ANNIHILATOR
Plus vivant que jamais...

Voilà 25 ans que Jeff Waters a formé Annihilator, 21 ans qu’est sorti le terrible Alice In Hell, et 21 ans qu’on pense à interviewer le gars ! C’est enfin chose faite et ça valait bien une couv’, d’autant que le nouvel album, sobrement intitulé Annihilator, est probablement le meilleur disque de toute la discographie du groupe ! Nouveau label (Earache), nouveau logo, un album aux 66 solos, groovy et/ou violent (apparition de blast-beats), il semble que la carrière du projet de Jeff Waters, très inspiré, soit à son zénith. On a donc choppé Jeff à Londres lors de sa longue tournée promo européenne, pour qu’il nous dise tout ! Entretien des plus sympas, réalisé à moitié en français et à moitié en anglais ! Fun…

Interview parue également dans le Metal Obs' 39 d'Avril 2010 (couv')

Entretien avec Jeff Waters (guitares) – Par Will Of Death - Photo Hellfest : J.C. Baugé
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Hello Jeff ! Ça nous fait plaisir de te parler enfin pour le Metal Obs’ !
Merci ! Ça va bien (NDLR : en français)… ?

Oh, mais, on fait cette interview en français ou quoi ?
(NDLR : Toujours en français) C’est possible mais ce n’est pas facile pour moi ! (NDLR : il repasse en anglais) Pose-moi les questions en français, ça me fera un bon entraînement pour demain mais je te répondrai en anglais… Tu sais, j’habite à 5 min de voiture du Québec, donc, je dois parfois parler en français. Mes connaissances ne font pas cet effort, mais moi, oui.

OK, on fait comme ça, c’est cool ! Déjà, bravo au Canada pour les jeux olympiques, c’était excellent ! It was a very good organization…
Hey, tu dois parler français, mon ami (rires) (NDLR : en français… On s’y perd, là !)

Ah oui, c’est vrai (rires) ! Donc, je disais bravo pour les Jeux Olympiques !
Oui, c’était cool et on a battu les USA au hockey, donc, tout va bien (rires) !

Comment se passe ce début de promo ? Prêt à donner des interviews ennuyeuses comme celle-là pendant plusieurs semaines (rires) ?
(Rires) Oh, ça se passe bien ! Là, c’est juste le début. J’étais la semaine dernière à Francfort, en Allemagne, pour une convention de musiciens, pour étrenner mon nouveau deal et mon nouveau modèle personnalisé de guitare avec Epiphone. J’en ai profité évidemment pour faire la promo de l’album là-bas. Demain, je suis à Paris pour 2 jours et ensuite, pendant 3 semaines, je vais sillonner l’Europe pour donner des interviews. Yes, ça se passe pour le mieux !  

Est-ce que c’est la première fois que tu fais une tournée de promo aussi longue en Europe ?
Oh oui, ça faisait longtemps ! Il y a 3 ans, avec SPV, j’avais fait ça aussi, mais le voyage consistait à ne passer qu’une journée par ville et à ne voir que des journalistes. Malheureusement, SPV a eu de gros problèmes financiers, ce qui est une chose triste pour le monde du Metal en général, car ils ne sont pas les seuls...

Tu viens donc de passer de SPV à Earache… Pourquoi Earache et pas quelqu’un d’autre ?
Bon, évidemment, j’ai reçu différentes propositions sur ma boîte mail, parfois de plus gros labels, mais je me suis basé sur mes sentiments pour affiner ma réflexion. Deux plus gros labels m’ont contacté mais il était clair pour moi que j’allais me retrouver au milieu de leur catalogue et que je ne serais pas une priorité. Ici, à Earache, c’est différent parce que Dan, le label manager, est un vrai fan de Metal depuis toujours et a signé tout un tas de bons groupes. Il comprend tous les styles de Metal et je savais qu’en venant ici, j’allais être une priorité pour le label. Donc, je tente ma chance ici, il tente aussi sa chance avec nous, et j’espère donc que nous aurons pris la bonne décision. Pour le moment, ça se passe pour le mieux, on se marre bien. Mon boulot était avant tout de délivrer un bon album, je pense que c’est ce que nous avons fait ; maintenant, c’est à eux de jouer et c’est ce qu’ils font puisque je suis en train de te parler au téléphone !

