OMNIUM GATHERUM


Ombres finnoises...


Certains diront peut-être qu’il s’agit là encore d’un énième groupe de Métal en provenance de Finlande mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, Omnium Gatherum évolue sur la scène Death Metal mélodique depuis quinze ans ! Inspiré par leurs frères ou voisins scandinaves et connaissant une certaine fraîcheur depuis l’arrivée de leur nouveau chanteur, leur précédent opus, The Redshift, rencontra un beau petit succès. En 2011, ils nous offrent New World Shadows, un disque teinté de mélancolie nordique et d’influences progressives...

Interview également parue dans le Metal Obs' 46 de Mars / Avril 2011
(en version courte)

Entretien avec Markus Vanhala (guitares) & Toni Mäki (basse) – Par Seigneur Fred & Sophiecat
Rechercher : dans l'interview
Vous venez de signer sur le label allemand Lifeforce Records. C’est un nouveau départ pour Omnium Gatherum qui existe depuis 1996 tout de même ?
Markus : Oui, c’est une nouvelle aventure et on l’espère un long voyage dans les ombres du nouveau monde ! Nous avons signé avec Lifeforce l’année dernière quand ils nous ont remarqués sur notre tournée européenne en Allemagne et nous venions juste de terminer notre accord avec Candlelight. On est toujours là après quinze ans, et ça va de mieux en mieux !
Toni : Le problème avec les labels, c’est que malgré les paroles qu’ils ont pour toi, tu ne sais jamais à l’avance combien de temps et d’efforts ils mettent dans le groupe, donc parfois un label plus petit peut être meilleur. Chez Lifeforce, ils ont beaucoup d’intérêt pour notre musique et assurent une excellente promo de l’album, ils nous ont même déjà bookés pour un show pour le festival With Full Force en Allemagne !

Comment avez-vous abordé ce cinquième album nommé New World Shadows ?
M : Nous avons tout fait différemment. Nous sommes partis d’une pré-production dans mon home studio et sommes ensuite partis dans les bois tous ensemble... Les répétitions et arrangements ont été faits l’été dernier dans une cabane sur une île, au milieu d’une forêt, près de chez moi dans le sud de la Finlande. Cela a été très facile, je suis sûr que les esprits de la forêt sont présents sur le produit fini. The Redshift a été un succès pour nous, il nous a permis de tourner à l’étranger avec des groupes comme Dark Tranquillity, Nile, Grave, Swallow The Sun. Il y avait donc une tout petite pression pour ce nouvel album étant donné qu’il devait être meilleur que le précédent, et je crois que nous avons réussi ! Cette fois-ci, j’ai été le seul compositeur car Harri, notre guitariste rythmique a quitté le groupe avant ce nouvel album. Je voulais donc faire un album à ma sauce c'est-à-dire plus mélodique, plus épique, plus orienté Rock progressif par endroit mais toujours Heavy !

D’ailleurs, vous savez pourquoi Harri Pikka, votre guitariste depuis 1997, a quitté le groupe au final ?
Je suppose qu’il en avait assez de ce mode de vie difficile et spécial, c’est dur de caser les tournées, le studio, les répétitions dans une vie « normale ». Il voulait faire quelque chose de différent pendant un temps, comme jouer au basketball. Mais c’est un homme mystérieux, très finlandais (rires), il ne parle pas trop de lui…

OMNIUM GATHERUM

Et du coup, comment avez-vous enregistré les guitares ?
T : La guitare a été jouée par Markus dans notre studio OMG. Nous avions donc beaucoup de temps pour les enregistrements. Notre ingénieur du son, Teemu Aalto, ne nous a pas lâchés ! Markus pensait avoir fini les enregistrements mais Teemu l’a forcé à les refaire pour trois ou quatre morceaux car « ils n’étaient pas aussi bons que les autres » d’après lui.
M : Cette fois, nous voulions être plus relax et nous laisser du temps pour l’inspiration afin de stimuler la créativité sans trop de pression. On a donc transformé notre studio en lieu de répétition et on a travaillé sur les enregistrements et la production avec notre fidèle Teemu Aalto (avec nous depuis 2004, depuis Years In Waste). La batterie, quant à elle, a été enregistrée au légendaire studio de Children Of Bodom, appelé Astia.

L’ambiance est plutôt cool ou sérieuse quand on bosse ensuite avec Dan Swanö au Unisound Studio pour le mixage et le mastering ?
C’est très cool ! C’est la deuxième fois que nous travaillons avec Mr Dan et il a même fait des chants background ! Dan Swanö partage cette même « biologie musicale » que moi : le Death Metal old school et le Rock progressif !
T : Très cool ! Il est rapide, efficace et bon ! C’est une légende ! Il aime nos morceaux et a aussi fait quelques parties de claviers. Nous étions comme des gosses devant les cadeaux de Noël en attendant son mixage !

