JUDAS PRIEST
Il y a trois mois, c’était au tour de K.K. Downing de faire le point avec nous sur Judas Priest lors de la venue du groupe à Paris. C’est aujourd’hui avec le Metal God, Rob Halford, toujours aussi charismatique - une belle leçon d’humilité pour 80% des groupes que nous interviewons - que nous nous entretenons pour parler du nouveau disque live de la formation. Mais à la limite ça, Rob n’en a que faire, l’important est de parler du groupe, et de son excellente forme actuelle.

Interview parue également dans le Metal Obs' 32 de juillet / août 2009

Entretien avec Mister Rob Halford (chant) - Par Geoffrey
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Alors, comment se passe ce trip aux Etats-Unis ?
Je suis quelque part dans le Connecticut là, mais je ne sais pas où...

Tu es perdu ?
Oui, un petit peu, mais c’est habituel quand tu es en tournée. Mais tout se passe bien, le public semble adorer ce British Steel Tour. Cela fait une semaine que nous sommes sur la route, on a déjà fait 4 ou 5 shows, un très bon début. Mais il en reste encore beaucoup à faire, la tournée se finissant fin août. Cela fait du bien de reprendre la route...

Mais à enchaîner les tournées, tu as un peu de temps pour toi ?
Pas vraiment. Mais tu sais, pour n’importe quel groupe, c’est important de montrer que tu es vivant et que tu veux toujours jouer du Metal sur scène. C’est important pour les fans aussi de nous voir. Cela a été un grand moment pour Priest quand nous avons joué à Paris. Revoir les fans français que nous n’étions pas venus voir depuis beaucoup, beaucoup de temps. Le promoteur a été surpris par le succès de cette date, et nous a dit que la prochaine fois, nous jouerions plusieurs concerts en France, dans différentes villes. C’est important pour nous, très important. Le succès de cette date est une bonne chose pour nos prochaines tournées chez vous. Je me souviens quand Judas Priest venait jouer à Paris, Toulouse, Nice, Marseille, Lyon. Croisons les doigts, la prochaine fois, cela arrivera peut-être et nous rencontrerons plus de fans français.

Trouves-tu qu’il y ait de grosses différences entre les fans européens et les Américains ?
Evidemment, il y a de grosses différences culturelles. Mais le Metal est le même partout. Les fans français, ou anglais, ont la même passion que les fans américains. C’est l’une des forces du heavy Metal, c’est un phénomène global. Peu importe d’où tu viennes, si tu es un métalleux, tu te feras des amis partout dans le monde. Parce que le pouvoir de cette musique est très fort et aide les gens à être ensemble.

JUDAS PRIEST

Comment réagissent les fans aux nouvelles chansons ?
Tu sais, on vient de commencer le British Steel Tour, chose que nous n’avions jamais faite auparavant, où nous jouons l’album British Steel en entier. Et c’est un véritable plaisir de se replonger dans cette période de la musique du groupe où nous nous sentions si forts. Et à voir la réaction des fans, on se rend compte que même pour eux, quelque chose de spécial se passe pendant ces concerts. Alors nous jouons aussi des morceaux de Nostradamus, car nous croyons encore beaucoup dans ce disque. Nous n’en jouons pas trop car c’est impossible de refaire sur scène tout le travail d’arrangement de cet album.

Et pour ceux qui n’ont pas pu vous voir sur scène, il y a un album live qui sort cet été... Et c’est assez différent de vos autres albums live. J’ai été assez surpris par le tracklisting...
Oui. On ne sait jamais quoi faire quand on fait un album live. On est tombé d’accord sur l’idée de n’y mettre que des chansons qu’on n’avait jamais immortalisées sur disque dans leur version live. J’aime ce live, car il sonne vraiment très heavy-metal. Il est très intense, très fort. C’est toujours difficile de satisfaire les fans hardcore de Judas Priest.  Je trouve les albums live très importants, car ils capturent un moment précis de ta vie et marque l’existence d’un groupe. Certains trouvent ça utile, d’autre pas. Laissons les fans décider. Notre maison de disque nous a demandé de sortir un album live, donc nous avons décidé de faire quelque chose de différent. Nous en avons sortis tellement déjà, même si le plus populaire reste Unleashed In The East.

Quel est le secret du groupe pour tenir depuis si longtemps ?
Je pense que tu peux poser la même question à Bruce d’Iron Maiden, à Angus d’AC/DC ou à Gene et Paul de Kiss. Les groupes sont un tout. Et je pense que le secret de la longévité dépend des caractères forts qui composent ces groupes. La magie qui opère entre K.K. et moi est indescriptible quand nous commençons à composer ensemble. Il y a vraiment beaucoup de choses qui font qu’un groupe a du succès. C’est tellement compliqué et simple à la fois qu’il est impossible de savoir vraiment pourquoi nous avons eu la carrière que nous avons eue. Ce n’est pas facile. Beaucoup de travail sûrement.

JUDAS PRIEST

Mais justement, avec le succès, le poids du business n’est pas trop lourd ?
La musique est la plus importante. Mais si ta musique plaît et marche, il faut rester conscient de l’aspect business. Il y a tellement de requins (NDLR : Il connait Charles, donc ?...lol...) et de voleurs dans ce milieu, qu’il faut faire très attention. Il faut choisir les bonnes personnes. Il y a tellement d’argent en jeu... Mais au final, ce qui compte, c’est d’être dans un groupe, les émotions, les sentiments qui entrent en jeu en valent le coup. Et le business n’est juste que la récompense d’un long travail.

Est-ce facile d’être le Metal God tous les jours ?
(Rires). J’essaie de ne pas y penser, sinon je deviendrais fou. C’est juste une très lourde responsabilité. Je sais par exemple que quand nous avons joué à Paris, il y avait des fans qui ne nous avaient pas vus depuis une dizaine d’années. Donc il y a une certaine responsabilité à donner la meilleure performance possible. Il faut être sûr d’être dans la meilleure forme possible tous les soirs. Je ne veux pas décevoir mes fans. Parfois, c’est difficile, tu voyages beaucoup d’un concert à l’autre, tu ne dors pas beaucoup dans le tour-bus... Il faut éviter la fatigue physique et mentale. Mais le Metal est vraiment ce qui me donne l’énergie chaque soir d’aller sur scène.
 

JUDAS PRIEST – A Touch Of Evil : Live
Sony Music


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