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Que penses-tu de ce qui est arrivé à SPV, qui n’est pas loin de la banqueroute ?
Quand nous avons sorti notre dernier CD chez eux, notre disque intitulé Metal, en 2007, tout s’est bien passé : ils ont fait une bonne promo, on a fait une belle tournée de 5 mois mais quand nous avons tourné en Grande-Bretagne pendant 3 semaines, on s’est dit que quelque chose commençait à déconner parce qu’aucune interview n’avait été calée ! On a compris que les autres groupes de chez SPV n’avaient plus d’interviews non plus ; pour moi, ça voulait dire que le label avait de gros problèmes. Ils avaient mis pas mal d’argent dans notre disque mais s’étaient arrêté de nous promouvoir assez vite… Pas très logique… Ce n’était pas à cause de nos ventes d’ailleurs, car l’album a bien marché, c’était simplement parce qu’ils n’étaient plus solvables et qu’ils étaient proches de la banqueroute. J’ai eu la chance de pouvoir casser mon contrat avant que la banqueroute soit officialisée par les tribunaux. J’ai vraiment eu du pot, sur ce coup-là…

Avant de parler du nouvel album, j’aimerais revenir sur le DVD sorti l’an dernier. Comment a-t-il été accueilli ?
Le DVD est très important en termes de promo pour le nouveau CD qui sort maintenant parce qu’enfin, n’importe qui dans le monde peut nous voir en live, que ce soit sur notre website ou sur Youtube… On nous voit sous notre meilleur jour jouer devant plus de 10.000 personnes, en plus en tête d’affiche. Je pense que beaucoup de gens ont été surpris de voir que nous jouions aussi bien et que nous pouvions être en tête d’affiche d’un gros festival. En Grande-Bretagne ou en Scandinavie, peu de gens nous ont vus durant notre carrière, on est à peine connus. Du coup, ce DVD, c’est le meilleur instrument de promotion dont je pouvais rêver pour mon nouveau disque parce que ça rameute des gens vers Annihilator. Certaines personnes réalisent enfin que nous sommes là depuis 21 ans !

Venons-en à l’album, simplement intitulé Annihilator. Pourquoi ce choix ? Peut-être pour montrer aux gens que pour toi, ce disque représente une sorte de quintessence de ce qu’est ton groupe ?
Ça peut être vu comme ça aujourd’hui, oui, mais en fait, la vérité, c’est que je n’ai pas réussi à trouver un bon titre pour cet album (rires) ! J’ai failli l’appeler Defy It ou Defy Him (Trad : Défie-le !) mais je me suis rendu compte qu’un film portait déjà ce nom ; je n’avais donc plus qu’à trouver un autre titre… A chaque fois que je pensais à un autre titre, je me disais que ça ne collerait pas avec le disque. Bon, j’ai quand même la chance de ne pas avoir été à court d’idées pour les titres des chansons (rires). Mon partenaire Dave Padden m’a alors dit que cet album était certainement un des tous meilleurs de ma carrière et qu’il serait alors judicieux de le nommer simplement Annihilator. En plus, c’est mon 13ème album studio, c’est le premier CD qui ne comporte pas notre logo historique, je suis né le 13 février 1966, à 13 heures ! Trop de coïncidences pour que je ne nomme pas ce 13ème album studio « Annihilator », c’était parfait (rires) !

