BORKNAGAR

Universal soldiers...



Fondé en 1995 du côté de Bergen, cette formation a toujours occupé une place particulière sur la scène Black Metal. Ayant vu passer dans ses rangs des membres de la crème de la scène norvégienne, le groupe s’affranchit peu à peu de ses influences premières, évoluant tel un électron libre dans un Metal extrême mélodique de plus en plus progressif, plus ou moins complexe pour l’oreille du néophyte. Nouveau label, nouveau line-up, nouvel opus : une petite mise au point avec son leader s’imposait… 

Interview également parue dans le METAL OBS n°38 de Mars 2010

Entretien Avec Øystein G. Brun (Guitares) – Par Seigneur Fred
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En premier lieu, peux-tu te présenter à nos lecteurs et nous dire qui est votre nouveau batteur ? Aussi, pourquoi Asgeir Mickelson a-t-il quitté le groupe en 2009 ?
Mon nom est Øystein G. Brun, je suis le fondateur et principal compositeur et auteur du groupe Borknagar. Notre nouveau batteur s’appelle David Kinkade. C’est l’ancien batteur des Death Métalleux américains Arsis et il a aussi dépanné Malevolent Creation et bien d’autres… Notre précédent batteur, Asgeir Mickelson, nous a quittés principalement suite à des divergences musicales, il n’était plus trop à l’aise avec la direction musicale que Borknagar a prise à présent. Il est parti en tant qu’ami cependant, et il n’y aucun drame avec ça (rires)... 

Qu’avez-vous fait depuis la sortie de votre album acoustique Origin, paru en 2006 ? Avez-vous interprété des concerts acoustiques pour promouvoir Origin, votre dernier album chez Century Media ? Y a-t-il des projets dans ce sens ?
Tout d’abord, et le plus urgent, c’était de trouver un nouveau contrat avec un nouveau label. On ne voulait pas précipiter cela tant qu’on n’était pas sûr de trouver le meilleur deal coopération totale possible avec un label. A côté de ça, nous avions d’autres obligations dans nos vies privées respectives (la famille, les enfants, etc.) qui demandaient de l’attention. Nous nous sommes autorisés cela et ne voulions en rien précipiter quoique ce soit qui concernait l’album, et nous ne sommes pas entrés en studio avant d’être sûrs à 100% que nous avions un bon album sous le coude. Et non, nous ne prévoyons pas de sortir un album unplugged ou une quelconque interprétation acoustique live pour l’album Origin. Pour le moment, c’est un chapitre qui est clos.

Êtes-vous satisfaits du résultat d’Origin justement ? (artistiquement, les réactions des fans, de la presse, des ventes, etc.). Pensez-vous que vos fans l’ont bien compris ?
Personnellement, j’en suis très satisfait, pour moi c’est un album très personnel, tu sais. En tant qu’album acoustique, nous devons admettre que nous sommes ravis des réactions, étant donné que l’on s’attendait plus à une sorte de controverse en sortant un album pareil. Certains fans n’aiment tout simplement pas ce genre de musique. Mais globalement,  je dirais que la réponse que nous avons obtenue en retour a été très positive, aussi bien en termes de critiques presse. Les ventes ont été correctes en fait, même si ce n’était un album composé que de neuf titres.

A présent, voici venu votre nouvel album studio électrique : Universal. Est-ce que les expériences de l’album acoustique et aussi du projet parallèle Cronian, te concernant Oysten, t’ont influencé d’une manière ou d’une autre lors de la composition des nouveaux titres (structures, côté progressif…) ?
Non, ça ne provient vraiment pas de Cronian ! Ce dernier est une chose totalement différente en termes d’écriture et d’enregistrement par rapport aux nouvelles chansons. Quant à cet album acoustique, Origin donc, celui-ci est très différent du nouveau Universal mais j’argumenterais en disant que ces deux-là ont en grande partie le même esprit. On pourrait alors dire qu’ils ont tous les deux le même tronc commun musical mais interprétés avec une approche totalement différente, avec une enveloppe différente pour ainsi dire.

 BORKNAGAR

Les toutes premières notes de la première chanson du nouvel album m’ont fait penser un court instant à la célèbre chanson « The House Of The Rising Sun ». C’est drôle car elle a été reprise maintes et maintes fois notamment par Bob Dylan en 1962 ou bien Tori Amos plus récemment, mais aussi par notre star nationale ici en France, Johnny Hallyday. Connaissais-tu cette chanson avant et existe-t-il un lien ?
Ha ha... Non, c’est la première fois que j’entends parler de cela. Pour être totalement honnête, je ne connaissais pas cette chanson, j’en avais évidemment entendu parler, mais c’est tout. J’aime bien certaines choses de Bob Dylan dans son œuvre mais je ne peux pas vraiment dire que sa musique, sa reprise ou celles des autres artistes, ont eu un quelconque impact sur notre musique. Mais je pense certainement que c’est cool de noter que notre musique couvre ces autres musiques et constitue une sorte de réminiscence à cela. C’est une sorte de confirmation que notre musique véhicule tout un tas d’éléments différents et couvre un large spectre musical (rires).

