SAXON

Aux armes, citoyens ! 


On a souvent accusé Saxon, et par forcément à tort, de faire du sur-place. Or, à la veille de la sortie de son 19ème album studio Calls To Arms, force est de constater que le groupe a opéré un certain changement dans la continuité. Visuellement tout d’abord, avec une affiche de recrutement détournée mettant en scène le maréchal britannique Lord Kitchener (d’après un portrait sépia d’Alexander Bassano). Puis avec le lancement de son propre label, Militia Guard, dans le giron d’UDR / EMI (Motörhead). Et la musique, dans tout ça ? Elle reste typique de ce que la mouture du groupe avec le tandem Paul Quinn / Doug Scaratt aux grattes nous a proposé ces dernières années, avec ses bons et ses mauvais moments. Mais plus que tout, c’est la voix de Biff Byford qui émerveille encore et toujours. Comme il l’avoue dans sa biographie dont la sortie française a été relayée en détail par votre magazine préféré, ses capacités de chanteur ont longtemps été bridées, jusqu’à ce qu’il prenne la décision d’arrêter de fumer en 1994. Bien lui en a pris ! On retrouve en tout cas un Biff étonnamment affable en cette fin avril… Fatigue liée à l’actuelle tournée européenne ? Trop d’informations déjà divulguées dans ladite biographie ? Peu importe au final, car l’honnêteté reste de mise dans les réponses.  

Interview également parue dans le Metal Obs' 48 de Juillet / Août 2011

Entretien avec Biff Byford (chant) par Jean-Christophe Baugé - Photo live : J.C. Baugé / DeadlyPix
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Tu as co-produit Call To Arms avec Toby Jepson (chanteur de little Angels), l’enregistrement ayant eu lieu aux studios Chapel (Lincolnshire) et Brighton Electric (Brighton) sous la coupe respectivement d’Ewan Davies et Charlie Bauerfeind…
Toby est un bon ami, c’était bon de l’avoir à mes côtés. Il est toujours intéressant de changer un peu d’équipe.

C’est toi qui a décidé de faire appel à Don Airey (Rainbow, Electric Light Orchestra, Ozzy Osbourne, Deep Purple) pour les claviers ?
Oui, tout à fait. On s’est rencontrés à l’ambassade américaine de Londres, on faisait la queue pour obtenir nos visas. Comme je le connais depuis longtemps, je me suis permis de lui demander de jouer sur « The Mist Of Avalon ». Il apparaît finalement sur 2 morceaux, celui-ci et « When Doomsday Comes ». C’est sûrement le meilleur claviériste des 80’s.

« When Doomsday Comes » et « No Rest For The Wicked » vont faire partie de la B.O. du film de science-fiction Hybrid Theory, sorte de survival avec des soldats anglais. Est-ce que c’est le réalisateur James Erskin (One Night In Turin’) qui t’a commandé ces titres ?
C’est le producteur qui m’a contacté, en fait. Mais James est venu à notre show londonien il y a quelques jours et on a bien pris le temps de discuter, c’était cool.

24 heures avant d’enregistrer le titre à Brighton, tu as invité des fans à venir chanter sur « Back In 79 ». C’est une expérience que tu avais déjà tentée du temps de « Denim & Leather »...
C’est effectivement un clin d’œil, une sorte de « Denim & Leather » revisited. C’était fun de réitérer l’expérience, cette fois en passant par internet et non plus par le fan-club. Environ 150 fans ont proposé leurs services et on en a sélectionné 79. On a fait la fête ensemble et descendu pas mal de bières.

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Call To Arms est disponible en digipack, en CD standard et en vinyle. Penses-tu que le support vinyle - qui semble revenir en force - ait encore de beaux jours devant lui ?
Les gens aiment les vinyles, c’est un fait. Ils ont encore des platines pour les lire mais préfèrent les conserver intacts. Ce sont avant tout des collectors en tirage limité.

C’est le premier album qui sort sur le propre label du groupe, Militia Guard. Quels sont les avantages et les inconvénients de procéder de la sorte ?
Quand tu as ton propre label, tu dois tout fournir toi-même : l’artwork, la musique, et ce qui va avec. UDR / EMI ne fait que sortir le disque. C’est un sacré boulot mais en contrepartie, tu gardes un contrôle absolu, et ça n’a pas de prix.

Rétrospectivement, que penses-tu de tes précédentes maisons de disques : Carrere, EMI et SPV ?
Que du bien. On a eu évidemment beaucoup de succès avec Carrere et notre back-catalogue chez EMI. SPV est malheureusement tombé en faillite. Ils n’ont plus eu les moyens de nous garder (rires), tout comme Iced Earth et bien d’autres encore. Ils ont revu leurs prétentions à la baisse pour signer de nouveaux groupes.

Tonnerre Heavy Metal, ta biographie, vient juste de sortir en France et en Italie. Comment as-tu travaillé avec Jon Tucker ? Le texte est-il la retranscription d’une très longue interview ?
J’étais déjà en train de travailler dessus avant de rencontrer John, en fait. Je dirais que c’est la retranscription d’une dizaine d’heure d’interview, plus une cinquantaine de pages rédigées par mes soins.

Tu connais personnellement Manuel Rabasse, le traducteur anglais / français (ancien rédacteur en chef de Hard ’N Heavy) ?
Non, mais on m’a effectivement précisé que c’était lui qui était en charge du job. Je suppose que c’était le gars tout indiqué.

Tu y révèles, entre autres, que Saxon a dû payer pour assurer la première partie de Motörhead lors du Bomber tour. Est-ce qu’à l’inverse, d’autres groupes ont dû mettre la main au porte-monnaie pour jouer avant vous ?
Certains oui, d’autres non. On parle juste ici de couvrir les frais liés à la tournée. On a payé Motörhead pour l’utilisation du tour-bus et les repas à chaque concert. On peut être amenés à demander une contribution pour la publicité et la promotion d’une tournée.

Si tu avais la possibilité de changer quelque chose à ton passé, ce serait quoi ?
Pas grand chose, si ce n’est le choix de mes ex-managers.

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Tu joues toujours de la basse ?
Oui, ça m’arrive pendant qu’on compose. Si Nibs (NDLR : Carter, bassiste) n’est pas dans les parages, je prends la basse. Et quand Nigel (Glockler, batterie) n’est pas là, c’est Nibs qui se met à la batterie. On est tous plus ou moins multi-instrumentistes.

Quel est ton top 3 des meilleurs albums de Saxon ?
Le dernier, bien entendu (rires), ainsi que Denim & Leather et Metalheads. Power & Glory est excellent également. Mais ce classement peut évoluer d’un jour à l’autre, ce n’est pas le choix qui manque.

Que penses-tu de Oliver / Dawson Saxon (avec John Ward au chant) en tant que groupe ?
Soyons sérieux, on ne peut pas décemment appeler ça un groupe (rires).

Est-ce que tu rêves encore de jouer avec des groupes en particulier ?
Non, je n’ai pas vraiment d’attente de ce côté-là. On a déjà joué avec pas mal de monde en live au cours de notre carrière.

Je te laisse conclure pour tes fans français…
On débarque incessamment sous peu chez vous pour 4 dates, ce qui n’est pas rien (NDLR : du 10 au 13 mai à Clermont-Ferrand, Bordeaux, Paris et Lille avec Vanderbuyst et Crimes of Passion en première partie). On est chauds comme la braise. On a été désolés d’apprendre que l’Elysée-Montmartre avait pris feu mais je suis sûr que le show au Bataclan va bien donner.


SAXON - Call To Arms
Militia Guard / UDR / EMI



Site : www.saxon747.com