L’album semble donc tourner autour d’un concept, une sorte de suite au morceau « Alison Hell », issu du premier album. C’est bien ça ? Tu peux développer ?
C’est ce que l’illustration de l’album fait penser en tout cas, oui, car le dessin représente un peu le fantôme d’Alice. Mais musicalement, je ne pense pas que ce soit très proche du premier album ; je dirais que nous sommes un peu plus proches de Never, Neverland. Mais il y a un an, nous avions fêté le 20ème anniversaire de la sortie de l’album Alice In Hell et 20 ans après, le fantôme d’Alice vient à nouveau nous hanter. Je trouve la symbolique assez intéressante pour un 13ème album studio…

Je dois dire que j’adore l’artwork… ça me fait penser à cette gamine dans L’Exorciste…
Oui, exactement. On dirait Linda Blair (NDLR : l’actrice du film) sur cette jaquette… C’est exactement l’image que j’ai aussi.

Cet album est peut-être votre album le plus axé sur les guitares… Alors, il paraît qu’il y a 66 solos sur cet album, c’est assez impressionnant. Etait-ce une volonté dès le départ de mettre autant de guitares ?
L’histoire des 66 solos ne vient pas de moi, mais de Dan, le patron d’Earache ; je lui ai envoyé le disque et il m’a répondu par mail plusieurs jours après : « Jeff, tu réalises qu’il y a 66 solos sur cet album ?! » (rires). Je n’avais pas compté mais c’est plutôt cool ! Ça m’a fait réaliser quand même que j’ai mis tout ce que j’avais dans cet album, que j’avais beaucoup travaillé pour que les solos de guitares soient clairs. Il est facile pour moi de dire que c’est ma meilleure performance au niveau du travail sur les guitares, tous albums confondus. Je pense par exemple au premier titre du disque, « The Trend », qui me fait penser à Never, Neverland, mon album préféré du groupe (un album que je considère un peu comme notre Back In Black d’AC/DC à nous, tu vois ?), et qui est plein d’énergie. C’était le bon moment pour composer un tel album et je suis chanceux d’y être parvenu.

Cet album comporte aussi certains des titres les plus violents de ta carrière, puisqu’on peut entendre des blast-beats sur « The Trend » et « Death In Your Eyes ». Qu’est-ce qui t’a donné envie de composer un album aussi radical ?
C’est étrange parce que tu sembles voir l’album dans une sorte de globalité alors qu’il n’en est rien. J’ai vraiment composé les titres un par un, les uns après les autres, sans penser à une quelconque unité de style. Evidemment, j’ai utilisé le même son de guitare pour tous les titres durant la production et le mix ; c’est peut-être pour ça que tu penses en termes d’unité, mais vraiment, les titres sont bien différents. Pour les blast-beats, je n’ai rien planifié : j’ai composé les riffs et quand nous avons mis les idées en commun, nous nous sommes rendu compte que c’est ce qui passait le mieux sur ses passages. « OK, allons-y ! »…  

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Effectivement, il y a des morceaux violents mais d’autres qui sont très groovy, comme « Betrayed » ou « Nowhere To Go »…
Oui, carrément ! Mais si cet album sonne de manière aussi agressive, c’est dû à deux choses : premièrement, c’est dû à la manière dont Dave chante, car il éructe ses mots avec beaucoup de colère. Ensuite, c’est dû aussi à la production, qui est très claire mais en même temps très lourde et agressive au niveau du mix. La production est tellement énorme que tu as l’impression d’être pris dans une tourmente Thrash alors qu’il y a énormément de parties mélodiques à la guitare un peu partout. 

