ACCEPT
Teutonic return...

Alors qu’un grand groupe allemand s’apprête à raccrocher les gants (Scorpions), un autre refait parler de lui avec un tout nouvel album aussi réussi qu’inespéré. 14 ans après un Predator trop expérimental pour être honnête, Accept sort Blood Of The Nations et l’offre en pâture aux fans de Metal traditionnel « à l’allemande » : riffs lourds, chœurs burnés, soli mélodiques… rien ne manque. La surprise est d’autant plus grande que le nouveau hurleur Mark Tornillo arrive presque à faire oublier Udo Dirkschneider, frontman historique qu’on croyait à tort irremplaçable.   

Interview également parue dans le Metal Obs' 43 d'octobre 2010

 Entretien avec Wolf Hoffmann (guitare) - Par Jean-Christophe Baugé
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Le dernier album studio d’Accept, Predator, remonte à 1996. Mis à part Udo, qu’ont fait les membres du groupe pendant tout ce temps ?
Pas grand-chose, à vrai dire. On s’est tous plus ou moins retiré du music business. Moi-même, je me suis installé à Nashville comme photographe (NDLR : Le visuel d’Objection Overruled d’Accept est de Wolf, par exemple). A part quelques shows en compagnie d’Udo en 2005, on s’est très peu produit sous le nom d’Accept. Comme il a clairement annoncé par la suite qu’il ne souhaitait plus collaborer avec nous, je ne croyais plus trop en la possibilité d’un come-back.

Tu n’es pas resté si inactif que ça puisque tu as sorti ton album solo (Classical, 1997), enregistré avec Sebastian Bach (Bring ’Em Bach Alive !, 1999), Skew Siskin (Peace Breaker, 2007), et participé à un CD tribute à Randy Rhoads…
Oui, mais pour ce dernier, ça n’a représenté qu’une journée d’enregistrement à la fin des années 90. Je n’ai rien fait de très consistant à part ça.

On peut voir sur ton site que tu t’es spécialisé dans la photographie d’entreprises et non pas de spectacles. C’est curieux, non ?
Non, parce que je dois en vivre : j’ai donc pris la branche qui paye le mieux (rires) ! D’autre part, je me vois mal shooter d’autres musiciens professionnels alors que je l’ai été moi-même… la situation serait bizarre. Je gravite donc dans le domaine de la pub : c’est fun et les budgets sont conséquents.

Je ne croyais plus trop en la possibilité d’un come-back…

Revenons à Blood Of The Nations, qui est présenté comme le retour du grand Accept des années 80. Death Row et Predator te semblaient trop aventureux ?
Cette fois, on a voulu donner aux fans ce qu’ils attendaient d’un groupe comme Accept. On a mis de côté les expérimentations pour se recentrer sur notre bon vieux Heavy teuton via des nouvelles compos très excitantes.

Comment as-tu recruté Mark Tornillo ?
Par un coup de chance ! On l’a invité un jour à une de nos jams avec Peter (NDLR : Baltes) et dès qu’il s’est mis à chanter, on est tombé à la renverse. C’était l’homme de la situation pour réactiver Accept et on n’a essayé personne d’autre. Sachant qu’Udo nous avait lâchés, nous n’avions rien à perdre. Quant à David Reece (NDLR : (le chanteur ingérable sur Eat The Heat en 1989), nous ne nous sommes pas risqués à le recontacter, car nous savions pertinemment que ça ne pouvait plus fonctionner avec lui.

Andy Sneap vous a concocté un son très puissant…
C’est de loin le meilleur producteur avec qui j’aie jamais collaboré. Sa renommée est internationale : il a bossé entre autres avec Megadeth. Bien qu’il se soit spécialisé dans le Metal moderne et le Thrash, c’est un grand fan d’Accept. Et par rapport à Michael Wagener ou Dieter Dierks, Andy est un gars de la nouvelle génération, à l’aise avec Pro-tools et les techniques les plus récentes d’enregistrement. Etant lui-même guitariste et compositeur (NDLR : ex-Sabbat, Godsend, Fozzy), il est à même de proposer d’excellentes idées.

 ACCEPT

« Balls To The Wall » et « Fast As A Shark » connaissent comme une seconde jeunesse à travers les jeux vidéo Guitar Hero et Brütal Legend…
Personnellement je n’y joue pas, mais je trouve cool que des millions de kids aient accès à notre musique par ce biais.

Accept a écoulé à ce jour plus de 17 millions d’albums dans le monde. Quel regard portes-tu sur ta carrière ?
On a eu une belle carrière, j’en suis très fier. Comme beaucoup d’autres, on a connu des hauts et des bas, mais ça fait partie du jeu. Accept ne revient pas sur le devant de la scène pour prouver quoi que ce soit mais pour le plaisir de jouer. On a tous su se reconvertir, mais c’est la musique qui nous tient le plus à cœur, inutile de se le cacher.

Comment a été accueilli le groupe lors des récents festivals Sonisphere en Roumanie (Bucarest, le 25 juin) et en Turquie (Istanbul, le 26 juin) ?
D’une manière incroyable ! C’est la première fois qu’on débarquait en Turquie et on a joué en tête d’affiche devant 20 000 Metalheads déchaînés qui connaissaient très bien nos morceaux. Istanbul est par ailleurs une ville magnifique. Parmi les expériences inoubliables, il y a aussi eu les shows d’une heure en ouverture d’AC/DC devant 18 000 personnes en Allemagne (NDLR : à Hanovre le 25 mai et Stuttgart le 13 juin).

Un show en France, c’est peu (au Bataclan, le 24 mai dernier). D’autres dates sont prévues ?
Oui, on va en reprogrammer en fin d’année ou début 2011. A très bientôt, donc…


ACCEPT - Blood Of The Nations
Nuclear Blast / Pias

Site : www.acceptworldwide.com

Myspace : www.myspace.com/accepttheband