STONE SOUR

L’alternative...


Le précédent album des Américains de Stone Sour avait cartonné à sa sortie en 2006 entrant en 4ème position dans le Top 200 du Billboard US ! Cela leur permit alors de se faire davantage connaître chez eux et dans le monde entier. Mais le groupe des débuts de Corey Taylor, hurleur (dé)masqué de Slipknot, et de Jim Root, guitariste du gang de Des Moines (Iowa), pourtant formé en 1992, passe encore parfois pour une nouvelle formation de plus sur la scène Rock/Metal alternative américaine. Son célèbre chanteur nous livre à présent quelques secrets sur ce troisième album qui, espérons-le, remportera le même succès que son prédécesseur.

Interview également parue dans le Metal Obs' 44 de Nov. 2010

Entretien avec Corey Taylor (chant) - Par Seigneur Fred
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Comment se passe la promotion de ce nouvel album qui vient tout juste de sortir, quelles sont les premières réactions ?
Les premières impressions sont positives, je suis vraiment très surpris. On est vraiment enthousiaste, c’est fou car les gens semblent aimer de suite ce nouvel album. Et il y a de nombreux nouveaux fans, c’est cool ! Beaucoup de personnes encore découvrent notre groupe et nous apprécient, donc ça fait plaisir.

Vous aviez rencontré un important succès avec votre précédent album Come What(ever) May. On peut donc dire que c’est la suite logique en quelque sorte et que le succès continue pour vous ?
Oui, c’est assurément dans la continuité. On réalise encore à peine ce succès pour ce disque. Le single « Through Glass » a très bien marché. C’est vrai que les impressions ont été très bonnes dans l’ensemble… Et on digère seulement tout ça.

L’été dernier, j’ai pu vous voir en live lors de votre concert au Hellfest sur la Main Stage 1. Ça s’est plutôt bien passé pour vous. Quel souvenir en gardes-tu ?
Oui, je m’en souviens bien. Ce fut un assez bon concert quoiqu’un peu spécial pour nous. C’était l’après-midi, on n’avait pas un bon son, mais le public répondait bien. J’avoue qu’on était tous un peu fatigué en arrivant mais une fois sur scène, on a vite oublié ça et on a joué, envoyé la sauce et « let’s rock, man » (rires) !

STONE SOUR

Maintenant Corey, quel est ton principal groupe : Slipknot ou Stone Sour ?
Tu sais, pour Slipknot, à part le DVD qui sort (NDLR : (Sic)nesses comprenant un documentaire et un concert), il n’y a plus de projet… Donc, ma priorité aujourd’hui, c’est Stone Sour. Il y a ce nouvel album qui sort. Ce n’est pas toujours facile d’être capable de se concentrer sur une chose unique, or Stone Sour est vraiment très important pour moi à l’heure actuelle.

Je vais te poser la question autrement : avec quel groupe gagnes-tu le plus d’argent aujourd’hui, Slipknot ou Stone Sour (rires) ?
Oh (rires) ! Honnêtement, je ne raisonne pas du tout ainsi... Si ça marche et qu’on peut gagner de l’argent, alors tant mieux. Pour moi, ce n’est pas du tout ce qui importe le plus quand je fais telle ou telle chose avec l’un des groupes.

Mais ça fait longtemps que Stone Sour existe. Tu as fondé le groupe vers 1992 je crois. C’est donc un vieux groupe en fin de compte, or on ne l’a découvert qu’en parallèle du succès de Slipknot…
Oui, c’est vrai. La chose qui est marrante dans tout ça, c’est que la plupart des gens croient en effet que Stone Sour est une nouvelle formation avec moi (rires) alors que l’on a démarré dans les années 90.

Si tu me demandes des nouvelles à propos de Slipknot,
je n’en ai aucune pour le moment…


A propos du nouvel album intitulé Audio Secrecy, comment l’avez-vous composé ? Avez-vous ressenti une certaine pression après le succès de Come What(ever) May ?
Non, on s’y est attelé simplement. Tu sais, dans le groupe, on est quatre compositeurs de Rock. On savait quoi faire et on avait déjà pas mal de nouvelles choses comme base. On a simplement écrit de belles chansons en faisant du mieux possible. De ce côté-là, on est fier du succès de Come What(ever) May et au contraire ça nous a stimulé encore plus. Cela nous a encouragés et rendus encore plus forts, je pense, d’une certaine manière. Les sessions d’enregistrement ont été assez courtes et le rendu final des chansons ne pourrait être meilleur.
 
Tu es plutôt du genre à écrire et composer durant les tournées ou bien tranquillement chez toi dans l’Iowa ?
Les deux, à vrai dire ! J’écris à la fois en tournée, dans le tour bus, et aussi chez moi à la maison. Tu peux avoir des idées qui surviennent comme ça, à n’importe quel moment : tu les notes et les retravailles. L’inspiration est aléatoire, il n’y a pas de contexte figé.

