DEICIDE


Hell Ain't A Bad Place To Be...


Depuis l’éviction des frères Hoffman en 2004, la formation culte de Death Metal n’a pas vraiment chômé du côté de la Floride avec son nouveau line-up : deux albums studio, deux vidéos live et des tournées (dont une annulation au Hellfest au passage). Les guitaristes Jack Owen (ex-Cannibal Corpse) et Ralph Santolla (ex-Iced Earth, ex-Death, Obituary…) désormais définitivement intégrés, la musique des Américains n’a jamais été aussi intense et satanique. Il n’y a qu’à écouter leur excellente dernière offrande, To Hell With God, pour s’en rendre compte. Alors que nous vous disséquions en avant-première ce dixième opus dans le précédent numéro, voici comme promis notre entretien avec le très sympathique batteur Steve Asheim, fidèle au poste depuis 1987 et en pleine forme, à défaut de son leader Glen Benton, peu enclin à répondre aux journalistes ces dernières semaines…

Interview également parue dans le Metal Obs' 46 de Mars / Avril 2011

Entretien avec Steve Asheim (batterie) par Seigneur Fred et Sophiecat
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Comment se passe la promotion de To Hell With God ? Quels sont les premiers retours ?
Tout le monde semble l’aimer, les gens le trouvent très Heavy. Nous allons tourner pour l’album, nous allons aussi faire une vidéo pour un des morceaux, nous avons fait plein d’interviews… On a donc été plutôt occupés avec cet album jusqu’à maintenant.

Pourquoi est-ce si compliqué d’interviewer Glen Benton pour ce nouvel album ?
Ah oui, il est plutôt dur à aborder ces derniers temps. Je ne sais pas. Il n’est pas du genre bavard, je suppose. Il perd patience quand il parle de lui. Cela peut se comprendre d’un autre côté. Si les gens te demandaient pourquoi tu ne t’es pas suicidé à 33 ans (NDLR : l’âge supposé du Christ à sa mort), tu voudrais aussitôt t’enfuir et te cacher dans une cave !

Es-tu totalement satisfait des deux précédents albums : The Stench Of Redemption et Till Death Do Us Part ? Quelles ont été les réactions, les ventes ?
Eh bien, les ventes ne seront jamais satisfaisantes. Ce sont deux albums solides. Les gens semblent vraiment avoir préféré The Stench Of Redemtion à Till Death Do Us Part. Je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi précisément. En fait, je préfère Till Death… à The Stench… Je le trouve plus Heavy, plus sombre, plus sinistre. Après, c’est juste mon avis, j’ai une relation plus personnelle avec cet album. J’espère que les gens vont l’aimer un jour, il y a vraiment des trucs supers dedans.

Sincèrement, es-tu encore fier des disques Insineratehymn et In Torment In Hell sortis chez Roadrunner car vous ne jouez plus du tout d’extraits en live ?
Je pense n’avoir jamais été vraiment fier de ces albums. Ils sont ce qu’ils sont. Metallica a Load et St Anger, Slayer a Diabolicus In Musica… Tu vois, d’autres groupes ont aussi leurs albums plus faibles. Nous, nous avons Insineratehymn et In Torment In Hell. Nous allons devoir vivre avec (rires).

Pourquoi avoir décidé de quitter Earache pour Century Media ?
Earache semblait en avoir fini avec nous. Et quand nous avons signé avec Century Media, ils nous ont dit : « Mais nous sommes de si bons amis ! ». Ce n’était que du business. Nous n’étions pas satisfaits et il était temps de changer, alors nous l’avons fait.

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En 2010, avez-vous tourné ou bien êtes-vous restés concentrés sur la composition, l’écriture et l’enregistrement de To Hell With God ?
Nous avons fait quelques dates. C’était une bonne manière de nous remettre dedans et de s’échauffer pour le nouvel album et les tournées à venir. On doit rester au top. L’année a été bonne, nous avons fait l’album et des concerts, que demander de plus pour un musicien ?

Pendant la phase d’écriture, avez-vous changé quelque chose dans votre manière de faire par rapport à vos albums précédents ? Jack Owen et Ralph Santolla ont-ils été plus impliqués ?
Jack a écrit quelques morceaux, donc c’était nouveau, mais sinon le procédé a été plus ou moins le même. Nous écrivons, faisons une démo, écoutons les morceaux ensemble puis on voit si les autres ont des suggestions. Et alors nous les travaillons. Ralph apporte toujours des idées quand il est en studio, il fait cela simplement et librement, naturellement. Les autres connaissent bien leur boulot. C’est comme une routine.

