L'ESPRIT DU CLAN


Le livre continue...



Chapitre V : Drama. Voici le titre du nouvel album que nous présentent Arsène et son groupe. Encore et toujours du bon Metalcore, on ne s’en lasse pas. Le Metal français aime à faire parler de lui et l’Esprit Du Clan ne déroge pas à la règle : c’est avec plaisir que le chanteur a accepté de répondre à nos quelques questions. 

Interview également parue dans le Metal Obs' 49 de Sept. / Oct. 2011

Entretien avec Arsène (chant) par Brice Gaillard
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L’histoire continue avec un nouveau chapitre pour le livre de l’Esprit Du Clan. Comment le décrirais-tu ?
C'est de loin l'album le plus frontal que nous ayons composé. Même si nous assumons les précédents sans problème, nous étions bien décidés cette fois-ci à faire des morceaux comme si c'étaient les derniers… Ou les premiers, ce qui revient au même. Cet état d'esprit est le résultat d'une année 2010 très dure pour nous. Nous pensions même prendre une pause mais suite à certains évènements, on s'est dit qu'on n’avait qu'une seule vie et qu'on ne pouvait pas se permettre de se reposer. Il fallait créer, composer, jouer. Il fallait retrouver l'état d'esprit qui nous animait au début du groupe. C'était devenu essentiel : faire du gros Metal autant pour le plaisir que pour se défouler. La preuve de cette envie vitale, c'est qu'on a fait là notre album le plus long. Nous avions du riff et du texte à cracher. Au lieu d'utiliser des métaphores, nous disons les choses sans détour. Par exemple, nous nous disions que même si notre discours était clair, il pouvait y avoir des mecs de notre public qui tenaient des discours ambigus sur l'immigration ou votaient FN. Tout le monde pourra constater que nos propos sont désormais plus que limpides. Comme nous le disons dans un des nouveaux morceaux : « Ne pas se positionner, c'est cautionner ». C'est album est dur.

Dès les premières secondes, on entre dans le vif du sujet, sans intro…
Nous n'avons rien prémédité. Mais après coup je peux dire que nous avions besoin d'être violents dans notre création car ce que nous vivons au quotidien est violent. La réaction est à l'échelle des émotions à expulser. Après tout, c'est à ça que sert la musique et l'art en général. On peut comparer cet album à un cri, d’où cette entrée en matière sans détour.

Plusieurs titres sont à caractère religieux, et plus exactement athéistes. Pourquoi ?
Ma position sur les religions et l'athéisme a toujours été le même, mais j'étais un peu frustré de ne pouvoir l'exprimer clairement. Ce n'est jamais évident d'exprimer les choses simplement sans être simpliste. Alors en voyant tous les styles qui existent dans le Metal - Death, Black, même Christian (celui-là me chagrine) - je me suis amusé à créer l’Atheist Metal. Un Metal qui n'attend rien de personne, qui ne croit ni au diable ni en Dieu, qui croit simplement aux éléments et à l'homme, dans ce qu'il de bon ou mauvais. Plus sérieusement, je ressens une vraie recrudescence du religieux, en France et ailleurs. Plus le temps passe, plus je me sens athéiste militant. Attention, je n'ai rien contre ceux qui croient (j'ai des tas d'amis croyants) tant que cette croyance reste personnelle et non-violente. Mais il fallait, dans la forme d'expression qui est la nôtre, que je me situe clairement par rapport aux prêtres, aux fidèles et autres évangélisateurs de toutes les religions sans exception. Qu'ils nous foutent la paix, sans jeu de mots. On s'éloigne, je trouve, de l'esprit des Lumières, nous régressons sur nombre de sujets. 

Le premier EP, Chapitre 0, est sorti en 2000. Quelles évolutions retiens-tu de toutes ces années pour le groupe ?
Nous avons juste changé de batteur depuis notre EP en 2000, date véritable et sérieuse du début du groupe. J'aime nous comparer à un groupe diesel, on n’a jamais vraiment galéré pour aller en studio et tourner dans pas mal de pays, on n’a jamais régressé au niveau des ventes d'albums et de la fréquentation de nos concerts, mais on n’a jamais non plus fait un carton sur un album en particulier. Nous avançons pas à pas, nous bossons tout le temps, avec plaisir et sérieux. On progresse à chaque album, aussi bien humainement que techniquement. Nous sommes des artisans qui aimons notre boutique et les choses bien faites, humblement, et je pense que ceux qui nous suivent se retrouvent dans cette démarche.

