HIGH ON FIRE
Divine intervention...


C’est peut-être un phénomène de mode, mais High On Fire s’y était mis depuis plus de 10 ans déjà. Le power trio à Matt Pike (ex-Sleep) a presque réinventé le Heavy Metal traditionnel. Ça paraît un peu pompeux dit comme ça mais ça illustre une certaine vérité. High On Fire, c’est 100% Metal, en étant un peu plus extrême, plus progressif, plus groovy, plus « tout » en fait. Sans parler des prestations atomiques du combo sur scène. Avec son nouvel album, le cinquième, High On Fire remet les points sur les « i » et rassure ses fidèles : le psychédélisme de l’effort précédent n’annonçait pas un changement de cap. Snakes For The Divine est une pure production de High On Fire, il sent la transpiration, le souffre (comme Will Of Death, en fait) et la bière. Matt Pike est fier de son nouveau bébé et le défend avec humour, bonne humeur et surtout avec beaucoup de conviction et de confiance.

Interview également parue dans le METAL OBS n°38 de Mars 2010

Entretien avec Matt Pike (guitares, vocaux) - Par Yath - Photos live : Eric Bagnaro / Ozirith.com
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Salut Matt ! Heureux de t’avoir avec nous, d’autant qu’on a tous adoré le nouvel album Snakes For The Divine ici à la rédac et on l’a nommé album du mois.
Cool ! Merci à vous.

L’album sort bientôt ici (le 8 mars en France) et il n’a eu que des retours positifs pour le moment. Comment te sens-tu durant ces périodes ? Tu as envie de prendre du recul, tu es encore en train de l’écouter ou t’en as juste marre et t’as envie de monter sur scène ?
Ecoute, pour le moment, ce qui me démange le plus, c’est l’envie de remonter sur les planches et de jouer ces nouvelles compos. On va répéter aujourd’hui même ; on va s’entraîner un peu, apprendre les chansons. On connaît à peu près les chansons, mais on doit encore nous entraîner pour incorporer les petits trucs rock n’ roll ! Faut pas que ça déconne quand on essaye de faire les malins sur scène (rires) !

J’ai senti que l’album était plus direct que le précédent, un peu moins « psychédélique » que Death Is This Communion.
C’est vrai qu’il est un peu moins expérimental. Il reste un peu « proggy » par moment, mais il est certainement plus « in your face » et thrashy. Ceci dit, il en faut pas non plus exagérer, ça reste des nuances, Snakes For The Divine est un album de High On Fire et les fans n’auront pas d’énormes surprises.

Ce que j’aime à propos de High On Fire, c’est le fait qu’il y a toujours deux niveaux de lectures : Une première couche très directe et rock n’ roll et une seconde, plus progressive dans les structures, les mélodies qui reviennent, les breaks sympas…
On est conscient de ça, mais c’est totalement naturel. En fait, on n’y pense pas vraiment. Mais par exemple, pour Snakes For The Divine, on avait à peu près 4 h de musique enregistrée. Et on a tout dégraissé pour arriver à 50 minutes. On ne sélectionne que le meilleur, les meilleurs riffs, les meilleures mélodies… Parfois, c’est un peu dur, quand tu hésites à inclure tel ou tel passage et tu te dis « je n’en sais rien ! » (Rires). C’est un gros boulot.

HIGH ON FIRE

On est donc loin de l’imaginaire des gens qui pensent que High On Fire, c’est juste trois types qui branchent leurs instrument et qui balancent la sauce.
Ouais, c’est un peu plus compliqué que ça quand même. C’est un énorme boulot ! C’est comme un gros puzzle : t’as plein d’idées et de riffs mais t’as un album à monter pour qu’il soit le plus parfait possible. On retravaille souvent des passages, notamment les détails. On se pose des questions, on bosse dur.

Vous  avez encore changé de producteur sur Snakes For The Divine, c’est le 4ème en 5 albums quand même !
Ouais, on veut toujours essayer de nouvelles choses, éviter le confort et la facilité. C’est comme pour le ski tu vois, c’est plus sympa de dévaler de nouvelles pistes. (Après un blanc) Je suis d’humeur très métaphorique aujourd’hui, tiens (rires).

(Rires) En parlant de métaphores, quels sont les thèmes que tu as abordés sur Snakes For the Divine ?
« Snakes For the Divine » parle de la foi que j’avais, et que j’ai perdue pour la redéfinir de façon plus personnelle. La chanson « Frost Hammer » est une chanson de bienvenue du nouveau bébé de Des (batterie) et son surnom est Frost Hammer (rires) ! « Bastard Samurai » tourne autour d’un personnage de BD, créé par un fan du groupe. Il m’en a envoyé quelques exemplaires et ça parle d’un guerrier shogun qui se fait tout le temps attaquer et il finit par tuer tout le monde, récupérer la nana etc… « Fire Flood And Plagues » est une image de fin du monde, la destruction totale, l’apocalypse. « Ghost Neck » est un délire qui est né du fait que Des s’est fait greffer l’os d’un mort dans son cou. Délirant, non (rires) ?

