DIE ON MONDAY

Je cherche fortune...

Les Anglais ont une expression que l'on pourrait traduire par "ne jugez pas un livre sur sa couverture"... Pour Die On Monday, ne jugez pas le groupe sur le sticker apposé sur le disque. Oui, les membres du groupe sont issus de la scène dite "néo" à la française... Mais c'était il y a longtemps, ils ont grandi, mûri, et l'âge de raison leur permet aujourd’hui d'exploser dans un Stoner Rock survitaminé, aux accents d'Alice In Chains et de Down...

Interview également parue dans les METAL OBS n°38 et n°39 de Mars / Avril 2010

Entretien avec Ben Rubin (Guitare) - Par Geoffrey et Looner
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Comment se passe la promotion actuellement ? De bonnes réactions ?
Oui, très bien ! Pour l’instant, ce n’est que positif. Ce n’est pas le même contexte qu’avant mais c’est super encourageant en tout cas. Les gens apprécient et on va voir comment cela va se développer mais pour le moment, je crois que cela part bien en tout cas.

On va parler un peu de ce projet. Et uniquement de cela. On va parler du présent,  le passé, on s’en fout !
Trop cool. Si on parle, disons à 95 % du temps de Die On Monday, cela me va. Tu as pu écouter l’album ?

Oui, bien sûr ! J’ai accroché direct.
Tu as été surpris ? Tu t’attendais à quoi ?

A ce style-là mais il y a un grand nombre de points où je ne m’attendais pas à un tel niveau. Vous m’avez tous bluffé dans le groupe. J’ai même fait un truc bizarre : j’ai fait un petit test. En fait, je l’ai fait écouté à deux collègues qui adorent ce style de musique, sans rien leur dire du groupe, ils ont vraiment apprécié et lorsque je leur ai déroulé le line-up, ils ne s’y attendaient pas. Tout ce que j’espère et là, c’est un peu aussi le fan des différents groupes qui parle, c’est qu’il n’y aura pas un énorme autocollant dessus avec « featuring Ben ou Tony… »
Non, non, ce n’est pas du tout prévu.

Car quand tu reçois la bio, c’est écrit en grand dessus…
En même temps, les gens vont bien finir par le savoir et puis, ce n’est pas une honte.

Ce n’est pas une honte, ce n’était pas dans ce sens-là ! Mais j’ai peur qu’il y ait plein de préjugés...
Oui mais de toute façon, ils y viendront à un moment ou à un autre, tu vois ? En même temps, les professionnels reçoivent tellement de trucs et là, s’ils voient la bio, ils vont peut-être écouter par curiosité au moins. Au bout d’un moment, il faut aussi se dire qu’on est là depuis dix piges, il faut bien que cela serve à quelque chose. Et puis, ce projet, il n’a rien à voir, c’est vraiment un truc qui nous fait kiffer, on est vraiment tous super contents. On se fait souvent la réflexion avec Vincent  et on se dit : « Tu vois, putain, c’est la première fois que l’on écoute l’un de nos disques ! » (Rires). Ce n’est pas pour renier mais vraiment l’album, je l’écoute hyper souvent et je suis fan de tout.

C’est ta came, on sens que là, tu es épanoui...
Avant, dans nos groupes, on aimait ce que l’on faisait, je ne dis pas le contraire, mais on faisait pas mal de compromis. Disons que nos autres groupes, c’étaient plus des mélanges de choses que l’on aimait avec ce qu’aimaient les autres gens. Alors que là, on tire tous à peu près dans le même sens. Alors, après, c’est sûrement au détriment, quelque part, de l’originalité.

Mais c’est un premier album aussi ! On va percevoir des influences un peu partout mais c’est un mélange que vous avez plutôt bien digéré car on sent que c’est quelque chose que vous écoutez tous depuis longtemps, vous en connaissez donc toutes les ficelles. Je pense que c’est vraiment le point de départ et forcément sur un premier album, il y a des influences évidentes mais je pense que pour la suite, la route est tracée...
On espère qu’il rencontrera un minimum de succès afin qu’on puisse en faire un deuxième voire un troisième.

