BLACK COUNTRY COMMUNION

Rencontre avec “The Voice Of Rock”...


Ça n’arrive pas tous les jours. Une interview avec un mec qui a sorti son premier album en 1969. Un mec qui a fait les beaux jours de Deep Purple, un mec qu’on appelle juste The Voice Of Rock. Mais voilà, ce mec, c’est Glen Hughes. Il nous a parlé comme un jeune musicien passionné de Rock. Un gars tout modeste qui parle de son nouveau projet comme s’il n’avait rien fait de particulier avant. Comme si tout ce qui importe aujourd’hui, c’est Black Country Communion. Cette collaboration inattendue entre Glen Hughes, Joe Bonamassa, Derek Sherinian et Jason Bonham a accouché d’un premier album particulièrement bandant. Glen Hughes en est parfaitement conscient et il parle de son nouveau projet avec un enthousiasme contagieux. Pour le Metal Obs’, voici une rencontre avec The Voice Of Rock, Mr Glen Hughes !

Interview parue également dans le Metal Obs' 42 de Sept. 2010

Entretien avec Glen Hugues (chant / basse) – Par Yath - Photos : DR
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Tu peux nous raconter un peu comment est née cette collaboration ? Il paraît que tout a démarré par un jam sur scène…
Ouais, c’est extrêmement simple comme histoire. Je suis devenu ami avec Joe (Bonamassa) il y a trois ans environ. On se voyait, pour manger, boire un coup. Il a ensuite commencé à traîner chez moi et on a jammé, forcément. Ensuite, on s’est retrouvé à composer un peu, chez lui dans son studio. On savait pertinemment qu’on allait collaborer bientôt, mais restait à savoir comment exactement. Un soir, alors qu’il donnait un show au House Of Blues à L.A, il m’a proposé de passer pour le rejoindre sur scène. J’y suis allé, on a passé un moment exceptionnel et surtout, le public est devenu dingue. Plus tard dans la soirée, quand Joe a quitté la scène, on s’est retrouvé backstage avec Kevin Shirley (NDLR : Producteur ou mixeur de nombreux albums mythiques de Led Zep, Iron Maiden, Journey…). On s’est dit qu’on devait former un nouveau groupe, et Kevin a immédiatement suggérer les noms de Derek (Sherinian) et Jason (Bonham). Le lendemain matin, on a appelé les deux et on avait un groupe !

C’est donc un projet pour un seul disque et une tournée ? Ou est-ce que tu vois déjà un peu plus loin ?
Ah mec, j’adorerais pouvoir te répondre… Ecoute, pour le moment, ce premier CD est prêt, on va essayer de tourner aussi. J’étais partant pour tourner immédiatement ! Mais Joe est occupé avec une tournée qui va durer jusqu’en décembre, et j’ai donc décidé de tourner avec mon groupe en septembre. Mais mon premier désir maintenant est d’amener ce groupe, Black Country Communion, sur scène, il faut absolument qu’on le fasse.

Surtout que vu votre CV, j’imagine que sur scène, ça va être une autre affaire que sur CD !
Tu sais quoi ? Je suis ravi que tu dises ça car je suis totalement d’accord avec ton analyse. Ce groupe DOIT jouer sur scène, les chansons ont été composées dans ce but ! Musicalement, mon plus gros désir aujourd’hui est de jouer ces compos sur scène.

BLACK COUNTRY COMMUNION

Et vous avez composé comment ? Tous ensemble, en jammant tard le soir, instinctivement ?
On a composé très vite en fait. J’ai un peu composé seul de mon côté… J’ai récupéré la chanson « Medusa » de mon ancien projet Trapeze par exemple et ensuite avec Joe, on a composé quelques chansons. Tout est allé très vite car dès le départ, on a cerné exactement la direction que devaient prendre les chansons.

