IMMORTAL


Voilà une première pour METAL OBS’ : faire une interview, la placer en couv’ du magazine, sans avoir écouté la moindre note d’un album ! Mais voilà, Immortal, c’est Immortal et bien que le groupe ait décidé de garder un total contrôle sur la sortie de son nouvel album, All Shall Fall, le premier depuis 2002, nous ne pouvions passer à côté de l’évènement. Après bien des tergiversations, nous avons réussi à joindre Demonaz, devenu malgré lui l’homme de l’ombre du groupe, mais pas le moins important. Et nous n’avons pas été déçus : le musicien s’est montré très loquace et sûr de la force de son nouveau rejeton. Nous n’en doutons pas un seul instant et attendons donc le 25 septembre avec une grande impatience. Le retour le plus important de ces dernières années dans la scène Black Metal...

Interview parue également dans le Metal Obs' 33 de sept. 2009

Entretien avec Demonaz (composition, paroles) – Par Geoffrey & Will Of Death – Photos : DR
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Pourquoi y a-t-il autant de secret et de mystère autour du nouvel album (Ndlr : aucun média n'a reçu de promo ou n'a pu encore écouter l'album avant la sortie) ?
Ça, c'est la manière dont tu vois les choses mais nous faisons en fait ce que nous voulons. La musique est plus que de la simple industrie. Je ne vois pas pourquoi les journalistes auraient le droit d'écouter l'album avant les fans... Le problème est que certains journalistes n'en auront rien à cirer de cet album et vont le balancer sur le Net ; nous voulons à tout prix éviter ça. C'est pour ça que nous avons juste organisé une listening-session en juin (Ndlr : à laquelle nous n'avons malheureusement pas pu assister à cause de nos jobs respectifs). Sortir un album, c'est aussi préparer une pochette, des packagings spéciaux, etc... Nous avons passé beaucoup de temps au téléphone avec le gars qui a fait les illustrations, pour obtenir exactement ce que nous voulions. Je pense que les fans qui vont faire l'effort d'acheter un des packagings doivent avoir la chance de découvrir l'album sans que quiconque auparavant n'ait porté de jugement dessus. Il faut bien comprendre que depuis que nous avons formé Immortal, Abbath et moi avons toujours fait ce que nous voulions. Que ça plaise ou non, comme ce break que nous avons décidé de faire en 2003...

Après toutes ces années, prêtes-tu encore attention aux critiques, surtout celles qui viennent des journalistes ?
Non, pas vraiment. Sauf peut-être celles qui sont vraiment argumentées et construites. Ce qui m'intéresse par contre beaucoup plus, c'est ce que pensent les fans. Si tu veux savoir des choses sur Immortal, les seules personnes à interroger, ce sont les fans qui nous suivent depuis longtemps : eux savent vraiment où on veut en venir.

Faisons un petit retour en arrière, avec ce Reunion Tour. Tu as été surpris par la réaction des gens à votre encontre ?
Je savais que le groupe avait un gros statut, que beaucoup de monde s'y intéressait car les gens furent vraiment déçus quand on a dit qu'on arrêtait en 2003. Les chroniques furent vraiment très bonnes pour Sons Of Northern Darkness. Tout le monde s'est alors demandé ce que nous foutions : « pourquoi vous vous arrêtez maintenant alors que vous avez un super album, que vous allez pouvoir vous faire plein de fric en tournée, etc... ? ». Mais il y avait trop de soucis à l'intérieur du groupe, il n'y avait pas d'issue possible car les choses étaient devenues une sorte de routine, nous avions perdu l'esprit qui nous animait auparavant. Nous ne voulions pas qu'Immortal devienne une sorte de « boulot » normal. Nous ne sommes pas un groupe là pour faire du fric, vous voyez ? Immortal est un groupe spectaculaire composé de trois gars (plus moi derrière) avec un esprit black-metal rock n' roll... Nous ne voulions plus jouer tous les jours, juste pour survivre et passer à un autre concert le lendemain. On a senti qu'il fallait casser ce rythme pour un moment et faire autre chose pour se détendre un peu, tout en envoyant chier tout le monde (rires) ! En faisant ça, nous avons sauvé ce groupe, c'est certain.

