SUPERBUTT


Rock révolutionnaire...

Vous en connaissez beaucoup vous des groupes hongrois ? Et bien, cela risque de changer mes amis car Superbutt débarque de Budapest avec son quatrième album et vous seriez bien avisés d’y jeter une oreille. Ce combo hors-catégorie pratique un metal joyeux, puissant et original, proche d’un System Of A Down dans l’esprit. Alors quand l’occasion s’est présentée de poser quelques questions au groupe à propos de You And Your Revolution, nous n’avons pas hésité une seconde.

Interview parue également dans le Metal Obs' 35 de Nov. 2009

Entretien avec Voros Andras, par Yath
Rechercher : dans l'interview
 
Bonjour ! C’est la première fois qu’on vous interviewe au Metal Obs’ et la question s’impose : d’où vient ce patronyme, SUPERBUTT ?
Alors, donc… Il faut remonter en 2000, lorsque nous avons commencé. Il y avait ce gars, du nom de Buttinger, qui voulait rejoindre le groupe. Finalement, nous ne l’avons pas pris, mais quelque part, il est resté de par son nom. Je sais bien que c’est stupide comme nom, mais qu’est-ce qu’on peut y faire ? Je veux dire, aurions-nous eu plus de chance de devenir aussi connus que Guns’N’Roses si nous avions choisi un nom plus conventionnel, comme Bloodbath, ou Massacre, ou encore Hearts on Fire ? Pas sûr... C’est plutôt un nom qui nous va bien au final, et on a appris à vivre avec.

You and Your Revolution est votre quatrième album et sort bientôt : quel est votre état d’esprit ? Pas trop tendus ?
Honnêtement, non, pas du tout. Bien sûr, nous sommes excités de savoir ce que vont penser les gens du nouvel album, mais on n’est pas stressés pour autant. On a fait du mieux qu’on ait pu, et nous avons la conscience tranquille. De plus, ce n’est pas un disque qui a un but commercial, on ne peut pas se casser la figure en termes de ventes, et on n’a pas à craindre de ce qui va se passer si on ne rentre pas assez d’argent avec les ventes du disque. Soyons réalistes : au pire des cas, on en vend 50, au mieux 500. Quelle différence cela peut-il faire ? En termes d’argent, aucune. Donc, on ne s’inquiète pas pour ça ; tout ce que nous ressentons, c’est une saine excitation, et on espère qu’il y aura quelques personnes pour apprécier la musique, c’est tout.

En quoi est-il différent du précédent, Black Soup ?
Hmm, voyons… Aucune des chansons de You and Your Revolution n’étaient sur Black Soup, donc ça doit être à coup sûr complètement différent (rires). Blague à part, ce n’est pas si dissemblable. Disons que le style de musique est le même, un genre de Metal-Rock n’ Roll avec un son lourd, et j’espère que ceux qui ont apprécié le précédent album vont aimer celui-ci.

La pochette est assez dérangeante, avec ces femmes sans tête. Est-ce que ça a une signification particulière ?
Il y a une histoire derrière cette pochette. A l’origine, nous pensions baptiser l’album “Head”, et c’est pour cela que nous avions ce concept. Cependant, après avoir vu les images, on a trouvé que ce serait un peu simpliste, et que le titre s’expliquait trop facilement avec cette pochette. Comme on aimait vraiment bien l’artwork, on a choisi de le garder et de changer le titre. Je suis sûr qu’en essayant vraiment, je pourrais te sortir toutes sortes d’explications sur comment les images de femmes sans tête sont raccordées à certaines paroles, mais je ne préfère pas. Je crois que c’est mieux si chacun trouve sa propre interprétation des textes, parce que ce à quoi je pensais moi, en écrivant les paroles, importe peu. Une fois couchées sur le papier, ou enregistrées, elles vivent leur propre vie. Elles peuvent vouloir dire quelque chose pour moi, et quelque chose de complètement différent pour quelqu’un d’autre, et ça me va parfaitement. Du coup, je n’essaye même pas de les expliquer.

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Très peu de groupes hongrois arrivent à s’inviter sur les platines des fans français. Comment se porte la scène metal hongroise ? Y a–t-il beaucoup de groupes et de moyens pour enregistrer ?
C’est malheureusement vrai, peu de groupes hongrois tournent en France, et peu de formations françaises en font de même en Hongrie. Même si nous avons déjà accueilli des groupes comme Mass Hysteria, S-Core, Housebound ou X-Vision ici. La scène par chez nous est la même que partout ailleurs en Europe, nous avons beaucoup de bons groupes, et un nombre conséquent de bons clubs et de festivals. Et bien sûr, de très bons studios d’enregistrement. Je pourrais t’en donner les noms, de tous ces endroits, mais je pense que les lecteurs ne s’en rappelleront pas de toute façon. Si quelqu’un veut se renseigner sur la vie musicale en Hongrie, il y a des tonnes d’infos sur le net, et je pense que Myspace est souvent le meilleur point de départ.

