GOD DETHRONED

Croix de bois, Croix De Fer... si je mens, je vais en Enfer !


Après un Passiondale très bon et bien accueilli l’an dernier, Henri Sattler et sa bande nous reviennent déjà avec un deuxième album sur le thème de la 1ère Guerre Mondiale. Ce deuxième tome va encore plus loin que le premier et le résultat est à nouveau un excellent disque de Brutal Death Metal. Il n’en fallait pas plus pour que votre serviteur, féru d’Histoire, ait envie d’en savoir davantage…

Interview également parue dans le Metal Obs' 44 de Nov. 2010

Entretien avec Henri Sattler (guitars, vocals) – Par Will Of Death
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Revenons un peu sur Passiondale. Comment juges-tu aujourd’hui l’accueil qu’a reçu cet album ? En tout cas, nous, ici, on avait adoré !
Passiondale a été très bien reçu dans le monde entier ! Les critiques ont été très bonnes et tout le monde a accroché au thème de la 1ère Guerre Mondiale. Beaucoup de gens ont trouvé que c’était notre meilleur album jusqu’alors et je dois avouer que je pense aussi que ce pourrait bien être le meilleur album que nous ayons fait.

God Dethroned a encore eu à subir des changements de line up depuis le dernier album, puisque Sander et Susan ont quitté le groupe (ou ont été virés ?). Pourquoi ? Tu n’en as pas marre de devoir à chaque fois changer de personnel ou alors, peut-être que ce sont les autres qui ne te supportent pas !
C’est toujours une sorte de pari quand de nouvelles personnes intègrent le groupe. Tu ne peux jamais savoir à l’avance si les personnes vont s’entendre en tournée. C’est difficile d’être dans un groupe comme le nôtre car c’est dur de se faire beaucoup d’argent, et comme tu es trop loin de chez toi, il est difficile d’avoir un travail fixe et une relation durable avec quelqu’un. Et bien sûr, je suis très dur à vivre (rires) !!!

Sachant qu’Isaac avait quitté le groupe car il passait trop de temps sur la route pour venir d’Ypres en Hollande, tu n’as pas été un peu dégoûté de le voir intégrer les rangs d’Epica, qui paie certainement mieux que God Dethroned ?
Isaac a quitté le groupe car il ne faisait plus rien avec le groupe à cause de problèmes familiaux. Il devait toujours voyager pendant 7 heures pour venir nous voir et c’était dur pour lui. Après avoir quitté le groupe, Epica lui a demandé s’il voulait les rejoindre et il l’a fait. Je ne lui en veux pas et en fait, nous sommes toujours de bons amis aujourd’hui.

Tu peux nous présenter les nouveaux membres ? Ont-ils pris part à la composition ?
A la batterie, il y a Michiel « Mike » v.d. Plicht. Il remplaçait déjà Roel avant la présentation de Passiondale et a apporté beaucoup d’améliorations au groupe. C’est une vraie machine et un dingue derrière la batterie. Danny nous a rejoints au début de cette année et remplace Susan. Danny est le guitariste principal qui s’accorde le mieux avec les capacités et le talent d’Isaac Delahaye et c’est exactement ce dont nous avions besoin. Aucun des deux n’a composé pour le nouvel album.

GOD DETHRONED

Tu reviens donc avec un nouvel album, à peine un an et quelques mois après Passiondale. Vous avez été plutôt rapides…
Oui, le nouvel album est venu très vite. Metal Blade a un agenda chargé et pour simplifier les choses, c’était la meilleure option pour la sortie d’un nouvel album. L’autre option était de sortir un album en juin 2011 et ça aurait été trop long à mon goût.

Passiondale traitait de la première guerre mondiale, et de la bataille d’Ypres en particulier. Là, vous revenez avec un nouvel album traitant de cette période. S’agit-il toujours d’un album concept ou d’histoires séparées ?
C’est encore un album concept à propos de la 1ère Guerre Mondiale mais bien sûr, ce sont des histoires séparées. Cette fois-ci, une grosse part de mon inspiration vient du livre d’Ernst Juenger,« Storm Of Steel », qui est un journal intime écrit par lui pendant sa vie dans les tranchées. Un livre impressionnant sur la guerre, je dois dire. Puis nous avons utilisé des sujets comme le plan Schlieffen qui était le plan d’attaque allemand ou encore le Baron Rouge (célèbre pilote de chasse Allemand), etc.…

Un titre parle de la bataille de Verdun, si je ne m’abuse… Es-tu déjà allé sur place visiter le mémorial et le champ de bataille ?
Je dois avouer que je ne suis encore jamais allé à Verdun mais je vais y aller bientôt, c’est certain. J’ai vu la majorité des coins autour d’Ypres et de Passchendaele et c’était déjà vraiment très impressionnant.

