MR. BIG


American beauty...


Premier album studio depuis la reformation de 2009 (et 16 ans après Hey Man), What If permet de regoûter au Hard Rock classique parsemé d’harmonies vocales et de shredding du quatuor mythique Eric Martin / Paul Gilbert / Billy Sheehan / Pat Torpey. Finies, les vieilles histoires qui fâchent : Pat le drummer nous fait partager l’enthousiasme qu’a retrouvé le combo à composer et jouer ensemble. 

Interview également parue dans le Metal Obs' 45 de Janv / Fév. 2010

Entretien avec Pat Torpey (batterie) par Jean-Christophe Baugé
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Pat, peux-tu revenir sur les raisons du split du groupe en 2002 et sur les circonstances de la reformation en 2009 ?
Well, tu sais, tous les groupes traversent ce genre d’épreuves. En 2002, c’était notre tournée d’adieux : nous en avions tous un peu marre et il était temps d’aller voir ailleurs. Six années se sont écoulées : j’ai eu un fils, Billy s’est marié, Eric a eu des jumeaux… Puis en 2008, au cours d’une de ses dates en solo au House Of Blues de Los Angeles, Paul a proposé à Billy et moi-même de le rejoindre sur scène pour jammer sur du Mr. Big. Deux mois plus tard, il nous demandait par e-mail si nous étions OK pour une reformation. On était désormais tous sur la même longueur d’onde : tout ce qui nous avait conduits à ne plus travailler ensemble semblait si lointain… le temps avait pansé les plaies et enterré les vieilles rancœurs (rires).

Le CD/DVD de la reformation Back To Budokan (2009) a d’ailleurs été bien accueilli…
Tu sais, dès qu’on a annoncé notre retour sur scène, notre maison de disque s’est empressée de vouloir mettre un nouveau produit sur le marché : un DVD, un best-of, n’importe quoi… On était un peu pris de court car ils avaient tiré des plans sur la comète, mais finalement tout s’est bien goupillé. On a enregistré le DVD sur une seule date, et j’en suis très content : c’est un bon instantané de ce qu’était Mr. Big à ce moment-là.

Et nous arrivons au nouvel album studio, What If… Tu as des morceaux préférés, en particulier ?
Ma chanson préférée est « Stranger In My Life » ; je l’ai constamment en tête. C’est une ballade écrite par Eric qui présente un côté Heavy, que ce soit au niveau de la musique ou du message véhiculé. Je l’ai enregistrée en insufflant un peu de Led Zeppelin dans mon jeu. J’aime aussi beaucoup « American Beauty », dont la structure principale date du début des années 90. On l’avait en stock sur une de nos vieilles cassettes de répète, prête à être développée pour une nouvelle compo. On a juste changé le titre, quelques paroles et arrangements, mais l’esprit initial est bel et bien resté.

On y retrouve d’ailleurs des sonorités chères à Van Halen (« Hot For Teacher ») ou encore White Lion (la cover de « Radar Love »).
Je vois ce que tu veux dire et je suis assez d’accord… Mais je pensais plutôt à Deep Purple : une version shuffle de « Burn », par exemple. En tout cas, ça reste du Big Rock, et Paul et Billy abattent un boulot phénoménal dessus.

MR. BIG

D’une manière générale, vous avez composé ensemble au cours de jams ?
On n’a pas de recette préétablie, en fait. A part « American Beauty », toutes les compos sont récentes et proviennent d’idées qu’on a fait tourner à 3 dans une même pièce, Paul, Billy et moi. On est très créatif et attentif à ce que proposent les autres : on agence les parties, on les enregistre et on y revient après quelques jours jusqu’à finaliser un titre… Pour cet album tout particulièrement, ça a été un processus d’écriture de groupe, très organique.

Quel a été l’apport de Kevin Shirley (Aerosmith, Dream Theater, Iron Maiden…) ?
Il a été notre cheerleader, en quelque sorte, toujours à nous encourager ou nous foutre des coups de pieds au cul (rires) pour aller de l’avant. Sa vision très Rock a été la bienvenue, particulièrement pour « Stranger In My Life », sur laquelle mon jeu de batterie était tout en retenue au départ. Il m’a forcé à mettre plus de pêche et à me lâcher, et en écoutant le résultat final, je dois reconnaître qu’il a été de bon conseil. C’est important d’avoir quelqu’un qui prend du recul car à l’intérieur du groupe, le nez dans le guidon, on peut parfois passer à côté de choses évidentes. J’espère bien qu’on collaborera de nouveau avec lui.

Qui a eu l’idée du cochon volant sur la pochette ?
Je crois que c’est moi (rires). On a d’abord trouvé ce titre, What If, qui laisse libre cours à l’imagination : what if we build a bridge, what if a pig can fly… Au moment de choisir l’artwork, j’ai surfé sur le net pour trouver une photo de cochon volant et j’en ai trouvé une se rapprochant de notre pochette finale. Tout le monde s’est bien marré : l’affaire était dans le sac !

Est-ce que travailler avec Paul Gilbert est foncièrement différent d’avec Richie Kotzen ?
Oui, dans la mesure où ils ont deux personnalités bien marquées : leur approche et leur son sont différents mais ils ont en commun d’être excellents dans leur domaine. Richie a un jeu fluide et a beaucoup recours au legato dans ses soli. Il peut jouer les parties de Paul et vice-versa. Si j’avais à choisir, je retiendrais tout de même Paul car on parle là du line-up originel de Mr. Big, celui qui pourra raviver au mieux la flamme des débuts : c’est ce que les fans attendent.

Tes vidéos pédagogiques montrent que tu peux être extrêmement technique, pourtant tes parties de batterie dans le cadre de Mr. Big restent simples. C’est pour contrebalancer les soli délirants de Paul et Billy ?
Ils prennent effectivement tout l’espace disponible pour les soli en studio (rires). Tu sais, je mets mes parties de batterie au service de chaque chanson : le but du jeu reste d’accompagner le chant avec un bon groove... C’est un travail d’équipe. Il y a des moments plus appropriés, comme en live, pour montrer ce qu’on a dans le ventre.


MR. BIG - What If
Frontiers / Harmonia Mundi


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