Comment avez-vous enregistré justement You And Your Revolution ?
En dépit de tout ce que j’ai dit sur le fait d’avoir de bons studios en Hongrie, nous sommes allés à Stockholm pour enregistrer les parties de batterie et pour réaliser le mixage, pendant que le reste se faisait à Budapest. La raison en est simple, l’album a été produit par Jocke Skog de Clawfinger (d’ailleurs, Zak Tell, leur chanteur, fait une apparition sur le morceau d’ouverture), qui nous a proposé de réaliser certaines prises au Fear and Loathing studio, tenu par Clawfinger et Meshuggah. Et qui dirait non à une telle offre ? Inutile de dire que nous sommes vraiment satisfaits du résultat, et je suis certain que nous collaborerons à nouveau avec Jocke, parce que nous adorons le son du nouvel album.

Avez-vous été tentés d’inclure de la musique traditionnelle de votre pays dans votre musique ? De nombreux groupes metal le font…
En fait, non. Je sais que beaucoup de groupes le font, il y en a aussi en Hongrie d’ailleurs, mais on est assez éloignés du style folk-metal. Je pense qu’on joue plutôt un truc proche du Rock n’ roll, qui n’a pas vraiment ses racines dans la musique traditionnelle, ou tout du moins, pas dans la musique hongroise traditionnelle. Je ne dis pas que nous ne pouvions pas le faire, ou que ce ne serait pas intéressant, mais nous n’avons jamais ressenti le besoin de le faire.

Et avez-vous été influencés par la musique traditionnelle hongroise ? Je le sens un peu dans le chant…
Peut-être inconsciemment, oui. On chantait quelques morceaux traditionnels à l’école, en classe de musique, mais ça remonte à longtemps. Alors, bien que je n’ai jamais intentionnellement essayé de faire ressortir ces mélodies-là, peut-être sont-elles dissimulées quelque part au plus profond de notre musique, involontairement.

Quels sont les adjectifs qui qualifient le mieux Superbutt à ton avis ?
Génial, majestueux, divin, sans défaut. Pourrait-il en être autrement ? Ou peut-être, pauvre, loser-né, pathétique et lamentable. Qui sait ?

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Quelles sont les ambitions de Superbutt pour l’année qui vient ?
Continuer à faire bouger le monde libre, arpenter les routes comme ces 9 dernières années… Je suis sûr que nous allons tourner énormément, comme nous l’avons toujours fait, et comme l’an prochain nous fêterons nos 10 ans, je pense que nous allons faire un concert spécial pour la fin d’année à Budapest, notre fief. Mais, avant ça, nous allons enregistrer un EP constitué de reprises, c’est quelque chose que nous avions prévu depuis longtemps, et je crois que le moment est venu. Dans l’intervalle, nous avons aussi commencé l’écriture de nouvelles chansons, et bien que je n’en sois pas certain, nous devrions sortir un nouvel album en 2010, nous allons certainement commencer la pré production et l’enregistrement d’ici la fin de l’année.

Vous avez une réputation scénique très solide, avez-vous beaucoup de possibilités de tournées en Hongrie et en dehors ?
Eh bien, merci, c’est très gentil, et j’espère que nous ferons honneur à cette réputation. Oui, nous tournons énormément, c’est ainsi que nous nous sentons le plus comme un groupe de Rock n’ Roll, de plus, on adore être sur la route. Des années durant, nous avons joué à travers toute l’Europe, et avons pu partager la scène avec beaucoup de bons groupes. Nous avons voyagé en tourbus ou en vieux van rouillé, dormi dans des hôtels de luxe ou sur le plancher des clubs, nous avons vu un paquet de choses, mais ce n’est jamais assez, nous en voulons toujours plus, c’est pourquoi on continue.

Quel est l’endroit le plus éloigné où vous avez joué ?
Je crois que le plus loin à l’Ouest était le pays Basque en France, et le plus à l’Est devait être Moscou, le plus au Nord devait être St Petersburg en Russie ; quant au sud, je pense que c’était quelque part en Toscane, Italie ou Sofia en Bulgarie. Je ne sais pas lequel de ces deux derniers est le plus au Sud.

Avez-vous des tournées de prévues ? En France ?
On rentre tout juste d’une tournée en Allemagne et au Benelux en Septembre. En ce moment, nous sommes au milieu d’une série de concerts en Europe centrale et dans les pays de l’Est (Hongrie, Slovénie, Serbie, Bulgarie, Roumanie et Autriche) avec encore pas mal à venir dans notre région pour la première moitié de 2010. Pour autant que je sache, des dates sont prévues en France pour avril 2010, on dirait bien qu’on se verra bientôt les gars !

Dans vos rêves les plus fous, dans quelle salle aimeriez-vous jouer et quel groupe mythique aimeriez-vous accompagner ?
Nous adorerions jouer un morceau au mariage de Julien, qui est à la tête de Dirty8 (notre manager pour la France, à Strasbourg), tous ensemble avec les autres membres du Dirty8 crew, et j’espère que si ça arrive un jour, ce sera quelque part en Sicile, dans un petit village sur la mer Méditerranée !

Un dernier mot pour les fans français ?
Soyez fiers de votre  incroyable pays, et n’ayez pas peur de ces étranges nouvelles lois que votre gouvernement essaye de passer sur le partage de fichiers, le téléchargement de musique n’est pas un crime !


SUPERBUTT - You And Your Revolution
Tiefdruck / Dirty 8



Myspace : www.myspace.com/superbutt