Vu de l’extérieur, ce projet est extrêmement excitant car il est transatlantique et transgénérationnel. Comment voyez-vous les choses au sein du groupe ?
Je suis d’accord avec ça. Le truc le plus dingue, c’est que t’as un représentant de Deep Purple, un de Led Zep (tu sais que Jason est le fils de John, qui a pris la place de son père dans la tournée du groupe), un représentant du Rock progressif et Joe, qui est un fan absolu de The Who, Led Zep etc… Et même s’il y a deux Américains et deux Anglais, c’est un projet très britannique dans le son.  Cet album me fait vraiment penser à des trucs comme IV de Led Zep ou Burn de Deep Purple. C’est très traditionnel finalement…

Et tu lances encore une nouvelle collaboration du coup. Qu’est-ce qui te motive autant, où puises-tu toute cette énergie ?
J’adore simplement m’amuser et travailler avec mes amis. Prends par exemple ma collaboration avec Tony Iommi. J’adore ce gars, ça fait des années qu’on travaille ensemble et j’adore ça ! C’est ce qui me motive, c’est de retrouver mes amis et de travailler avec eux. J’ai un cercle d’amis maintenant et j’adore les retrouver pour jouer. Tu sais que je vais jouer avec Heaven And Hell bientôt ? Pour un tribute à Ronnie James Dio (NDLR : c’était le 29 juillet à Londres) ; c’est très important pour moi. Et maintenant, j’ai Black Country Communion et je suis très excité à l’idée de porter ce projet sur les planches.

Et tu es resté très fidèle au Rock finalement, ce qui est une des caractéristiques des rockers.
Effectivement, ma musique est passée du Rock au Metal puis au Funk et je suis revenu au Rock. En fait, ma « fanbase »  est définitivement ROCK. Et je suis revenu à ça. Dans les années 70, j’ai commencé à faire du Rock avec Trapeze et maintenant, 40 ans après, j’y reviens au rock et honnêtement, ça me semble tout à fait naturel !

Et as-tu quand même des ambitions ou des rêves inexplorés ? Par exemple des collaborations ou des styles de musique différente que tu as envie d’approcher ?
Tu sais, honnêtement, « I wanna stay rockin’ ». C’est tout ce qui m’intéresse en ce moment. J’ai pu dérouter un peu mes fans ces dernières années avec mes projets plus ou moins différents mais là, je veux rester là où mon cœur me guide toujours, c’est-à-dire au Hard Rock.

Ce groupe DOIT jouer sur scène, les chansons ont été composées
dans ce but
et musicalement, c’est mon plus gros désir aujourd’hui !


Tu as testé tellement de choses, comment vois-tu l’évolution du milieu rock et comment as-tu évolué toi-même en tant que musicien rock ?
Ce qui m’a manqué le plus ces dernières années, c’est le fait de jouer sur des scènes immenses avec des groupes énormes. Et c’est franchement mon ambition avec Black Country Communion. Je veux re-goûter à ces concerts gigantesques qui attirent énormément de monde. Et je pense que Black Country Communion possède ce potentiel-là.

J’ai eu exactement cette impression ! Black Country Communion est le genre de groupe universel, le genre d’album que tu finis toujours par écouter quand tu veux juste du bon Hard Rock !
Tout à fait. Honnêtement, il y a 2-3 groupes comme ça aujourd’hui. Il y a qui ? Certainement Chickenfoot et les Vultures et il y a la place pour Black Country car je te promets, ce groupe a un potentiel monstrueux. Je fais ça depuis 40 ans maintenant et je t’assure, je n’ai jamais été aussi excité de ma vie pour le lancement d’un nouveau groupe.

BLACK COUNTRY COMMUNION

Je te le souhaite, en tout cas, j’ai hâte de vous voir sur scène !
On va tout faire pour.

Le business a énormément changé ces quelques années. Avec ton regard « d’ancien », c’était vraiment mieux avant ?
Damn, ce qui est sûr c’est que ça n’a plus rien à voir. Ecoute, quand tu parles des 70’s aux jeunes, des trucs fous comme Woodstock par exemple, ils t’écoutent comme si c’était il y a 100 ans. C’est du folklore maintenant. J’ai eu la chance de vivre ces années-là et c’était différent à l’époque car tout était centré sur la musique et seulement la musique. Aujourd’hui, l’univers qui va avec s’est vachement développé. Tu as des cultures entières, avec des codes vestimentaires, des tatouages, des piercings. On oublie un peu les chansons, c’est ce qui est le plus important quand même, non ? C’est ça la putain de base ! Et je pense que Black Country Communion est un excellent groupe car on a su composer des putains de bons morceaux. Je te promets, Joe va finir sa tournée à la fin de l’année et on va tourner avec Black Country. Je te le promets d’autant plus que je suis fou amoureux de votre pays et que je veux absolument que ce groupe soit populaire en France !


BLACK COUNTRY COMMUNION - Black Country
Mascot Records



Site : www.bccommunion.com

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