Les gens vont être bluffés et là, on va revenir là-dessus car pour avoir suivi ce que tu faisais avant, on savait que tu kiffais ce type de riffs et à un moment, tu étais peut-être un peu à l’étroit dans ta précédente formation...
Tu ne peux pas dire cela non plus !

Ce n’était pas pour dénigrer non plus car tu sais que j’adore aussi Aqme !
Disons que eux aussi voulaient que j’évolue mais pas dans ce sens-là. Faire autre chose, cela n’aurait pas été moi, en fait.

Disons que toi, tu es plus rock que Metal.
Exactement.

DIE ON MONDAY

Tu t’épanouis plus là-dedans. Les blasts, je ne suis pas sûr que ce soit ce que tu kiffes le plus.
Non, je ne déteste pas, une fois de temps en temps, mais ce n’est pas mon kiff. Et puis je ne suis pas un Métalleux. Faut pas faire semblant au bout d’un moment, je n’ai rien d’un Métalleux. Je n’ai rien contre, il y a des trucs que j’écoute de temps en temps mais ce n’est pas moi. Je ne viens pas de cela. Le truc qui m’a fait aimer le rock à la base, c’est Nirvana. Des choses qui ne sont peut-être pas forcément dans le style comme Fishbones ou Faith No More. Après, je suis passé à Nirvana et Soundgarden. C’est vrai que ce dernier, on le retrouve bien aujourd’hui.

Oui, plus du Down, un peu d’Alice In Chains aussi…
Oui. Down pourtant, je n’ai pas vraiment écouté étant jeune, j’ai écouté un peu sur le tard. C’est vrai que j’aime beaucoup.

C’est surtout le chant qui fait à Down penser par moments.
Oui, bien sûr, mais si tu avais eu les premières maquettes, c’était encore plus proche et on s’en est pas mal détaché au final. Plus cela allait et plus on s’est encore « démétallisé » sur les morceaux par rapport à ce qu’on était au début. A la rigueur, Down, c’est peut-être l’influence la plus « méchante » sur l’album.

A la fin du premier morceau, cela s’énerve un petit peu mais cela se justifie dans la construction et la montée en puissance…
Oui mais tu vois, on fait peut-être plus des montées en pression en pensant à Led Zeppelin, ce genre d’énervements-là. En essayant de le mettre au goût du jour. J’aime beaucoup Wolfmother mais eux, ils vont le faire vraiment exactement façon 70’s tandis que nous, on a essayé pour que cela soit plus actuel.

La sauce prend plutôt bien sur tous les morceaux. Et je reviens sur ce que je disais au début mais en regardant votre parcours à tous, je trouve le mix plutôt bluffant.
Eh bien merci ! On a énormément travaillé sur le disque. On a travaillé dessus deux ans.  

Personnellement, je savais que des riffs comme cela, tu étais capable d’en faire car on sentait que, par moments, surtout sur les derniers Aqme, cela partait aussi là-dessus mais les autres, je ne m’y attendais pas du tout.
En même temps, je pense que je n’aurais pas pu le faire avant.

Il y avait tout de même des tentatives, dans le son, dans certains riffs...
Oui mais plutôt ratées d’ailleurs ! (Rires). On me l’a pas mal reproché donc je peux le dire. Sur La Fin Des Temps, j’ai voulu un peu faire des trucs comme cela et je n’étais pas encore prêt, on a enregistré trop vite et en fin de compte, c’est le genre de musique qu’il faut véritablement faire vivre longtemps avant d’enregistrer. Quand le jeu de guitare est très basé sur la tension, tu ne peux pas enregistrer le morceau deux mois après l’avoir composé, il faut le digérer, bien le sentir quand tu le joues sinon cela ne sonne pas. C’est pour cela qu’on a pris du temps. En plus, là, après, tu penses plus sûrement à Vincent qui nous a rejoints en dernier : comme on était déjà en studio, on a dû tout recommencer ! (Rires) Il a apporté tellement ! C’est sûrement le meilleur musicien avec qui je n’ai jamais joué. Il est vraiment bluffant. C’est un plaisir de jouer avec lui, il a une musicalité incroyable, c’est un vrai bassiste. C’était vraiment dommage qu’il ne soit pas plus en avant depuis tout ce temps car c’est vraiment un musicien très fort.