Je trouve votre nouvel album plus mélodique encore, et les structures des chansons plus simples, mais chaque titre possède sa propre identité avec les ingrédients caractéristiques à Borknagar. Es-tu de mon avis et peut-on dire qu’Universal constitue l’album le plus accessible et le plus mélodique de votre discographie ?
Eh bien, nous voulions à tout prix qu’Universal soit plus direct, avance encore plus loin et aille à l’essentiel, ce qui n’était pas toujours le cas sur nos précédents disques. Nous voulions que cet album soit plus agressif et groovy. Mais tout est relatif, je reçois encore beaucoup de retour de personnes qui pensent que l’album est le plus progressif parmi nos albums, et ainsi de suite... Je crois donc que c’est matière à toute une série d’interprétations subjectives de l’album. Chacun y va de son avis. Je ne vois pas vraiment Borknagar comme un groupe de progressif, mais bien entendu, nous avons des éléments progressifs dans notre musique.

Excepté quelques passages dans certaines chansons comme « Reason », les touches folkloriques sont moins présentes qu’à l’accoutumée, pourquoi ?
Euh, eh bien, je vois ce que tu veux dire. Mais je pense encore qu’il y a encore beaucoup d’éléments inspirés du folklore. Je suppose que « Reason » est la plus évidente, mais je dirais qu’il y a pas mal d’autres éléments folkloriques plus subtils en fait. Nous ne faisons évidemment pas de métal folk ou du ”humppa métal” (NDLR : en référence à Finntroll) comme tant de groupes semblent le faire ces temps-ci, nous le faisons à notre manière et pour les gens qui ne sont pas habitués au large domaine musical qu’est le genre folk, ça peut être dur à assimiler, c’est sûr (rires !). Mais ceci est simplement notre intention. Je dirais qu’il y a également beaucoup de blues dans notre musique, mais ça ne ressort pas plus que ça pour certains (rires) !

Vintersorg fait encore une fois un travail vocal remarquable : chant clair, chant black, les chœurs… Est-ce lui qui a écrit les paroles et les lignes vocales ? Comment s’est-il préparé pour ce nouvel album ?
Vintersorg a écrit un seul texte : les paroles de « Abrasion Tide ». Quand fut venue l’étape des arrangements vocaux, c’est quelque chose qu’il a fait par contre lui-même. Bien sûr, nous avons beaucoup discuté sur la manière dont nous voulions que cela sonne, avec une approche globale entre les chants clairs et les voix criées. Mais en fin de compte, c’est à lui qu’il faut rendre hommage pour tout cela. En fait, il a enregistré tous ses chants dans son propre home-studio. Il se sent plus à l’aise ainsi là-bas, et je pense que ça s’entend et ça illumine le résultat final. Il a vraiment fait un travail fantastique sur Universal !

 BORKNAGAR

D’ailleurs, quelles sont les nouvelles de son côté, pour ses projets en solo : un nouvel album d’Otyg peut-être dans le futur ? Un prochain album de Vintersorg ? Ou bien sa priorité aujourd’hui, c’est Borknagar ?
Je ne suis pas vraiment sûr à propos d’Otyg, mais je ne crois pas qu’il y ait quelque chose en cours en ce moment pour ça. Je pense que c’est une affaire close. Il travaille régulièrement par contre sur un nouvel album de Vintersorg. J’ai d’ailleurs récemment écouté quelques titres en pré-production et ça sonne super bien ! Les fans de l’album Ødemarkens Son devraient retrouver quelque chose dans ce genre-là et ils vont s’en réjouir...

Enfin, sur votre nouvel album, votre ancien bassiste Simen Estnaes Vortex (ICS Vortex) vient chanter en tant qu’invité sur la chanson « My Domain » ? Il a été viré de Dimmu Borgir entre temps. Sais-tu pourquoi ? Est-il de retour dans Borknagar désormais ?
Non, Vortex a seulement fait le chant sur cette chanson et nous considérons cela comme un événement sur notre album. Je ne sais pas vraiment pourquoi il a quitté ou pourquoi il a été viré de Dimmu Borgir, je n’ai pas l’habitude de me mêler des affaires d’autrui. Mais je crois que cela est dû à des querelles internes. Et donc non, comme je te le disais plus haut à propos du titre « My Domain », c’est simplement un des éléments forts de l’album et c’est tout. Il n’est pas de nouveau le bassiste de Borknagar. Tyr (ex-Emperor live) est encore le magicien des basses fréquences dans le groupe, autrement dit le bassiste (rires) !

Ok. Alors quels sont donc les projets pour Borknagar pour cette année et peut-on espérer un jour un album live (électrique) en CD/DVD ?
Nous n’avons pas pour le moment de projet live sur CD ou DVD, je n’ai jamais été un grand fan de ce genre d’enregistrement d’ailleurs moi-même. A présent, je bosse déjà sur le prochain album que nous espérons enregistrer plus tard en fin d’année ou bien en début d’année prochaine. Mis à part ça, nous sommes en train de voir pour boucler certaines dates de concerts. Je n’ai pas de date précise pour le moment à te donner, mais la France est l’un des pays que nous étudions… De toute façon, c’est avec bon espoir que je pense que l’on viendra vous voir ici ! Bien à vous, mes gens !
  

BORKNAGAR – Universal
Indie Recordings / Season of Mist



Myspace : www.myspace.com/borknagar