Entre ce break et votre retour, vous avez quand même sorti un album sous le nom de I : était-ce un moyen de vous préparer au retour d'Immortal ?
J'ai recommencé à composer des trucs seuls chez moi mais après quelques semaines, Abbath a voulu de nouveau collaborer avec moi. Il y a de bonnes parties musicales là-dessus mais il était clair que ce disque n'était qu'un projet studio. Mais c'est avant que l'album de I ne sorte que nous avions décidé de remettre en selle Immortal. Il n'a jamais été question, dès le départ, de dire qu'Immortal était fini : nous avions juste convenu d'une pause, de respirer, d'enlever notre « peau Immortal » de nos épaules. Dans un sens, c'était bien de voir toutes les réactions des gens qui nous demandaient quand nous allions revenir, d'avoir autant d'attention.  Pour revenir à I, j'aime vraiment les paroles que j'ai écrites, des trucs assez personnels, il y avait de très bons musiciens...

Pourtant, en 2003, vous aviez plus parlé d'un split, pas de juste faire un break. Pourquoi ?
Les choses se sont faites vraiment très vite et je pense que cette incompréhension vient du message que nous avions donné à la presse à cette époque, où nous avions dit que nous « arrêtions ». Nous n'avons pas trop réfléchi à ce que nous devions dire et du coup, il y a eu des interprétations diverses ; il fallait surtout stopper la machine très rapidement.

De toute façon, vous vous appelez Immortal ! Vous êtes donc obligés de rester avec nous pour toujours...
(Rires) Oui, en effet ! Pour Abbath et moi, ce groupe compte beaucoup, c'est notre raison d'exister.  Ça fait quand même 20 ans qu'on bosse ensemble et il n'y a jamais eu de soucis personnels entre nous. Abbath, c'est mon pote et on communique sans problème sur tout. Nous sommes différents sur plein de points mais musicalement, nous pensons exactement de la même manière.

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Tu ne t'imagines pas faire partie d'un projet sans Abbath ?
Impossible en ce qui concerne Immortal en tout cas ! C'est un groupe que nous avons bâti ensemble à partir de rien du tout. C'est en nous. Je n'ai pas fondé de famille par exemple. Ma seule famille est mon père et ma soeur, et Abbath. Je suis 100% dédié à la musique.

Tu le regrettes parfois ?
No way (rires) ! Je suis totalement convaincu que c'est ce que j'ai à faire, rien d'autre.

Allez, parlons du nouvel album ! On veut tout savoir (rires)... Déjà, commencer peut-être par le processus de composition.
Ça a été un peu différent cette fois, simplement parce que nous n'avions aucune pression, ni deadline à respecter. Nous avons juste dit au label : « on vous appellera quand nous serons prêts ! ». Ça signifiait aussi que nous étions libres de faire quelques festivals et concerts pendant l'écriture. C'est comme ça qu'on s'est retrouvés au Hellfest, en Allemagne, aux USA et en Australie. Je pense que ce fut une bonne chose car ça nous a permis de revenir aux bases live de notre musique, de revenir de ces dates avec beaucoup de confiance grâce à la réaction du public et d'être encore plus forts dans l'écriture. Nous avons également pris tout notre temps pour bosser les arrangements des titres, pour bosser plusieurs structures pour chaque chanson. Avant, c'était trop intensif, on ne pouvait pas. Du coup, sur le nouvel album, chaque chanson est unique et vous mémoriserez très rapidement les titres après les premières écoutes.

