musicale. Et je ne veux pas être présomptueux en disant que je veux qu’Arkaea deviennent un gros groupe. C’est notre premier disque, et on veut que les gens l’aiment, que les fans de Fear Factory lui donnent une chance. J’adore tous les morceaux de ce disque.

Terry Date s’est occupé du son, pourquoi lui ?
On a toujours voulu travailler avec lui. On voulait qu’il travaille sur les deux derniers albums de Fear Factory mais cela n’avait pas été possible. Il était toujours occupé et ne pouvait pas se libérer. Et quand il fut temps de mixer cet album, il était libre de le faire. C’est assez ironique d’ailleurs de pouvoir enfin travailler avec lui alors que c’est pour un tout nouveau groupe ! On le connaissait depuis longtemps tout de même. 


ARKAEA – Years In The Darkness
Century Media / EMI


Myspace : www.myspace.com/arkaeamusic