Et vous reprenez aussi sur ce disque du Van Halen, avec le titre « Romeo Delight », ce qui est toujours ambitieux… Pourquoi ce titre ; est-ce qu’Eddie Van Halen a été une grande influence pour toi en tant que guitariste ?
Oui, ambitieux, car il vaut mieux ne pas se planter. Je ne dirais pas que Van Halen a eu une grande influence sur moi quand j’ai commencé la guitare parce que j’étais plus impressionné par d’autres musiciens, pour les solos. Mais en 1980, quand leur 3ème album, Women And Children First, est sorti, pour ma part, j’étais plus dans le trip AC/DC et Kiss, je n’avais pas encore été exposé à de la musique vraiment heavy, comme Black Sabbath par exemple. Mais pour l’époque, en 1980, « Romeo Delight » était une chanson bien heavy et m’avait scotché. Evidemment, quand on y réfléchit maintenant, cet album sonne bien joyeux parce que David Lee Roth était un putain de « party fuck man » (rires) mais cette chanson en particulier m’a introduit au Heavy Metal. Je voulais donc faire une reprise d’un titre qui a changé ma vie musicale, qui est très important pour moi…   

Si tu devais choisir 3 titres de cet album, peut-être les plus représentatifs, pour le présenter un peu au public sous une forme résumée si tu veux, lesquels tu choisirais ?
Hum, pas évident. Je vais donc peut-être plus te parler de mes titres favoris. Celui qui me vient immédiatement à l’esprit est le titre qui ouvre l’album, « The Trend », car certains m’ont conseillé de ne pas le mettre en premier. Mais je n’ai pas démordu de mon idée parce qu’elle plante bien le décor : il se passe presque 3 minutes avant que le chant n’arrive et pour moi, ça veut dire que je ne suis pas là pour faire des hits, mais juste du Metal. Pendant ces trois minutes avant le chant, il y a un gros travail sur les guitares, c’est assez sauvage et c’est ce que j’aime le plus. Quand tu écoutes cette chanson, au début, tu es dans les années 90, mais plus tu avances, plus c’est moderne. Il y a une autre chanson, c’est « Betrayed », qu’on va certainement bien se marrer à jouer en live parce qu’elle est mid-tempo, avec une double pédale lente et elle est groovy. Pour moi, ce titre, c’est à  80% du Annihilator, 10% du Slayer et 10% du Testament. Je n’ai pas honte de dire que ces deux groupes m’ont influencé mais ça reste du Annihilator sans problème. Ce sont Eric Peterson et Louie Clemente, à l’époque de Practice What Your Preach, qui ont insisté pour qu’Annihilator fasse la première partie de la tournée US de Testament et c’est un des plus grands souvenirs de ma vie… Enfin, comme 3ème titre, je choisirais « Coward », parce que j’aime bien les paroles que chante Dave là-dessus : c’est une chanson Thrash, certes rapide, mais comment te dire ? Elle n’est pas colérique, c’est une « agressive happy heavy song » (rires)… Comme n’importe qui, je pourrais ne jouer que des titres evil, comme Slayer, mais il n’y a qu’un seul Slayer, un seul The Haunted, un seul Exodus… Comment t’expliquer ? Quand je vais à un concert de Slayer, c’est pour entendre des titres agressifs et mon attitude s’en ressent, je suis plus dans un mode « colère », comme quand j’étais un kid. Sauf que quand tu viens voir un concert d’Annihilator, tu gardes le sourire, tu vois ce que je veux dire ?! Tout le monde est content et j’aime ce côté positif qui se dégage de notre groupe.

Le son de cet album est également très bon. Comment as-tu bossé cette fois ?
Comme d’habitude, en gros. J’ai loué un studio et j’ai bossé avec Dave à la fin. Il est bien plus qu’un simple chanteur, il est un vrai partenaire depuis plus de 8 ans… Annihilator, c’est vraiment Dave Padden et Jeff Waters maintenant. J’ai composé la musique, me suis enregistré, j’ai fait la basse aussi, tout produit, mixé et masterisé l’ensemble. Dave est arrivé à la fin du processus et a écrit les paroles de deux chansons ; c’est comme ça que ça marche et ça va bien. J’ai juste loué les services d’un batteur pour finir. En live, le batteur et le bassiste sont des musiciens-session. Annihilator fonctionne comme ça dorénavant.