En tant que fans du groupe, allons-nous être surpris ?
Non. Il n'y a rien de neuf dans notre style, rien de fashion. Je pense que nous aurions pu écrire cet album au début des années 90. La différence avec cette époque est que les nouveaux titres sont plus émotionnels, avec une atmosphère plus épique. Tout sonne très gros. Tu vas peut-être être surpris, si ! De retrouver Immortal à un tel niveau (rires) ! Tous les titres peuvent être joués live ; il y a 7 titres sur cet album, et tous les titres sont meilleurs que les autres. Tout ce que je peux dire, c'est que pour la première fois depuis que je sors des albums, je ne suis pas fatigué par certains titres enregistrés et répétés des centaines de fois avant. J'écoute moi-même cet album avec grand plaisir, comme si ce n'était pas le nôtre.
- « All Shall Fall », le premier titre, est un classique d'Immortal : il commence de manière très rapide, un peu comme « One By One », puis arrive un break au milieu, très puissant, où je place des vocaux.
- Le deuxième titre, « The Rise Of Darkness », est très atmosphérique, comme ce qu'on pouvait trouver sur notre 1er album.
- « Hordes Of War » est rapide également, et fait référence à l'Holocauste.
- « Norden On Fire » est un titre très épique, peut-être le titre le plus fort que nous n'ayons jamais écrit.
- « Arctic Swarm » est plus thrash dans l'âme, dans l'esprit de ce que nous avons proposé avec The Heart Of Winter.
- « Mount North » est une chanson plus rampante, je dirais, apocalyptique. Les paroles sont en adéquation avec le contenu : ça parle de choses très sombres, du panthéon Scandinave face au christianisme et à Satan. Je me suis bien éclaté à écrire les paroles de ce titre.  L'idée de montagne dans ce titre (Mount) vient directement de mon environnement ; je vis dans les montagnes, dans les bois et ça m'inspire beaucoup. Ce que je peux voir à la télé ou lire dans les journaux ne m'inspire pas, je ne suis pas un punk ! Ce qui m'inspire, c'est le Nord, le froid, la Scandinavie, les bois... De toute façon, quand tu regardes la télé, tu ne vois que la folie des hommes. Ça ne m'intéresse pas, je ne suis pas un politicien. Les choses sombres, comme les ont si bien développées Bathory ou encore Celtic Frost, voilà ce qui m'inspire. Je passe beaucoup de temps avec mon propre côté sombre et la Nature : j'en suis venu à préférer les animaux aux humains. J'ai entendu tellement de conneries par rapport au groupe, que j'en suis arrivé à ce point. Tout le monde nous disait que ce que nous faisions était de la merde, au début ; du coup, très vite, notre seule réponse a été « Fuck you all » !
- « Uneartly Kingdom » ferme l'album et est très puissante aussi. Enfin, vous verrez bien !

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Tu penses que cet album va vous faire passer à un autre statut ?
J'ai une vue précise de ce que j'ai à faire. Ce n'est pas une question d'argent ou de reconnaissance ; de toute façon, je survivrais n'importe où, quoi qu'il advienne. Avant, on plaisantait souvent avec ça, on parlait beaucoup de survie quand on pensait à Immortal. Maintenant, je bosse à plein temps pour ma musique, on est bien payés pour le faire et je n'ai aucun problème avec ça. Tout se passe à merveille pour nous en ce moment mais je n'ai pas besoin de tout ça, à vrai dire ! J'ai une belle maison, dans un très bel endroit, au-dessus de Bergen, au début des montagnes. Je peux aller me balader des heures durant dans les bois. En 30 minutes de marche, je suis au milieu de nulle part, en haut d'une montagne et je ne vois plus personne. C'est là que je puise mon inspiration. De l'autre côté, en 20 minutes, je suis en ville si je veux voir du monde. C'est parfait mais pour être honnête, je suis plus souvent dans les montagnes que dans un bus (rires) !

As-tu des attentes particulières quant à ce nouvel album ?
Je suis convaincu que les gens qui aiment notre groupe, nos die-hard fans, vont adorer cet album. Pour moi, c'est la chose la plus importante parce que nous ne voulons pas être un groupe à la mode. Abbath et moi n'avons jamais écrit la moindre parole pour les autres ; nous écrivons d'abord ce que nous ressentons. Ça vient naturellement. Nous avons construit ce disque morceau par morceau ; nous n'avions pas une vue globale de ce que nous voulions. C'est très étrange ce qui se passe entre Abbath et moi, quand on bosse sur les arrangements, par exemple : on n'a pas besoin de discuter, les choses se font d'elles-mêmes. C'est comme si nous étions connectés l'un à l'autre. C'est phénoménal et je ne comprends toujours pas comment ça se fait... Je pense qu'Immortal est notre « tombe sacrée » (rires) !