C’était peut-être aussi la formation qui ne s’y prêtait pas plus que cela…
C’est le style qui ne correspondait pas au fait que l’on entende bien la basse et surtout qu’il n’avait pas beaucoup de liberté mais maintenant, ça a changé.

Sauf qu’entre le bassiste de « Centième Etage » et celui de Die On Monday, il y a quand même une grosse différence.
Oui, ce n’est pas le même boulot. (Rires)

Même Tony, pour être fan d’Enhancer, je ne l’ai jamais entendu chanter comme cela !
Tony, c’est pareil. On a tous été, je pense, un petit peu des membres en retrait de nos groupes et Tony, c’était le malheureux. C’est un bon frontman, qui peut évoluer tout  seul sans problèmes et il le prouve. C’est le premier album en fin de compte où il est le seul chanteur et il fallait qu’il le fasse. Quel gâchis, sinon !

Oui et dans un registre complètement différent car on le reconnaît pas !
C’est pareil, c’est un style… D’ailleurs, je ne sais pas comment faisaient les mecs de Soundgarden et d’autres pour arriver à faire des albums incroyables à vingt piges ! Pour moi, je crois que c’est plutôt un style où, un peu comme les Queens Of The Stone Age avec leurs albums faits par des mecs qui ont plus de trente ans et du coup, il faut un peu de « bouteille ».

Surtout sur les cordes vocales, la bouteille !
Ha oui… Et du  tabac et plein d’autres choses aussi ! (Rires). C’est un peu un style rock stoner mais pas non plus exactement stoner dans le sens où on l’entend, c’est-à-dire qu’on n’a pas non plus des riffs à la Black Sabbath.

Oui mais je le classais plus dans le stoner quand même…
Je pense que l’on est vraiment rock stoner. On pourrait ainsi nous mettre dans les mêmes bacs que les Queens, les Eagles Of Death Metal, Wolfmother…

Et pour une fois que c’est un groupe français qui fait cela !
Oui mais moi, il fallait aussi que je me détache un peu de certaines influences, un peu trop omniprésentes au début mais enfin, bon, bref…

Et n’oublions pas non plus Guillaume que je connaissais sur des trucs beaucoup plus bourrins.
En fait, c’est avec lui que j’ai démarré ce groupe. A la base, j’avais deux ou trois riffs un peu plus pop que je ne pouvais pas, c’est sûr, proposer à Aqme et du coup, on a commencé à les jouer ensemble et cela a traîné pas mal jusqu’à qu’on trouve Tony. Guillaume, c’est pareil, c’est comme avec Etienne, mon ancien batteur qui était vraiment assez exceptionnel techniquement et rythmiquement. Je me disais que je n’arriverai jamais à jouer avec un autre batteur et lui, c’est vraiment son antithèse, c’est quelqu’un qui n’est pas du tout rigoureux, il s’en fout de sa batterie mais seulement, quand tu l’assoies sur son tabouret, cela chante. Je ne sais pas comment l’expliquer mais on a l’impression qu’il arrive à faire chanter une batterie. Pourtant, je ne suis pas vraiment fan de ce genre de timbre mais du coup, c’est avec lui que je me suis dit : « je peux voir ma vie sous un autre angle ».