Pourquoi tu ne veux plus d’autres membres permanents ? Parce que tu as eu trop de problèmes avant ?
Non… Tu sais, j’ai formé Annihilator en 1984 / 1985 et tout ce qui m’a toujours intéressé, c’est de créer des chansons, de bien jouer de la guitare et de m’amuser. Les gars qui étaient avec moi étaient cool mais ils ne voulaient pas bosser assez pour s’améliorer, pensant plus à la fête et aux gonzesses. Moi aussi, je voulais m’amuser et me taper des gonzesses mais il y avait un temps pour tout, et le groupe passait déjà avant le délire. Si je me suis mis très tôt à tout écrire et à faire des démos seul, c’est simplement parce que je n’avais pas les bonnes personnes avec moi, des gars qui ne bossaient pas assez. J’ai sorti ma 1ère démo en 1986 et j’y ai tout fait, sauf le chant et la batterie, qui ont été assurés par des gars que j’ai payés ! C’est pour ça que de pouvoir dire que le Annihilator actuel, c’est Jeff Waters et Dave Padden, est déjà un grand pas en avant… C’est bizarre parce que les gens parlent toujours d’Annihilator en disant que c’est un « groupe », sauf que ce n’est pas vraiment le cas. Les jeunes fans ne comprennent pas bien pourquoi j’ai utilisé autant de musiciens pour mes albums et tournées, sauf que c’est comme ça depuis le début ! Il est préférable de faire ça plutôt que de se coltiner des mecs qui sont soit alcoolos soit drogués et qui te font chier…  Voyez Annihilator comme une sorte de projet solo de Jeff Waters et Dave Padden, un groupe qui loue les services d’un bassiste et d’un batteur pour le live, ce qui permet en plus de choisir à chaque fois les meilleurs musiciens possibles. Personne n’y perd au change…

Que penses-tu de ta carrière ? Car il me semble que tu aies eu à souffrir d’un certain manque de popularité à un moment ou un autre… En fait, pour moi, vous êtes un peu comme Machine Head qui a démarré sa carrière sur les chapeaux de roue, tout comme toi avec Alice In Hell et Never, Neverland, mais qui a eu du mal ensuite à faire comprendre au public qu’on ne pouvait pas toujours faire la même chose. Et puis, à un moment donné, la popularité est revenue, comme pour Annihilator… Tu es d’accord avec cette analyse ?
En fait, ça dépend des endroits car chez nous, par exemple, on a toujours été populaires. Mais si tu penses au Royaume-Uni ou à la Scandinavie, nous n’y avons quasiment pas mis les pieds pendant 15 ou 16 ans… A vrai dire, je n’ai jamais cherché non plus à être accepté partout : il n’était pas question de changer mon style ou mon son pour décrocher un hit à tout prix. Je joue ce dont j’ai envie et aucun label n’aurait pu me dire ce que j’avais  à jouer… Prends justement le titre « The Trend » (Trad : « La Mode »), sur le dernier album : la mode, ces dernières années, est de dire que tu aimes les premiers albums de Metallica, Reign In Blood de Slayer, de porter des vieux t-shirts… On s’en fout de ça ! On joue du Metal, un point c’est tout. Mon but n’est pas de me faire un max de pognon en vendant des albums dans tous les pays, même si évidemment, c’est important pour le label qui doit aussi rentrer dans ses frais. Je vis très bien aujourd’hui, je ne suis pas hyper riche, mais je peux faire ce que j’aime tout en ayant un certain confort de vie… Que veux-tu de plus ? Je m’en tape d’avoir un avion privé avec marqué dessus Annihilator…

ANNIHILATOR

Tu as formé ce groupe voilà plus de 25 ans. Tu t’imaginais à l’époque être encore là à jouer de la musique 25 ans plus tard et à donner une interview à un journaliste français (rires) ?
(Rires) Non, parce que quand j’ai formé ce « groupe » au milieu des années 80, mon seul but était de décrocher un contrat pour publier ma musique. Après, quand Alice In Hell est sorti, Roadrunner m’a dit qu’il fallait que je me remette vite au travail pour sortir un 2ème album. « Quoi, vous en voulez un autre ? » (rires). Maintenant, depuis 21 ans, mon seul but est de pouvoir continuer à faire ça le plus longtemps possible parce que c’est ce que j’aime le plus. Etre honnête envers moi-même et mes fans, envers le Heavy Metal en général. Les gens qui achètent mes CD’s sont les meilleures personnes que je connaisse. Chaque fois que je peux refaire un album, c’est un cadeau qu’ils me font. Donc, merci !!!!  