N'est-ce pas trop difficile pour toi d'être un des deux membres clé du groupe et de devoir rester dans l'ombre, maintenant ?
Non, pas du tout, car j'aime ce côté « ombre ». En termes de reconnaissance publique, ça ne me pose aucun problème. Quand j'ai dû arrêter à cause de ces soucis de santé avec mon bras, je suis resté de toute façon un des fondateurs du groupe. Immortal, c'était Abbath et moi. Du coup, au lieu de prendre un nouveau guitariste pour me remplacer, Abbath m'a dit qu'il allait devenir en quelque sorte mes bras, en jouant de la gratte à ma place. Il était hors de question pour lui que quelqu'un d'autre que lui ne me remplace ; on aurait perdu l'essence de ce groupe. Il était plus facile de trouver un bassiste et les choses se sont faites naturellement. Ça fait un moment que c'est comme ça maintenant et c'est devenu naturel ; c'est ce qui fait certainement que ce groupe est encore là aujourd'hui. Ça a renforcé encore plus notre proximité amicale car je peux toujours m'exprimer même si je ne peux plus jouer. Même si je ne monte plus sur scène, je suis le manager du groupe et dans la demi-heure qui précède le show, lors de ces instants magiques où monte la pression et l’excitation, je suis là et ressens toujours les mêmes choses. Du coup, ça ne me manque pas trop car je suis sur le côté de la scène. Pas de frustration. En tout cas, plus maintenant parce que la première fois où j'ai vu le groupe sur scène sans moi, en 1997 ou 1998, je ne sais plus trop, ce fut terrible : c'était comme si je venais de crever, que je n’existais plus ! Mais c'est très vite passé car je pouvais apprécier notre musique d'une autre manière, avec de nouvelles sensations, un peu comme un fan devant la scène. Aujourd'hui, je suis de tous les voyages du groupe et je fais attention à tout : au son, au confort, à la bouffe, aux fans, au merch... Je suis toujours aussi impliqué dans le groupe, voire même encore plus puisque je continue de composer et d'écrire des paroles. C'est vraiment phénoménal ! Les fans m’ont dit à cette époque qu’ils nous aimaient encore plus parce que nous n’avions pas arrêté à cause de ça. « Quoique vous fassiez, on continuera de vous supporter... ». Nous ne l’oublierons jamais.  

La dernière fois qu’on vous a vus, c’était en 2007 au Hellfest. Paraît que vous allez revenir l’année prochaine en tête d’affiche !
Tout à fait exact ! D’autres choses sont en train de se mettre en place pour les mois à venir, en salle et en festival (dont le Wacken). Hormis ces deux dates, rien n’est encore signé. Ce ne sera pas de longues tournées comme avant ; nous voulons que ces shows que nous donnerons soient spectaculaires et marquent les esprits par leur rareté. Nous ne voulons plus nous brûler les ailes en tournée comme avant notre break. Et comme nous ne sommes pas non plus un groupe de punk, nous voulons pouvoir emmener beaucoup de matos et en mettre plein la vue. Nous avons accepté de revenir au Hellfest en 2010 car nous savons que c’est beaucoup mieux organisé qu’en 2007 ; tout le monde nous l’a dit. En 2007, on aurait mieux fait d’appeler ça « The Problems Festival », avec le chaos que ça a été... Certains vont certainement nous reprocher de ne pas tourner beaucoup pour cet album mais si on reprend le même cycle de tournées qu’avant notre break, on peut mettre dès maintenant la clef sous la porte.

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Oui, mais vu l’état actuel de l’industrie musicale, les groupes sont obligés de beaucoup tourner pour survivre ; les ventes ne suffisent plus...
Je ne veux pas tourner juste pour le pognon, c’est hors de question. Avec les ventes de nos albums passés, nous ne sommes pas dans le besoin, vous voyez ? Tout ce qui intéresse aussi les jeunes groupes, c’est de passer à la télé et de devenir célèbres. Nous ne sommes pas dans cet état d’esprit. Quand nous avons commencé, il fallait beaucoup tourner pour se faire connaître et vendre des albums, parce qu’Internet n’existait pas. Maintenant, je pense qu’Internet est l’expression la plus sombre de notre Monde moderne. Ça peut se révéler désastreux pour les groupes ; c’est ce qui se passe déjà, d’ailleurs...

