KATANA


Banzaï  !


Il ne faut pas confondre « l'affaire Dutroux » et « faire du True », c'est-à-dire jouer du True Heavy Metal. C’est la deuxième option qui nous intéresse ici avec le cas Katana. Ce jeune quintet suédois vient de publier un premier album solide et 100 % True Metal, fort agréable à l'écoute mais peu original. Nous avons donc fait connaissance avec son guitariste et principal compositeur afin de mieux cerner leur démarche, leurs racines musicales (évidentes), et surtout leur fascination pour le Pays du Soleil Levant.  

Interview également parue dans le Metal Obs' 48 de Juillet / Août 2011

Entretien avec Tobias Karklsson (guitare) par Seigneur Fred
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Pourquoi avoir choisi le nom de Katana et quel en est le sens ?
Je pense que le côté japonais nous avait bien plu au moment de créer le groupe en 2003. Katana était le bon choix : c’est l’arme du samouraï.

Vous êtes donc fans de l’Asie et de la culture nippone : mangas, jeux vidéo, sushi, et samouraïs ?
Je pense que notre fascination vient en premier lieu de l’histoire japonaise et de sa mythologie. C’est très exotique pour nous, Suédois et occidentaux : il y a beaucoup d’aspects que nous pouvons exploiter, à la fois dans les paroles et pour le plaisir. Et effectivement, j’aime aussi beaucoup les sushis (rires).

Musicalement par contre, vos influences sont bel et bien européennes et lorgnent du côté de la NWOBHM.
Je suis entièrement d’accord. Ce Heavy Metal classique et brutal est dans nos gênes. Chacun dans le groupe a grandi d’une manière ou d’une autre avec le Metal des années 80 : Iron Maiden, Saxon, Judas Priest, Accept, King Diamond, Europe, Stryper…

Alors on peut affirmer que Katana joue du True Metal comme c’était la mode à la fin des années 90 avec des groupes suédois comme Hamerfall ?
Oui. J’aime beaucoup Hammerfall pour ce qu’ils ont fait il y a quinze ans. Ils étaient fidèles à un vieux son et je pense que tu peux comparer ça à ce que nous faisons aujourd’hui. Mais pour moi, il n’y a qu’un groupe de True Metal : Manowar. Et je n’oserai pas nous comparer à eux. Pour moi ce sont les Dieux du Metal, personne ne peut les concurrencer (rires).

Ne pensez-vous pas arriver trop tard pour proposer ce style musical ?
En fait, je pense que nous arrivons à temps. Il y a toujours quelques groupes de Metal référentiels encore en activité, comme Maiden. Mais regarde Judas Priest et leur dernière tournée cet été : Combien de temps vont-ils continuer à exister ? Que va-t-il se passer quand ces pères du Metal vont arrêter demain ? Le Heavy n’est pas réservé à ceux qui en jouent depuis les années 80. Nous, ainsi que d’autres, faisons en sorte que le style perdure.

C’est facile de pratiquer ce Heavy Metal classique à l’heure actuelle, tout spécialement en Suède ?
Ce n’était pas le cas au départ, mais ça s’est arrangé par la suite. Il y a deux ans, avant le renouveau du Heavy suédois, c‘était compliqué de jouer avec des groupes d’autres styles, on se faisait huer parfois. Mais on s’en moquait, on continuait à jouer, et on nous respecte aujourd’hui pour ça.

KATANA

Plusieurs titres contiennent des références asiatiques : « Heart Of Tokyo », « Asia In Sight », et « Blade Of Katana ». De quoi parlent-ils ?
Si tu regardes en surface, cela ressemble à trois chansons sur le Japon, mais si tu creuses, tu te rends compte que nous allons bien plus loin. « Heart Of Tokyo », mais aussi « Rebel Ride » plus loin, parle des tournées et du plaisir qu’on prend. « Asia In Sight » est en fait une chanson sur Christophe Colomb et son envie d’atteindre les Indes. Quant à « Blade Of Katana », c’est une chanson Heavy classique sur un samouraï qui revient du passé pour conquérir le monde.

T’es-tu senti touché personnellement par la récente catastrophe au Japon ? Si oui, allez-vous faire quelque chose dans le but de venir en aide à vos fans japonais… Un show spécial dont les bénéfices iraient à une association humanitaire ?
Nous y avons pensé, mais je ne suis pas sûr que nous puissions le faire. C’est quelque chose dont je voudrais parler avec les gens de notre label japonais. C’est difficile de ne pas être touché par un tel drame, peu importe notre musique. Je ne sais pas à quel point cela a affecté la sortie de l’album là-bas, c’est trop tôt pour le dire.

Le son de votre premier album est très bon. Où l’avez-vous enregistré et comment se sont déroulées les sessions en studio ?
Merci ! Nous sommes contents du résultat. Andy La Rocque, guitariste de King Diamond, l’a enregistré et produit. Il a un studio au sud de Göteborg. L’enregistrement était à la fois intense et relax, il y avait beaucoup de boulot et de beuveries (rires) ! Andy a bien compris où nous voulions aller et son mix final est excellent.

Dans votre line-up, il y a une jeune femme à la basse, Susanna Salminen. Penses-tu que le monde du Metal, et plus généralement du Rock, soit encore sexiste de nos jours ?
Je crois que le coté macho du Rock doit beaucoup à l’image de la Rock star. En 2011, il y en a peu, à part les survivants des débuts. Etre un musicien célèbre aujourd’hui signifie que tu dois travailler très dur, et il ne faut pas s’attendre à devenir riche. On se fout de tout ça, on fait ce groupe pour la musique seulement.


KATANA - Heads Will Roll
Listenable / PIAS



Myspace : www.myspace.com/bladeofkatana