Comment s’est formé le groupe à l’époque ?
On s'est connu vers l'âge de 14 / 15ans, pour la plupart. Une histoire assez classique, en fait : on aimait la musique, on se réunissait pour faire du sport, des conneries ou se taper des cuites. Alors naturellement on a monté des groupes à droite et à gauche, et c'est devenu notre passion à la fin des années 90. Quand je bossais pour un magazine de BMX à l'époque, j'ai interviewé Big Red, qui venait d'arrêter Raggasonic et j'avais lu quelque part qu'il aimait le Rock et cherchait des mecs pour composer des morceaux plus violents. Je lui ai laissé notre EP, il nous rappelé très vite, et nous à carrément foutu en studio dans la foulée pour enregistrer le Chapitre 1. Ça s'est passé très vite, et depuis nous sommes restés en contact, on se tient au courant de ce que nous faisons mutuellement. Nous avons une dette humaine et musicale ineffaçable avec Big Red.

 L'ESPRIT DU CLAN

La voix est excellente : c’est naturel ou le résultat d’un travail acharné ?
Merci. C'est le fruit de 10 / 11 ans de concerts, de répètes, de studios. C'est dur de faire du Metal en français, même si aujourd'hui c'est devenu plus évident. Les esprits ont évolué. A l’époque, on était critiqués en France,  mais ailleurs les gens nous incitaient à continuer car c'était faire preuve d'indépendance. Il faut essayer - même si ce n'est pas simple dans la langue de Molière - de faire en sorte que ça sonne, que les émotions passent malgré la langue qui est la nôtre et que nous aimons. Pour nous, ça a toujours été une évidence car nous parlons un anglais scolaire de bistrot.

Quelle est l’impression que vous aimeriez que le public ressente lors de la première écoute de ce chapitre V ?
J'aime que les auditeurs ne comprennent pas tout de suite où nous voulons en venir. Si la première approche peut surprendre, choquer, voire décevoir et qu'ensuite après plusieurs écoutes, on ne demande qu'à y retourner, ça me plait. C'est le souvenir que j'ai des albums que je préfère au final, un truc qui dérange mais qui te démange. Cet album est riche à tous les niveaux. Mais pour être honnête, je pense que tout le monde retiendra que c'est notre album le plus violent après la première écoute.

Comment se sont passés l’écriture et l’enregistrement ? Feeling ou gros travail de mise en forme ?
Les deux. D'abord feeling car pour la première fois depuis très longtemps, on a vraiment composé ensemble, dans la même pièce. Ça se ressent dans les compos, je pense. Avec l'évolution des technologies, on peut maintenant créer des choses de qualité dans des endroits très différents, à des moments différents. Tout ça est très positif mais je crois qu'on avait fait le tour de cette façon de travailler, on a vraiment ressenti le besoin de refaire de la musique simplement entre nous, en live. Au final, cette méthode, avec toute notre expérience accumulée, donne un résultat plus live tout en étant plus technique qu'à nos débuts. Ça rajoute aussi une homogénéité entre les morceaux, et l'album me semble plus facile à écouter entièrement. Ça faisait longtemps que je n'avais pas écouté un de nos chapitres avec autant de plaisir du début jusqu'à la fin.

Quand pourra-t-on vous voir sur scène pour apprécier ces nouveaux titres en live ?
L'album sort le 29 août et il y a déjà pas mal de dates calées à partir de septembre. On va bientôt annoncer les premières dates et on va aller un peu partout, alors j'invite tout le monde à aller sur notre nouveau site web.

Vous êtes plutôt petites salles intimistes ou bonnes grosses scènes ?
On apprécie les deux, mais c'est vrai qu'un club bien rempli, c'est quand même ce qu'il y a de mieux niveaux partage et adrénaline. Après, jouer en festival, c’est un challenge intéressant, l’approche est plus sérieuse, plus pro. C'est assez différent pour être franc, les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Si L’Esprit Du Clan devait avoir une devise, une phrase fétiche, quelle serait-elle ?
« Allez tous vous faire niquer » !


L’ESPRIT DU CLAN - Chapitre V : Drama
XIII Bis / Warner



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