Au moins, ça ne vous arrivera pas avec le nouvel album ! Parce que quand même, on a tous envie de l’écouter, là !
(Rires). Oui, je comprends mais je pense que nous ne devons pas délivrer notre musique gratuitement. De toute façon, personne, hormis les gens qui font partie de notre équipe, n’a jamais compris qui était vraiment Immortal. Personne ne viendra nous dire quel type de black-metal nous devons pratiquer. Il y a pas mal de groupes qui essaient de nous copier mais ils n’arriveront jamais à nous dépasser simplement parce qu’ils ne sont pas dans notre tête et ne vivent pas les mêmes choses que nous. Et c’est très bien comme ça. Nous faisons nos choix et j’aime à penser que cet album est très attendu. Ça fait 20 ans que nous sommes dans ce business et je ne vois pas pourquoi il faudrait faire comme tous les autres, parce que c’est à la mode Internet... Nous ne voulons plus bosser sous la pression de toute façon. Je pense que nous sommes la preuve que les groupes peuvent encore contrôler leur destin et leurs ventes face à l’industrie musicale.

C’est très frustrant pour nous, journalistes et fans du groupe avant tout, de devoir faire des interviews dans ces conditions mais en même temps, on comprend tout à fait votre point de vue...
Quand vous aurez l’album le 25 septembre, je suis certain que vous vivrez une meilleure expérience face au disque, comme à l’époque où nous nous précipitions dans les magasins pour acheter les albums le jour de leur sortie. Je suis moi-même toujours à fond pour le vinyle, même si évidemment, ce n’est pas très facile à écouter dans la voiture (rires). Je trouve que quand tu écoutes un vinyle, tu es beaucoup plus proche du groupe, de son histoire. Et puis franchement, combien de gens lisent encore les paroles avec les CD’s ? Il faut une loupe pour pouvoir le faire ! Les dessins des pochettes et les photos sont plus détaillées aussi, c’est plus beau... Prends l’exemple de l’album de Possessed, Beyond The Gates, sorti en 1986 : quand tu ouvres la pochette de l’album, tu as une vraie porte à l’intérieur, en pliage. L’artwork est superbe ; c’est un peu ce que nous voulons réaliser en sortant également notre nouvel album en édition vinyle.

Mais Dimmu Borgir l’a déjà fait également...
Oui, mais je n’étais pas au courant avant qu’on ne m’en parle. Depuis, j’ai regardé ce qu’ils ont sorti et c’est complètement différent de notre idée. Pas de souci... Pour te dire, cette fois, nous avons travaillé l’artwork du vinyle bien avant de nous intéresser à celui du CD.

Un moyen plus old school de bosser, quoi (rires) !
Oui, définitivement ! Mais c’est ce que nous sommes de toute façon : nous sommes un vieux groupe de black-metal rock n’ roll ! Nous, notre truc, c’est Motörhead, Bathory, toutes les bonnes vieilles merdes, quoi (rires)... Je ne me rappelle pas avoir acheté un album depuis 1994 ou 1995, c’est pour te dire. Les seuls trucs que j’ai achetés récemment sont de vieux vinyles, y a que ça de vrai ! Exemple, aujourd’hui même, j’ai réussi à dégoter une édition originale du tout premier pressage de Morbid Tales, de Celtic Frost. Y a bien quelques nouveaux groupes qui ne sont pas mauvais mais seul l’old school m’intéresse, c’est comme ça (rires) ! On ne se refait pas... J’ai un problème avec les nouveaux groupes. Certes, les mecs jouent super bien, ils ont une technique énorme mais rien ne me transporte car ils ne savent pas composer de vraies chansons. On peut dire qu’Abbath et moi sommes des « classic song-writers », on recherche le feeling avant tout. Qu’est-ce que ça veut dire « être le groupe le plus rapide la Terre » ? De toute façon, y a déjà Napalm Death, alors, qu’est-ce qu’ils s’emmerdent (rires) ? Le plus important pour les groupes de black-metal norvégiens, la raison pour laquelle ça a marché pour nous tous, les Dark Throne, Mayhem, Burzum, Immortal, c’est que personne n’a jamais sonné comme son voisin ! Nous avons tous réussi à développer une vraie personnalité. Voilà ce qui a fait notre succès !


IMMORTAL – All Shall Fall
Nuclear Blast / Pias



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