Pour Audio Secrecy, c’est vrai que vous l’avez enregistré dans une maison hantée au Texas (rires) ?
Je ne sais pas si elle était vraiment hantée mais cette maison était vraiment folle et a bien failli nous tuer (rires) ! C’était à Nashville aux Blackbird Studios. Et on passait notre temps libre juste à côté du studio, dans une drôle de maison qu’on avait louée. C’était vieux, sombre, étrange. On y a aussi passé du bon temps car c’était un peu perdu. Cela nous a permis de nous retrouver en tant que groupe, écrire et jammer ensemble dans des conditions que l’on n’aurait pas retrouvées ailleurs. Ce fut donc une bonne expérience.

Et vous avez donc retravaillé à Nick Raskulinecz (Foo Fighters, Alice In Chains, Deftones…). Pourquoi à nouveau ce choix ?
On a enregistré dans ses studios en effet. C’est un producteur fantastique, tu sais ! Il a fait tant de grandes choses déjà. On avait travaillé avec lui sur le précédent disque. Et il nous pousse vraiment à chaque fois pour aller plus loin. Et une nouvelle fois, il nous a aidés à réaliser un très bon nouvel album.

Au niveau du son, je note une certaine différence entre Audio Secrecy et Come What(ever) May. On dirait qu’il y a plus de contraste cette fois-ci entre les instruments…
Oui, on ne voulait pas refaire le même album. On voulait donc un son différent et faire un album différent, repousser nos limites et faire quelque chose de nouveau. Certains font toujours la même chose, et nous on ne veut pas de ça ! Merde ! Il faut que les gens comprennent ça : on ne veut pas refaire Come What(ever) May. Et avec Nick, on a pu le faire.

OK, mais musicalement, c’est dans la veine de Come What(ever) May, non ?
Je pense que c’est un niveau au-dessus tout de même, vraiment. C’est plus fort, les chansons sont encore meilleures et il y a différentes émotions. Les arrangements sont plus travaillés. Tu sais, c’est un pas vers une nouvelle direction. Mais oui, d’une certaine manière, on essaie de continuer quelque chose.

STONE SOUR

Le premier morceau porte le nom de l’album : Audio Secrecy. C’est un instrumental triste mais qui ne représente pas du tout la couleur générale de l’album… Pourquoi un tel choix ? C’est toi qui joue au piano ?
Oui, c’est moi et c’est supposé ouvrir l’album, c’est donc une intro. Et je trouve que c’est une bonne introduction aux chansons qui suivent, c’est un bon moyen en fin de compte d’amener les choses. C’est lent, triste et ensuite ça part ! On se dit que ça va exploser… Après, c’est Rock n’ Roll (rires) !

Tu étais triste alors, quand tu as composé cette intro ?
On voulait commencer par une pause, amener le calme avant la tempête, instaurer une certaine ambiance, et s’en débarrasser avec ce qui suit… Du coup, tu ne sais pas trop à quoi t’attendre au début de l’album.

Le but avec cet album était donc de rassembler différentes émotions, divers sentiments ?
Oui, absolument. De la tristesse, de la colère, de la joie avec de l’énergie… Je voulais que cet album soit davantage émotionnel, et pas seulement au niveau des paroles… Je veux que l’on vive tout cela, à chaque instant. Sur chaque chanson, tu ressens quelque chose : c’était mon objectif lors de l’écriture.

Les soli de guitares de Jim Root et Josh Rand sont très mélodiques et appliqués une nouvelle fois avec également du shredding. Aussi, quand ça s’énerve un peu, les influences Slipknot ressortent par moment, avec des rythmiques plus Heavy et notamment ta voix qui se fait plus menaçante comme par exemple sur « The Bitter End » ou « Let’s Be Honest »…
Oui, tout à fait. Je voulais vraiment mélanger ça et faire un état des lieux, revenir un peu en arrière car dans le Hard Rock, le Heavy Metal, tu dois crier pour être un grand chanteur. Et c’est ce vers quoi j’ai voulu aller avec Stone Sour cette fois-ci.

Nick Raskulinecz a produit le dernier album d’Alice In Chains. Ce groupe culte de Seattle est une grande influence pour toi, je présume ?
Oui, enfin, ils ont toujours été une influence pour moi… Eux et Metallica, aussi. Ce sont des groupes qui te parlent et qui savent faire de bonnes chansons. C’est cool qu’ils soient toujours là et toujours égaux à eux-mêmes…

Un mot pour finir sur le DVD (Sic)nesses de Slipknot qui vient de sortir et quelles sont les news ? C’est fini ?
Le DVD qui sort a été filmé au Download Festival 2009 en Angleterre. Ce fut un super concert enregistré pour l’occasion. Et il y a un documentaire avec des scènes backstage, des passages avec Paul (NDLR : Paul Gray, leur bassiste décédé cette année) ce qui est vraiment cool, le tout filmé par Shawn. C’est vraiment un très bon DVD que j’ai visionné récemment pour la version finale. Mais si tu me demandes des nouvelles à propos de Slipknot, je n’en ai aucune pour le moment…

STONE SOUR - Audio Secrecy
Roadrunner / Warner


Myspace : www.myspace.com/stonesour