Est-ce qu’il y a des choses que tu regrettes quand tu regardes en arrière ?
Plein de choses ! Mais c’est le business, c’est la vie ! Ça arrive à tout le monde, quelle que soit son activité ou sa vie privée… Tu fais des erreurs, tu signes des contrats bancals, tu rencontres des pourris, surtout dans ce milieu où il y a beaucoup de gens qui essaient de te gruger. Mais c’est comme ça et tu ne vas pas passer ton temps à te plaindre : tu fais avec et tu apprends de tes erreurs pour avancer. Personnellement, le truc que je regrette le plus est que je n’aurais jamais dû commencer à fumer des clopes (rires) et à boire. J’arrive à contrôler ça depuis une dizaine d’années mais je ne regrette pas non plus de m’en être mis plein la caisse durant la tournée avec Judas Priest et Pantera, qui fut très éthylique, une sorte de fête permanente...

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter maintenant ? Qu’attends-tu de ce nouvel album ?
Hum… Le label fait son boulot, j’ai fait le mien et il semble que vous, les journalistes, appréciez bien cet album. Votre avis est important parce que les fans lisent vos chroniques et vos interviews. Et si vous aimez l’album, il y a de fortes chances que les fans vont avoir envie de l’écouter. Donc, on espère au bout du compte qu’il plaira aux fans. Ensuite, j’espère faire une bonne tournée : si les gens aiment l’album, qu’il y a un buzz, les promoteurs nous proposeront des choses intéressantes. Donc, je croise les doigts pour que ça se passe bien. Les journalistes peuvent très bien dire que c’est le meilleur album d’Annihilator depuis 15 ans, ou le pire ! C’est hors de mon contrôle. Si ça se passe bien, on s’ouvrira une bouteille de champagne et je t’offrirai un bon dîner (rires) !  

Tu sais, je ne suis pas un vrai journaliste, dans le sens où mon boulot, c’est prof… Alors, on fait un taff pro mais on est ici avant tout de vrais fans de Metal, et votre album est vraiment très bon ! J’adore…
Oh merci ! Tu sais, quand j’étais plus jeune, je disais que je n’en avais rien à foutre des critiques des journalistes mais j’ai compris que c’était faux, car votre avis compte énormément… surtout vous, les journalistes des magazines nationaux…

Oui, d’autant plus que cette interview servira à faire la couv’ de ce numéro d’avril !!
Ohh ! C’est cool, merci beaucoup, j’apprécie vraiment…

Quand vous revoit-on en France ? Tu sais qu’il n’y a pas que Paris, comme ville, pour jouer chez nous ?
Oui, je sais ! On va déjà jouer au Hellfest et ça devrait déjà être bien cool. Pour le reste, on a souvent traversé la France pour aller d’un pays à l’autre, ou pour venir jouer à Paris. On a visité quelques villes lors de days-off où j’aimerais bien jouer !

Oui, eh bien, venez jouer à Lyon, à Lille ou je ne sais où encore… Vous serez attendus !
Merci ! On va en parler à Dan, sans souci (NDLR : Talita, la responsable promo européenne du label, ajoute derrière qu’elle va en faire autant auprès de son boss…). Merci à toi pour cette interview et j’espère bien te croiser un de ces quatre… Bye !


ANNIHILATOR – Annihilator
Earache / Pias



Site : www.annihilatormetal.com

Myspace : www.myspace.com/annihilatorofficial