Pourquoi avoir choisi cette fois-ci Mark Lewis pour coproduire et mixer ce nouvel album ?
J’avais travaillé avec lui pour les albums de The Order Of Ennead et nous avions obtenu de bons résultats avec un budget limité. Nous le connaissons bien donc il était temps de faire un album de Deicide avec lui. Cela s’est fait naturellement, et les résultats sont excellents.

Ton style de jeu à la batterie est direct et puissant mais aussi relativement groovy et très dynamique. Comment t’es-tu préparé en studio pour aborder l’enregistrement de ce disque ?
J’ai attendu d’être détendu et prêt pour mes roulements et blasts et j’y suis allé pour tout péter. Je rentre en studio, je fume quelques pétards, me concentre et je fais ce que j’ai à faire. Pas de mise en scène ou de blabla. J’aime que le boulot soit fait en temps et en heure, ni plus ni moins. Merci en tout cas pour le compliment sur mon jeu, j’y travaille depuis un bout de temps.

A propos des difficultés d’interview avec Glen Benton :
« Si les gens te demandaient pourquoi tu ne t’es pas suicidé à 33 ans (l’âge supposé du Christ à sa mort),
 comme Glen, tu voudrais aussitôt t’enfuir et te cacher dans une cave ».


Tu joues donc aussi dans The Order Of Ennead. Ce side-project t’a-t-il influencé ou bien aidé pour Deicide ces dernières années pour rester frais et percutant ?
Cela m’a aidé, c’est sûr ! J’aurais progressé naturellement de toute façon. Avoir passé tout ce temps sur les albums de mon propre groupe, et non sur ceux de Deicide, a apporté plus de saveur à mon jeu, c’était voulu. Ça a  donc vraiment profité au groupe.

Qui a écrit les textes et de quoi parlent-ils ?
Glen (Benton) a écrit les textes comme il l’a toujours fait. Les thèmes qu’il aborde sont assez évidents, il n’y a pas trop de sens caché : c’est antireligieux.

Le nouvel artwork est très réussi. Que représente-t-il et qui l’a réalisé ?
On peut y voir un ancien Antéchrist drapé menant ses troupes diaboliques, c’est apocalyptique et très sympa. Je ne sais pas trop qui est l’artiste. Glen l’a trouvé sur le net et l’a donné aux graphistes de Century Media qui sont allés plus loin en apportant leur touche, pour le rendre plus sinistre. C’est assez sympa, je trouve, sombre et inquiétant. Cela complète parfaitement l’ambiance de l’album.

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Vous attaquez toujours la chrétienté à travers vos disques, mais vous pensez vraiment que les Chrétiens sont encore une menace en 2011 ? ils n’ont plus de pouvoir, contrairement aux grandes entreprises, à l’armée, ou aux politiciens qui pourraient être vos nouvelles cibles…
Je ne sais pas. Pourquoi ne pas demander aux milliers de petits garçons qui se sont fait défoncer le cul pendant des années (NDLR : référence aux victimes liées aux affaires de pédophilie) s’ils pensent que l’Eglise est un danger ? Je suis plutôt du genre poli mais franchement, il est clair que ces religions organisées constituent un danger. Suis les infos pendant trente minutes et tu verras que la plupart des problèmes du monde sont liés à la religion. Si les gens pensent que nous représentons un danger, nous, un groupe de Death Metal, alors tout ce que je peux faire, c’est rigoler et leur dire de se réveiller !

Vous allez jouer avec Belphegor, Neuraxis, Blackguard et Pathology en Amérique. Parles-nous de cette tournée diabolique !
Ça va être génial, j’ai hâte d’y être. Nous allons aller dans plein d’autres endroits, en Europe cet été et en automne. Puis nous irons vers l’est, en Australie, au Japon, peut-être en Chine même et aux Philippines. Nous allons essayer de nous rendre partout cette année.

Enfin, que veux-tu ajouter à l’attention des fans de Deicide ?
Merci aux fans français pour leur soutien sans faille depuis des années. J’espère que vous allez adorer le nouvel album et je suis impatient de venir jouer ici devant vous.


DEICIDE - To Hell With God
Century Media / EMI


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