THE SWORD

The Four Spacemen...


Le parcours de The Sword est difficile à décrypter. Ces quatre jeunes musiciens ont franchi les étapes à la vitesse du son, et incarnent exactement l’expression « être au bon endroit au bon moment ». Lorsque sort en 2008 Age Of Winters, personne ne connaît ce groupe obscur, passionné par le Doom à papa (comprenez celui des 70’s) et les histoires médiévales typique du doomster grognon. En gros, The Sword était le nouveau chouchou de quelques geeks et de quelques amateurs de gros riffs lents et archi-classiques. Une pochette très hippie et totalement cohérente avec le concept achevait de placer l’album dans les bacs à soldes des disquaires français.

Article paru également dans le Metal Obs' 42 de Sept. 2010

Entretien avec Bryan Richie (basse) - Par Yath
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Au bon endroit au bon moment...
Sauf que depuis le début, The Sword adopte l’attitude qu’il faut, et il va se retrouver au centre d’une nouvelle vague de « retour aux sources ». L’art abstrait (ah bon ??) et le second degré du Hard Rock et du Heavy Metal old-school allaient revenir en grâce, tout comme les pochettes dessinées, les split CD’s et la maison de disques du groupe, Kemado Records. Et si la mayonnaise prend beaucoup plus vite aux States, elle va finir par prendre aussi en Europe. La conquête du monde allait pouvoir commencer.

Lars Ulrich : Autoproclamé fan n°1 de The Sword
En 2007, tout s’accélère, la chanson « Iron Swan », issue du premier album, se retrouve dans une bande-annonce du jeu Guitar Hero et lorsque God Of The Earth sort en 2008, c’est l’explosion. En effet, Lars Ulrich et Metallica tombent sous le charme de The Sword. La folie va jusqu’à l’apparition de « The Black River », chanson de l’album dans le jeu Guitar Hero Metallica. Vous comprenez aisément que la popularité du groupe devient rapidement planétaire… Mais ce qui touche le plus Bryan Richie (basse), c’est le respect de Lars : « Lars Ulrich s’est autoproclamé fan n°1 du groupe. Certains soirs, les mecs venaient nous voir jouer et appréciaient tranquillement le show, comme de simples anonymes. C’est une joie immense pour moi et une incroyable leçon d’humilité de leur part »
Si les Mets allaient voir The Sword jouer, c’est qu’évidemment, les Four Horsemen ont embarqué les Texans sur leur tournée mondiale, deux années de pure « folie ! T’imagines, on a joué à Istanbul ! Jamais je ne l’aurais imaginé, et pourtant, c’est arrivé, et c’était dément, les gens étaient déchaînés ! ». Les chanceux qui avaient vu le groupe à Paris, sur cette fameuse scène centrale avaient aussi vu la difficulté de l’exercice, et Bryan l’avoue sans difficulté : « Le premier show sur cette scène centrale furent les trente minutes les plus longues de ma vie. Crois-moi, passer des clubs où t’as 50 cm de marge de manœuvre à cette scène immense, ça ne va pas de soi ! ».

Lars Ulrich s’est autoproclamé fan n°1 du groupe.
Certains soirs, les mecs venaient nous voir jouer et appréciaient tranquillement
le show, comme de simples anonymes.
C’est une joie immense pour moi et une incroyable
leçon d’humilité de leur part.


Warp Riders : On remet les compteurs à 0
Cette fois, le groupe a fait appel à Matt Bayles (Pearl Jam et plein d’autres grands sur le CV) pour produire l’album, le groupe en avait marre « de penser à tout et de se tuer à la tâche. Avec un producteur, on a pu se concentrer sur nos instruments et lui, il a géré les micros, les prises etc… Il nous avait contactés depuis l’époque de Gods Of The Earth et on savait qu’il voulait bosser avec nous. ». Bien, utiliser la hype pour se remettre en question et avancer, parce que Bryan, tu avoues quand même que le son de Gods Of The Earth était limite « Ah bon ? Certains se sont plaints du son trop fort sur les cymbales, mais merde, on aime avoir une batterie puissante ! ». Exit aussi les histoires « médiévales, de Doom et le trip sur les anciens rois, on avait fait le tour de ces histoires-là ; on ne voulait pas s’enfermer et s’auto-parodier. Vers quoi allions-nous nous tourner ? Un endroit infini et évident : l’espace ! ». Et en plus, cette fois-ci, le groupe a eu le luxe du temps, et comme il n’a pas eu à gérer la production, il a su développer des chansons plus dynamiques, avec une louche de Blues originel et une belle dose d’effets psyché bien sentis.
On sent donc Bryan motivé comme jamais, gonflé à bloc mais « sans aucun stress supplémentaire, rien d’anormal, même si les gens nous attendent plus maintenant. Et je n’ai senti personne de particulièrement stressé dans le groupe. Là, on est impatients de sortir l’album, on veut tourner ». Mais les gars, vous avez encore des rêves ? Vous avez tourné avec le plus grand groupe au monde, et Lars est votre fan n°1 ! « On veut rejouer partout dans le monde ! Et pourquoi pas visiter encore d’autres pays… ».

THE SWORD

Phénomène de hype mis à part, il y a des raisons objectives au succès de The Sword. Déjà, on sait EXACTEMENT pourquoi les mecs de Metallica les aiment. En fait, ces Texans sortis de nulle part pratiquent le genre que Metallica a essayé de retrouver dans la période Black Album / Load / Reload : un mélange Hard Rock et Heavy Metal originel, celui pratiqué au début de la NWOBHM, avec des éléments modernes, en particulier ce Rock du désert typiquement ricain. The Sword et tous les groupes de cette mouvance, dont les excellents Saviours, partenaires de label, pratiquent ce même mélange. « J’adore ce groupe ! C’est des super mecs en plus ». Metallica a craqué pour The Sword et on comprend mieux pourquoi. Nous aussi on craque pour cette nouvelle scène passionnante et qui prouve que le bon vieux Hard n’a pas dit son dernier mot, et que tant qu’il y aura du Blues et des guitares électriques, il y aura du bonheur.


THE SWORD – Warp Riders
Kemado Records



Myspace : www.myspace.com/thesword