Unholy trinity...

Ça peut paraître étrange, et certains vont s’en offusquer, mais votre serviteur ne s’intéresse pas qu’aux groupes dont la musique le scotche. Parfois, vous tombez sur un groupe dont la musique est basique, pas folichonne, mais qui vous attire. Les paroles, le concept, une simple pochette ou une démarche qui interpelle peuvent suffire à aiguiser notre attention. Et il est clair que le nouvel album de Black Anvil tombe dans cette catégorie. Triumvirate, nouvelle offrande du groupe, n’a rien d’exceptionnel, la musique est même plutôt plate et un peu frustrante. Mais avec un potentiel palpable et des paroles qui sortent de l’ordinaire, on est plutôt intrigué par ces jeunes « warriors ». Malheureusement, Paul ne nous éclairera pas plus que ça sur les paroles. Les cocos, vous allez devoir acheter ce disque (oui, oui, on trouve encore ces choses-là) et prendre des cours d’anglais pour percer le mystère de ces titres barbares dans la forme (ils ne reprennent pas VON pour rien) mais subtils sur le fond.
Interview également parue dans le Metal Obs' 45 de Janv / Fév. 2010
Entretien avec Paul (chant, basse) - Par Yath
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Salut Paul. Avant toute chose, j’aimerais que tu nous présentes un peu Black Anvil, car même si vous avez déjà tourné chez nous, peu de nos lecteurs connaissent le groupe.
On est un trio qui a déjà joué dans plein de petits groupes, dont Kill Your Idols est probablement le plus connu. C’était un groupe de HxC/Punk New-Yorkais. On a pas mal tourné et l’aventure a duré 12 ans quand même. D’une certaine façon, Black Anvil est la suite logique pour nous, le concept musical et celui des paroles s’est naturellement imposé à nous, on a décidé de changer de nom et de style pour attaquer cette nouvelle aventure.

Et comment décririez-vous Black Anvil ? On parle souvent de Black/Thrash, es-tu d’accord avec cette étiquette ?
Ouais, les gens aiment « décréter » des styles et des étiquettes, mais nous, on ne s’en soucie absolument pas. L’étiquette black/thrash est probablement vraie, mais à vrai dire, on s’en fiche. De toute façon, là ou on fait la différence, je pense, c’est au niveau des paroles.

Justement, vos paroles sont parfois étranges et très éloignées des histoires habituelles du genre. Peux-tu m’en dire plus ?
Nos paroles sont différentes de celles des autres groupes de Thrash notamment. Je pense qu’elles sont très profondes et surtout, elles sont ouvertes à l’interprétation des gens. Je n’aime pas en parler, parce qu’il s’agit parfois d’histoires très personnelles et qui doivent trouver un écho différent chez chacun. Les paroles sont clairement la force motrice de notre groupe.

Et que veux dire Triumvirate ?
C’est le régime fondé sur le chiffre « trois »… Et dans le groupe, on est 3.


L’artwork est lui aussi assez énigmatique.
Je ne le trouve pas énigmatique, il est plutôt parfait oui ! Il a été créé par la société française Metastazis. L’artiste s’appelle Valnoir, il a déjà travaillé sur notre premier album. Cet artwork fait partie de notre musique, je dirais au même titre que ma voix, que notre son de guitare. A chaque fois qu’il écoute notre musique, je sais que Valnoir va nous sortir l’illustration qui la représente parfaitement. C’est un membre à part entière sur ce disque, sans aucun doute. Sa vision de notre musique est extrêmement importante pour moi.

Revenons un peu à la musique de Black Anvil. Quelles sont vos influences ? J’ai reconnu pas mal de Punk personnellement.
Bien sûr, il y a du Punk. Il y a énormément de choses en fait, même du HxC ou du Thrash. On évite de trop se nourrir d’influences extérieures et on se focalise surtout sur nous-mêmes, pour saisir l’essence de notre son. Après, il y a des choses que je ne peux pas contrôler, par exemple Black Sabbath. Ce groupe fait assurément partie de ma personnalité et il influence toutes mes actions dans la vie. Cependant, on est piloté par une force supérieure qui nous dicte la musique.


Nos paroles sont différentes de celles des autres groupes de Thrash.
Je pense qu’elles sont très profondes et surtout,
elles sont ouvertes à l’interprétation des gens.

Et quelle est la progression sur Triumvirate par rapport à votre album précédent, Time Insults The Mind ?
Je pense que ça vient surtout du fait qu’on est un groupe avec un peu plus de vécu. On a composé le premier album très rapidement et je trouve qu’on a mieux défini notre identité avec ce nouveau disque. Il est aussi un peu plus agressif.

Vous avez énormément tourné après la sortie de votre premier disque, c’est ce qui a donné cette orientation plus brute et directe ?
D’une certaine manière, mais c’est seulement un des éléments. On se nourrit de chacune de nos décisions et de tous les éléments de notre vie pour composer.

Quelles sont vos ambitions pour 2011 ?
On veut tourner ! Et reprendre le cycle habituel tournées/nouvel album si tout se passe bien. D’ailleurs, on essaiera de passer en Europe et plus particulièrement en France en 2011.

Et tu as demandé quoi au Père No-Hell cette année, Paul ?
Du temps pour faire tout ça, justement. Merci pour cette interview, on espère vous voir bientôt sur les routes en France !

BLACK ANVIL - Triumvirate
Relapse / PIAS

Myspace : www.myspace.com/blackanvilny