A quel moment es-tu passé du stade de projet à quelque chose de plus concret ?
La musique, c’est souvent une question d’amitié. Tony, c’est un de mes meilleurs potes voire le seul mec que je voyais tous les jours depuis quelques années. Rapidement, on s’est dit : « c’est trop con, on ne va pas faire juste un side-projet, on va faire un vrai album. Et c’est venu assez vite, quelques mois avant que je n’arrête Aqme.

C’est cela qui a un peu précipité…
Non, non. J’ai décidé mais c’est vrai que les deux n’étaient pas compatibles et heureusement d’ailleurs car je n’aurais jamais pu faire l’album de Die On Monday aussi bien si j’avais continué Aqme. Et eux n’auraient pas pu faire l’album qu’ils désiraient aussi vu que, comme je le disais, je ne suis pas un Métalleux du tout et c’est très bien que tout le monde s’épanouisse dans ce qu’il a envie de faire.

DIE ON MONDAY

Tant mieux car là, on sent que tu te fais réellement plaisir sur cet album.
Oui. Au jour d’aujourd’hui, c’est ma grande fierté ce disque. J’espère qu’il sera reconnu en tant que tel. On verra ! En tout cas, je l’ai fait et je n’aurai pas de regrets. C’était beaucoup de travail et cela n’aurait pas pu se faire autrement que comme cela s’est fait. On a refait pas mal de choses plusieurs fois, on s’est vraiment fait à la fois plaisir et en même temps, on s’est fait mal jusqu’à avoir ce qu’on voulait. Et à tous les niveaux, les instruments ou le chant. Il n’y a à la rigueur que la batterie où il a refait deux fois ses prises pour un problème de micros mais sinon, on a tous vraiment taffé.

Et puis il y a eu aussi des petites dates de rodage, c’était une façon de voir comment la sauce prenait ou de toute façon, dès le départ, vous saviez déjà que c’était de la musique taillée pour la scène ?
Tu parles des dates d’il y a un an et demi ? C’était pour le fun. A l’époque, on ne savait pas trop où cela allait encore. On hésitait encore. Comme c’était encore à l’état de gros side-project on va dire, il y avait encore des morceaux un peu plus évidents. Après, on a fait un tri assez conséquent dans les morceaux pour arriver à dix. D’ailleurs, on a du en composer seize ou dix-sept. C’est aussi des choses que j’avais envie de faire, avoir du choix. Au bout d’un moment, l’évidence vient à toi.

On a un peu effleuré le thème de la composition. Comment cela s’est passé ? Tout le monde a participé ou c’est principalement toi qui as pu présenter tes idées aux autres ?
Non, on a composé plutôt en groupe. Après, moi j’ai toujours pas mal de riffs et on les fait tourner. On part souvent de là. A part « These Hands », la dernière de l’album où Tony avait les accords et le chant et que j’ai réadaptée après. Il a fait aussi pas mal d’arrangements de guitares sur l’album, vu qu’il est bon guitariste aussi. Mais sinon, la plupart des morceaux partent de riffs. Mais c’est un vrai groupe démocratique ! (Rires) Souvent, les gens donnent cette impression que j’ai tout manigancé comme cela mais je n’ai pas envie d’un groupe avec un leader ou un truc du genre... J’aimerais vraiment que cela se fasse vraiment d’une façon démocratique car on a tous beaucoup de choses à amener et la musique, c’est subjectif et du coup, personne ne détient vraiment de vérité. Autant essayer de faire du mieux possible tous ensemble.

Parlons un peu du son…
J’ai recommencé deux fois les guitares. Après, c’est Fred Duquesne de Watcha qui a mixé et on a beaucoup parlé du son. Du coup, il a compris que je voulais garder ce côté cradingue et pas avoir forcément énormément d’aigus et de précision. Je voulais que cela reste à la fois moderne et seventies. Il y a un mur de guitares mais cela respire quand même. Ce n’est pas l’agression mais cela n’est pas évident de trouver le juste milieu entre lourdeur et « too much ». Enfin, je ne sais pas comment l’expliquer. Je voulais que le son reste rock et pas forcément Metal. Je crois que c’est à peu près réussi.