Ecrire un album historique demande de bien se documenter. Comment as-tu travaillé cet aspect des choses ?
Je lis beaucoup et j’essaie de repérer les détails les plus impressionnants ou les choses qui selon moi délivrent une information intéressante d’un point de vue historique. Ça a demandé beaucoup d’énergie d’écrire sur ce sujet parce que c’était la 2ème fois que je faisais un album concept et je ne voulais me répéter.

La 1ère Guerre Mondiale s’est déroulée il y a presque 100 ans. Selon toi, pourquoi cette guerre a-t-elle laissé autant de traces dans l’esprit des gens ? Parce que c’était peut-être la première guerre « mécanique » ?
Non, beaucoup de gens ne savent rien sur cette guerre. C’est presque une guerre oubliée. Je dois avouer que jusqu’à quelques années, je ne savais pas grand-chose sur cette guerre. Après avoir lu des choses ça et là, j’ai appris et ça a commencé à m’intriguer. Alors j’ai voulu tout savoir. Comprendre la 1ère Guerre Mondiale te permet de mieux comprendre la 2ème Guerre Mondiale. Mais comme beaucoup de monde ne la comprennent pas, ils ne voient pas pourquoi la 2ème a commencé. Je ne vais pas te le dire, à toi de le découvrir (NDLR : Merci Henri mais j’ai une maîtrise d’Histoire…).

Musicalement parlant, cet album est d’une brutalité sans limites. Est-ce le thème guerrier des chansons qui t’a donné envie de proposer des titres aussi rapides ? Parce que cet album est quand même hyper brutal comparé à d’autres de votre discographie !!!
Oui car le thème de la guerre a influé sur ma décision d’écrire la musique la plus brutale que je n’avais jamais écrite. Le concept entier devait aller dans ce sens puisque que le journal intime d’Ernst Juenger et les histoires contenues là-dedans sont incroyablement brutales ; la musique se devait donc de l’être également.

Le chant clair utilisé par exemple sur « Under The Sign Of The Iron Cross » donne-t-il le point de vue d’un personnage en particulier ?
Oui. Cette partie est chantée du point de vue du comte Von Schlieffen. Nous avions aussi fait ça sur Passiondale, où les chants clairs représentaient le point de vue de quelqu’un qui était vraiment là-bas. Le grognement est la trame de l’histoire du point de vue d’une 3ème personne. L’interaction avec les chants clairs la rend plus intense.

GOD DETHRONED

L’album est très brutal, certes, mais il comporte aussi des mélodies et des passages mélancoliques, comme sur « On Fields Of Death & Desolation ». Le fait d’avoir placé ce titre à la fin de l’album m’a d’ailleurs fait penser à une sorte de musique d’enterrement… C’était aussi ton idée ?
Oui. Ce morceau devait décrire la fin de la guerre donc la musique devait exprimer le sentiment de perte et de déclin de la vie. C’est quelque chose que je fais très bien. Le style dans lequel j’écris n’a pas d’importance car en gros, je peux tout faire. Je choisis simplement un style qui donne une certaine atmosphère à l’histoire et aux textes.

God Dethroned commence à avoir une discographie conséquente. Est-il difficile de trouver de nouvelles idées au fil des ans ?
Oui et non. Quand je démarre l’écriture d’un nouvel album, je commence par me demander ce que je dois faire et où trouver les idées, mais dès que les idées arrivent, ça continue à germer et avant que je ne m’en aperçoive, l’album est terminé. Mon but est de toujours faire quelque chose de frais.

J’ai trouvé que la production du nouvel album était très dynamique et plutôt claire, à défaut d’être hyper massive… Quel résultat vouliez-vous obtenir cette fois et comment se sont passées les sessions studio ?
Au contraire, je trouve que l’album sonne de manière très massive, brutale et sale, mais effectivement aussi très claire en même temps. Pour moi, c’est sûrement la meilleure production qu’on ait eue. C’était notre 3ème expérience aux Soundlodge Studios en Allemagne. Le producteur Joerg Uken travaille vraiment dur avec le groupe pour obtenir les meilleurs résultats. Ce n’est vraiment pas un de ces gars qui ne fait que pousser le bouton d’enregistrement et rien d’autre. Au contraire, c’est quelqu’un qui cherche à obtenir le meilleur résultat et il me pousse à faire de mon mieux, tout en apportant aussi des idées différentes pour avoir le meilleur rendu sur CD.

Qu’attends-tu maintenant de la sortie de cet album ? Et va-t-on bientôt vous revoir en live ?
Pour être honnête, je ne sais pas quoi attendre de cet album. Je veux simplement que les gens l’écoutent et nous disent que nous devons faire une tournée ! Avec un peu de chance, vous allez nous voir bientôt.

Merci pour ces réponses, Henri. Un dernier mot à ajouter pour les fans français ?
Venez nous voir en concert ou allez en Enfer !!!


GOD DETHRONED – Under The Sign Of The Iron Cross
Metal Blade / Season Of Mist

Site : www.goddethroned.com

Myspace : www.myspace.com/villavampiria