High On Fire est né il y a plus de 10 ans maintenant, est-ce que t’as l’impression que le groupe a changé, évolué au fil des années ?
Oh oui, j’ai l’impression qu’on est de mieux en mieux. On essaye toujours de progresser, de toucher de nouvelles personnes. C’est un combat constant, et même si je me dis que le dernier album est excellent et qu’il sera très difficile de faire mieux, je suis sûr qu’on y arrivera.

HIGH ON FIRE

Et ça va de pair avec une côte de popularité en hausse aussi, non ? Le changement de label (Relapse à Century Media) est assez significatif.
Oui, c’est clair. On est de plus en plus suivi, c’est sûr.

Le public semble vraiment suivre le mouvement que vous avez initié en quelque sorte, puisque les gens reviennent à des choses plus directes et simples, moins techniques. Et c’est l’essence même de High On Fire : 100% pur Metal.
Ouais, on le voit dans le public d’ailleurs. Tu vois ces jeunes devenir complètement dingues dans le pit, à tourner en rond comme des fous. J’ai l’impression que les gens attendent des groupes comme High On Fire pour s’éclater. Ça vient petit à petit. Quand Metallica est arrivé, au début, on ne savait pas quoi penser, on n’avait rien entendu de tel. Mais tu as clairement raison, les gens attendent des groupes comme High On Fire : on est plus extrêmes que le pur Heavy Metal, mais on reste Metal à 100%. Pas comme ces groupes qui bourrinent mais dont la musique est incompréhensible (rires).

Justement, tu me parlais de la scène tout à l’heure en disant que l’envie de remonter sur les planches te démangeait. Vous avez testé quelques-unes des nouvelles chansons sur scène ?
Ouais, on en a jouées 4 et c’était FOU ! Les gens sont partis en couilles directement, alors qu’ils ne connaissaient pas du tout les compos.

Je pense notamment à « Holy Flames Of the Fire Spitter » qui risque de faire un malheur sur scène.
Mais ce n’est pas la plus facile à jouer, crois-moi ! Putain, chanter et jouer cette chanson nécessite un réel entraînement. Mais je vais m’y préparer justement ces jours-ci.

Sur scène High On Fire est un vrai phénomène. Tu penses qu’on doit absolument voir le groupe en concert pour en saisir l’essence ?
Certainement. Je pense effectivement qu’en live, on excelle.

Et puis votre formation à 3, qu’on appelle power trio, est toujours spéciale sur scène, c’est quoi le secret des power trio selon toi ?
C’est sûr qu’il y a quelque chose de spécial quand on joue à trois. Et puis, on a un son très « articulé ». On se connaît par cœur, et c’est très important de savoir exactement comment tes partenaires interprètent chaque passage. On tient vraiment quelque chose de spécial tous les trois, ça vient des tripes et des années de travail et passion commune. Un groupe de jeunes qui fait ça pour se taper des nanas n’arrivera pas à délivrer la même énergie et la même passion sur scène, c’est sûr.

HIGH ON FIRE

Et donc, allons-nous vous voir bientôt sur scène, surtout par chez nous ?
On n’a franchement rien de très précis pour le moment, même si je suis certain qu’on va jouer les festivals cet été (NdWill : depuis, le groupe a ouvert pour Metallica sur sa tournée européenne).

Et avec qui aimerais-tu tourner cette fois ?
Personnellement, j’adore partir avec des groupes d’amis. Par exemple, je sais qu’on va jouer avec Slayer (même management), c’est une certitude. Sûrement Mastodon aussi, on connaît ces gars depuis des années.

Et cette variété illustre aussi votre son, entre Slayer et Mastodon, vos fans doivent aimer les deux groupes !
Ouais, j’espère, ce sont 2 bons groupes !

Franchement, je ne peux pas résister à l’envie de te reparler de Sleep. Vous avez rejoué quelques shows l’année dernière, et c’était supposé être les derniers, avec un petit DVD à la clé. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
En fait, on va rejouer quelques dates aux States encore cette année… Pour le DVD, on va essayer de faire quelque chose de sympa, d’autant qu’on va filmer encore des dates à venir. Et pour la suite, je ne sais pas, on va voir petit à petit.
  

HIGH ON FIRE – Snakes For The Divine
Century Media / EMI



Site : highonfire.net

Myspace : www.myspace.com/highonfire