ISKALD

Warriors Of The Northern Twilight


Ce qui impressionne le plus chez Iskald, c’est sa maturité. Lors de cet entretien avec Simon Larsen (un des deux membres permanents du groupe), celui-ci insiste sur sa relation privilégiée avec son compère Aage et sur leur vécu commun de… 6 ans ! Sur album, leur complicité sonne comme une expérience de plus de 10 ans. Ce qui fait la différence, c’est la vision très claire que le duo a de sa musique. Iskald avance avec force, conviction et talent. The Sun I Carried Alone est une des plus belles réussites de cette rentrée et il confirme tous les espoirs qu’on a placés dans le groupe depuis le début de sa jeune carrière.

Interview également parue dans le Metal Obs' 45 de Janv / Fév. 2010

Entretien avec Simon Larsen (chant, guitare, claviers, basse) par Yath
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Vous voilà en train de faire la promo de ce troisième album. J’ai cru comprendre que la conception a été particulièrement longue…
Oui, on a passé tellement de temps à préparer et à réfléchir avant même d’enregistrer ce disque qu’on est déjà très soulagés d’être arrivés au bout. On a bien réfléchi à ce qu’on voulait transmettre comme émotions cette fois-ci et on a tout cerné avant même de composer. On a écrit l’hiver dernier, pendant une période incroyablement sombre et sinistre. Maintenant que ce long processus est terminé, on est soulagés, d’autant plus que le résultat correspond parfaitement à ce qu’on imaginait !  

Je ne vais pas tourner autour du pot : ce nouvel album vous fait franchir un palier important et je pense que vous venez d’entrer dans une nouvelle dimension.
Absolument. On a grandi en tant que groupe, et sur deux plans : instrumental et mental. Je pense que l’évolution naturelle - à condition de laisser ton inspiration s’exprimer pleinement - est forcément positive. On se met naturellement dans le même état d’esprit que pour le premier album : on essaie de faire la meilleure musique possible, mais comme on a évolué, on devient plus consistants et matures.

Vous affirmez clairement votre personnalité. 
C’est quand même notre troisième album et on sait comment doit sonner Iskald maintenant. Aage et moi-même avons formé le groupe il y a 6 ans et on a toujours travaillé avec la même vision et la même passion, et franchement on n’a pas encore rencontré de groupe qui sonne comme le nôtre. D’ailleurs, dans 80 % des cas, quand on compare Iskald à d’autres groupes, ce sont des formations que je ne n’écoute pas : c’est bon signe, non ?

Quelle est la principale évolution par rapport aux précédentes productions d’Iskald ?
Les atmosphères. Revelation Of Reckoning Day était plus méchant et agressif. Il y a plus d’émotions dans la musique mais aussi dans les paroles cette fois-ci. On a écrit les paroles en premier, ce qui a facilité la composition d’ailleurs puisqu’elles ont dicté les atmosphères et les ambiances. Elles nous ont aussi imposé des parties plus lentes et plus calmes. Du point de vue du son également je pense qu’on a évolué. Le son de The Sun I Carried Alone est plus organique et sale, même s’il reste limpide et parfaitement détaillé.

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J’ai effectivement bien ressenti cette variété et j’ai trouvé que l’équilibre que vous avez atteint est assez remarquable. L’album est dynamique, mélodique et agressif à la fois, avec un dosage toujours très précis.
Comme je te l’ai déjà expliqué, on a pensé à tout ça et on a impliqué notre producteur Stamos Koliousis dans le processus. On savait exactement ce qu’on voulait et le son qu’on désirait donner aux compos. On s’est mis d’accord sur un rendu à mi-chemin entre notre premier album et le second, avec de l’agressivité et des atmosphère intenses. Musicalement, on a aussi essayé de faire des choses plus abouties, pour ne pas nous lasser et pour repousser nos limites techniques. Du coup, la variété s’est imposée d’elle-même et le travail acharné a fini par mener vers un équilibre.

J’ai parlé de Progressive Black Metal dans la chronique de l’album. Tu es d’accord avec cette étiquette ?
Je n’aime pas les étiquettes… Le truc, c’est qu’en tant que musicien, tu n’as pas intérêt à penser en ces termes, sinon tu risque de t’imposer des limites ou des obligations. On essaie juste de suivre notre inspiration. Les étiquettes, c’est ton boulot (rires). Mais en prenant un peu de recul, je dois admettre que Progressive Black Metal est une appellation qui convient à notre musique.

The Sun I Carried Alone garde tout de même cette touche 100 % scandinave.
On vit dans le nord de la Norvège tu sais, autrement dit, pendant 7-8 mois ici c’est le noir absolu. C’est dans notre sang je pense, c’est inné !

Iskald fait le lien entre deux groupes bien particuliers de la scène Metal : Opeth et Enslaved. Vous ne sonnez pas comme eux, mais dans l’état d’esprit, on retrouve la même ambition. En plus, votre évolution est très similaire à celle d’Enslaved…
Je suis assez impressionné par ta remarque car souvent, on me cite plutôt Immortal voire Dimmu Borgir comme influences, ce qui est totalement erroné. Et tu as raison, même si on ne sonne pas comme Opeth ou Enslaved, on a la même démarche d’évolution tout en gardant une base bien définie.

Vous n’allez pas trop galérer à jouer ces titres sur scène ?
On répète justement, là ! On bosse dur et ça commence à venir. On n’a pas de craintes particulières mais c’est vrai que ça demande du boulot. Ce que je peux te dire c’est que jouer ces compos sur scène sera un vrai régal ! On commence à planifier des tournées pour 2011 et j’espère qu’on passera par Paris car notre dernier show y était fabuleux grâce à un public exceptionnel.


ISKALD - The Sun I Carried Alone
Indie Recordings


Site : www.iskald.com