En France, il n’y a pas beaucoup de groupes qui font cela.
Il y en a quelques-uns quand même. On commence à créer une petite scène sympa. On est trois ou quatre avec Headcharger, un peu Ed-Äke et... Ah ben, on est trois ! (Rires) Après, il y a d’autres groupes, je pense, mais je ne connais pas très bien. Après, la recette est simple : tu choisis les bons instruments, les bons amplis et tu as, à peu près, le son que tu veux.

Et après, un mastering de fou.
Oui, on est allé à Abbey Road. C’était vraiment cool, une super expérience. Avec Steve Brooks qui a notamment fait Take Me Out de Franz Ferdinand et Killing Joke. Il a tellement fait de choses, ce monsieur ! On avait fait une première version et on n’était pas convaincu. On lui a renvoyée et là, il a envoyé un truc en disant : « oui, je trouve que c’est très très gros mais j’ai un peu peur de trahir un peu le mix ». Mais en fait, pas du tout ! Et on a gardé cela. Et là, je trouve qu’il y a toutes les fréquences qu’il faut, là où il faut.

Avec toutes les bonnes choses qu’on a dites, vous avez quand même les bonnes clefs en main pour un joli parcours à venir quand même. Vous êtes assez confiants, j’espère ?
Je le souhaite. En tous cas, on a fait ce que l’on a pu, les retours sont bons. Il y a eu pas mal d’écoutes déjà sur « Femme Fatale » et les gens aiment bien. On n’a pas eu de messages disant que c’est une grosse merde.

Même si ce n’est pas le morceau le plus représentatif à la limite.
(Silence) Je ne sais pas. Je pense que tu peux prendre n’importe quel morceau.

Et la suite, quelques dates ?
Oui, il y a la tournée qui se monte.

Le Nord, vous n’en avez rien à faire du tout donc on ne risque pas de vous revoir tout de suite (rires)...
On aimerait bien venir. Faut qu’on trouve un truc. Tu sais, ce n’est plus comme ce qu’on a tous connu avec nos groupes. Là, aujourd’hui, c’est la guerre pour le rock, le Metal, la musique. Je n’ai pas envie de pleurer sur le sort des maisons de disques, sur le téléchargement parce que c’est la vie. Aujourd’hui, c’est très bien de dématérialiser parce qu’il faut arrêter de polluer un peu aussi. C’est le présent et le futur. Le support matériel pour la musique disparaît, il faut faire avec. Mais c’est vrai que, du coup, nous, on ne sait plus trop où trouver de l’argent par rapport à avant où cela était plus évident.  Mais moi, je ne me plains pas car j’en ai bien profité et là, je fais la musique que j’aime. Que demander de plus après tout ? Après, pour les concerts, c’est un peu dommage que les gens se déplacent moins.

C’est un problème qui concerne tous les groupes français, qu’ils soient gros ou petits ?
Même pour les internationaux, les salles sont plus dures à remplir. Les gens n’ont pas d’argent.

Le prix des billets a pas mal augmenté pour certains groupes, ce qui n’aide pas non plus.
Oui. Il y a moins de ventes de disques, les artistes qui sont sûrs de remplir vont faire leurs billets plus chers car il faut qu’ils récupèrent de l’argent quelque part. Du coup, il n’y a plus d’argent pour les bons groupes. De toute façon, c’était amené à se passer comme cela donc il ne faut pas s’étonner. Après, c’est peut-être de la faute des artistes de ne pas proposer des choses intéressantes. Il faut se remettre en question. Après, ce n’est pas grave, les concerts auront lieu dans des endroits plus petits. Même les groupes qui faisaient des stades vont faire des Zénith et ainsi de suite. Bon, c’est vrai que certains vont finir par jouer dans leurs chambres ! (Rires)

Dans tous les cas, vous, il vous faut un bar enfumé où on sert du whisky.
Ho, il nous faut quand même un système à peu près correct, faut quand même que cela sonne. On n’est pas racistes, on ne boit pas que du whisky, on boit de tous les alcools ! Pas de problèmes ! Mais sinon, c’est vrai que c’est plus dur.

