SAHG

Un poing d’acier dans un gant de velours...


Sahg est assurément à part dans le paysage Hard 70’s. Ce groupe est constitué de membres notoires de la scène extrême norvégienne et ça s’entend. Même si les lascars font tout pour sonner 70’s et installer une atmosphère chaude, ce n’est que pour mieux vous happer avec des gros riffs et une lourdeur très sombre et Doom toute nordique. Le parfait groupe de Hard qui plaît aux Métalleux en vacances. Ne vous y trompez pas, il n’y a ici aucune espèce de mépris, bien au contraire, puisque Sahg se trouve au final être un groupe assez original et surtout très efficace. Et puis, à force de tourner avec Enslaved, Dimmu Borgir et consorts, ils démontrent que le Métalleux soi-disant grincheux adore le Hard ! A l’occasion de la sortie de leur 3ème opus, l’excellent chanteur de la formation, Olav Iversen, qui est par ailleurs le hurleur en chef de Manngard (quel grand écart vocal !) a bien voulu répondre à nos questions.

Interview également parue dans le Metal Obs' 44 de Nov. 2010

Entretien avec Olav Iversen (chant) par Yath - Photo : Fred Jonny
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Olav, l’album est sorti maintenant et il a recueilli pas mal d’éloges. Satisfait ?
Oui, honnêtement. On a bossé dur pour enregistrer ce disque et on en est extrêmement fier. Dans ces cas-là, tu as hâte de présenter le fruit de ton travail aux médias et aux fans. Et en plus, du coup, on a hâte de commencer à tourner parce que c’est ce qu’on aime par dessus tout !

Vous avez sorti votre premier album en 2006, le second en 2008 et voilà le 3ème en 2010. Vous semblez avoir un rythme assez constant. Est-ce une façon de gérer vos emplois du temps qui sont chargés avec plusieurs groupes ?
On passe beaucoup de temps en effet à jongler avec nos groupes. Mais bizarrement, on arrive aisément à le gérer et on a eu pas mal de temps pour préparer ce disque. Je pense que c’est dû au fait qu’on est extrêmement motivés pour Sahg et qu’on n’a aucun mal à trouver l’énergie nécessaire pour s’y mettre. Naturellement, on a la chance de pouvoir mettre tout notre cœur et notre âme dans cette musique. C’est un luxe, c’est un bonheur de jouer avec ces gars-là.

La gestation de III a donc été plutôt facile. Parfois, l’accouchement peut s‘avérer très douloureux…
Je vois ce que tu veux dire et il y a toujours des chansons plus difficiles que d’autres à mettre en boîte. Il y a toujours des trucs terminés à la dernière seconde et dans le stress. Mais c’est vrai que cette fois-ci, l’album s’est fait naturellement, sauf la chanson « Mortify » qu’on a composée à la dernière minute de la dernière session ! Il faut dire qu’on savait exactement où on voulait en venir dès le début. On a tous été inspirés par de vieux groupes de Thrash, notamment Megadeth, et on a voulu donner une tendance plus musclée et plus rapide à notre son.

 SAHG

J’ai trouvé pas mal de passages mélodiques forts aussi sur III, qui est assez diversifié au final.
Oui, c’est vrai. En fait, l’idée était de faire un album accrocheur. Un truc un peu plus accessible on va dire, donc effectivement, il y a de belles mélodies et des refrains très catchy. D’où la présence aussi des riffs puissants dont je te parlais à l’instant. Et si tu me dis que tu as trouvé l’album diversifié et avec des mélodies fortes, alors je suis heureux (rires) !

J’aimerais aussi revenir un peu sur vos influences et sur cette histoire de gros riffs. Vous avez aussi produit l’album comme un disque de Metal. Le son est gros et dense, la batterie en met plein les yeux. On dirait vraiment un groupe de Thrash moderne qui joue du Hard !
Tout à fait, on voulait un son très puissant. Pendant l’enregistrement, on a particulièrement fait attention à ce facteur, on a essayé de donner un maximum d’énergie et on a dû s’encourager pour tirer le meilleur de nous-mêmes. Je pense que ça s’entend sur l’album. En studio, parfois, tu t’enfermes dans ton enregistrement et tu perds l’énergie, mais on a essayé de se motiver, de s’imaginer sur scène pour sortir une prestation très puissante.

Le meilleur endroit pour saisir Sahg, c’est la scène.

C’est aussi parce que vous êtes un groupe qui adore la scène, je suppose.
Carrément ! Le meilleur endroit pour saisir Sahg, c’est la scène. On compose toujours dans l’optique de la scène, même si ça doit fonctionner sur CD.

Vous tournez beaucoup avec des groupes de Metal extrême, c’est assez étrange pour un groupe de Hard comme le vôtre, non ?
On fait ça depuis le début. En 2006, on avait tourné avec Celtic Frost. C’était assez effrayant, je dois dire (rires) ! On ne savait pas à quoi s’attendre et franchement, on a eu peur de se faire lyncher par le public. Mais bizarrement, ça a super bien fonctionné et donc on a continué. On a joué dans des festivals de Black en tête d’affiche et à chaque fois, on a eu du succès. J’ai l’impression que tous les fans de Metal apprécient Sahg. D’une façon ou d’une autre, tout le monde y trouve son compte. Si tu aimes le Metal, tu dois aimer Sahg (rires) !

Sur un plan plus personnel, j’aimerais insister sur le fait que tu chantes dans Manngard, ce qui est assez choquant, puisque tu chantes de manière radicalement opposée dans tes deux groupes. Comment tu fais (rires) ?
Je ne m’entraîne pas vraiment ! Comme tu le dis toi-même, ce sont deux choses totalement différentes. Manngard représente mon énergie morbide et négative et je suis un personnage totalement différent. Tu dois être un peu fou pour jouer dans mon autre groupe, Manngard. Sahg est aussi sombre, mais d’une façon un peu différente. C’est un joli défi et c’est ce qui me plaît.


SAHG - III
Indie Recordings / Season Of Mist


Site : www.sahg.no

Myspace : www.myspace.com/sahg