Plus précisément, Dan Swanö a donc chanté sur certains morceaux et a joué du Moog sur « Deep Cold ». Quel est cet instrument : le « Moog » ?? Et un mot sur le dernier morceau de l’album ?
M : Dan a fait une belle apparition sur deux titres et a aussi joué du moog. Il s’agit d’un vieux synthétiseur analogique. Le dernier morceau est le meilleur, il fait neuf minutes. Il commence dans une atmosphère très sombre et inquiétante et au milieu du morceau il devient majestueux et la fin est épique ! « And The Summer Wind Came Across The Sea… », quelle phrase excellente pour terminer un disque finlandais de Death Metal !

Maintenant, allez-vous remplacer Harri Pikka par Joonas Koto de To/Die/For pour la seconde guitare ?
Joonas a fait beaucoup de shows avec nous et ça va bien à tous les niveaux donc il pourrait être un très bon choix ! Je joue aussi avec lui dans mon autre groupe Malpractice, un groupe de Métal progressif.

A ce sujet, quelles sont les nouvelles de To/Die/For car ils ne font plus parler d’eux depuis 2006 ?
Ils ont splitté après Wounds Wide Open et ont fait de nombreux comebacks ces dernières années. Joonas ne joue plus dedans par contre. Je pense qu’ils sont actifs et refont quelque chose.
T : Je pense qu’il vaut mieux attendre et ne pas trop spéculer…

Votre musique mélange plusieurs émotions : c’est sombre, mélancolique mais aussi agressif, énergique, poétique parfois… Qu’est ce qui inspire vos chansons ?
M : Tout. L’état d’esprit, la bonne musique, la nature, l’atmosphère, les titres de Jukka, les peintures. Nous allons d’une émotion à l’autre en un instant mais d’une manière douce et accrocheuse. Comme pour tromper l’auditeur (rires).

Et vous préférez généralement jouer live ou enregistrer ?
Les deux ! Ce sont deux choses très différentes, donc c’est intéressant. Mais le live est le plus facile et plus relax, sans la pression de créer quelque chose de nouveau.
T : La scène, c’est où cela se passe, prend vie ! En studio, il y a des choses qui sont impossibles à faire en live. Le plus important est le retour du public, l’énergie qu’un groupe obtient du public et vice-versa, c’est dingue !

OMNIUM GATHERUM

L’artwork du nouvel album et de la vidéo « Soul Journeys » sont sobres, purs. Avec qui et comment avez-vous travaillé sur l’aspect visuel ?
M : Il faut un ensemble pour avoir une « vraie œuvre d’art ». Nous faisons confiance à Olli Lappalainen qui fait nos pochettes depuis notre démo, il est comme un membre du groupe. Jussi Rautaniemi s’occupe de la vidéo, nous avons déjà fait quatre vidéos avec lui. Ce sont des magiciens !

Et qui sont ces « New World Shadows » (NDLR : les Ombres du Nouveau Monde) mentionnées dans le titre ?
C’est nous sur notre nouvel album, ah ah ah ! Le nouveau monde a toujours une ombre, n’est-ce pas ? Le concept de l’album est une critique de certains comportements et croyances actuelles. On parle de la créature en lien avec son environnement, de quelle façon nous faisons face au monde, aux humains, de manière complète et incomplète. L’humanité ne traverse pas sa meilleure phase, mais cela passe inaperçu car les gens sont trop occupés par leur propre vie. Il viendra un temps, qui est déjà commencé, où nous devrons faire face au déclin de l’humanité ou à l’explosion de la planète. L’album contient de la tristesse mais aussi plein d’espoir.

Jukka Pelkonen, votre chanteur depuis 2006, apporte un nouveau souffle au groupe avec son panel de voix…
Il est comme une bouffée d’air, avec sa personne et son apport créatif. C’est comme deux Omnium Gatherum différents : l’ère Antti Filppu et l’ère Jukka. Il peut passer du growl très brutal au chant plus fragile, clair, comme sur « Soul Journeys » par exemple.
T : Il est une part essentielle de notre son. Son chant clair est de mieux en mieux, on en aura donc peut-être d’avantage dans le futur…

Allez-vous tourner en Europe et en France ? Avec quels groupes ?
Nous allons tourner le plus possible. Notre dernier concert à Paris était fantastique, nous sommes impatients de revenir !
M : Après la sortie finlandaise, nous partons pour la première partie de la tournée européenne avec Rotting Christ, mais nous ne venons pas en France. Cela ne dépend pas de nous, nos agents s’occupent de cela. Mais il y a surement une autre tournée en préparation. Nous espérons que les organisateurs du Hellfest vont nous booker ! A bientôt !


OMNIUM GATHERUM – New World Shadows
Lifeforce Records / Season Of Mist


Myspace : www.myspace.com/omniumgatherum