Il y a quand même des dates qui arrivent un peu partout, c’est déjà cela !
Oui, on a déjà dix ou quinze dates et j’ai l’impression qu’aujourd’hui, c’est déjà beau. Pas mal avec Headcharger, un très bon groupe. On essaiera d’en faire aussi avec Ed-Äke qui sortent leur album aussi. Je pense qu’il y a quand même un truc intéressant qui se passe là-dessus en France. Enfin !

Il était temps ! Un peu de nouveauté !
Dix ans après tout le monde mais bon, ce n’est pas grave.

C’est la France ! Enfin, cela fait du bien de temps en temps, des albums comme cela.
Je te remercie. On a vraiment essayé de faire la musique qu’on avait envie d’entendre, qu’on aime. Sans aucune autre considération. Pour l’instant, les gens apprécient beaucoup et j’espère qu’on aura quelques marginaux qui achèteront l’album pour qu’on puisse en faire un deuxième. (Rires)

De toute façon, par rapport à vos expériences passées, vous allez toucher un public un peu plus âgé.
Je t’avoue aussi que l’on a un certain âge.

Et cela commence à gaver les gamines de quinze ans qui hurlent...
Non, ce n’est pas cela. Les kids nous ont fait vivre des trucs super mais à un moment, je ne me sentais pas de jouer devant eux toute ma vie. A un moment, il faut évoluer un peu.

Là, c’est un album pour un public un peu plus mature.
Et puis, les kids, ils ont envie de trucs de kids quoi ! (Rires)

Oui. Après, il y a aussi des kids qui ont grandi et qui ont suivi les différents groupes de chacun quand ils étaient plus jeunes et qui sont maintenant passés à autre chose. Et ils vont être contents d’écouter ce genre de projet.
Je pense que l’on est d’accord dans le groupe et pour parler un peu du passé, pour dire que les groupes que l’on a eus, c’était très générationnel, que cela correspondait à une époque qui est terminée. Il faut tourner la page.

Oui mais certains se sont acharnés à continuer.
Tant mieux s’ils se retrouvent musicalement.

C’est bien aussi que les musiciens de la Team Nowhere arrivent à se recycler car sur cette période, j’ai le sentiment que les gens ont la mémoire très courte, qu’ils les ont adulés puis qu’il a été de bon ton de cracher dessus car de nouvelles modes arrivaient. Je me souviens de l’époque où la Team dominait, ce qui a permis honnêtement à la scène Metal d’exister. Et les gens l’oublient. Ils ne voient que par Gojira mais sans cette Team, on n’aurait pas eu la scène française qu’on a maintenant.
Tu prends un exemple un peu au hasard mais je me souviens qu’à l’époque, les Pleymo étaient allés voir Gojira dans leur local de répètes. C’est vrai que cela serait pas mal de leur donner un peu plus de considération. Après, ils ont fait les disques qu’ils ont faits mais reste qu’ils ont ouvert pas mal de portes. Je trouve qu’il y a eu un acharnement injustifié sur eux et par rapport à Aqme, ils nous ont bien aidés. Je suis quasiment sûr que s’il n’y avait pas eu le succès de Pleymo, il n’y aurait pas eu celui d’Aqme derrière. Donc, non, je ne leur cracherai pas dessus. De plus, la plupart sont des amis. Il faut savoir aussi que les gens qui étaient dans les groupes de l’époque ont participé au final à notre album, dans le line-up, dans le clip sur lequel on travaille avec David d’Enhancer et Marc de Pleymo. Je n’ai jamais autant bossé avec eux à l’époque que maintenant et je trouve cela très bien !

DIE ON MONDAY – Black Cat
XIII BIS / Sony



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